Une Crise de Foi (C/A, B/R)

Oupsss, désolé, j'avais oublié de poster les derniers chapitres que j'ai traduis. Merci de me l'avoir rappeller ^^

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Part 10

“Cette petite conversation est très divertissante, mais je crois qu’il est temps que nous nous mettions au travail, pas vous?”

Remarquant immédiatement le changement subtil dans le comportement d’Angel, Lilah Morgan reprit ses esprits effrangés et repoussa de force la forte excitation que sa proximité attisait.

“On nous a dit de vous offrir un marché,” lui dit-elle, lançant un regard rapide à Lindsey. “Les Associés Principaux sont prêts à vous donner des détails sur l’endroit où se cache la tueuse en échange de votre discrétion sur certains faits.”

“Discrétion?”

“Ils veulent que vous détourniez les yeux quand un nombre de futurs projets sera concerné,” Lindsey expliqua les termes en noir et blanc pour le vampire.

“C’est ce que je pensais – et si je n’accepte pas ?”

“Alors, à la place, vous payerez le prix que l’Orbe a fixé.”

“Quel est-il?” Buffy avança d’un pas, ses mains allant directement à sa taille dans une position qui, malgré sa frêle stature, était pleine de puissance et d’intimidation. Non impressionné, Lindsey se contenta de sourire à la petite tueuse d’un air sympathique.

“Ne te fatigue pas, Buffy,” interrompit Angel quand il la vit se mettre en mode agressive, enragée par la réponse blasée de l’avocat devant son langage de corps délibérément menaçant. “Ils ne vont pas nous le dire – c’est le cabinet juridique de l’Enfer, tu te souviens? Ils ne connaissent pas la signification du mot ‘honneur’.”

Buffy recula à contrecœur. “L’heure tourne, Angel. On manque rapidement de temps pour sauver Wesley; peut-être que tu devrais penser à…”

“Non!”

“Quoi?” la tueuse se retourna vivement pour regarder une Cordélia épouvantée.

“Non Angel, tu ne peux pas,” implora la jeune visionnaire, se déplaçant pour se tenir devant son petit ami. Tendant les mains pour saisir ses avant-bras, elle le regarda, ses yeux noisette suppliant.

“C’est ta mission; tu ne peux pas fermer les yeux sur leurs activités maléfiques juste pour gagner un peu de temps. Wes et Faith, ils ne voudraient pas ça – tu le sais. Tu l’as dit toi-même – l’Orbe nous teste, alors joue son jeu et joue pour gagner. N’essaie pas de truquer le challenge – ça reviendra seulement te mordre là où ça fait mal plus tard.”

“Détends-toi bébé, ok?” murmura calmement Angel, prenant le visage sérieux de Cordélia dans ses mains et déposant un tendre baiser sur ses lèvres. “Je n’ai aucune intention de danser sur leur mélodie. L’Orbe est peut-être maléfique, mais elle suit les règles anciennes et j’ai un certain respect pour ça.”

Il passa gentiment ses doigts sur la peau douce de la joue sans défaut de sa petite amie, puis se redressa et se tourna pour faire face à leurs ennemis, “Oubliez ça. Pas de marché.”

Lindsey haussa les épaules. “C’est assez équitable,” approuva-t-il nonchalamment. “Je n’ai jamais cru que vous accepteriez de toute façon. Vous êtes si noble que ça me donne mal aux dents.”

Ignorant la petite pique lourde de sens de son Némésis, Angel choisi de rester concentré sur leur objectif, plutôt que de se laisser distraire par les jeux d’esprits mesquins de Wolfram et Hart. “Allons-y – que veut l’Orbe?”

“Elle veut que vous et la tueuse ‘Souteniez le Feu Roulant’ et que vous obteniez l’information tous seuls.”

“Comme c’est banal,” le vampire secoua la tête avec un amusement railleur.

“Hé bien, à quoi vous attendiez-vous? La pierre a été emprisonnée dans la Bouche de l’Enfer pendant des siècles, elle n’a pas exactement avancé avec le temps. Nous avons cependant suggérer quelques ajustements pour pimenter les choses, ce à quoi l’Orbe a convenu.”

Les sourcils d’Angel se froncèrent à cela, ses yeux chocolat se plissant avec méfiance. “Qu’est-ce que ça veut dire?”

“Si la tueuse et vous voulez que vos amis partent avec vous, alors ils devront également ‘Soutenir le Feu Roulant’. Autrement, ils resteront ici chez Wolfram et Hart,” informa joyeusement Lilah au vampire froidement furieux. “Je ne suis pas sure de ce que nous avons pour Ken là-bas, mais nous pouvons définitivement exploiter les yeux d’une visionnaire à notre avantage. Quel dommage que vous soyez si surprotecteur – vous auriez vraiment dû laisser votre petite copine à la maison, vous savez.”

Angel se transforma immédiatement devant les railleries de Lilah et l’empoigna par la gorge, la poussant violemment contre le mur. Vibrant de colère, il approcha son visage strié du sien, serrant ses doigts autour de la peau blanche de son cou.

“Vous aimez les petits jeux, n’est-ce pas Lilah?” grogna-t-il de façon menaçante, les dents serrées et ses yeux jaunes brûlant de rage.

Sentant la peur – et l’excitation – venant de la femme qu’il tenait dans sa poigne de fer, Angel se pencha pour parler dans son oreille, sa voix si basse que personne d’autre dans la pièce ne pu entendre ses mots murmurés.

“Vous savez cette chose à mon propos qui fait que vous mouillez votre culotte en ma présence, Lilah? Ca n’arrivera *jamais*, mon coeur; je ne suis vraiment pas à ce point désespéré.”

“Mais Angélus…”

“Angélus est effectivement moi ou ne l’aviez-vous pas encore compris? Tsk, tsk – Je croyais que les avocats étaient censés être malins. Ne vous berner pas en pensant que vous pourriez jamais remplacer Cordélia. Pourquoi nous embêterions-nous avec une garce glaciale comme vous, quand nous pourrions avoir cette sirène chaude, sexy et – voyons la réalité en face, chérie – bien plus jeune dans notre lit chaque nuit?”

Sentant sa prisonnière se raidir avec colère devant le rejet dur et insultant, Angel rit sans gaieté. “Oh mince – ais-je blessé les sentiment de la pauvre Lilah?”

Passant le doigt de sa main libre le long du point de palpitation rapide de son cou, il continua à parler à son otage d’un ton glacial et menaçant.

“Vous semblez être une femme ambitieuse, donc je ne doute pas que nous nous rencontrerons à nouveau. Un petit conseil cependant – n’essayez pas de m’atteindre à travers Cordélia. Ca serait une *très* mauvaise initiative de carrière, parce que je vous ferai sombrer, vous – et le reste de Wolfram et Hart – si vous songez même à essayer à nouveau.”

Libérant finalement la femme ahurie de sa prise, Angel se tourna vers Lindsey, qui était toujours appuyé familièrement contre le bureau, n’ayant fait – et n’ayant l’intention de faire – aucun mouvement pour aider sa collègue.

“Montrez-nous la bonne direction,” exigea laconiquement le vampire, impatient de faire avancer les choses.

“Allez jusqu’au bout du couloir et prenez l’ascenseur jusqu’à l’Etage Zéro.” Répondit Lindsey. “Bonne journée, n’est-ce pas?”

“Allez,” dit le vampire à ses amis, inclinant la tête vers la porte toujours ouverte. Il fronça les sourcils quand, à la place, Cordélia traversa la pièce à grands pas pour confronter Lilah.

“Je crois qu’on devrait mettre une chose au clair, madame,” déclara violemment la visionnaire, ses yeux noisette flamboyant de colère et ses mains entourant ses hanches à courbes. “Il est à moi, alors gardez vos mains de putains maléfiques chez vous, compris?”

“Et qu’allez-vous faire si je refuse?” demanda Lilah d’un air méprisant, baissant les yeux sur la brunette furieuse. “Je ne pense vraiment pas que vous avez ce qu’il faut pour retenir un vampire expérimenté comme Angélus, petite fille.”

Le poing serré de Cordélia se leva brusquement pour se connecter avec le coin de la mâchoire de l’avocate suffisante, et Lilah tituba en arrière, soulevant ses doigts jusqu’à sa lèvre fendue avec choc.

“Vous vous êtes trouvé une sacrée tigresse, Angel,” commenta jovialement Lindsey tandis que le vampire enroulait fermement un bras autour de la taille de sa petite amie bouillonnante et la traînait hors de la pièce.

“Ne m’en parlez pas.” Répondit Angel, roulant comiquement les yeux avant de fermer fermement la porte derrière eux.

Une fois seuls, le vampire fit tourner Cordélia pour qu’elle lui fasse face, prenant ses épaules dans ses mains. “Qu’est-il arrivé à la règle du « je compte jusqu’à dix »?” demanda-t-il.

Ce genre de chose s’était déjà produit avant, quand plusieurs demoiselles en détresse avaient montré un peu trop de gratitude au goût de Cordélia. Sa réaction excessive leur avait coûté plusieurs chèques payés jusqu’à ce que, après un cas particulier, Doyle l’ait fait sournoisement remarqué à la brunette excessivement possessive.

Cordélia détestait perdre de l’argent de n’importe quelle espèce et s’était donc imposée elle-même la règle du « je compte jusqu’à dix ». Maintenant, si elle sentait qu’une femme dépassait les bornes avec Angel, elle se levait et quittait la pièce, comptant lentement jusqu’à dix. C’était le signal du vampire pour qu’il se débarrasse de leur cliente aussi vite que possible, avant que sa petite amie courroucée ne prenne la situation en mains et ne l’éjecte elle-même.

Angel n’arrivait pas à expliquer cette facette assez contrariante, mais attachante, du caractère de Cordélia – il savait que son comportement n’était pas parce qu’elle ne lui faisait pas confiance pour qu’il lui reste fidèle. La première fois que son tempérament avait pris le dessus, il avait été extrêmement fâché devant son manque apparent de confiance en lui et sa colère avait jeté un sceau d’eau glacial sur sa crise d’irritation.

Tandis qu’il attendait une réponse de sa petite amie fumante de colère, il se rappela distraitement une conversation qu’ils avaient eue après un affichage précédent d’un comportement possessif similaire…

***

(Il y a un tout petit peu de NC-17, enfin, si on peut appeler ça du NC-17...)

“Je suis désolée Angel – ce n’est pas que je te fais pas confiance. C’est juste que quand je vois une femme te regarder comme si tu étais un bol de glace au chocolat et brownie fondant, je deviens toute *grr*” Cordélia plissa le nez et mit ses doigts en griffes, un geste qu’elle utilisait habituellement pour illustrer son visage de vampire.

“Mais c’est difficilement une attitude appropriée devant nos clients, Cordélia,” réprimanda-t-il, essayant de ne pas sourire devant son embarras honteux.

“Je sais, je sais – mais je n’arrive pas à m’en empêcher; parfois quelque chose en moi fait « pan » et je réagis sans réfléchir. Et puis, mon pote,” continua-t-elle sur la défensive, “Ce n’est pas comme si tu étais Mr. Plus-blanc-que-blanc que ça concerne ce genre de chose. La semaine dernière, quand ce type n’arrêtait pas de parler à ma poitrine au lieu de mon visage, tu t’es transformé en vampire grogneur – c’est la même chose.”

“Peut-être – mais je suis un démon; un démon avec une âme, bien sûr, mais un démon quand même.”

“Et ça fait une différence, comment?”

“Hé bien… humm… les vampires sont possessifs par nature, donc… euh…” Angel s’arrêta quand l’atmosphère devint distinctement glaciale. “Je m’enterre tout seul dans un trou, pas vrai? Ouais – c’est bien ce qu’il me semblait,” railla-t-il, demandant et répondant à sa propre question avec une grimace auto dévalorisante.

“Wow – tu es un garçon tellement malin,” commenta Cordélia d’un ton moqueur, tapotant son petit ami déçu sur le bras.

“Ok – je veux bien accepter que je ne suis pas non plus un saint dans ces cas-là,” continua-t-il, “Mais tu dois apprendre à garder le contrôle sur ton tempérament, Cor. J’étais peut-être tout ‘grogneur’ comme tu l’as dit, mais je n’ai pas enlevé les globes oculaires du crétin pervers avec mes doigts comme je le voulais, n’est-ce pas?”

“Beurk – c’est dégoûtant!” s’exclama Cordélia, plissant son nez avec dégoût. “Il faut en convenir que c’est assez approprié quand certains hommes sont concernés, mais ce type était simplement le mâle moyen rempli de testostérone. Tu devrais aussi regarder qui tu accuses d’être pervers. Est-ce que je peux dire paille et poutre? Tu regardes ma poitrine tout le temps.”

N’essayant pas de réfuter son accusation taquine, Angel se rapprocha et commença délibérément à déboutonner sa fine blouse, un sourire malicieux tirant au coin de ses lèvres.

“La différence étant – qu’elle est à moi pour que je la regarde.” Dit-il finalement, plongeant sa main dans la fente sombre de décolleté et ouvrant l’agrafe frontale de son soutien-gorge.

Il poussa sa blouse et son sous-vêtement de dentelle sur ses épaules et le long de ses bras, et découvrit sa féminité fermement arrondie à son examen avide. Tandis que les yeux brillant d’Angel errèrent voracement sur son décolleté crémeux, le visage de Cordélia se fendit d’un sourire satisfait quand elle vit son expression s’assombrir avec un désir non déguisé.

“Tu essaies de changer de sujet,” accusa le vampire d’une voix basse et grave, tandis qu’il passait ses doigts de haut en bas sur ses flancs en un geste intentionnellement stimulant.

“Oui et ça marche.” Approuva Cordélia d’un air impétinent, soulevant un sourcil alors qu’il glissait ses mains autour pour prendre et masser le poids lourd de ses seins dans ses paumes.

En représailles, le vampire absorbé cercla délibérément ses mamelons durcis avec ses pouces, et elle se cambra vers son toucher avec un gémissement haletant, incapable de s’empêcher d’exprimer le plaisir qu’il lui procurait. “Oh mon Dieu!”

“Vous êtes une fille très vilaine, Mlle Chase,” dit Angel d’un ton séducteur, se penchant pour murmurer dans son oreille. Ses mots mielleux envoyèrent des frissons le long de son épine dorsale et entraîna un flux d’humidité dans l’apex de ses cuisses.

“Je croyais que les grands méchants vampires comme toi aimaient les vilaines filles comme moi,” murmura moelleusement Cordélia en réponse, tournant son visage dans le creux de son cou de sorte que son souffle chaud et moite embrasse la peau sensible, juste là…

***

“Angel!”

“Hein?” le vampire sortit brusquement de sa rêverie brumeuse, et re-concentra son attention sur la belle visionnaire devant lui. Cette séance d’amour avait été particulièrement sexy et intense, se rappela-t-il avec un sourire intérieur. Avec espoir, il y aurait du temps pour de la réminiscence – et peut-être même un peu de reviviscence – plus tard.

“Je parie que je sais à quoi tu penses,” dit Cordélia avec une timidité feinte. Sa colère jalouse s’était dissipée au moment où elle avait vu cette expression familière d’excitation vitrée traverser les traits séduisants de son petit ami.

“Je pensais à comment tu parviens toujours à changer de sujet quand on parle de la règle « je compte jusqu’à dix » en fait.” Répondit doucement Angel, se penchant et envahissant son espace personnel de sorte qu’ils se tiennent presque nez à nez.

Ses profonds yeux bruns brillèrent de plaisir amusé quand les joues de Cordélia s’empourprèrent alors qu’elle comprit à quoi ses mots trompeusement innocents faisaient allusion.

“Angel!” protesta-t-elle, lui frappant légèrement le torse.

Le vampire rit doucement devant l’incommodité de sa visionnaire et enroula tendrement son bras autour de ses frêles épaules tandis qu’ils se tournaient pour suivre leurs deux compagnons le long du couloir moquetté.

“Alors, est-ce que ‘Soutenir le Feu Roulant’ est ce à quoi ça ressemble?” demanda Buffy à son ex petit ami, sa voix hautaine.

La tueuse n’avait pas aimé l’affection facile qui existait visiblement entre Angel et Cordélia, et le fait que leur raillerie joyeuse était clairement une plaisanterie voilée sur leur vie sexuelle, ne servait qu’à l’irriter encore plus.

Angel acquiesça, “C’est une variation de ce thème. Pour découvrir ce que tu cherches – dans notre cas, la localisation de Faith – tu dois te battre pour passer d’une bout du couloir du Feu Roulant jusqu’à l’autre.”

“Ca n’a pas l’air trop dur – Riley pourra venir avec moi, et tu pourras protéger Cordélia.”

“Malheureusement, ce n’est pas si simple que ça – le Feu Roulant est censé être un test des prouesses du guerrier. On doit le soutenir individuellement – le niveau de difficulté s’ajuste pour convenir aux compétences relatives du compétiteur.”

“On dirait qu’on va être lâché au milieu d’un film d’Indiana Jones,” commenta Cordélia d’un ton désabusé.

Angel rit, “Je suppose que c’est une façon de le décrire. Vous devrez être prêt à tout cependant,” dit-il, sa voix devenant sérieuse. “C’est conçu aussi bien comme un test psychologique qu’un test physique, ce qui veut dire que vous devrez peut-être faire quelque chose que vous considéreriez exécrable en temps normal.”

“Comme quoi?”

“J’ai dû tuer un enfant la dernière fois,” leur dit le vampire d’un ton neutre.

“Tu ne l’as pas réellement fait?” Buffy fixa Angel, ses yeux verts écarquillés avec horreur.

“Oui et non,” fut la réponse mystérieuse.

“Hé bien, laquelle est-ce? Soit tu as soit assassiné un enfant, soit tu ne l’as pas fait, il n’y a pas de milieu.” Exigea Riley, sa voix vibrant de révulsion à peine réprimée.

“Dans ce cas, il y en a un. Ce qu’on affronte dans le Feu Roulant a une masse corporelle, mais ça n’existe pas vraiment dans cette réalité, ou dans n’importe qu’elle autre d’ailleurs. Donc oui, j’ai enfoncé mon épée dans ce qui semblait être un garçon de treize-quatorze ans, mais je n’en ai pas tué un – il a disparu de l’arène dès que je l’ai vaincu.”

“C’est comme un jeu évolué de Réalité Virtuelle alors,” conclu Cordélia, comprenant là où son petit ami voulait en venir. “On est dans ce monde et ces choses peuvent nous blesser, mais aucune d’elle n’est vraiment réelle, elles semblent juste l’être.”

“Exactement – le Feu Roulant est effectivement une simulation; simplement une qui est crée et soutenue par de l’ancienne magie plutôt que par des puces électroniques.” Répondit Angel.

Alors qu’ils atteignirent le bout du couloir, les portes du dernier ascenseur s’ouvrirent toutes seules. Regardant à l’intérieur, ils virent que cet ascenseur était différent de tous les autres. A la place d’un intérieur avec une abondance de moquette et de miroirs, l’élévateur était éclairé d’une faible lumière blanc bleuâtre, et le sol, le plafond et les murs étaient construits avec ce qui semblait être de l’aluminium brunit.

Les portes se refermèrent au moment où ils entrèrent, les laissant piègés dans un espace confiné sans panneau de contrôle visible pour contrôler la descente de l’élévateur.

“Quel Etage demandez-vous?” demanda la voix gutturale d’une femme, sortant de nulle part, les faisant tous sursauter avec surprise.

“Etage Zéro,” répondit Angel, sa voix forte et ferme.

“Et que cherchez-vous à découvrir du Feu Roulant?”

“La localisation de l’Orbe de Ravaclesh.”

“Comme vous voudrez. Vous pouvez tous sélectionner deux armes de l’arsenal pour aider votre passage, mais vous devez Soutenir le Feu Roulant un à la fois. Ce sont les règles – ne les enfreignez pas, compris?”

“Oui.”

“Préparez-vous à rencontrer vos Destins. Au revoir et Bonne Chance.”

La structure métallique de l’ascenseur commença immédiatement à se désintégrer autour d’eux et Cordélia haleta, agrippant le bras d’Angel avec panique.

“Purée!” s’exclama-t-elle, soulagée de sentir ses pieds sur le sol solide quelques secondes plus tard; elle s’était attendue à tomber dans le néant noir.

Son battement de cœur revenant lentement à un rythme normal, la visionnaire curieuse regarda autour d’elle et découvrit qu’ils se tenaient au milieu d’une cour en demi-cercle. Des torches orange vacillantes éclairaient l’enclave de pierre et une grande variété d’armes était fixée aux murs avec des crochets en fer noir.

Tournoyant sur un cercle de 360°, le battement de cœur de Cordélia recommença à s’accélérer quand elle réalisa que de la pierre solide les entourait de tous les côtés. “Il n’y a pas de sortie!”

“Si, il y en a une; ne t’inquiète pas,” dit Angel d’un ton apaisant, mettant une main douce dans le creux de son dos. “Le Feu Roulant s’ouvrira une fois qu’on aura choisi nos armes,” expliqua-t-il.

Prenant sa main tremblante dans la sienne, le vampire s’approcha du mur et souleva une petite épée. Il testa le poids et la sensation qu’elle avait dans ses mains, puis la passa à Cordélia.

“Tiens – Je pense que tu devrais utiliser ça; elle est similaire à celle avec laquelle tu t’entraînes.”

Cordélia prit l’arme d’acier à contrecoeur, son estomac se soulevant avec nausée et ses paumes moites et humides avec peur. Bien qu’elle n’était pas du genre à reculer devant un combat, loin de là, elle s’avouait à titre personnel qu’elle était morte de peur.

Quand elle avait insisté pour qu’Angel l’entraîne, elle n’avait pas envisagé devoir se battre seule sans personne pour la soutenir. En observant le vampire aux cheveux sombres continuer d’inspecter l’arsenal pour une deuxième arme convenable pour elle, sa terreur commença à grimper jusqu’à un taux exponentiel, malgré ses efforts pour la réprimer.

Angel essayait d’ignorer ses propres craintes et de rester calme dans l’intérêt de Cordélia. Ca ne ferait aucun bien de montrer son malaise devant ce qu’elle était sur le point d’affronter, elle devait croire qu’il était complètement confiant dans sa capacité de réussir. Si la visionnaire sentait un doute venant de lui, ça n’ajouterait que de l’essence sur le feu de son incertitude – ce qui pourrait avoir des conséquences potentiellement désastreuses.

Cordélia n’étaient certainement pas sans adresses; sa compétence avec une épée, après seulement quelques mois d’entraînement, était remarquable, et son travail de combat à la main se classait aussi au-dessus de la moyenne. Des années de pom-pom girl et d’exercices réguliers à la gym avait rendu son corps à courbes agile et résistant et, parce qu’elle était capable de réfléchir vite sur ses pieds, elle adaptait sa technique extrêmement bien à tout ce qu’il lui envoyait durant leurs séances d’entraînement.

Cependant, rien de tout ça n’allégeait les anxiétés d’Angel, même légèrement – il ne manquait pas de foi en ses capacités de réussir ce test de combat; c’était simplement que le besoin écrasant de la protéger passait outre tout semblant de pensée rationnelle. Regardant maintenant sa petite amie chérie, il fut frappé par à quel point elle semblait petite et vulnérable debout là, seule, au centre de la cour.

La pointe de son épée posée légèrement sur le sol alors qu’elle serrait le manche étroitement entre ses doigts, ses phalanges devenant blanches avec l’effort. Elle lui rappelait l’adolescente effrayée qu’elle avait été par le passé – celle qui avait tourné le dos à tout ce qui était familier dans sa vie, et placé toute sa confiance dans un vampire de deux cent quarante-sept ans qu’elle connaissait à peine.

Soupirant profondément, Angel choisi une épée et une hache pour lui, avant de se décider pour une petite faux comme seconde arme pour Cordélia. Après l’avoir aidé à attacher l’étui de l’arme à la ceinture de son jeans, il passa un doigt sous son menton et souleva son visage pour qu’elle lui fasse face.

“Tu peux le faire,” lui dit-il avec une totale conviction, regardant dans le tourbillon caramel de ses yeux craintifs. “Essaie juste de te détendre et de rester concentrée, ok? Si tu gardes à l’esprit tout ce que je t’ai appris, tout ira bien; je te le promets.”

“Tu ne vas pas me dire que la force sera avec moi?” plaisanta Cordélia avec un sourire nerveux, injectant une note de gaieté à son discours, qu’elle ne ressentait pas vraiment.

Leur conversation calme fut interrompue par le son éraillé de la pierre râpant contre la pierre, et ils se tournèrent pour regarder l’un des murs de l’enclave semi-circulaire s’ouvrir pour révéler un long couloir d’environs trois mètres de large. Un podium cylindrique de granit lisse se tenait au bout lointain du couloir, avec un parchemin fendillé positionné soigneusement au sommet.

“J’irai en premier pour que vous voyez comment ça marche,” leur dit Angel tandis qu’ils se rassemblaient autour de l’entrée étroite au Feu Roulant. “Cordy – tu es la suivante, et puis Buffy et Riley pourront fermer la marche.”

Il redressa ses épaules et se prépara à affronter le Feu Roulant, mais fut distrait quand Cordélia prononça son nom d’une voix douce et hésitante. “Angel?”

“Viens ici bébé,” murmura-t-il, sa voix rauque avec émotion.

Tendant les bras pour attirer la belle visionnaire dans le cercle de son étreinte, les mains du vampire s’installèrent sur le haut de ses hanches alors qu’il abaissait la tête pour capturer sa bouche en un baiser fougueux. Tandis qu’elle ouvrait sa bouche sous ses lèvres exploratrices avec un gémissement, les doigts de Cordélia frôlèrent la longueur de ses bras et encerclèrent son cou. Angel sortit sa langue pour l’enlacer ardemment avec la sienne, grognant doucement dans l’arrière de sa gorge quand la visionnaire pressa délibérément sa douce forme féminine contre sa forme musclée en une tentative de mouler leurs deux corps en une seule existence.

Avec leur étreinte grandissant en fervente intensité, leurs compagnons abasourdis ne pouvaient que se tenir là, embarrassés, pendant que le vampire et la visionnaire s’abandonnaient au pouvoir et à la passion de leur amour partagé, oublieux de tout le reste et tout le monde autour d’eux.

Riley ne savait pas quoi penser ou sentir. D’un côté, il était soulagé que les désirs sexuels d’Angel semblaient se restreindrez à Cordélia et n’étaient pas concentrés sur Buffy comme il l’avait craint au départ. D’un autre côté cependant, la poursuite malsaine du vampire des femmes humaines, au lieu de celles de son espèce, rendait le soldat malade et dégoûté.

A côté de lui, Buffy luttait pour contenir la rage brûlante qui menaçait d’entrer en éruption avec toute la force d’un volcan dormant depuis longtemps. Elle n’arrivait simplement pas à croire le manque total de considération montré envers elle. Quand est-ce qu’Angel était devenu si égoïste?

Quand il vivait à Sunnydale, il avait rarement montré ouvertement de l’affection physique envers Cordélia devant elle, toujours soucieux de ses sentiments. Cependant maintenant, c’était comme s’il n’en avait rien à faire ce qu’être témoin de cet affichage dégoûtant de léchage lui faisait.

Juste au moment où la tolérance de la tueuse atteignait son point de rupture, Angel se dégagea à contrecoeur de Cordélia, et donc Buffy évita de peu l’humiliation ajoutée de perdre sa dignité en séparant elle-même le couple de force.

Essuyant tendrement les larmes qui s’étaient échappées pour couler le long des jours de Cordélia pendant qu’ils s’embrassaient, Angel posa son front sur le sien. “Tout ira bien, ok,” consola-t-il doucement. “J’essaierai de t’aider de toutes les façons que je peux, tu le sais.”

“Oui, je le sais,” murmura Cordélia, la voix brisée. “Je voulais juste que tu saches que je t’aime tellement, tellement. Ne l’oublie pas, jamais.”

Angel sentit sa propre appréhension lutter pour se libérer devant cette déclaration larmoyante – elle parlait comme si elle n’allait peut-être plus jamais le revoir. S’il perdait Cordélia à cause de ceci, alors l’Orbe et tous les employés de Wolfram et Hart perdraient leur vie pour compenser son deuil; de ça, il en était indéniablement certain. Ca ne serait jamais assez, mais il ne s’arrêterait jamais jusqu’à ce qu’il les ait tous traqué jusqu’au dernier, et les fasse payer pour leurs transgressions plus d’un millier de fois.

Se sortant de ce tunnel sombre d’accablement où son imagination l’avait traîné, Angel se pencha pour placer un autre bref baiser contre les lèvres de sa petite ami, puis se tourna et entra dans le Feu Roulant avec un calme, “Je t’aime aussi.”

Il n’avait pas fait plus de trois ou quatre pas dans le couloir, avant que l’air ne miroite et qu’un démon mugissant n’émerge devant lui, maniant une lourde chaîne avec une sphère à pointes attachée au bout. Ne s’arrêtant même pas pour réfléchir, Angel lança une contre-attaque immédiate et réussi à infliger une blessure débilitante au côté gauche de la créature. Ses mouvements gênés par la blessure hémorragique, le démon ne se montra pas être un adversaire à la hauteur du vampire en forme, qui se débarrassa facilement de son rival en moins d’une minute.

La créature déchue tremblota et disparut alors qu’Angel passait soigneusement au-dessus de sa forme brisée et ensanglantée, ses yeux et oreilles ouverts et alertes pour ce qui était à venir. N’étant pas assez stupide pour être apaisé avec un faux sens de sécurité par cette première conquête trop facile, le vampire garda son corps tendu et prêt pour l’action.

Un léger son grinçant l’avertit du danger imminent, quelques instants avant qu’une poignée de pieux ne sortent de deux trous horizontaux qui s’étaient ouverts dans chaque mur. Angel les évita habilement en sautant en l’air et en faisant une culbute au-dessus des missiles volants.

Quelques secondes après que ses pieds aient touché le sol, une deuxième vague d’objets en bois furent lancés vers lui de tous les angles envisageables. Ce qui suivit ensuite fut un affichage d’agilité à couper le souffle alors que le vampire évitait et plongeait, contournait et tournait, esquivant avec succès tous les pieux aéroportés. Il s’éloigna avec juste quelques entailles et coupures, s’étant miraculeusement sorti de l’épreuve relativement indemne.

Il était à peu près aux trois quarts du Feu Roulant maintenant, mais Angel pris une prise plus ferme sur ses armes, un pressentiment lui disant que le test le plus dur était encore à venir. Sûrement, l’atmosphère miroita pendant une seconde et une forme familière se matérialisa directement devant lui.

Barrant son chemin, se tenait un clone incroyablement réaliste de Cordélia Chase, et la secousse de surprise résultante fit vaciller sa concentration pendant une brève seconde – il ne s’était pas attendu à *ça*.

Profitant de sa distraction momentanée, le Doppelganger (le double spectral d’une personne vivante) balança sa lourde épée directement vers la tête du vampire choqué, le forçant à soulever son épée pour bloquer l’attaque. Il y eut une pluie d’étincelles quand les deux armes se percutèrent avec une force incroyable, et puis Angel fit un bond en arrière, changeant sa position de combat, de défensive à offensive en un instant.

Le Double était bien trop forte pour être réellement la visionnaire, évidemment; sa Cordy n’aurait même pas la force de soulever cette épée du sol, encore moins de la manier avec le genre de dextérité que cette chose avait. Cependant, ça allait être le test ultime de sa tolérance psychologique – c’était extrêmement difficile d’ignorer ce que ses yeux lui disaient. Pourrait-il vraiment tuer quelque chose qui ressemblait – et sentait – tellement à la femme qu’il aimait avec une telle intensité passionnée? Il savait qu’il le devait – il n’y avait pas d’autre choix. C’était agir ou mourir.

Raffermissant sa détermination, Angel ferma les parties les plus émotives de son psyché et augmenta l’agressivité de son attaque, tranchant constamment et changeant la direction et l’angle des coups de son épée pour garder son adversaire déséquilibrée. Le Clone manqua finalement l’une de ses contre-attaques, et il abaissa sa hache sur la lame de son épée, la désarmant avec une attaque surprise. L’arme vola sur le sol tandis qu’il chargeait le Doppelganger, la coinçant contre le mur et posant le bord de sa hache contre sa gorge.

“Angel, je t’en prie, non,” supplia la jumelle de Cordélia d’un ton oppressé et il hésita, faisant l’erreur fatale de regarder directement dans ses yeux brun liquide.

Le regard familier rempli de douleur tira sur les sentiments profonds du vampire, même si la partie la plus logique de son cerveau lui disait que la femme qui occupait toutes les parties de son cœur et de son âme, n’était pas la personne devant lui.

Alors qu’il essayait désespérément de reprendre ses esprits, les yeux du Clone roulèrent soudainement dans leurs orbites et elle hurla de douleur, agrippant sa tête en une grotesque reconstitution de l’une des visions de Cordélia. La prémonition continua encore et encore, et Angel gela sur place avec horreur tandis que son pire cauchemar commençait à se dérouler devant son regard ahuri.

Ses cris d’agonie augmentèrent en volume, le Clone commença à convulser violemment, du sang épais et rouge commençant à couler de son nez et de ses oreilles. Après ce qui sembla être une éternité pour le vampire bouleversé, le double de Cordélia s’affaissa finalement et s’effondra sur le sol, pâle et immobile comme la mort. Angel entendit vaguement quelqu’un appeler son nom, mais il ne pu empêcher sa réaction instinctive et tendit aveuglément les mains vers la réplique déchue de sa petite amie bien-aimée.

Tandis qu’il s’approchait, ses yeux s’ouvrirent inopinément et il recula avec choc. Le Clone soudainement revitalisée sauta sur ses pieds et lui envoya un coup de pied dans l’estomac, le propulsant contre le mur opposé avec la force du coup.

Réalisant que sa réaction était un peu trop tard, le vampire étourdi entendit faiblement les cris angoissés de Cordélia alors que le Doppelganger enfonçait un pieu en bois à travers ses côtes et dans sa poitrine.

Part 11

“ANGEL!”

Le coeur de Buffy s’arrêta momentanément quand le pieu perça la peau du vampire, mais ses yeux entraînés s’aperçurent que l’instrument de bois était bien loin de la cible, incitant un flux de soulagement à courir dans son sang comme une traînée de poudre.

Cordélia se jeta aveuglément contre la barrière invisible qui bloquait l’entrée du Feu Roulant, des larmes salées brouillant sa vision et faisant ressembler la forme frappée de son petit ami à un mirage devant ses yeux. Des mains fermes empoignèrent ses bras et la tirèrent en arrière, mais elle lutta violement contre leur prise inflexible, essayant frénétiquement de se dégager des restrictions non souhaitées.

“Laisse-moi partir – Je dois le rejoindre! Oh mon Dieu – je vous en pris, pas mon Angel. Pitié, non!””

“Cordélia; calme-toi. CORDELIA!”

Quand l’hystérie de la visionnaire ne sembla pas s’atténuer, Buffy lui fit faire un volte-face brusque et la gifla fort. “Ecoute-moi,” ordonna-t-elle, prenant son ancienne camarade de classe par les épaules et la secouant.

Malgré sa jalousie de la brunette angoissée, la tueuse n’était pas immunisée contre la détresse de sa rivale. “Ca va – elle a raté.” Elle rassura la jeune femme sanglotante, sa voix s’adoucissant. “Elle a raté.”

“Tu es sûre?” Cordélia agrippa les avant-bras de Buffy, ses yeux remplis de larmes s’écarquillant impossiblement tandis que de l’espoir sauvage supplantait le désespoir morne qui avait prit possession de son coeur.

“A cent dix pourcent – Je suis la tueuse, pas vrai?” répondit gentiment Buffy, serrant les épaules de la tueuse d’une façon réconfortante. “Ce M. Pointu est trop bas; j’en suis absolument sûre.”

S’affaissant avec un soulagement partiel, Cordélia se retourna et pressa ses doigts contre le barrage magique transparent qui empêchait plus d’une personne d’entrer dans le Feu Roulant. Malgré les assurances fermes de la tueuse blonde, son anxiété n’avait pas complètement disparu. Elle avait besoin de voir et entendre par elle-même que l’homme qu’elle aimait plus que la vie elle-même, allait effectivement bien.

“Angel – je t’en prie, parle-moi,” cria-t-elle désespérément, sa voix tremblant avec des sanglots réprimés.

Le vampire blessé était affaissé contre le mur de pierre, la tête pendante et une main entourée autour du pieu, qui ressortait grotesquement de son torse. La gorge serrée, la visionnaire pétrifiée le regarda se redresser maladroitement et retirer le morceau de bois de sa cage thoracique avec un cri de douleur rauque.

Retournant le pieu dans sa main, Angel fendit en avant et le planta dans le creux de la gorge du Clone, la clouant efficacement au mur avec l’arme trempée de sang. Puis, la paume pressée contre la plaie béante de son torse, il trébucha de façon mal assurée le long des derniers mètres du Feu Roulant et tomba sur l’estrade, s’affaissant en un tas émietté.

L’entrée du Feu Roulant s’ouvrit quand le vampire franchit la ligne d’arrivée, et Cordélia tomba presque sur son nez quand le mur invisible disparu sous ses doigts. Se redressant rapidement, elle se pencha et saisit son épée tombée, et puis avança d’un pas déterminé dans le Feu Roulant, sa chute précédente oubliée tandis que son attention se concentrait comment atteindre son petit ami blessé aussi vite que possible.

Alors que l’agonie atroce qui ricochait dans tout son corps commençait à diminuer, Angel roula sur le dos, remarquant du coin de l’œil que Cordélia était déjà entrée dans le Feu Roulant. Luttant pour se mettre dans une position assisse avec un bas grognement, il s’appuya contre le podium en pierre pour suivre de près le cheminement de sa petite amie, son inquiétude pour son bien-être étouffant la douleur additionnelle que sa position semi assise lui causait.

“Oh – démon effrayant,” dit sarcastiquement la visionnaire quand un individu jaune moutarde exhibant des cornes bleues, apparut devant elle.

Tandis que le fracas sonore de métal contre métal rempli l’air, Angel fut reconnaissant de découvrir que le ouï-dire sur le Feu Roulant qui régulait son niveau d’adresse n’était pas juste un mythe. La créature brillamment colorée était raisonnablement compétente avec son épée, mais loin d’être aussi habile que le démon qu’il avait combattu tout à l’heure. Cordélia se débrouillait facilement contre son adversaire, observa le vampire avec un soulagement intense.

Angel n’avait encore jamais pris du recul pour voir sa visionnaire se battre, et il fut extrêmement impressionné par ce qu’il vit. Cordélia maniait son épée avec la grâce posée d’une ballerine, tout ce qu’il lui avait appris se mettant en place comme les pièces adjacentes d’un puzzle. Les mouvements élégants de son corps souple étaient totalement ensorcelants, son style poli, un restant de ses années en tant que pom-pom girl.

Très bien, pensa-t-il avec approbation quand il la vit ajuster ses pieds, se préparant clairement à aller à l’attaque au lieu de laisser l’adversaire prendre l’avantage.

Son épée tranchant l’air avec une dextérité facile, Cordélia continua en exécutant une combinaison rusée de manoeuvres qui lui permit de donner sans risque le coup de grâce, et le démon se raidit, la bouche ouverte avec stupeur, quand elle plongea son arme profondément dans son ventre.

Retirant l’épée avec un grand geste, la visionnaire attendit prudemment assez longtemps pour confirmer que la créature était bien morte, avant de continuer à avancer dans le corridor, son arme agrippée étroitement dans sa main droite.

Angel fronça les sourcils avec confusion quand un homme d’un peu moins de cinquante ans entra ensuite dans l’arène pour affronter la jolie brunette. Les cheveux de l’humain étaient striés de mèches grises et il était vêtu d’un costume bleu marine, une chemise bleu pâle en dessous. L’homme d’un certain âge regardait Cordélia avec un désir sexuel indubitable brillant dans les yeux – et un large bombement dans son pantalon.

Les yeux bruns froncés du vampire se changèrent en jaune fâché alors qu’il observait ce détail et il grogna avec possessivité, bien qu’il était conscient que rien de tout ça n’était réel.

Cordélia était visiblement surprise par cette tournure des évènements et le cœur d’Angel se serra alors que sa confiance semblait se replier, sa position assurée hésitant. Bon sang, qui est ce salaud?

Un sourire triomphant s’étendu sur les traits de l’homme devant la capitulation apparente de la visionnaire, et il avança, une intention répréhensible brillant lubriquement dans ses yeux verts.

“Cordélia…” dit Angel d’une voix enrouée, sa tentative de parler provoquant une crise de toux sèche quand du sang de ses poumons endommagés monta dans sa gorge pour l’étrangler momentanément.

Cependant, l’avertissement rauque du vampire atteint son but et Cordélia se redressa, levant la tête, ses yeux noisette flamboyant avec un mélange indéfinissable d’émotions.

“Eew! Gros pervers,” s’exclama-t-elle avec dégoût, soulevant son genou dans l’aine engorgée de son attaquant et le poussant violemment loin d’elle. “Désolé mon pote, mais tu sais cette fille innocente et effrayée que j’étais? Hé bien, elle n’existe plus et – hello? Je ne suis plus vierge non plus. Je suppose que ça signifie que je ne suis pas ton type, Mr-Je-Veux-Une-Mariée-Vierge.”

“Et tu veux savoir autre chose?” continua la visionnaire d’un ton menaçant, jetant son épée sur le côté et baissant la main pour détacher son autre arme de sa ceinture. “A mon avis, les hommes malades comme toi devraient être castrés, donc on a de la chance que j’ai justement l’instrument, pas vrai?”

“Tu vois – c’est parfait pour le boulot, tu ne penses pas?” dit-elle, brandissant la petit faux incurvée – et très aiguisée – devant les yeux exorbités de son tortionnaire.

L’homme clignota et disparu après ça, et Cordélia hésita avec confusion, perplexe parce qu’elle n’avait pas été obligée de le tuer, mais aussi soulagée que ça n’ait pas été nécessaire. Elle détestait peut-être l’homme, mais elle n’était toujours pas à l’aise avec l’idée de lui prendre la vie, malgré le fait qu’il n’était qu’une projection de ses peurs subconscientes.

Rassemblant ses armes et tournant sur ses talons, la visionnaire couru aussi vite qu’elle pu le long du reste du Feu Roulant, bondissant sur l’estrade et tombant à genoux devant son petit ami blessé.

“Tu me fais vivre quelque chose comme ça encore une fois, et je te jure que je te tue moi-même,” s’écria-t-elle passionnément, criblant son visage de baisers frénétiques et caressant ses joues et son cou.
Angel sentit une vague de culpabilité le traversé avec ses mots. “Je suis désolée, bébé” dit-il, levant une main pour lui frotter le dos de façon apaisante, alors qu’elle enroulait ses bras autour de son cou et enterrait son visage chaud contre sa gorge. “J’aurais dû te laisser au Caritas. J’avais juste tellement peur que Faith ne revienne là-bas.”

“Pas ça, abruti,” répondit Cordélia, s’asseyant sur ses talons et rejetant son pouce par dessus son épaule, vers le Feu Roulant. “Je parlais de ça,” murmura-t-elle, soulevant sa chemise pour révéler la blessure cicatrisant déjà sur son torse.

“Oh,” dit Angel, toujours mortifié de s’être fait avoir par un stratagème tellement évident. “Ne t’inquiète pas, je vais bien – enfin, j’irais bien dans une demi-heure ou plus,” assura-t-il devant le regard sceptique de Cordélia.

“Qui était cet homme?” demanda-t-il, changeant délibérément le sujet de la conversation sur elle.

“Oh – Ryan Lauper – l’idée tordue de mon père du parfait mari pour moi.”

“Ca te fait toujours peur?” demanda le vampire avec inquiétude, prenant son joli visage dans ses mains.

“Pas vraiment, plus maintenant. Je suppose que j’ai ce cauchemar bizarre de temps en temps, mais c’est tout. Mais je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas dû le tuer.”

“Vaincre l’ennemi n’implique pas toujours une effusion de sang,” expliqua Angel. “Je pense que ça a suffit que tu lui tiennes tête et affrontes tes peurs.”

“Rappelle-moi de ne jamais te mettre en rogne, par la même occasion,” ajouta-t-il avec un clin d’œil espiègle.

“Je ne crois pas que je l’aurais vraiment fait,” gloussa la visionnaire, rougissant légèrement alors qu’elle se souvenait de sa menace assez étrange.

“Hé bien, je ne vais pas me risquer à le découvrir, ça c’est sûr.”

“Sage garçon,” conseilla sagement Cordélia avec un sourire effronté, et puis son expression redevint sérieuse quand elle se rendit compte de ce que le Feu Roulant lui avait accidentellement révélé à propos des peurs intimes d’Angel.

“C’est de ça que tu as des cauchemars?” demanda-t-elle gravement.

Le premier instinct du vampire fut de le nier, mais il se rattrapa avant que le mensonge ne puisse s’échapper de ses lèvres. Leurs problèmes relationnels récents étaient dus, principalement, à une défaillance de communication entre eux, et il était déterminé à être totalement honnête avec elle à partir de cet instant.

“Tout le temps,” murmura-t-elle, sa voix empâtée avec toutes les émotions sous-jacentes qu’il avait contenues durant ces deux derniers mois.

Une main posée à plat contre son torse, Cordélia tendit l’autre pour toucher sa joue avec des doigts tendres, ses yeux devenant soupçonneusement humides. “Mais j’ai cru que…”

“Tu as cru que quoi?” demanda le vampire d’une voix basse quand qu’elle s’interrompit et, à la place, se pencha pour presser ses lèvres chaudes contre sa joue.

“Peu importe – on s’en fiche maintenant,” répondit la visionnaire, secouant la tête et laçant ses doigts avec les siens. “J’avais tout faux.”

“Cordy…”

“Je sais – juste, plus tard ok? Quand on aura plus de temps pour nous, on parlera – de tout, promis.”

Angel acquiesça et attira à nouveau sa petite amie dans son étreinte, pressant son visage dans ses cheveux au doux parfum, “Je t’aime.”

“J’espère bien,” murmura Cordélia contre sa gorge alors qu’elle se blottissait plus près, ses bras se levant pour encercler son dos. “Parce que tu as une fille-folle-amoureuse blottie dans tes bras là tout de suite.”

Angel sourit et embrassa tendrement le sommet de sa tête. “Content de l’entendre.”

***

“Voila!” Willow plaça le verre nacré de cocktail devant Lorne avec un geste dramatique.

Enroulant les doigts autour du pied délicat du verre, l’Hôte leva la boisson froide et alcoolisée à ses lèvres, inhalant expertement l’arôme fruité, avant de prendre une gorgée expérimentale du liquide rosé.

“Mamma mia!” s’exclama-t-il, fermant les yeux et frissonnant avec un plaisir exagéré tandis que la boisson au goût piquant frappait l’arrière de sa gorge. “Maintenant, *ça* c’est un Seabreeze délicieux – tu as assurément le toucher magique, ma poupée.”

“Mixer des cocktails n’est pas si différent de faire des infusions de sorcières, je t’assure,” dit Willow. “Le succès des deux repose sur le fait de trouver le bon équilibre des ingrédients, quoi que je dois dire que mal mélanger une potion magique a un effet plus spectaculaire que celui d’un mauvais cocktail.”

“Tu ne dirais pas ça si tu avais fait partie des injures faites à mes pauvres intestins par certaines des préparations horribles que j’ai été forcé d’endurer,” répondit Lorne avec une grimace. “Si jamais tu en as assez de la performance sorcière-blanche-acolyte-de-la-tueuse-pour-sauver-le-monde, tu peux venir travailler pour moi – les bons barmen sont durs à trouver. Je jetterais même Ramone pour toi, mon sucre d’orge.”

Willow privilégia le démon vert avec son grand sourire éclatant. “Merci, je m’en souvien…”

La sonnerie soudaine de son portable coupa quoi qu’elle ait été sur le point de dire et elle traversa la pièce pour y répondre. “Allô?”

“…”

“Salut Angel – comment ça a été?”

“...”

“Vraiment, c’est super!”

“…”

“Oui, je peux faire ça. Quand serez-vous là?”

“…”

“Non, non, ça va – Lorne pourra m’aider.”

“…”

“Bien sûr – je te vois bientôt alors, au revoir.”

Willow éteignit le téléphone et le replaça sur le bar, puis avança délibérément vers la table où était posée la glacière d’approvisionnement de Wesley.

“Dis-moi, ma petite – à quoi exactement est-ce qu’Oncle Lorne va t’aider?” demanda l’Hôte à la sorcière soudainement affairée, ses yeux rouges brillant avec trépidation.

“Faire la potion exorcisante de l’Orbe,” répondit Willow alors qu’elle ouvrait le fermoir en fer du container en plastic bleu et commençait à sortit prudemment les petits tubes échantillons en verre. “Les autres ont réussi à obtenir l’adresse de Faith chez Wolfram et Hart, donc il est temps de s’affairer avec le sauvetage du monde.”

“Oh non, amigo – fournir l’hébergement et offrir des conseils est à peu près tout ce que je fais pour la cause des Puissances. Les trucs manuels? Ce n’est pas dans mon contrat, ma douce.”

“Ca l’est maintenant, oh brillamment vêtu,” dit fermement Willow à un Lorne réticent, imitant son habitude à truffer ses discours de surnoms sirupeux. “L’incantation requiert deux personnes et tu es la seule personne disponible. Alors arrête de faire la démone poule mouillée, et trouve-moi quelque chose dans lequel mélanger la potion.”

“Woua, alerte à la sorcière effrayante! Tu n’étais pas un tantinet dominatrice dans une vie antérieure, par hasard?”

La sorcière lui lança un regard noir, “Je pense qu’un de ces shakers serait parfait pour la tâche – on pourra faire plusieurs fournées à la fois avec ça, et on ne devra pas s’inquiéter quand ça viendra à manquer.”

Pinçant les lèvres, elle étudia la myriade de bouteilles en verre alignées sur la surface de la table. “Wesley a mesuré assez pour dix portions – Je pense qu’on va juste en faire cinq pour commencer, et garder le reste pour si Plan B est nécessaire.”

Prenant le container de métal en deux parties des mains du démon vert, Willow consulta les notes de Wesley et versa les divers contenus des tubes échantillons dans l’ordre spécifié. Avant d’ajouter le dernier ingrédient dans le shaker, elle prit un fouet en plastic et mélangea la potion avec une main vive.

“Ok, quand j’ajouterai la poudre Kaylem, ça devrait commencer à réagir, mais l’amalgamation ne sera complète qu’après avoir réciter l’incantation. On fera ça dès Angel et les autres seront arrivés – comme ça la potion durera aussi longtemps que possible, ça nous donnera une meilleure chance d’ôter l’Orbe de Faith.”

La mixture commença à bouillir violement quand Willow versa le dernier article dans le récipient, et Lorne dû résister à l’envie désespérée de s’abaisser. Mettant le couvercle du shaker en place, la sorcière rousse secoua vigoureusement la fusion magique, décuplant les sons éclatant venant du réceptacle métallique. Une fois ça fini, elle replaça le récipient sur la table et ôta le couvercle, libérant un nuage de fumée mauve clair avec une odeur de souffre

“Angel a dit qu’ils seraient là dans dix minutes.” Willow tendit un morceau de papier à Lorne et regarda sa montre, “Quand je dirais ‘top’, répète ça deux fois avec moi.”

L’Hôte acquiesça tandis qu’ils s’asseyaient pour attendre l’arrivée de leurs compagnons, “Je voudrais juste faire remarquer qu’une rétribution significative est définitivement à prévoir après ça.”

Willow sourit, “Je promets que je te ferais un autre Seabreeze avant de rentrer.”

“Mmm – maintenant je suis au paradis, flottant sur un gros nuage blanc de béatitude.”

***

“Fais attention à la voiture verte,” dit Angel, indiquant un véhicule qui était au moins à cent mètres.

“Hey – arrête de jouer au conducteur du siège arrière.”

“Tu n’as pas l’habitude de rouler dans le gros trafic de ville, Buffy,” lui dit-il de manière pédante. “Tu vis à Sunnydale, tu te souviens?”

“Et alors? Et quel gros trafic?” cassa Buffy, faisant de grands gestes vers la poignée de voitures qui s’étaient aventurées dans les rues de L.A au milieu de la nuit.

“Voudrais-tu *s’il te plaît* garder les deux mains sur le volant?” protesta le vampire tendu, ne remarquant pas le regard meurtrier que la tueuse irritée lançait vers lui.

Riley et Buffy étaient tous les deux sortis du Feu Roulant intacts, bien que le soldat s’était fait une lacération profonde sur son bras gauche en cours de route. Cordélia était actuellement en train de faire sa meilleure impression de Florence Nightingale et enveloppait son membre blessé dans un bandage blanc qu’elle avait pris de la trousse de secours qu’Angel gardait dans la Plymouth pour les urgences.

La blessure du vampire cicatrisait rapidement, mais la visionnaire avait insisté pour qu’il se repose lors du voyage jusqu’au Club Karaoké. Elle avait raisonnablement fait remarquer qu’il affronterait Faith dans moins d’une heure et qu’il avait donc besoin de récupérer des forces aussi vite que possible. Donc, avec Angel relégué au siège passager, la conduite était tombée sur Buffy, qui commençait à regretter d’avoir offert ses services – jouer à l’infirmière avec Riley semblait être une bien meilleure option maintenant.

“Prends à gauche au prochain carrefour,” instruisit Angel, “Caritas est dans la quatrième rue à droite.”

“Et voilà – presque comme neuf,” dit gaiement Cordelia, collant le dernier morceau de scotch médical sur le bandage du bras de Riley.

Rangeant ses affaires, la jolie visionnaire honora le soldat de son magnifique sourire ensoleillé, et il ne pu s’empêcher de sourire en retour.

“Tu es très professionnelle avec les premiers soins,” la complimenta-t-il.

“Oui enfin, j’ai eu assez de pratique - Angel a toujours besoin d’être rafistolé. Parfois j’ai l’impression qu’il se blesse délibérément pour que je joue à l’infirmière.”

“Hey – tu ne le fais pas, n’est-ce pas?” demanda-t-elle ensuite, piquant fort le vampire entre les omoplates avec son index.

“Bien sûr que non,” mentit facilement Angel, gardant ses yeux devant lui pour empêcher sa petite amie trop-intelligente-pour-son-bien de découvrir son subterfuge soigneusement orchestré.

Ok, alors il faisait *occasionnellement* traîner ses combats avec divers démons un peu plus longtemps que strictement nécessaire, *et* se permettait de subir des blessures bénignes, tout ça pour le plaisir d’avoir Cordélia s’occuper de lui. Mais il ne prenait jamais de risques inacceptables, donc où était le vrai mal là-dedans? Il n’y en avait pas en ce qui le concernait.

“C’est la prochaine sur la droite,” pointa-t-il, mettant efficacement fin à la dangereuse conversation. “Willow a dit qu’elle aura préparé la potion exorcisante pour quand on arrivera. On discutera du plan d’action quand on sera en chemin vers Henshot Avenue.”

Buffy se gara dans la ruelle devant Caritas et ils sortirent tous de la voiture et entrèrent dans le club en sous-sol, où ils trouvèrent Willow versant attentivement un épais liquide orange dans plusieurs petites bouteilles en plastiques.

“C’est ça?” lui demanda Angel.

“Oui – on a fait cinq fournées, si on a de la chance ça sera assez. S’il nous faut un second essai - Wesley a pesé les ingrédients pour cinq autres.”

“Espérons que ça n’ira pas jusque-là. Comment on l’administre?”

“Tu devras arriver à lui faire boire d’une façon ou d’une autre – je ne crois pas que ce soit le mélange le meilleur du monde.”

Le vampire acquiesça et souleva trois des petites bouteilles; il en mit deux dans les poches intérieures de sa veste et tendit la troisième à Buffy. “On va garder les deux autres en réserve – Cordy tu peux t’en occuper, s’il te plait?”

“Bien sûr,” approuva la visionnaire, s’avança et prenant les deux autres récipients.

“Tu as tout ce qu’il te faut pour le sortilège d’attache?” demanda Angel à Willow.

“Oui – tout est présent et en ordre.”

“Ok alors – Il est temps de mettre ce spectacle en route.”

***

L’Orbe/Faith était assise sur le rebord de la fenêtre ouverte, regardant l’obscurité et inspirant profondément l’air froid de la nuit. Le tison de verre qui, encore quelques minutes plus tôt, avait été utilisé pour torturer Wesley était toujours serrés entre ses doigts tâchés de sang.

Faith ne pu plus supporter de le regarder, brisa donc son pacte silencieux avec son observateur et lutta pour rependre le contrôle des mouvements de son corps à l’Orbe. Forçant ses doigts à s’ouvrir, elle laissa tomber l’arme détestée.

“Ah, tant pis,” commenta doucement l’Orbe quand le verre se brisa à terre. “Je commençais à me lasser de ce jeu de toute façon. Et si on essayait quelque chose de nouveau?”

Balançant ses longues jambes sur le côté et sautant sur le sol en bois, la tueuse possédée traversa la pièce vers un Wesley à peine conscient. “C’était rafraîchissant, mais j’ai un peu froid maintenant. Que dirais-tu de réchauffer la pièce?”

L’ancien observateur fut à nouveau lucide quand il sentit soudainement un souffle brûlant tout près de lui. Forçant ses yeux à s’ouvrir, il leva le regard pour voir son bourreau debout devant lui avec une bombe de spray et un allume-gaz en mains. Avec un lent sourire de triomphe, l’Orbe pressa le bouton au-dessus de la bombe et l’approcha de l’allume-gaz, de sorte qu’une grande flamme orange sorte avec un sifflement crépitant.

“Joli, pas vrai? Je parie que tu aimerais y jeter un regard de plus près, n’est-ce pas l’observateur?”

L’Orbe/Faith bougea délibérément les objets hautement inflammables jusqu’à ce qu’ils soient à quelques centimètres du visage de Wesley, se préparant à les enflammer à nouveau. Mais elle en fut empêchée quand la porte s’arracha brusquement de ses gonds, volant à l’autre bout de la pièce.

Angel entra dans l’appartement, ses mouvements résolus étant la personnification du pouvoir absolu et de la détermination.

L’Orbe jeta la bombe de spray et l’allume-gaz sur le côté et sortit rapidement le couteau de Faith, posant la lame contre la gorge de son prisonnier.

“Il était temps, l’âmé. Prêt à jouer maintenant?”

Le vampire résolu se tourna pour faire face à son ennemie héréditaire avant de répondre calmement à la question.

“Je suis prêt.”

A suivre...

un immense merci pour cette longue suite ! génial c'est super, j'ai hate de poursuivre ma lecture

De rien ^^

Part 12

Wesley était confus – quelque chose clochait dans ce tableau. Angel était remarquablement calme pour un homme qui venait de perdre l’amour de sa vie, surtout étant donné qu’il se tenait juste en face de sa meurtrière.

Les yeux du vampire se posèrent sur lui ensuite, et l’Anglais désorienté fut témoin de la gamme d’émotions grouillant dans ces yeux sombres. De la détermination ferme était le trait dominant, avec de la colère implacable qui suivait de près, mais Wesley ne vit aucune tristesse dans ce regard inébranlable et ça le laissait totalement perplexe.

“Cordélia?” il força le nom à sortir de ses lèvres fendues, sa voix rauque et faible.

“Elle va bien,” assura rapidement Angel à son ami.

“Angélus! Tu viens de gâcher notre petite blague à Wesley et moi. C’est très déloyal de ta part,” la tueuse possédée par l’Orbe fit la moue, et puis commença à rire.

“Quelle blague?” demanda le vampire, son ton se durcissant alors qu’il retournait son attention vers son adversaire.

“On s’est bien amusé, l’observateur et moi, pendant qu’on attendait que tu te montres, pas vrai chéri?”

L’Orbe se pencha et poussa délibérément la lame contre la gorge de l’ancien observateur, piquant la peau et faisant sortir du sang frais pour accentuer ses dires.

“Tu ne l’as pas tuée,” Wesley fit remarquer l’évident, de la colère vive bouillonnant en lui.

“Non, je ne l’ai pas tuée – pas encore en tout cas. Mais ta réaction pathétique à la nouvelle de son décès était très amusante. Tu devrais garder un œil sur celui-là, Angélus – Je pense qu’il a des sentiments pour ta copine.”

Angel ignora les railleries de l’Orbe et, à la place, s’apprêta à frapper leur ennemie, ses yeux sombres scrutant l’appartement alors qu’il évaluait l’espace pour la bataille. Wesley était actuellement utilisé comme bouclier humain, donc le vampire commença lentement à traverser la pièce, forçant l’Orbe à se déplacer sur le côté de la chaise pour le garder dans sa ligne de mire.

“Qu’est-ce qu’il y a, vampire? T’as perdu ta langue?”

“Non – j’attends juste que tu dises quelque chose qui vaille la peine de répondre.”

Ayant compris la tactique d’Angel, Wesley choisi ce moment pour se jeter en arrière, basculant sa chaise avec un grand fracas. Le vampire réagi instantanément, frappant fort la tueuse dans l’estomac pour l’éloigner de son otage à terre. L’Orbe/Faith atterrit lourdement sur le dos et glissa brièvement sur le sol en bois poli, avant de rouler sur elle-même et de sauter agilement sur ses pieds. Saisissant un pieu de fortune du comptoir de la cuisine, elle se précipita sur Angel en brandissant son arme, un bas cri de combat sortant de l’arrière de sa gorge.

L’élan de sa charge le poussa en arrière contre un pilier de support, mais le vampire attrapa son bras levé et prit le pieu de ses doigts fort serrés. La paire luttant s’écrasa contre la structure avec une telle force que le plâtre craqua et se défit, pleuvant sur eux en une douche de poussière et de grêlons blancs.

Tandis que l’appartement tremblait avec la puissance du combat violent du vampire et de la tueuse, Wesley cessa ses efforts désespérés pour se débarrasser de ses liens, utilisant ses mains contre le sol, se leva douloureusement avec l’aide de sa chaise pour appeler son ami.

“Angel – Faith, elle…”

Malheureusement, le reste des mots de l’ancien observateur fut noyé par le cri rauque de douleur du vampire quand l’Orbe enfonça son genou dans son torse, frappant sa blessure et rouvrant la plaie cicatrisant. Cramponnant sa poitrine, Angel se plia en deux et l’Orbe profita de l’opportunité pour se diriger vers Wesley, déterminée à le faire taire avant qu’il n’en dise de trop.

Sentant l’intention meurtrière de l’Orbe, Faith se tendit, préparée à faire tout en son pouvoir – bien que limité – pour sauver la vie de son observateur. Son intervention prévue ne fut pas nécessaire cependant – le Champion des Puissances Supérieures ne se laissait pas battre aussi facilement.

Aspirant une respiration inutile, Angel se redressa et bougea avec une vitesse surhumaine pour attraper les avant-bras de la tueuse. Soulevant facilement la femme luttante, il la lança de l’autre côté de la pièce comme si elle n’était rien d’autre qu’une poupée de chiffon. Elle fini étendue de tout son long sur le sofa, où elle resta couchée, momentanément assommée par son atterrissage.

“Faith – elle est réveillée à l’intérieur. Elle n’a pas beaucoup de contrôle, mais elle peut t’aider. Tu devras juste lui dire quand,” haleta précipitamment Wesley quand Angel se pencha et déchira les liens, libérant son ami d’un geste rapide.

Le vampire acquiesça avec compréhension, et puis l’aida à se lever, “Vas-y – sors d’ici.”

“Mais…”

“Wes, ne discute pas, pars!” ordonna Angel, poussant l’ancien observateur vers la porte alors qu’il se retournait pour affronter l’Orbe.

Otant les mèches désordonnées de longs cheveux de ses yeux rougeoyants, la brunette enragée roula sur son dos alors que le vampire s’approchait prudemment.

“C’est tout ce que tu as, Angélus?” stimula-t-elle, mettant son pied sous le bord de la table de salon en verre qui se tenait devant le divan. “Il est temps de rentrer dans le jeu, vampire.”

Avec ça, la tueuse possédée envoya la table au visage d’Angel, brisant le verre et envoyant des tessons de verre brisés voler dans toutes les directions. Alors qu’il levait les mains pour protéger ses yeux des missiles pointus, elle se jeta sur lui, enroulant ses jambes autour de sa tailler et le faisant percuter le mur opposé.

Grognant alors que ses cuisses fortes se serrèrent douloureusement autour de ses côtes, Angel inversa immédiatement leurs positions de sorte que ce soit son dos à elle, et non à lui, qui était maintenant contre le mur. Se transformant avec un bas grognement, il agrippa son menton entre ses doigts et lui envoya délibérément un coup de tête au milieu du front. La force du coup causa à l’arrière du crâne de la tueuse de heurter le mur solide derrière elle, et sa prise sur lui se relâcha un peu, lui permettant de s’arracher à sa poigne ressemblant à un étau.

Pendant qu’elle regagnait son équilibre, le vampire recula stratégiquement, sa position toujours prête à contrer tout ce qu’elle pourrait lui jeter. L’Orbe ôta une mèche des cheveux sombres de Faith de son visage alors qu’ils tournaient en cercle, chacun attendant que l’autre frappe, leurs yeux prédateurs se fixant en un combat silencieux de volontés.

“Tu ne me tueras pas – tu ne peux pas,” déclara l’Orbe avec un air de confiance suprême.

“Et qu’est-ce qui te fais penser ça?”

“Si tu me tues, alors ça signifie aussi mettre fin à la vie de ta précieuse tueuse. Ton âme ne te laissera pas le faire.”

“Tu ne me connais *vraiment* pas du tout, n’est-ce pas? Je ferais ce qui doit être fait – tout comme Faith l’a fait quand elle t’a obligée à l’infecter il y a sept mois.”

“Tu bluffes!”

“Essaye-moi, Ravaclesh,” nargua délibérément Angel.

“Allez – J’attends,” ajouta-t-il d’un ton condescendant, pliant son doigts vers elle en un geste arrogant.

Whoa! Quelle façon de mettre quelqu’un en rogne, Angel! Observa Faith alors qu’une brume de rage pure naturelle descendit sur son esprit combiné avec l’Orbe.

“Tu m’auras pas! Personne ne m’aura jamais!”

Hurlant comme une Banshee, l’Orbe lança un coup de poing maladroit vers la mâchoire d’Angel, qu’il esquiva facilement avant de lui faire expertement un croche-pied, la faisant tomber sur le dos. Alors qu’il tendait la main pour la redresser, la tueuse possédée ramena ses genoux sur sa poitrine et poussa fort avec ses pieds, catapultant le vampire par dessus sa tête et contre l’armoire en verre derrière elle.

Faisant tomber le verre de ses vêtements, Angel se leva difficilement sur ses pieds, mais trébucha en arrière quand l’Orbe balança une chaise en bois sur lui. Les morceaux du meuble se fragmentèrent quand il se connecta avec les muscles solides de son torse, et le vampire mugit quand la douleur palpitante de sa blessure s’enflamma à nouveau.

Respirant bruyamment avec l’effort de leur combat, l’Orbe se pencha et ramassa un pied brisé de la chaise sur le sol, le cassant en deux sur son genou. Ayant créé une nouvelle arme pour elle, elle avança vers Angel, le pieu impromptu serré fort dans sa main droite.

“Tu vas mourir!” cracha-t-elle avec furie, ses yeux brillant avec le feu de l’Orbe.

Le vampire attrapa rapidement une lampe standard qui se tenait tout près et para son attaque, enfonçant la base circulaire dans son abdomen. Otant le pieu de sa main d’un coup de pied bien visé, il termina la combinaison de mouvements avec un coup de pied tournant, qui la projeta par dessus le divan de sorte qu’elle atterrisse, avec un bruit mat, devant la double fenêtre.

Angel sauta immédiatement après elle au-dessus du divan, déterminé à garder l’avantage maintenant qu’il avait finalement mené l’Orbe/Faith dans la position où il les voulait. Inconsciente des plans du vampire, la tueuse possédée redressa son corps en utilisant le plat de ses mains, atterrissant facilement sur ses pieds avec l’agilité d’un chat.

“Viens-là!” encouragea-t-elle, une touche de folie psychotique se glissant dans sa voix aigue.

“Ok chérie – puisque tu le demandes si gentiment,” répondit Angel, fonçant sur elle, ses larges épaules montrant le chemin.

Enroulant un bras autour de sa taille, il la souleva du sol, continuant leur élan jusqu’à qu’ils passent par la fenêtre et plongent, tête la première, vers la rue, deux étages plus bas…

Un petit peu plus tôt…

Après qu’Angel les ait quitté pour aller affronter l’Orbe, Buffy faisait les cent pas sur un petit cercle dans la ruelle extérieure, son corps tendu et ses sens de tueuse en alerte. Même si elle pouvait voir la logique du plan d’attaque à deux phases de son ancien petit ami, rester sur la ligne de touche et attendre que quelque chose se produise ne faisait pas partie de sa constitution génétique.

Alors que les sons de collisions, claquements et coups du duel féroce entre Angel et l’Orbe retentirent de l’appartement plus haut, le besoin instinctif d’être dans le feu de l’action titillait constamment la tueuse, et elle devait littéralement se forcer à rester où elle était.

“Peut-être que je devrais aller voir…”

“Non!” Cordélia s’avança devant la Buffy tendue, lui barrant le chemin. “Angel a dit de rester ici. Si tu entres là-dedans en chargeant, armes au poing, tu pourrais le distraire. Et ça pourrait causer qu’ils se fassent tuer, lui et Faith.”

“Cordy a raison, Buffy,” intervint Willow, plaçant une main calmante sur l’épaule de son amie. “Le plan d’Angel est sensé. Le sort d’attache ouvrira une fissure dans le sol, donc on doit forcer l’Orbe à sortir de l’appartement. On doit finir ça ici dehors – à moins qu’on ne veuille que ce bâtiment s’effondre sur nous, et tout ceux à l’intérieur, bien sûr.”

“Je sais Will, je sais. Mais je ne supporte par cette inactivité forcée – ça me rend dingue. Angel aurait dû me laisser monter là-haut; il est toujours blessé à cause du Feu Roulant, pour l’amour de Dieu.”

“Pfft! Comme si une petite blessure minable l’avait déjà arrêté auparavant,” commenta Cordélia d’un ton cinglant, “Et, de toute façon, c’est lui que l’Orbe veut, pas toi. C’est marrant – pourquoi ais-je l’impression que c’est ça qui t’ennuie vraiment, Mlle Je-suis-la-Tueuse-donc-tout-le-monde-doit-me-vénérer?”

La colère de Buffy s’enflamma avec ça, mais Cordélia passa à côté d’elle avant qu’une remarque furieuse ne puisse s’échapper de ses lèvres.

“Oh mon Dieu, Wesley!”

Alors qu’il titubait de façon ivrogne hors de l’entrée du bloc d’appartement, la visionnaire se précipita aux côtés de son ami avec un petit cri d’alarme. Chaque centimètre de peau exposée de Wesley semblait être soit coupée ou brûlée, et sa chemise déchirée était trempée avec tant de sang que sa couleur originale bleu pâle était à peine visible parmi toutes les tâches de rouge.

“Oh mon Dieu! Qu’est-ce qu’elle t’a fait?” murmura Cordélia, touchant son visage tuméfié et lacéré avec des doigts tendres.

“Je vais bien,” la rassura l’ancien observateur, s’appuyant lourdement contre le mur pour empêcher ses jambes faibles, et flageolantes, de céder sous lui. “La potion, tu l’as…?”

“Oui, Willow et Lorne en ont fait cinq bouteilles utilisables – Angel en a deux, Buffy en a une, et le reste est ici, garder en sécurité,” répondit la visionnaire, soulevant son sac pour indiquer la localisation des deux dernières bouteilles de potion.

“Bien, bien,” dit Wesley, acquiesçant son approbation. “Et Willow? Le sort?”

“Tout est là, ne t’en fais pas,” dit Willow, tapant sa tempe avec ses doigts.

“Tout le monde recule!”

Buffy hurla un rapide avertissement juste au moment où la fenêtre du dessus se brisa et éclata vers l’extérieur, envoyant une pluie de verre cascader sur eux.

Angel et Faith frappèrent une benne à ordures avec un fracas assourdissant et puis roulèrent du métal bosselé à l’unisson, les deux se mettant sur leurs pieds en un mouvement continu.

“Oh! Maintenant il y a une soirée! Cool!” commenta sarcastiquement la tueuse possédée, lançant un regard rapide autour d’elle avant de sauter sur un tuyau de drainage, qui ressortait du mur environs un mètre au-dessus de sa tête.

Utilisant le tuyau métallique comme barre parallèle, elle fit un tour dessus et enfonça les talons de ses pieds dans le sternum d’Angel, envoyant voler le vampire de l’autre côté de la ruelle pour aller heurter le mur opposé. Démontant son appareil gymnastique improvisé avec un saut périlleux parfait, elle se retourna pour affronter Buffy qui avançait vers elle.

“Tu veux t’essayer à moi alors, la tueuse? Allez, chérie – fais-moi plaisir.”

La petite tueuse mordit à l’hameçon et balança un poing serré vers sa camarade tueuse. L’Orbe bloqua rapidement le coup avec son avant-bras et contra avec un coup de poing à elle. Ce coup-là effleura la pommette gauche de Buffy alors qu’elle tournait la tête pour éviter l’attaque. Pivotant sur un pied la tueuse blonde frappa son adversaire dans les côtes, causant à l’Orbe de se plier en deux alors que le corps de Faith eut le souffle coupé.

Pendant que les deux tueuses continuaient d’échanger des coups de pieds, de poings et des insultes; Angel se releva et fit signe à Willow de venir vers elle.

“Tu es prête?” demanda-t-il.

“Aussi prête que je ne le serais jamais,” répondit la sorcière rousse, ses yeux écarquillés et inquiets.

“Ok alors – finissons-en,” déclara le vampire, enfonçant la main dans sa poche intérieure pour en sortir une bouteille de la potion orange exorcisante.

Otant le couvercle, il plaça le pouce sur le goulot du récipient en plastique et se déplaça derrière les tueuses combattant farouchement.

“Buffy,” appela-t-il, soulevant et lui montrant l’article dans sa main.

La tueuse blonde lui fit un petit signe de la tête et recula de quelques pas, forçant l’Orbe à combler l’espace entre elles. Ses yeux vert appréciant attentivement la distance correcte, elle attendit jusqu’à ce que la tueuse possédée revienne à sa portée, et puis se lança en l’air, repliant ses genoux sur sa poitrine. Tendant brusquement ses jambes alors qu’elle finissait son mouvement, Buffy poussa habilement l’Orbe/Faith directement dans les bras d’Angel.

Le vampire claqua immédiatement le visage de sa prisonnière contre le côté du bâtiment, enfonçant son genou dans le bas de son dos et la gardant immobile contre le mur avec le poids lourd de son corps musclé.

“Faith – tu dois boire,” dit-il avec urgence dans l’oreille de la tueuse alors qu’il amenait la bouteille de liquide orange aux lèvres sifflantes de la femme.

C’en est fini pour toi, sale garce! Jura véhémentement Faith à sa “body-jacker” détestée, reprenant une fois encore ses facultés mentales et physiques à la pierre maléfique.

La tueuse toussa et crachota un peu tandis que le liquide épais et amère frappait l’arrière de sa gorge, mais elle l’avala de façon déterminée, ignorant les cris de rage qui se répercutaient à l’intérieur de sa tête, alors que l’Orbe sentait son emprise sur son esprit glisser au loin.

De la chaleur bienvenue s’étendit dans les veines de Faith alors que la potion exorcisante s’attaquait à la présence infâme de l’Orbe dans sa circulation sanguine et ôta son influence glaciale, permettant à la température de son corps de revenir à ses 37 °C normaux. La confection magique commença à réagir violemment avec l’essence liquide de la pierre, envoyant des éclairs électriques d’énergie grésiller à travers chaque nerf de son corps.

Heureusement, elle n’eut pas à endurer la douleur lancinante pendant très longtemps, parce que sa vision tourna rapidement au gris et elle glissa dans l’inconscience, devenant béatement ignorante de ce qui lui arrivait.

Angel recula précipitamment quand Faith commença à convulser, ses membres fouettant l’air et sa tête cahotant sur son cou comme un pantin sur un fil. L’attrapant dans ses bras quand elle tomba en arrière, il s’effondra par terre, berçant sa tête sur ses jambes pour l’empêcher de se blesser sur les pavés durs. Il haleta quand de profondes lésions apparurent sur le visage et le cou de la tueuse, sa chaire se fendant pour expulser le parasite non voulu qui infectait son corps.

Le vampire observa, avec une fascination horrifiée, un jet d’infimes particules rouges jaillir des ouvertures dans la peau de la tueuse, et commencer à tournoyer en un petit tourbillon au-dessus de leurs têtes. Le nuage de poussière rotatif émit une plainte aigue tandis que les grains coagulaient ensemble et se reconstituaient en la forme solide de l’Orbe de Ravaclesh.

Risquant d’ôter ses yeux de la pierre flôtante pendant un moment, Angel regarda le visage pâle de Faith et vit que les blessures ouvertes et suintantes sur son corps avaient disparu. Les paupières de la tueuse remuèrent et s’ouvrirent, et elle le fixa, ses yeux bruns hébétés et confus.

“Ca va – tu vas bien,” murmura-t-il de façon rassurante, ôtant ses cheveux de ses yeux et lui caressant légèrement la joue.

Le rougeoiement coloré de l’Orbe illumina la ruelle sombre avec sa sale lumière rouge, et même Angel frissonna quand la température dégringola de plusieurs degrés en réponse directe à la présence maléfique dans l’air. La pierre pendait comme une boule de feu miniature au-dessus d’eux pendant un moment, et puis commença à flotter intentionnellement vers le petit groupe amassé près de l’entrée du bâtiment, cherchant manifestement un autre corps chaud à habiter.

“Willow!” appela vivement Angel.

“Stop!” exigea la sorcière alors qu’elle bondissait devant l’Orbe, ses cheveux auburn tout incandescents avec le feu cramoisi de la pierre.

L’Orbe s’arrêta abruptement en réponse au commandement de Willow et elle leva ses mains vers elle, ses paumes vers l’extérieur. L’air autour de la pierre miroita avec une lumière bleuâtre et un rugissement de rage émana de l’Orbe tandis qu’elle luttait contre les restrictions magiques qu’elle lui avait imposées.

Pendant que les phrases compliquées en Latin du sort d’attache commencèrent à bien couler sur la langue de la jeune sorcière, la lumière de la pierre vacilla et déclina et un cri perçant commença à faire échos dans la ruelle, les forçant tous à couvrir leurs oreilles pour bloquer le son affreux.

Les épaules frêles de Willow se soulevèrent avec l’effort de devoir garder l’Orbe derrière son champ de force hâtivement érigé, tandis qu’elle luttait pour se concentrer sur l’incantation difficile qu’elle récitait. Cependant, sa confiance augmentait avec chaque mot, et la voix de la sorcière s’amplifia lentement. Quand son sort atteint finalement son point culminant, elle leva le visage vers le ciel de nuit et hurla fort - en Français cette fois – aux cieux au-dessus:

“Laissez la terre être déchirée en morceaux, et que celle qui s’est illégalement arrachée à sa prise, retourne une fois encore à son endroit de repos légitime.”

Un profond grognement gronda de quelque part sous eux, et le sol commença à vibrer et à trembler alors que le son résonnant tournoya jusqu’à un crescendo assourdissant. Mettant ses deux bras sous les épaules de Faith, Angel trébucha en arrière quand la terre commença à se craqueler et se fendre, tout près de là où ils étaient assis. La fissure déchiquetée s’élargit et s’étendit jusqu’à ce qu’elle aille d’un côté à l’autre de la ruelle.

Afin d’éviter que le tremblement de terre violent ne la déséquilibre et ne brise sa concentration vitale, Willow lévita sa forme mince à un mètre et demi du sol. Avec ses bras tendus en supplication vers la pierre furieuse au-dessus de sa tête, elle cligna des yeux et ceux-ci devinrent blancs alors que la magie puissante flottait à travers chaque cellule de son corps.

Ramenant ses bras tendus sur le côté avec un geste rapide de coupure, la jeune sorcière laissa enfin tomber son champ de force et la lumière bleuâtre entourant l’Orbe disparu dans l’éther. Mais avant que la pierre n’ait la chance de réagir, la voix de Willow résonna bruyamment, amenant le sort d’attache à sa conclusion.

“Je te commande de retourner d’où tu viens. Va-t-en, je te commance. Va-t-en!”

Une colonne de lumière blanche brillante sortit de la fissure du sol, encapsulant l’Orbe dans sa radiance brillante, avant qu’elle ne se rétracte dans la terre aussi rapidement qu’elle avait émergé. Le craquement dans la rue se referma brusquement avec un mugissement étourdissant, et puis un silence absolu descendu comme un drap épais sur la ruelle sombre.

Ses iris retournant à leur couleur naturelle, Willow tomba sur ses genoux avec lassitude alors qu’elle relâchait le self-contrôle de fer qui avait été requis pour contenir la magie blanche puissante. Laissant pendre sa tête de façon à ce que ses cheveux cachent son visage, elle aspira de profondes respirations calmantes, essayant de ramener la paix dans son esprit et son corps vidés.

Angel pouvait sentir Faith trembler comme une feuille dans ses bras, donc il passa gentiment ses doigts dans ses cheveux, essayant de la calmer. “Ssh – tout va bien, tu es en sécurité maintenant.”

“Oh mon Dieu!” la tueuse se redressa soudainement, s’arrachant de l’étreinte du vampire inquiet. Se pliant en deux, les mains sur ses genoux, elle vomit le contenue de son estomac sur le sol et puis commença à sangloter, enroulant ses bras autour de sa tête et se recroquevillant en une petite boule d’angoisse.

“Tout le monde va bien?” demanda Angel alors qu’il s’agenouillait à côté d’une Faith en pleurs, lui frottait doucement le dos avec des caresses apaisantes.

Les autres se rassemblèrent autour tandis que, un par un, ils répondaient par l’affirmative.

“Ca y est? Tout est fini?” demanda Cordélia à Willow, ses yeux noisettes interrogateurs.

La sorcière épuisée fit un faible sourire à la visionnaire anxieuse et puis haleta avec horreur quand Wesley s’effondra lourdement contre elle. Buffy et Riley se précipitèrent pour soutenir l’ancien observateur et, ensemble, ils le couchèrent soigneusement sur le sol.

Wesley était inconscient, ses yeux fermés et son visage d’un blanc terreux. Cordélia tomba à genoux près de son ami et prit sa main dans la sienne, choquée de sentir sa main froide et humide au toucher.

“Réveille-toi Wesley,” lui murmura-t-elle avec urgence, le secouant gentiment avec sa main libre. “Allez Wesley. Je t’en prie – tu dois te réveiller!”

A suivre

Bon, même si j'aime bien Briley, j'ai mes limites. Ca n'a pas été traduit de gaieté de coeur, croyez-moi. Alors, soyez fort(e)s, lol.

***

Part 13

“Réveille-toi, Wesley,” Cordélia essaya encore une fois d’éveiller son ami sans réaction, puis tourna des yeux écarquillés et effrayés vers son petit ami. “Angel?”

Le vampire s’éloigna de la tueuse sanglotante pour s’accroupir près de l’observateur inconscient. Le cœur de Wesley battait la chamade, l’odeur du sang coagulant coulant des blessures ouvertes sur son torse, épais et fort.

“Je l’ai tué?” La voix de Faith était rauque à cause du manque d’utilisation.

Angel regarda la tueuse par-dessus son épaule, remarquant comme elle était pâle, et comme sa peau était couverte d’une couche de sueur.

Il secoua la tête. “Il a perdu beaucoup de sang, mais je ne pense pas que sa vie soit en danger. On devrait l’amener – et toi aussi – à l’hôpital cependant.”

“Je vais bien,” protesta Faith, secouant violemment la tête devant sa suggestion.

“Tu a été dans le coma pendant des mois, Faith.” fit remarquer Buffy à sa camarade tueuse.

“Je sais, mais c’était un coma mystique, pas physique. Je me sens bien, j’ai juste…”

Faith s’interrompit et regarda Angel d’un air implorant. “Je vais bien,” réitéra-t-elle, ses yeux bruns le suppliant de comprendre.

Le vampire acquiesça, reconnaissant la réticence de la tueuse à affronter le barrage de questions qui seraient probablement posées sur son état – et celui de Wesley – à l’hôpital.

Il chercha ses clés dans sa poche et les tendit à Cordélia, puis regarda Buffy et Riley. “Allez à l’hôpital avec Cordy et Wes – Lorne, Willow et moi allons ramener Faith au Caritas. Ce n’est qu’à trente minutes de marche d’ici.”

Ses instructions transmises, Angel souleva facilement Wesley du trottoir humide et se dirigea vers la Plymouth, déposant soigneusement l’Anglais blessé sur le siège arrière. Riley contourna l’avant de la voiture pour prendre le siège passager, tandis que Cordélia passait les clés à Buffy, avant de grimper près de leur ami et de soulever doucement sa tête pour la poser sur ses genoux.

“Conduis prudemment,” dit Angel à la tueuse alors qu’elle se glissait sur le siège du conducteur et insérait la clé dans le contact.

Agrippant le châssis dans ses mains, le vampire aux cheveux sombres se pencha vers l’arrière de la voiture pour presser un bisou sur les lèvres de Cordélia.

“Appelle-moi,” lui dit-il, prenant sa joue dans sa main. Il traça le contour de ses lèvres charnues et boudeuses avec son pouce, et sourit quand elle embrassa doucement le bout du doigt.

“Je le ferai,” répondit la visionnaire, puis elle regarda Faith avec inquiétude. “Prend soin d’elle, ok? Je sais qu’elle dit qu’elle va bien, mais…”

“Je sais,” interrompit doucement Angel, sa voix basse. “Mais je crois que ses problèmes seront plus physiologiques que physiques, donc ça ne valait pas la peine d’insister pour l’hôpital. On ne veut pas qu’elle se renferme sur elle-même.”

La visionnaire acquiesça solennellement son accord, et le vampire se baissa pour l’embrasser une dernière fois avant de s’éloigner du véhicule. Buffy démarra le moteur, et la voiture descendit la ruelle vers la jonction qui menait à la grand route.

Se tourna sur son siège, Cordélia regarda Angel, lui faisant un petit signe d’au revoir alors que la Plymouth disparaissait dans la distance. Le vampire leva la main pour répondre à sa petite amie, avant de retourner près des autres avec un soupir profond.

Il était épuisé, les évènements des derniers jours – et dernières semaines – se faisant enfin ressentir. L’endolorissement de sa blessure du coup s’était atténué en une douleur sourde, mais maintenant ça démangeait comme pas possible. C’était un bon signe en soi parce que ça voulait dire que sa blessure guérissait, mais Angel détestait cette partie du processus de cicatrisation avec passion – il aurait davantage préféré endurer la douleur que de supporter cette sensation infernale de picotement.

Lorne se tenait avec un bras autour de la taille d’une Willow affaissée, tandis que l’autre supportait la tueuse toujours assommée, et Angel s’approcha rapidement pour soulager le démon heureux-et-chanceux de son deuxième poids. Enroulant un bras ferme autour du dos de Faith, juste en dessous de ses omoplates, il sentit les tremblements de choc et d’épuisement qui secouaient son corps.

“Euh – il est vert, pas vrai?” demanda la tueuse, l’esprit un peu embrouillé.

Elle cligna des yeux comme une chouette, essayant d’éclaircir sa vision, mais la couleur de jade resta.

Angel rit, “Ouais – mais ne t’inquiète pas, il est aussi doux que les fesses d’un bébé.”

“Je mouille mes couches religieusement trois fois par jour,” dit Lorne avec piquant, et un sourire de lutin vers la tueuse confuse.

“Je me souviens de toi – tu es le type du Karaoké,” dit lentement Faith, sa voix légèrement bredouillante. Sa mémoire brumeuse avait mis du temps à l’informer où elle avait déjà vu le démon vert.

“Le seul et l’unique, ma douce,” répondit l’Hôte avec un sourire gentil.

Le démon habillé lumineusement jeta un rapide coup d’œil au ciel gris bleuté, remarquant l’aube s’approchant rapidement.

“Hé bien, jeunes gens – Je pense qu’il est temps d’y aller, pas vous? On ne voudrait pas qu’Angelinou fasse *poof*, n’est-ce pas? Mes bénéfices en prendraient un sacré coup. Certaines démones ne venaient que dans l’espoir d’apercevoir Mr Grand, Ténébreux et Diaboliquement-Séduisant ici présent.”

“Je ne le mentionnerais pas nécessairement à Cordélia si j’étais toi,” commenta sèchement Willow alors que les quatre commençaient à marcher dans la direction du Caritas. “J’ai pu comprendre, avec certains de ses emails, qu’elle peut être assez verbale à propos des autres femmes qui convoitent son petit ami.”

“Ahh oui – la princesse est certainement pleine d’entrain.” Déclara Lorne, exprimant son accord avec le résumé de la sorcière sur la réponse probable de Cordélia.

Angel était sur le point d’ajouter son grain de sel à la discussion, mais en fut empêché quand Faith s’arrêta soudainement, s’accrochant frénétiquement à son bras. Sa poigne ressemblait à un étau et il grimaça alors que ses doigts forts s’enfonçaient dans sa chair, les ongles perçant sa peau.

“Wesley!” s’exclama-t-elle doucement, regardant autour d’elle, les yeux écarquillés. “Oh mon Dieu – ce que je lui ai fait…”

Relâchant sa prise de fer sur le vampire, la tueuse leva ses mains devant son visage, étudiant ses paumes ensanglantées avec horreur. L’estomac d’Angel se souleva alors qu’il reconnaissait le geste familier.

Le vampire avait infligé de l’agonie indescriptible sur des milliers de victimes innocentes en son temps, et il se surprenait souvent a examiné ses propres mains de la même façon. C’était extrêmement difficile de relier ce qu’il avait fait durant ses jours Angélus, avec la personne en laquelle son âme restaurée l’avait façonné, et quelques fois son corps ne donnait pas l’impression de lui appartenir.

Prenant les mains tremblantes de Faith, Angel les abaissa et les éloigna de son visage dévasté par le chagrin, prenant gentiment son menton entre ses doigts.

“*Tu* ne lui as rien fait, Faith,” lui dit-il, regardant ses yeux profondément tourmentés. “C’est important que tu essaies de te souvenir de ça.”

Cependant, la tueuse choquée ne sembla pas entendre ses mots parlés calmement, elle le fixa simplement avec des yeux mornes, aveugles.

“Wesley,” répéta-t-elle avec angoisse, des larmes salée s’échappant pour couler incontrôlablement le long de ses joues tâchées.

Réalisant qu’elle était toujours extrêmement désorientée; Angel glissa un bras de support autour des épaules tremblantes de la tueuse, et la poussa gentiment en avant. “Viens – On va t’emmener quelque part où tu pourras te laver et te reposer un peu.”

Tenant compte de ses instructions douces, Faith commença distraitement à mettre un pied devant l’autre à nouveau, mais resta toujours absente alors qu’ils faisaient leur chemin vers le bar Karaoké.

* * * * *

Pendant qu’elles attendaient des nouvelles de Wesley, Cordélia et Buffy étaient assises maladroitement, côté à côté, sur les chaises en plastique inconfortable, ne sachant pas vraiment quoi se dire.

A leur arrivée à l’hôpital, ils avaient nié savoir ce qui était arrivé à l’ancien observateur; déclarant simplement qu’il était un ami, qui était arrivé à l’improviste sur leur seuil dans son état actuel. La visionnaire se sentait un peu coupable à ce propos, sachant que Wesley aurait à répondre à toutes les questions importunes quand il se réveillerait.

“Tenez – Je vous ai apporté du café.”

Cordélia leva les yeux au son de la voix de Riley. “Merci,” dit-elle, prenant la tasse en polystyrène fumante des mains du soldat avec reconnaissance, et la soulevant à ses lèvres.

Elle grimaça devant le goût artificiel du liquide chaud et amer frappa l’arrière de sa gorge. “Beurk! Tu crois qu’ils font exprès de faire que le café d’hôpital soit aussi dégoûtant que possible?” demanda-t-elle, plissant le nez avec dégoût.

“Je crois que c’est une règle coutumière – Tu ne fourniras point de bonnes tasses de café dans les établissements médicaux.” Répondit Riley avec un bref sourire.

Les lèvres de la visionnaire se courbèrent en un faible sourire devant la boutade du soldat, mais son inquiétude écrasante pour le bien-être de Wesley revint rapidement. Elle regarda sa montre. “Pourquoi c’est si long?”

“Je suis sûr qu’ils te tiendront au courant dès qu’ils auront du nouveau,” dit Riley de façon apaisante. “Je pensais que j’irais prendre des sandwichs à la cantine – l’une de vous en veut?”

Les deux filles acquiescèrent dans l’affirmative, puis secouèrent la tête en réponse à sa question suivante de “Une préférence pour le goût?”

“Riley semble gentil,” commenta Cordélia à la tueuse blonde, alors que le soldat descendait le corridor à la recherche de nourriture.

“Mmm.” La réponse de Buffy était évasive.

Maintenant que Faith était en sécurité et l’Orbe était vaincue, la tueuse essayait de donner du sens aux sentiments turbulents que ce voyage à L.A avait réveillés en elle. Cordélia avait raison - Riley *était* gentil – son petit ami était tendre, aimant, et elle appréciait sa compagnie. Le sexe était bien, super même, mais il ne faisait simplement pas son cœur battre la chamade, et sa respiration s’accélérer, de la même façon qu’Angel – et encore maintenant, si elle était franche avec elle-même.

Malheureusement, Buffy ne pouvait pas non plus rester oublieuse des liens profonds d’affection qui existaient entre son ancien petit ami et Cordélia Chase. Le récent bisou d’au revoir du couple avait été un moment de clairvoyance pour la tueuse - le vampire l’avait apparemment fait sans y penser, mais l’embrassade d’au revoir n’avait pas été négligée, même légèrement. Les baisers tendres étaient brefs, mais également extrêmement sincères.

De plus, l’étreinte presque sauvage que les deux avaient partagée avant qu’Angel n’entre dans le Feu Roulant révélait le côté plus passionné de leur union. Donc, autant qu’elle pouvait essayer, Buffy ne pouvait pas échapper au fait que la relation du vampire et de la visionnaire semblait bien équilibrée, ayant apparemment le bon mélange d’amour, d’amitié et de fougueuse alchimie sexuelle.

Une chose se détachait cependant, et c’était ça qui donnait à Buffy l’impulsion de ne pas abandonner l’espoir d’une réconciliation avec le vampire âmé. A son avis, Angel ne vénérait pas vraiment Cordélia de la même façon qu’il l’avait vénérée, ce qui signifiait, pour la tueuse encline au romantisme, que ses sentiments ne pouvaient pas être aussi forts.

Elle était simplement incapable de comprendre que l’attitude plus relaxée et pieds-sur-terre du vampire vis-à-vis de sa relation actuelle était, en fait, un signe du contraire - une indication qu’il se sentait totalement à l’aise en la compagnie de Cordélia, et ne ressentait donc pas le besoin d’être obséquieux avec elle.

Hé bien, c’était une approbation vibrante,*non*, pensa Cordélia, de l’angoisse saisissant son estomac. Elle s’était détendue quand Buffy était arrivée avec un petit ami en ville, pensant que ça signifiait que la tueuse avait tourné la page. Maintenant, cependant, son malaise revint avec vengeance.

La visionnaire appréciait Riley – il était gentil, séduisant, juste… hé bien… un peu posé. Elle était prête à lui donner le bénéfice du doute quant à son attitude sérieusement mauvaise envers Angel; reconnaissant qu’il fallait un moment pour digérer l’idée d’un vampire avec une âme. Le fait que sa petite amie voyait son premier amour à travers des lunettes teintées de rose n’aidait probablement pas non plus.

Ca sidérait toujours Cordélia que, alors que Buffy avait refusé d’accepter le vampire pour ce qu’il était, elle le voyait comme son amour parfait, heureux-pour-toujours. C’était un point de vue dichotomique – les deux moitiés opposées incapables de se relier pour faire un tout sans failles, et donc, en fin de compte, une attitude qui avait déchiré la relation Roméo-et-Juliette.

Est-ce qu’elle va essayer de s’immiscer entre Angel et moi? Elle n’a pas intérêt si elle sait ce qui est bon pour elle!

Aussitôt que les mots résonnèrent dans son cerveau, Cordélia rit intérieurement, réalisant à quel point sa menace silencieuse était probablement absurde. Elle ne pouvait pas s’occuper de Buffy de la même façon que les autres femmes qui avaient osé empiéter sur son territoire – la tueuse était une toute autre balle de match.

Le train de pensées anxieuses de la visionnaire fut interrompu ensuite, alors qu’un docteur en veste blanche entrait dans la salle d’attente et regardait autour de lui, demandant, “Les proches de Wesley Wyndam-Pryce?”

Cordélia se leva rapidement et traversa la salle pour parler à l’expert médical, son inquiétude de retour pour l’état et le pronostic de Wesley.

***

Faith se tenait sous le spray chaud, ayant toujours l’impression qu’elle pataugeait dans une mer de mélasse. Le puissant jet d’eau faisait piquer comme pas possible les coupures et meurtrissures qu’elle avait gagnées durant son combat – non, le combat de l’Orbe – contre Angel.

La tueuse baissa les yeux sur le sol en carreaux blancs de la cabine de la douche, et eut la nausée devant la couleur cramoisie de l’eau qui tournait dans la canalisation. Ce n’était pas que son sang, elle le savait, et la vue ramena d’horribles souvenirs des évènements de la soirée avec une clarté saisissante. Couvrant sa bouche avec sa main, elle tomba sur le sol et commença à pleurer avec détresse.

“Faith – tu vas bien?” Angel frappa sur la porte de la salle de bain – elle avait été là-dedans trop longtemps pour son confort

Ouvrant la porte avec hésitation, le vampire s’aventura dans la pièce remplie de vapeur, ne voulant pas vraiment envahir l’intimité de la tueuse, mais trop inquiet pour son état d’esprit fragile pour attendre qu’elle sorte. Sa vue perçante aperçu rapidement sa forme affaissée derrière le verre nacré et, attrapant deux serviettes de la barre chaude, il se mit immédiatement en action.

Tirant l’écran de la douche, il éteignit rapidement l’eau, passa une main sous son bras et la poussa à se lever, gardant respectueusement ses yeux éloignés de sa nudité. Une fois la tueuse debout, tremblante et dégoulinante sur le tapis de bain, il l’enveloppa dans la plus grande des deux serviettes, puis la guida gentiment dans la chambre.

Faith s’assit sur le bord du lit avec précaution, tandis qu’Angel séchait soigneusement ses cheveux avec une serviette de main, épongeant l’humidité de ses mèches sombres jusqu’à ce sa crinière soit presque sèche.

“Je crois que C pourrait se faire mes intestins en jarretelles pour ça,” commenta la tueuse alors qu’elle prenait la brosse que le vampire lui offrait et commençait à la passer dans son enchevêtrement sauvage de cheveux.

“Quoi?” demanda Angel, perplexe.

Faith baissa les yeux de façon significative sur la serviette tirée fermement sur sa poitrine, et il comprit ce qu’elle voulait dire.

“Oh – ça la dérangera pas,” ajouta-t-il, puis il sourit devant le soulèvement de sourcil subséquent de la tueuse.

“Je voulais dire qu’elle comprendrait les circonstances purement platoniques,” élabora-t-il. “Et puis, ce n’est pas comme si j’avais regardé – Je suis un gentleman.”

Faith détourna le regard, ses yeux se remplissant des larmes à nouveau. “Comment tu fais?” murmura-t-elle, la voix brisée. “Comment tu vis avec?”

Le vampire soupira et tendit le bras pour engouffrer sa main dans la sienne. “Tu le prends au jour le jour, un pas à la fois. Certains jours sont plus durs que d’autres, mais tu continues d’avancer.”

“Mais écoute-moi, je ne peux pas prétendre la même chose, mais dans ton cas, rien de tout ça n’était toi – tout ça n’était que les activités l’Orbe. Tu dois trouver un moyen de te séparer de ses actions.”

“Mais je n’ai rien fait pour l’arrêter,” sanglota la tueuse avec une angoisse qui brisait le cœur. “Je me suis juste assise et j’ai regardé… Oh mon Dieu Angel, j’ai juste regardé.”

“Parce que Wesley t’avait demandé d’économiser tes forces, je suis sûr,” présuma le vampire sympathique, ôtant tendrement ses cheveux humides de son cou.

“Ouais,” Faith acquiesça misérablement. “Mais je n’aurais pas dû l’écouter.”

“Si, tu aurais dû,” lui dit fermement Angel. “Dieu sait que je n’aurais souhaité à personne ce qui est arrivé à Wes, encore moins à l’un de mes amis les plus proches. Mais à la fin, il a pris la bonne décision – sans toi, on n’aurait peut-être jamais réussi à dominer assez l’Orbe pour lui faire boire la potion exorcisante.”

“Je souhaiterais que me fasse me sentir mieux, mais ce n’est pas le cas.”

“Ca le sera – avec le temps. C’est juste trop pour que tu le digères maintenant, tout est encore trop âpre.”

Pendant qu’il parlait, le vampire s’était levé et avait traversé la pièce vers la commode. Il farfouilla dans le tiroir du milieu et en sortit un pantalon fin et une blouse qui appartenaient à Cordélia.

“Tiens,” dit-il, tendant les vêtements confortables à la tueuse. “Je vais aller te préparer une boisson chaude et des toasts, et puis je pense que tu devrais essayer de te reposer.”

“Ok.” Acquiesça Faith.

Le portable d’Angel sonna bruyamment ensuite, et ils sautèrent tous les deux au plafond avec le bruit soudain.

Le vampire sortit rapidement son téléphone de la poche de sa veste, et appuya sur le bouton vert pour décrocher. “Salut, bébé! Tu es toujours à l’hôpital?”

Ouais – J’utilise le téléphone public des urgences.

“Alors, comment va Wes?”

Le docteur dit qu’il va s’en sortir. Ils vont le garder en observation mais – si tout va bien – ils devraient le relâcher demain, à une certaine heure.

“Bien, c’est bien. Tu restes là avec lui alors?”

Non – il est sous sédatif, et il ne se réveillera apparemment pas avant un moment. On a décidé de revenir au Caritas pour quelques heures de sommeil. Ils ont dit qu’ils nous appelleront quand il se réveillera.

“Ca me semble bien – Je te vois bientôt alors.”

Comment va Faith?

“On pourra en parler quand tu reviendras.”

Elle est avec toi, pas vrai?

“Ouais.”

Assure-toi de lui dire que Wesley va s’en sortir.

“Je le ferai, je te le promets.”

D’accord, je dois y aller. Buffy donne l’impression que sa tête va exploser.

“Ok – Je te vois bientôt.”

Ouais – je t’aime, par la même occasion!

“Je t’aime aussi. Bye.”

Angel ferma le téléphone avec un sourire, et puis regarda une Faith qui attendait. “Il va s’en sortir – alors arrête de t’inquiéter.”

La tueuse brune s’affaissa avec un soulagement évident, ses larmes débordant à nouveau. “Seigneur – à quel point suis-je pathétique?” dit-elle, essuyant rageusement ses joues mouillées.

“Tu n’es pas pathétique. Tu as juste enduré un sacré supplice, alors arrête d’être si dure avec toi-même parce que tu réagis en conséquence. C’est normal d’être nécessiteuse parfois, tu sais.”

Faith sourit à travers ses larmes, malgré elle. “Va-t-en simplement et laisse-moi m’habiller, tu veux?” exigea-t-elle avec une agressivité feinte.

“Très bien – Je reviens vite.” Angel pressa un bisou amical sur le sommet de sa tête avant de se tourner pour quitter la pièce. “Tu nous as manqué, Faith.”

***

(Attention, il y a du NC-17 dans cette partie)

“Ton bras va bien?” demanda Buffy à Riley, alors qu’ils entraient dans la chambre que Lorne leur avait gardée au Caritas.

“Ouais – il est un peu pulsatif, mais sinon, ça va.”

Le soldat déboutonna sa chemise déchirée et l’ôta de ses larges épaules. “Je crois que Cordélia a dû être infirmière dans une vie antérieure,” dit-il, étudiant avec admiration le bandage proprement appliqué.

“Entra autres occupations moins nobles peut-être,” marmonna la tueuse amère dans sa barbe.

“Quoi?”

“Rien – ça n’a pas d’importance,” répondit Buffy avec de la gaieté feinte.

Traversant la pièce pour se tenir à côté de son petit ami, ses yeux verts errèrent sur son torse nu musclé avec une appréciation féminine, et elle sentit ses reins remués en réponse. Peut-être que ce n’était pas l’homme de ses rêves, mais il était tout de même canon, et il était à elle.

“Tu es fatigué?” demanda-t-elle de façon séductrice, faisant courir un doigt sur sa chair musclée exposée. “Je suis toujours un peu tendue moi-même.”

“Buffy…” protesta Riley à moitié sincèrement, un bas grognement s’échappant de ses lèvres quand ses doigts taquins s’enroulèrent autour du bord de son pantalon.

La tueuse l’ignora, détachant sa ceinture et détachant la brayette de son pantalon, avant de pousser ses mains dans son boxer en cotton. Caressant le sexe durcissant rapidement du soldat, ses lèvres scrutatrices s’attaquèrent à sa clavicule, sa culotte se mouillant avec l’anticipation.

“J’ai envie de toi,” murmura-t-elle rauquement contre sa peau, mordillant légèrement son épaule avec ses dents.

Et c’était vrai – le fantasme érotique d’Angel dans la voiture, le frisson du défi du Feu Roulant, l’excitation du combat avec la Faith possédée, et la satisfaction gagnée par la défaite de l’Orbe – tout ça combiné en un mélange enivrant, la rendant plus chaude qu’un feu de l’enfer.

Riley la repoussa d’un pas, passant ses doigts dans le décolleté de son pull et le tirant le long de ses bras, de sorte qu’il soit serré sous sa poitrine. Poussant rudement le satin couleur pêche de son soutien-gorge sur le côté, il découvrit sa petite poitrine à son regard, et puis souleva sa jupe en daim de sorte qu’elle se ramasse autour de sa taille fine.

La faisant reculer jusqu’au lit, le soldat embrassa et mordilla le cou arqué de la tueuse, encouragé par ses pleurs passionnés d’encouragement. Ils tombèrent ensemble sur le matelas mou, échangeant des baisers frénétiques tandis que leurs mains parcouraient leurs corps à moitié habillés.

“Seigneur Buffy – tu es si belle. Je t’aime tellement.” Grogna Riley contre ses lèves, avant qu’il ne baisse la tête et attire l’un de ses mamelons durs dans sa bouche.

Buffy sentit un coup de culpabilité à ça – elle n’était plus vraiment sûre de ses sentiments pour lui. Elle tenait beaucoup à lui. Elle le désirait– Après tout, qui ne le désirerait pas? Mais de l’amour? Elle ne savait plus. Son désir insatiable pour Angel existait toujours – Riley n’était que le second lieu, un remplaçant.

La main du soldat grimpa de façon possessive entre ses cuisses et il la caressa à travers le tissu de sa culotte, faisant son ventre se serrer malgré sa confusion. Il mordit et suça sa poitrine jusqu’à ce qu’elle s’accroche à ses cheveux, le gardant contre elle et elle soulevant ses hanches contre les siennes avec un bas grognement.

Seigneur, elle avait envie de ça, avait besoin de la délivrance physique et émotionnelle avec une urgence inexplicable.

“Riley s’il-te-plaît – Je veux que tu…”

Buffy repoussa sa tête de sa poitrine, et baissa la main pour arracher sa culotte, utilisant sa force de tueuse pour déchirer le tissu en cotton. Avec ses doigts passés dans ses cheveux courts et sableux, elle encouragea Riley plus bas, voulant sa bouche contre ses replis humides, sa langue taquinant son clitoris palpitant.

“Oh oui, c’est ça chéri!” souffla-t-elle alors qu’il passait aimablement sa langue le long de son sexe luisant.

Baissant les yeux, elle projeta brièvement l’image d’une tête brune – au lieu de blonde – enterrée entre ses cuisses, et jouit presque à cet instant. Fermant fermement les yeux et serrant les draps dans ses mains, Buffy se concentra sur le plaisir que son petit ami lui procurait, essayant de bannir de son esprit toute pensée de son ex. Ce n’était pas juste pour Riley de penser à Angel de cette façon – elle savait que ce n’était pas bien, elle ne pouvait simplement pas s’en empêcher parfois.

Alors que la langue du soldat continuait de la cajoler jusqu’à de nouveaux sommets d’excitation, la tueuse s’abandonna aux exigences de son corps pour le soulagement sexuel, et arrêta de s’inquiéter de la justice, ou de l’injustice, de la situation. Elle s’occuperait des complexités de sa vie amoureuse compliquée plus tard.

***

Angel leva les yeux de son livre quand la porte de la chambre s’ouvrit. Une Cordélia épuisée entra dans la pièce et ferma calmement la porte derrière elle.

“Hey toi,” dit-il doucement.

“Hey,” répondit la visionnaire, s’avançant pour se tenir près du fauteuil dans lequel il était assis. Elle regarda la tueuse endormie. “Comment elle va?”

“Pas très bien pour le moment,” répondit gravement le vampire. “Mais elle va s’en sortir – elle est forte.”

“Je vois que c’est aussi un accapareuse de lit,” observa Cordélia avec un sourire, remarquant la façon dont Faith était vautrée sur le ventre, ses longues jambes et ses bras étendus vers les quatre coins du matelas.

Angel rit “On dirait – J’ai pensé que ce serait mieux de garder un œil sur elle ce soir. On pourra réclamer notre chambre quand le choc se serra un peu atténué. Je suis bien ici – prend le sofa.”

“On ne rentre pas à la maison alors?”

Le vampire secoua la tête, “Non, pas encore – Lorne a dit que ça ne le dérangeait pas qu’on reste un peu plus longtemps. Wes et Faith vont avoir besoin qu’on prenne soin d’eux, et il n’y a pas vraiment assez de chambre à maison pour nous tous.”

“Non, je suppose que non.” Convenu Cordélia.

Elle étira ses bras au-dessus de sa tête et bâilla. “Bon, je vais aller prendre une douche. Chaude et en sueur ne couvre même pas assez – Je sens le vagabond.”

“J’en doute sérieusement,” sourit Angel, ses yeux bruns dansant avec amusement.

“Ca te dit de te joindre à moi?” demanda la visionnaire, jouant les timides, baissant le regard et le regardant à travers ses cils sombres.

Le vampire jeta un regard à la tueuse morte-pour-le-monde, et puis se leva, prenant la main tendue de sa petite amie.

“Ca ne me dérangerait pas,” répondit-il, et les deux se retirèrent dans le domaine privé de la salle de bain annexée, leurs doigts fermement enlacés.

Part 14 (attention, il y a du NC-17)

“On n’a pas fait ça depuis un moment,” murmura Cordélia, sa voix prenant un ton rêveur.

Angel passait une éponge savonneuse le long de son dos doré avec de longues caresses, et ses yeux étaient fermés, son menton baissé sur sa poitrine. La visionnaire pouvait sentir la tension s’écouler de ses muscles alors que son corps se détendait lentement sous son toucher tendre, l’effet de ses soins complètement hypnotique.

“Non – Je ne suppose qu’on ne l’a pas fait,” approuva doucement Angel, prenant le pommeau de douche et rinçant le surplus de savon avec les jets d’eau chaude.

“Ca m’a manqué.”

“Oui, à moi aussi, bébé.”

Se doucher ou prendre un bain ensemble était devenu un rituel régulier pour le couple durant les mois où ils avaient été ensemble. Ils l’utilisaient comme une façon de réaffirmer leur intimité émotionnelle et, même si l’habitude menait souvent à faire l’amour, parfois ce n’était pas le cas. Ce loisir privé était tombé sur le bord de la route durant leur éloignement, et ils souhaitaient tous les deux ardemment le ré-établir sur les traces de leur réconciliation désirée.

Alors que le vampire se penchait pour replacer le pommeau sur son crochet, Cordélia se tourna pour lui faire face, basculant la tête en arrière pour le regarder dans ses yeux bruns foncés. Angel lui sourit, passant le bout de ses doigts sur la peau rosée de son dos jusqu’à ce que ses mains se posent sur le creux à la base de sa colonne.

“Je t’aime,” murmura-t-il, se penchant pour capturer en un tendre baiser sa bouche courbée par un sourire.

Les lèvres de la visionnaire et du vampire bougèrent harmonieusement ensemble en un glissement lent et sensuel, leurs langues glissant pour s’enrouler de façon possessive l’une autour de l’autre alors que leur étreinte s’approfondissait dans son intensité affectueuse.

Mais le besoin de respirer de Cordélia l’emporta finalement sur l’attraction magnétique de leur baiser, et les deux se séparèrent à contrecœur, libérant des soupirs jumeaux de regret. Se tenant avec leurs bras desserrés l’un autour de l’autre et leurs front se touchant, ils se sourirent idiotement, se regardant dans les yeux.

Cordélia baissa finalement les yeux et se pencha en avant pour embrasser le muscle dur du sternum de son petit ami, ses lèvres douces caressant la blessure cicatrisante qui gâchait la peau pâle de son torse.

“Tu ne vas même pas avoir une cicatrice,” rouspéta-t-elle, faisant tourner le bout de ses doigts autour de la chair tuméfiée et rouge.

“Ce n’est pas juste; je suis coincée avec cette horreur,” ajouta-t-elle, plissant le nez avec dégoût alors qu’elle indiquait la cicatrice de la barre en fer, sur le bas de son abdomen.

“Cordy, on la voit à peine,” la rassura Angel, tombant à genoux et pressant sa bouche contre la marque circulaire sur son ventre pour accentuer ses dires. Il encercla la petite cicatrice avec le bout de sa langue, prenant ses fesses rondes dans ses mains pour la tenir immobile.

Soulevant ses lèvres de sa peau soyeuse, le vampire dessina sa silhouette en sablier avec ses mains, se relevant lentement sur ses pieds en même temps. Ses paumes frôlèrent ses belles cuisses et ses hanches bien roulées, s’attardant brièvement sur l’inclinaison de sa taille avant de continuer leur ascension sur leur voyage de découverte.

Alors que ses pouces taquinaient les côtés de sa poitrine abondante, Cordélia soupira de plaisir, ses mamelons se durcissant en réponse à ses douces caresses. Ses doigts tendres tracèrent délicatement les vertèbres dans son dos, dansèrent le long de son épine dorsale, puis balayèrent les courbes lisses de ses fesses avant de finalement s’installer au-dessus de ses hanches.

“Tu es la créature la plus sublime que j’ai jamais vu,” remarqua-t-il d’une voix rauque, une fois que son exploration tendre de son corps fut complète.

“La flatterie t’amènera partout, mon grand.”

“Je l’espère certainement,” répondit Angel en plaisantant, ses yeux chocolat brillant gaiement.

Il fut récompensé par une légère tape sur les fesses pour peine. “Hey – Je suis plus que juste ton jouet sexuel, tu sais.”

“Vraiment?” demanda-t-il, les yeux écarquillés et d’un air innocent. “Mince – où est-ce que je me suis trompé?”

“Tu n’es *tellement* pas drôle.” Cordélia roula les yeux en un geste de longue souffrance avant de tirer espièglement la langue au vampire souriant.

Angel gloussa et l’engloutit dans une grande étreinte d’ours, fourrant affectueusement son nez dans son cou avec des lèvres taquines. “Je t’aime,” murmura-t-il contre sa peau.

“Je t’aime aussi,”répondit sincèrement la visionnaire.

Quand il la libéra, Cordélia s’étira sur la pointe des pieds et pressa un tendre baiser contre sa bouche, puis tendit le bras pour prendre l’éponge éloignée. La faisant mousser avec du gel douche frais, elle s’abaissa sous le bras de son petit ami, changeant de position pour pouvoir lui laver le dos comme il avait fait avec elle.

Alors qu’elle remuait l’éponge en de petits cercles sur la surface musclée de ses épaules et de son dos, Angel soupira – cette facilité d’intimité lui avait manqué. Repousser Cordélia avait été un mécanisme de défense, une réponse automatique à sa peur de la perdre. Mais à la fin, ça ne lui avait causé – et à elle aussi – qu’une plus grande peine; il n’arrivait pas à croire qu’il avait été aussi stupide.

“Je suis désolé,” lâcha-t-il, soudainement.

“C’est rien – Je sais que tu ne faisais que plaisanter pour le truc du jouet sexuel.”

“Non – Je ne parlais pas de ça.”

“Oh.”

Cordélia baissa les yeux sur ses pieds, remuant de façon mal à l’aise – elle n’était pas sûre qu’elle était vraiment prête pour la grosse discussion. Se forçant à ravaler son appréhension, elle reprit son lavage du dos large du vampire, s’armant de courage pour la conversation qui allait venir.

“Tu veux vraiment faire ça maintenant?”

“Ca sera beaucoup plus simple une fois qu’on aura passé le premier obstacle, je te le promets. On doit commencer à parler des raisons pour lesquelles nous avons laissé ce qui s’est passé se mettre entre nous, Cor. Si on continue à le remettre parce que ‘ce n’est pas le bon moment’ ou quelque chose comme ça, on arrivera peut-être jamais à passer outre, et laisser les choses s’entasser serait une sérieuse erreur.”

La visionnaire acquiesça puis, réalisant qu’il ne pouvait pas la voir dans leurs positions actuelles, exprima son accord à la place. “Très bien – alors commence à me dire pourquoi tu es désolé.”

“Pour avoir été un tel idiot complet et avoir passer toutes mes frustrations intérieures sur toi. Pour t’avoir repoussée quand les choses sont devenues difficiles – tu essayais si fort de te connecter avec moi et je ne voulais pas te laisser faire.”

“Ok, alors me repousser était une chose très stupide à faire, mais tu avais le droit d’être fâché contre moi. J’aurais dû te parler de la prédiction de Styjasimok et je ne l’ai pas fait.” Cordélia soupira et enroula ses bras autour de sa taille, posant sa joue contre le tatouage sur son épaule. “Je suis désolée.”

Angel couvrit ses mains avec les siennes, serrant gentiment ses doigts. “Je sais que tu l’es, bébé. J’étais très fâché contre toi pendant un moment, mais ça n’a vraiment pas duré très longtemps. Après quelques jours, toute la fureur contenue, que je dirigeais vers toi, n’avait pas vraiment à voir avec toi personnellement.”

“Je ne comprends pas.”

“Je pense que c’est la totale injustice de la situation qui m’énervait vraiment. La douleur que tu endures à cause des visions – ce n’est pas juste. Tu ne mérites pas de souffrir comme ça.”

“Je pensais qu’on était d’accord sur le fait d’être complètement honnête l’un avec l’autre à partir de maintenant,” l’houspilla gentiment Cordélia, sachant qu’il y avait significativement plus derrière tout ça que de la simple colère devant l’injustice de ses migraines de vision.

Angel se raidit immédiatement avec son reproche calme, donc elle changea de tactique, décidant d’approcher le problème d’un angle plus détourné.

“Ce test dans le Feu Roulant – celui avec mon double – pourquoi est-ce que tu as dû affronter ça?” demanda-t-elle, adoucissant délibérément sa voix, puisqu’elle savait que reconnaître ses peurs était extrêmement difficile pour le vampire naturellement réticent.

Angel resserra ses prises sur ses mains avant de répondre éventuellement à sa question d’une voix basse et hésitante. “Tu ne sais pas Cordy – tu ne peux pas voir,” dit-il douloureusement. “Les visions ont un effet bien pire sur toi qu’elles n’en ont jamais eu sur Doyle. Il était à moitié-démon, il pouvait supporter la douleur, mais toi...”

Le vampire s’interrompit et secoua la tête avant de continuer. “J’ai si peur qu’être humaine te rende vulnérable aux effets physiques des visions. L’inévitabilité de te perdre est quelque chose à laquelle je vais devoir faire face tôt ou tard, mais je veux que ce soit beaucoup, beaucoup plus tard. C’est bien trop tôt maintenant.”

“Les Puissances n’auraient pas laissé Doyle me passer les visions si elles allaient me blesser,” lui dit Cordélia de façon assurée. “Styjasimok a dit que c’était mon destin de devenir ta visionnaire, et je crois vraiment qu’il disait la vérité. Ce qu’on fait – Angel Investigations, ta mission – ça semble si juste à l’intérieur; je ne sais pas expliquer pourquoi, ça le semble c’est tout.”

Le vampire laissa sortir un bref rire, “Je souhaiterais pouvoir être aussi confiant Cordy, je le souhaiterais vraiment.”

“Si tu ne peux pas faire confiance à tes propres instincts, alors essaye de faire confiance aux miens Angel, je t’en prie. Peut-être que les visions sont plus douloureuses pour moi, mais je peux les supporter, alors arrête de t’inquiéter autant. Et qu’est-ce qui te fait penser que me perdre est inévitable? Je projette de rester dans les parages pendant un *très* long moment, Monsieur le Boudeur.”

Angel se retourna et l’attira contre lui, enterrant son visage dans les mèches mouillées et soyeuses de ses cheveux. “Le temps est relatif quand on est immortel et qu’on a plus de deux cent ans,” expliqua-t-il calmement. “Tu ne vas pas vivre pour toujours. Tu es humaine, donc tu mourras éventuellement – il n’y a pas d’échappatoire à ce fait.”

“La vie sans toi est quelque chose à laquelle je vais devoir me préparer, mais je ne veux pas ruiner ce que nous avons en m’appesantant dessus maintenant. Mais si je semble surprotecteur parfois, c’est ça la raison – Je dois faire mon possible pour te garder hors de danger; j’ai trop besoin de toi dans ma vie pour te perdre prématurément sans bonne raison.”

Cordélia resserra ses bras autour de lui; souhaitant pouvoir soulager son angoisse quant à sa mort éventuelle, mais sachant que ce n’était pas possible. Il avait raison, un jour elle le quitterait; c’était une certitude contre laquelle elle ne pouvait rien faire. Puisqu’il n’y avait rien qu’elle puisse dire pour améliorer les choses, elle se tu sur le sujet déchirant.

“Je pensais que tu ne voulais pas que je sois ta visionnaire, parce que tu pensais que je n’étais pas assez bien pour le job,” lui avoua-t-elle à la place.

Angel fut silencieux pendant un moment alors qu’il absorbait cette information. “Donc c’est ça que Wesley voulait dire,” répondit-il finalement.

“Hein?”

“Il m’a dit que tu faisais toutes sortes de fausses suppositions, mais il ne m’a jamais expliqué ce qu’elles étaient. Je suppose que je peux voir comment tu as pu interpréter ça avec mon comportement – cependant ça ne pourrait pas être plus loin de la vérité.”

“Oui, hé bien, je le comprends *maintenant*” marmonna Cordélia contre son torse, soupirant alors qu’elle faisait courir ses mains le long de son dos nu. Se dégageant légèrement de son étreinte, elle pencha la tête en arrière pour le regarder.

“Je crois que c’est assez de conversation pesante pour l’instant,” décida-t-elle. “Le premier obstacle est passé – on devrait prendre une pause avant d’affronter le second.”

“Très bien,” convenu doucement le vampire, ôtant tendrement quelques mèches moites de cheveux sombres de ses yeux. “On parlera encore un peu demain, ok?”

“On est demain,” lui rappela Cordélia avec un sourire taquin.

“Hé bien, après-demain alors,” dit Angel, plissant les yeux avec une irritation feinte devant son chipotage.

Ils rirent tous les deux, reconnaissant de pouvoir libérer la tension que leur conversation délicate avait accumulée à l’intérieur. Alors que leur hilarité se calmait, ils se penchèrent instinctivement pour partager un autre baiser, attirer ensemble comme des pôles opposés d’un aimant.

Le second baiser s’avéra être plus passionné que le premier, et Cordélia sourit quand elle sentit Angel remuer contre son ventre en une réponse involontaire. Abaissant sa main, la visionnaire encouragea activement la réaction du bas du corps de son petit ami à leur étreinte, et fut excessivement satisfaite quand son sexe eut une saccade et s’enfla dans sa prise taquine.

Mon beau vampire est si facile parfois, observa-t-elle en riant.

(il y a encore du NC-17)

Le vampire excité laissa sortir un grognement torturé, et ôta fermement sa main espiègle de son érection, anxieux de s’empêcher d’exploser sur ses doigts comme un adolescent pré pubère.

Une seconde plus tard, Cordélia sentit son dos heurter le mur de la douche et ses yeux s’écarquillèrent quand sa chair chaude entra en collision avec la température disparate des carreaux froids derrière elle. Une vague de chair de poule voyagea de long en large sur son corps, faisant agréablement picoter sa peau.

“Tu peux être silencieuse?” demanda Angel, se baissant pour chuchoter dans son oreille, envoyant des frissons le long de son épine dorsale avec le ton séducteur de sa voix.

La visionnaire commença à avoir chaud, ses mots lui rappelant que Faith était endormie dans l’autre pièce, littéralement à quelques mètres de là. Faire l’amour avec la possibilité d’être découvert excitait Cordélia plus qu’elle n’aimait l’admettre, et elle acquiesça son accord avant que le côté conservateur de sa nature ne puisse repousser la vilaine idée.

Des doigts insistants glissèrent immédiatement entre ses cuisses pour tracer l’ouverture humide de son corps avec un léger toucher, et elle haleta avec la sensation profondément érotique. Mordant sa lèvre inférieure pour réprimer le gémissement fort qui menaçait de s’échapper de sa gorge, elle serra les cuisses autour de la main inquisitrice entre ses jambes, suppliant silencieusement pour en avoir plus.

Angel rendit dûment service, enfonçant deux doigts dans son centre luisant tandis qu’il encerclait expertement son clitoris pulsatif avec son pouce. Avec sa main libre, il prit le poids lourd de son sein droit dans sa paume et se pencha pour attirer le mamelon distendu dans sa bouche.

Pressant ses paumes à plat contre le mur de carreaux, Cordélia se cambra vers son toucher avec un gémissement haletant, son corps en surcharge sensorielle avec les sensations jumelles de ses lèvres sur sa poitrine et de ses doigts caressants à la jointure de ses cuisses.

Incapable de s’en empêcher, elle commença à tournoyer contre ses doigts caresseurs, accrochant une jambe par dessus sa hanche pour aider ses mouvements capricieux. Tandis que sa bouche était sur son mamelon boursouflé, Angel leva instinctivement sa main autour de son dos, pressant fermement entre ses omoplates pour l’aider à garder l’équilibre.

Maintenant que leurs corps nus étaient bien plus proches, Cordélia pouvait sentir l’acier froid de son érection s’enfoncer d’urgence dans la chair douce de son ventre, et elle se frotta délibérément contre lui, la friction décuplant l’ardeur du vampire.

Son self-control le désertant assez, Angel libéra son sein avec un bruit mouillé et enterra son visage dans la vallée chaude de sa poitrine, le lâchant avec un grognement de frustration. Le son guttural bourdonna contre les nerfs hypersensibles de la visionnaire, envoyant des étincelles de désir vers son centre humide.

“J’ai besoin d’être en toi,” dit-il d’un ton bourru.

“Oui,” convenu Cordélia, sa respiration sortant en halètements. Elle était plus que prête de l’avoir en elle, peu importe la petite quantité de préliminaire.

A l’instant où son accord haletant quitta ses lèvres, Angel l’agrippa autour de la taille et la souleva sans difficulté contre le mur de la douche. Prise par surprise par son action soudaine, Cordélia enroula ses longues jambes autour de ses hanches pour garder l’équilibre et s’accrocha frénétiquement à ses épaules, ses doigts s’enfonçant dans les tendons.

“Angel…” haleta-t-elle nerveusement, consciente du jet d’eau tombant sur eux, rendant la surface de la douche glissante sous les pieds.

“Ca va, je te tiens,” grogna vampire pour la rassurer.

Enroulant un bras autour du bas de son dos, il plaça son autre main à plat sur le mur pour sa prise, et puis il l’abaissa lentement sur son érection, grognant alors que son canal chaud se refermait sur lui avec son étreinte familière et ajustée.

Il avait du mal à croire à quel point leurs corps s’adaptaient bien parfois – son érection la remplissait jusqu’à la limite de l’inconfort, mais pas plus loin. Ca voulait dire qu’il n’était pas obligé de tempérer sa pénétration par peur de la blesser, et il se délectait de sa liberté pour savourer l’ajustement exquis de leurs corps avec un manque agréable d’interdiction.

Alors qu’Angel commençait à pousser en elle, ses hanches pompant avec un rythme régulier, Cordélia enroula un bras autour de son cou et enterra son visage contre son épaule, essayant d’étouffer ses cris fervents. La délicieuse friction de ses coups profonds et forts, fit ses orteils se recroqueviller et ses yeux rouler dans leurs orbites, et elle dû lutter contre l’envie désespérée de s’écrier de plaisir à tue-tête.

La bouche d’Angel se referma sur sa gorge et suça fort à son point de pulsation, ses lèvres attirant le sang doux à la surface et marquant la peau. Mais la fascination du vampire avec son cou ne lui faisait pas peur du tout – il ne l’avait jamais mordue, pas une fois, pas même quand son démon faisait surface pour jouer durant certaines de leurs séances les plus passionnées.

Afin d’essayer de mieux comprendre l’homme avec qui elle partageait sa vie, Cordélia s’était instruite sur les traditions vampiriques et était consciente que si Angel la marquait comme sa compagne humaine, ça serait différent d’un type normal de morsure de vampire. Mais elle n’était pas encore tout à fait prête à faire l’engagement que sa revendication sur elle imposerait, elle n’avait donc pas encore abordé le sujet délicat avec lui.

La visionnaire savait que c’était elle qui allait devoir ‘proposer’ - Angel ne lui demanderait jamais; pas parce qu’il n’en avait pas envie, mais parce qu’il pensait probablement qu’elle trouverait l’idée répulsive. Mais ce n’était pas le cas – il était un vampire et elle l’aimait, point. Elle espérait juste qu’il pourrait le faire d’une façon qui ne laisserait pas une cicatrice trop visible sur son cou.

Cependant Cordélia ne donna qu’une pensée insuffisante au sujet de sa revendication sur elle. Sa concentration actuelle était entièrement sur le sexe rigide de son petit ami, et la façon dont il s’enfonçait profondément dans son centre en fusion, étirant ses parois vaginales à l’effet agréable maximum. Ses poussées dures devenaient de plus en plus erratiques en nature, et elle réalisa qu’il s’approchait du bord.

“Touche-toi, bébé,” grogna soudainement Angel dans son oreille.

Répondant à la demande rauque du vampire, la visionnaire glissa sa main entre leurs corps et chercha son noyau pulsatif, le caressant avec deux doigts et cajolant son excitation vrillée pour égaler celle de son amant en intensité. Alors qu’il continuait de plonger en elle avec un abandonnement endiablé, ses doigts frôlèrent son sexe gonflé et elle pu sentir l’humidité de son essence féminine faciliter son passage dans, et hors, de son corps accueillant.

“Oh Mince – Ca va venir!” prévint durement Angel, poussant en elle à un rythme de plus en plus frénétique, sa retenue disparaissant dans l’air. “Oh ouais – voilà ça vient, bébé!”

Le vampire incohérent poussa en elle une dernière fois, et puis son corps se raidit, son cou se tendant, alors qu’il explosait avec un gémissement étranglé. “Cordy! Oh oui! Oh, c’est si bon!”

Cordélia sentit son sexe palpiter de façon rythmique en elle alors qu’il jouissait fort et de façon répétée, baignant son centre chaud avec son essence froide. Elle longeait la périphérie de l’extasie elle-même, mais avait besoin de quelque chose de plus de son partenaire avant de pouvoir passer par-dessus bord.

Complètement repu, Angel força ses hanches à faire quelques poussées maladroites de plus, mais ce fût assez, et la visionnaire vola en éclat dans ses bras, s’écriant de plaisir alors que ses parois internes palpitaient avec béatitude autour de son érection ramollissante.

“Oh Angel! Oh Seigneur, je t’aime!”

Quand sa petite amie s’affaissa dans ses bras, Angel sortit gentiment d’elle, la soutenant alors qu’elle reposait ses jambes tremblantes sur le sol. Avec leurs bras enroulés étroitement enroulés l’un autour de l’autre, ils se bercèrent ensemble sous le jet tiède de la douche, récupérant lentement de leur défoncement émotionnel et physique.

“Je vais avoir besoin d’une autre douche maintenant,” maugréa Cordélia, une fois qu’elle eut repris assez son souffle pour parler. “Tu m’as rendue toute chaude et pleine de sueur à nouveau.”

“Et je devrais me sentir mal à ce propos, pourquoi exactement? Je ne vais vraiment pas me plaindre de devoir laver ce magnifique corps nu qu’est le tien, tu sais.” Répondit Angel, avec un remuement suggestif des sourcils.

“Pervers !”

“Nympho déchaînée!” contra en riant le vampire devant l’exclamation à moitié indignée de sa petite amie.

“Hey!”

La résonance cinglante d’une claque se fit d’abord entendre, et puis les tintements de rire féminin et masculin résonnèrent, installant un écho joyeux qui rebondit contre les quatre murs et se répercuta sans fin dans la petite pièce.

***

“Buffy?”

Riley roula sur le côté et posa sa tête sur sa bonne main, gardant son bras blessé tout près de son torse nu. Buffy était assise sur le rebord de la fenêtre, regardant sans vraiment voir la lumière du matin, ses pensées manifestement ailleurs. L’éclat chaleureux brillait à travers la fenêtre légèrement crasseuse, lui permettant de voir la silhouette de sa forme nue à travers le fin peignoir crème qu’elle portait.

Au son de la voix de son petit ami, la petite tueuse se tourna pour le regarder avec de grands yeux vitreux, leur teinte azurée nettement cerclée d’une mélancolie violette. Riley n’était pas stupide; même si elle avait participé de façon enthousiaste à leur relation sexuelle, il avait sentit son détachement émotionnel. Il avait besoin de savoir ce qu’il se passait.

“Ca va?” demanda-t-il calmement.

“Je vais bien,” répondit Buffy, son ton fort et sûr ne donnant pas d’indice sur les émotions conflictuelles qui tournaient en elle. “Je suis juste trop fatiguée pour dormir, je suppose.”

Riley se détendit un peu quand ses lèvres se courbèrent en un faible sourire – peut-être qu’il s’imaginait des choses ; peut-être que ça n’avait rien à voir avec lui du tout. Il ne connaissait pas Faith, mais il comprenait que Buffy partageait une profonde affinité avec la fille. Elles étaient toutes les deux des tueuses, les deux seules de leur genre au monde. Si les choses n’avaient pas suivi le plan, Buffy aurait été forcée de tuer son amie ce soir. Il n’était pas étonnant qu’elle semblait si déstabilisée psychologiquement.

“Reviens au lit,” encouragea-t-il d’une voix douce et moelleuse. “Tu devrais essayer de te reposer un petit peu, même si tu ne peux pas t’endormir.”

Buffy soupira et sauta de son perchoir, traversant la pièce sur des pieds silencieux pour se tenir près du grand lit. Elle détacha son peignoir et ôta le tissu en satin de ses épaules, laissant le vêtement fin glisser sur les contours lisses de son corps pour atterrir à ses pieds sur le sol.

Grimpant sur le matelas, elle lui tourna le dos et se coucha sur le côté, sa joue posée sur sa paume. Riley s’approcha et enroula son corps musclé autour du sien, plaçant une main sur son ventre et l’attirant dans son étreinte.

Il pouvait sentir le stress sous-jacent de la tueuse dans la façon dont elle se tenait, ses muscles toujours tendus et son corps raide. Essayant de la détendre, il plaça un baiser tendre sur son épaule nue et un autre dans le creux de son cou, alors qu’il faisait traîner ses doigts le long de la peau pâlement dorée de son bras en un geste apaisant.

Ils restèrent couchés comme ça pendant un long moment, ne disant rien alors qu’ils observaient la boule dorée et rougeoyante du soleil s’élever de plus en plus haut dans le ciel bleu. Riley savourait le sentiment satisfait qui venait en tenant sa belle amante dans le cercle de ses bras, tandis que sa petite amie essayait désespérément de se convaincre que c’était dans ses bras qu’elle voulait vraiment être.

L’amour non partagé de Buffy pour Angel se transformait en une obsession écrasante qui la consumait graduellement de l’intérieur. Le déni ne marchait pas; son coeur et son âme aspiraient au vampire sombre et mystérieux avec une intensité qui ne serait pas ignorée.

A l’insu du couple inconsicent, qui faisait l’amour de façon enthousiaste dans une petite pièce de l’autre côté du couloir, l’incapacité de la jeune tueuse à lâcher prise commençait à être une menace insidieuse à leur bonheur renouvelé. La fixation aveugle de Buffy était un danger silencieux dont ni Angel, ni Cordélia, n’étaient vraiment conscient.

***

La porte s’ouvrit et deux silhouettes entrèrent sur la pointe des pieds dans les ombres de la chambre. Les rideaux lourds étaient assez épais pour bloquer le soleil de l’extérieur, de sorte que la seule illumination vienne de la petite lampe de chevet qui était posée sur la commode.

Faith avait roulé sur le côté, recroquevillant sa forme efflanquée en une position fœtale, la pose protectrice indiquant son faible état d’esprit. Mais elle était endormie, non dérangée par les sons de plaisir qui avaient filtré à travers la porte de la salle de bain, malgré les efforts du vampire et de la visionnaire pour les retenir.

Angel guida gentiment Cordélia vers le divan, une main directrice dans le bas de son dos, tandis qu’elle reposait sa tête avec lassitude contre son épaule. Une fois qu’elle fut installée contre les coussins bleus du divan, il mit un édredon de réserve autour de son corps épuisé, et puis passa le dos de ses doigts contre sa joue en un geste chaleureux et affectueux. Mais la visionnaire fit un bruit de soupir mécontent quand il se baissa pour lui embrasser le front, et il se recula, une expression d’inquiétude traversant ses traits séduisants.

“Qu’est-ce qui ne va pas?” demanda-t-il, gardant sa voix basse pour ne pas réveiller Faith.

“Je veux que tu dormes ici avec moi,” exigea Cordélia, sa fatigue la rendant irritée.

Le vampire observa le divan – le meuble était long, donc au moins ses pieds ne pendraient pas dans le vide, mais il était aussi très étroit. “Il n’y a pas assez de place pour deux,” fit-il remarquer.

“Il y en a si tu es mon matelas Angel.”

Angel sourit – il n’avait pas non plus envie de dormir seul. A cause de ses insomnies, combinées à ses tactiques délibérées d’évitement, ils avaient passé bien trop de nuits séparés ces dernières semaines.

“Ok,” convenu-t-il doucement.

Cordélia retira l’édredon, reculant pour lui permettre de glisser sous le drap. Une fois qu’il fut bien mis, elle s’installa sur lui, sa tête posée sous son menton et ses jambes chaudes emmêlées avec les siennes. Angel arrangea l’édredon au-dessus d’eux, et puis enroula ses bras autour de sa taille fine, posant le bout de ses doigts sur la courbe de ses fesses.

“Je suppose que je pourrais m’habituer à avoir une couverture Cordy,” remarqua-t-il d’une voix somnolante, pressant un bisou sur le sommet de sa tête.

Le vampire sentit les lèvres chaudes et mouillées de sa petite amie caresser la peau de sa gorge en réponse, et puis sa respiration s’allongea alors qu’elle succombait enfin à l’attraction puissante du Marchand de sable. Soupirant avec satisfaction, Angel l’attira plus près dans ses bras, dérivant dans le pays des rêves lui-même, quelques minutes plus tard.

Part 15

Alors que Faith émergeait lentement de la douce et confortable couverture du sommeil, elle se raidit, attendant que l’inévitable froid envahisse son corps courbaturé. A sa grande surprise, la froideur arctique familière de la possession de l’Orbe n’arriva pas, et il fallu un moment pour que son esprit épuisé comprenne pourquoi. Quand les choses se mirent finalement en place, tout lui tomba dessus d’un coup – hier soir, l’Orbe, le combat avec Angel et B, avoir bu la potion et … oh seigneur, Wesley!

Les yeux de la Tueuse s’ouvrirent brusquement et elle regarda le plafond, luttant pour se faire aux évènements cauchemardesques de ces derniers jours de semi état de veille. Naturellement, elle était soulagée et reconnaissante d’être libérée du contrôle de l’Orbe, mais le remords pesant pour les choses qu’elle avait faites sous son influence provoqua une vague d’émotions négatives qui submergea sa réaction optimiste initiale à ce fait.

Alors qu’elle tournait la tête, son regarde troublé s’arrêta sur un Angel et une Cordélia endormis, et elle ne pu s’empêcher d’avoir le cœur réchauffé par le tableau de contentement affectueux que leur pose entrelacée représentait. Le vampire était couché sur le dos avec une jambe tendue le long des coussins du sofa, tandis que l’autre jambe était pliée au genou de sorte que son pied soit à plat sur le sol. Cordélia était étendue sur lui, son visage enfoncé dans le creux de son cou et sa main blottie contre son torse nu.

La couverture avait glissé du couple sur le sol, et Faith sourit quand elle aperçu la position des mains d’Angel. Le vampire serrait sa petite amie contre lui avec son bras gauche enroulé autour de sa taille fine, et son autre main était fermement plantée sur sa fesse droite. Sa main était effrontément sous le short de pyjama que la visionnaire portait, l’étreinte intime démontrant clairement sa possession sur la femme qui dormait avec contentement dans ses bras.

Comme si elle sentait les yeux de la Tueuse sur elle, Cordélia commença à remuer, ses légers mouvements réveillant également son petit ami. Faith l’observa lever la tête de manière somnolante et tracer de doux baisers papillons le long de la colonne de la gorge d’Angel jusqu’à son menton ciselé.

Alors que leurs lèvres se rencontraient en une série de tendres baisers, le vampire leva sa main le long de l’épine dorsale de Cordélia jusqu’à ce que ses doigts s’emmêlent dans les mèches soyeuses de ses cheveux. Au plus grand amusement de la Tueuse, son autre main conserva sa prise ferme sur la fesse de la visionnaire, ses longs doigts massant la chair légèrement arrondie.

“Ahem!” Faith s’éclairci délibérément la gorge, rappelant au couple qu’ils avaient de la compagnie avant que leur étreinte ne menace d’outrepasser les limites du comportement acceptable en public.

“Bonjour,” Angel salua la Tueuse brune avec un petit sourire, sa voix toujours rauque avec le sommeil.

“En fait, je crois c’est probablement l’après-midi,” répondit Faith, un sourcil relevé alors qu’elle inclinait la tête d’une manière significative vers la position intime de sa main sur la personne de sa petite amie.

“Bon après-midi alors,” sourit le vampire de façon impénitente à la Tueuse, apparemment imperturbable au fait de s’être fait attraper en train de peloter. Toutefois, il fut finalement forcé d’ôter sa main quand Cordélia remua pour se redresser.

Balançant ses jambes sur le sol et se levant, la visionnaire traversa la chambre à pieds nus pour se percher sur le bord du lit, à coté de son amie. Faith fut assez étonnée de voir des larmes non versées briller dans ses yeux noisettes, mais Cordélia l’engloutit dans une étreinte serrée avant qu’elle ne puisse questionner leur signification.

“Oh mon Dieu! J’avais si peur qu’on ne te récupère jamais. Tu m’as tellement manquée, Faith.”

Posant son menton sur l’épaule de son amie, les bras de Faith s’élevèrent automatiquement pour encercler le dos de son amie alors qu’elle lui rendait son étreinte avec la même cordialité. Angel avait été raisonnablement tactile avec elle hier soir, mais ça faisait du bien d’être serrée si complètement comme ça; c’était quelque chose dont la Tueuse avait vraiment besoin là tout de suite.

Du coin de l’œil, elle vit Angel se lever du divan et sortir des vêtements propres de la penderie et d’un tiroir de la commode. Ensuite, il se retira dans la salle de bain, donnant respectueusement un peu d’intimité aux filles. Alors que la porte se fermait doucement derrière lui, Faith posa son front contre la clavicule de Cordelia, et s’accrocha au radeau de sauvetage du soutient inconditionnel de son amie proche pour tout ce qu’elle valait.

Quand elles se séparèrent finalement, Cordélia offrit un sourire larmoyant à la Tueuse alors qu’elles essuyaient leurs larmes du bout des doigts. Au début, Faith lui rendit son sourire, mais ensuite ses yeux tombèrent sur l’ecchymose jaunissante sur la joue de la visionnaire et la longueur nettement plus courte de ses cheveux sombres, et une expression épouvantée descendit sur ses traits.

“Arrête,” dit catégoriquement Cordélia. “Ce n’était pas toi, je le sais.”

“Mais je …”

“J’ai dit arrête,” interrompit rapidement Cordélia, plaçant ses doigts sur les lèvres de la Tueuse tourmentée par la culpabilité, pour faire taire son excuse inutile. “Tu ne peux pas t’en vouloir pour des choses que tu ne contrôlais pas.”

“Et puis,” ajouta la visionnaire avec un sourire lumineux. “J’avais besoin d’un nouveau look canon de toute façon, donc, vraiment, le restylage imposé était une faveur déguisée.”

Bien plus que consciente que sa crinière épaisse et brillante de cheveux avait été sa fierté, Faith savait que Cordélia mentait en serrant les dents, mais accepta avec reconnaissance le mensonge de la façon voulue.

“Tu es la meilleure, tu le sais ça, C.”

“Mais je suis tout de même désolée,” ajouta-t-elle, ayant toutefois besoin d’exprimer son regret pour ce qui s’était passé.

“Je sais,” répondit Cordélia, tendant la main pour serre les doigts de son ami avec compréhension.

Leurs doigts serrés affectueusement, les deux jeunes femmes restèrent assises dans un silence de contemplation pendant un petit moment, jusqu’à ce qu’un gargouillement bruyant de faim, provenant du ventre de Cordélia, ne vienne grossièrement déranger la solennité poignante du moment. Elles se mirent à glousser de façon incontrôlable en entendant le grognement, le bruit perçant la tension entre elles comme une punaise le ferait avec un ballon.

“Je crois que c’est mon signal pour aller nous trouver quelque chose à manger,” dit Cordélia, une fois qu’elle eut son rire sous contrôle. “Qu’est-ce que tu penses d’un café et de gaufres avec du sirop d’érable?”

“Que ça ressemble au paradis,” répondit Faith de façon expansive, tapotant son ventre plat alors que la visionnaire enfilait son peignoir et glissait ses pieds dans une paire de grosses pantoufles bleues.

“Hé bien, c’est une bonne chose, parce que mon répertoire ne s’étend pas plus loin que le café et les gaufres, malgré les efforts répétés et infatigables d’Angel pour m’apprendre à cuisiner,” avoua Cordélia une triste franchise.

“Dis à Mr Carrément-Canon que je vais lui apporter une tasse d’O-positif, ok?” dit-elle par-dessus son épaule alors qu’elle se dirigeait vers la porte.

“Bien sûr,” répondit Faith, faisant courir ses doigts dans sa cascade ondulée de cheveux sombres. Enlaçant ses doigts ensemble, la Tueuse leva les bras au-dessus de sa tête et s’étira, faisant partir les crampes de son corps souple.

Cordélia sortit sur le palier et ferma partiellement la porte derrière elle, la laissant légèrement entrouverte. Traversant le haut des escaliers en spirale, elle commença à descendre lentement les marches, prudente avec ses chaussures moins que pratiques. Les énormes pantoufles qui ornaient ses pieds gardaient ses orteils frileux au chaud, mais elles étaient aussi, malheureusement, des risques de trébuchages dangereux.

Alors qu’elle tournait au coin pour prendre la deuxième série de marches, elle tomba inopinément nez à nez avec Buffy, qui montait agilement les escaliers dans la direction opposée. N’ayant pas entendu les pas légers de l’autre fille, la visionnaire laissa sortir un glapissement et dû s’agripper à la rampe pour ne pas dégringoler, tête la première, jusqu’en bas des escaliers.

“Purée! Je croyais qu’il n’y avait qu’Angel qui faisait le truc furtif,” s’exclama Cordélia, levant une main à sa poitrine en réaction. “Je suppose que c’est plutôt avantageux de pouvoir se faufiler derrière les méchants, étant une tueuse et tout, mais tu ne pourrais pas frapper juste un peu du pied quand tu n’es pas en mode Mlle Aime-Se-Battre? Tu pourrais simplement, tu sais, comme ça…”

La visionnaire marcha exagérément sur place pour illustrer ses dires, les semelles en caoutchouc de ses immenses pantoufles faisant de grands bruits sourds à chaque fois qu’elles heurtaient la marche en bois poli sous ses pieds.

“Ce n’est tout de même pas si difficile?” demanda-t-elle à la Tueuse stupéfiée, ses yeux noisettes écarquillés et sérieux alors que ses cheveux sombres rebondissaient en rythme avec ses mouvements énergiques.

Quelqu’un connaissant mieux la visionnaire aurait joué le jeu, mais Buffy, inaccoutumée aux traits de caractère originaux de Cordélia, se contenta de fixer la brunette dansante avec une perplexité totale.

“Humm – J’en conclu que Faith est réveillée?” demanda-t-elle à la place, “Et Angel?”

“Ouais – monte dire bonjour si tu veux. J’allais juste nous chercher un petit dîner.”

“Un petit dîner?”

“Oui – le petit déjeuner à l’heure du dîner – petit-dîner,” Cordélia expliqua sa terminologie bizarre.

“Ce n’est pas un brunch?”

“Duh! Brunch, c’est le petit déjeuner et le lunch combinés. Et ça se mange en fin de matinée, pas à une de l’après-midi. Non, c’est définitivement un petit dîner.”

“Okaaay,” Buffy roula les yeux devant la plaisanterie enjouée de Cordélia. “Je vais à l’étage pour voir Angel et Faith maintenant,” dit-elle de façon assez condescendante, alors qu’elle dépassait la visionnaire et continuait son chemin en haut des marches.

“Purée! Trouve-toi un sens de l’humour, pourquoi pas?” entendit-elle maugréer Cordélia dans sa barbe, juste avant qu’elle soit hors de portée de la voix.

La Tueuse secoua la tête avec mystification; elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi un homme aussi sensé et sérieux qu’Angel, supportait volontiers la créature irréfléchie et volage qu’était Cordélia Chase. La femme devait constamment le rendre fou, alors où était l’attirance? Elle ne comprenait simplement pas.

Quand elle atteint le pallier, Buffy se dirigea vers la deuxième porte à gauche, levant la main pour frapper sur le panneau en bois avant d’entrer. Remarquant que la porte était légèrement entrouverte et entendant le murmure calme de voix à l’intérieure, la tueuse rabaissa sa main sans frapper. Elle s’attarda de l’autre côté de la porte, sa curiosité l’emportant – la voix de Faith se fit d’abord entendre.

“Elle est partie nous chercher le déjeuner.”

“Cordy?” Buffy pu dire qu’Angel soulevait un sourcil par le ton amusé de sa voix. “Sois effrayée, sois très effrayée.”

“Angel!” Le rire de Faith résonna. “Tu es si méchant. Ce ne sont que des gaufres et du café – elle ne peut pas rater ça, quand même?”

“Oh, je ne parierais pas là-dessus,” répondit le vampire avec un rire chaleureux.

“Tant qu’on en parle – C va bien, n’est-ce pas?”

“Qu’est-ce que tu veux dire?”

“Hé bien, elle semblait bien dans sa peau, mais elle ressemble à l’une de ces nanas anorexiques d’Hollywood. Je me souviens qu’elle disait qu’elle voulait entrer dans le cinéma – une saleté de réalisateur ne lui a pas dit qu’elle était trop grosse, n’est-ce pas?”

“Non – du moins, je ne crois pas. Je sais qu’elle a perdu un peu de poids, mais anorexique est peut-être un peu poussé, Faith,” réprimanda doucement Angel.

“Peut-être – mais tu vois ce que je veux dire. Tu as quand même remarqué le changement dans son apparence?”

“Oui, évidemment que je l’ai remarqué. Mais la récente perte de poids de Cordy est principalement psychologique. On… hum… a eu une grosse dispute il y a quelques mois, et les choses ont été un peu houleuses entre nous pendant un moment. Je pense qu’elle a arrêté de manger convenablement à cause du stress de tout ça.”

“Mais tout à l’heure, sur le sofa…”

“Ouais, je sais,” La voix d’Angel s’adoucit nettement, la légère tension quittant sa voix grave. “On en sort maintenant. On doit encore régler quelques problèmes, mais on est à nouveau sur les rails, je te le jure. C’est principalement grâce à Wes – il est revenu dans nos vies exactement au bon moment. Ca a vraiment aidé d’avoir sa perspective extérieure sur les choses, et il a nous a à nouveau fait communiquer correctement ensemble.”

“Alors, qu’est-ce qui s’est passé?”

“C’est une longue histoire – à un autre moment, d’accord? Cordy va bientôt revenir et je ne veux pas encore ramener des souvenirs douloureux. Elle mange convenablement maintenant, je te le promets donc tu n’as pas à t’en faire pour elle.”

“D’accord, je te crois. Je suppose que j’ai beaucoup de choses à rattraper, hein? Wolfram et Hart, les Puissances Supérieures, sans parler du fait que tu es un véritable détective privé maintenant.”

“Véritable est peut-être un peu exagéré,” répondit le vampire avec un sourire auto dépréciateur. “Comment tu sais tout ça, de toute façon?”

“L’Orbe connaissait tout sur les Puissances Supérieures et Wolfram et Hart, et tes copains avocats m’ont raconté le reste. T’es une sacré épine dans leur pied, tu sais.”

“Content de l’entendre. C’est mon but de les ennuyer de façon régulière.”

“Hé bien, je crois que tu y arrives,” répondit Faith avec un clin d’œil conspirateur. “Angel Investigations était l’idée de C, pas vrai? Se faire payer pour sauver le monde et aider les gens – j’aurais aimer y penser.”

“Elle s’est alliée avec Doyle pour me persuader que c’était une bonne idée.”

“Doyle?”

“Il fait partie du ‘beaucoup à rattraper’” expliqua Angel. “C’était mon visionnaire – les Puissances lui envoyaient des visions des personnes qu’elles voulaient que j’aide.”

“Tu parles de lui au passé,” remarqua doucement la Tueuse.

“Ouais – il est mort il y a quelques mois,” la voix du vampire devint plus basse. “Il s’est sacrifié pour sauver une tribu de démons Lister de la lumière d’une balise qui avait la capacité de tuer tout ce qui avait du sang humain.”

“Je suis désolée,” dit Faith avec du regret sincère. “Alors, maintenant tu es sans visionnaire?”

“Humm, non – Doyle a passé ses visions à Cordy avant de mourir. Je crois que je ne lui ai pas encore entièrement pardonné d’avoir fait ça.”

“Pourquoi?”

“Les visions sont un lourd fardeau à porter, Faith. Cordy les accepte comme un cadeau de Doyle, et les voit comme son destin. Mais elles lui causent tellement de douleur, et ça rend extrêmement difficile pour moi de voir la situation de la même façon. Les visions sont mon lien avec les Puissances Supérieures, donc c’est comme si tout ce qu’elle endure est de ma faute.”

“Bien, je peux définitivement te comprendre,” dit Faith d’une voix faible, les mots du vampire lui faisant immédiatement penser aux horreurs qu’elle avait regardé Wesley endurer le jour avant. “Oh mon Dieu Angel – comment est-ce que je pourrais encore le regarder dans les yeux?”

A travers l’écart entre la porte et son embrasure, Buffy vit Angel s’avancer pour s’asseoir sur le lit à côté de Faith. Le vampire leva le bras pour faire courir une main apaisante le long du dos de la Tueuse désemparée, alors qu’elle enterrait son visage dans ses mains, ses épaules secouées par des sanglots silencieux.

“Tu ne penses pas honnêtement que Wes va te blâmer pour ce qui s’est passé, n’est-ce pas?”

“Non, bien sûr que non. C’est juste que l’Orbe était devenue tellement une part de moi; que c’était comme si son plaisir de sa souffrance venait d’une partie de moi, cachée auparavant. C’est comme si ce mal était toujours là, se tapissant quelque part profondément en moi, et ça me fait vraiment peur.”

Buffy n’avait pas entendu la majorité de la deuxième moitié de la conversation d’Angel et Faith; elle était trop occupée à se réjouir de sa découverte que la relation d’Angel et Cordélia n’était pas exactement le lit de roses qu’elle semblait être. Se sortant de son exultation silencieuse, elle décida de faire connaître sa présence, ne réalisant pas qu’elle interrompait un tête-à-tête important entre le vampire et son amie.

Frappant vivement sur la porte, et puis l’ouvrant grand, la Tueuse blonde s’avança sur le seuil et sourit lumineusement aux deux occupants. “Hey!”

“Hey B – comment tu vas?”

“Bien, je vais bien,” Buffy se pencha pour donner une rapide étreinte à la Tueuse brune. “Tu te sens mieux maintenant?”

“Ouais, je vais bien.” Faith lança un regard d’avertissement à Angel avant de sourire de façon rassurante à son amie blonde. “Jolis mouvements hier soir, d’ailleurs. T’es trop forte – ce saut périlleux en arrière était trop cool.”

Buffy se gonfla de fierté. “Ca s’est plutôt bien passé, n’est-ce pas? Mais d’un autre côté, Angel et moi avons toujours bien travaillé ensemble, comme une machine bien huilée. C’était juste comme autrefois, pas vrai Angel?”

La petite Tueuse se pencha par-dessus Faith et posa une main chaleureuse sur le genou du vampire, lui souriant avec un petit pétillement dans ses yeux verts.

“Euh, oui, c’est sûr.” Dit Angel, son ton distinctement évasif.

Fronçant légèrement les sourcils, le vampire se leva, s’éloignant d’une manière significative du toucher légèrement caressant de son ex petite amie. A quoi Buffy croyait-elle jouer, bon sang? Il n’avait pas besoin de la pagaille de devoir constamment parer ses avances non subtiles, en plus de tout le reste.

Il avait plus qu’assez de pain sur la planche en aidant ses amis les plus proches à accepter la terrible épreuve qu’ils avaient endurée, de même qu’en reconstruisant sa relation avec Cordélia. Il allait devoir parler avec la Tueuse fâcheusement persistante si elle continuait avec ce comportement inacceptable.

“Alors, comment vont les choses dans cette bonne vieille SunnyD?” demanda Faith à Buffy, tandis qu’Angel faisant les cent pas de façon agitée sur la carpette.

“Super! Will et moi partageons un dortoir à l’université. Ma première colocataire s’est avérée être un peu femelle-blanche-célibataire d’une façon démoniaque. Alex est, hé bien, Alex, et Giles – il est en plein milieu de la crise de la quarantaine pour l’instant. Tu sais – faire du jogging, se déguiser en Mexicain à Halloween, venir au Bronze pour voir un groupe – tu sais, ce genre de choses. Je pense qu’il ne sait simplement pas quoi faire de sa vie maintenant qu’il n’a plus de livres moisis avec lesquels jouer. Je suis sûre qu’il trouvera bien assez tôt quelque chose pour occuper son temps.”

“Et Oz?”

“Oh, il est parti, et est revenu, et est reparti, et Willow – hé bien, elle est gay maintenant, et elle a une petite amie qui s’appelle Tara.”

“Ok,” Faith prit cette révélation dans la foulée. “Et comment ça va toi, du côté des amours?”

“Hé bien, il y a Riley… il est… hum… au rez-de-chaussée, donc tu vas pouvoir le rencontrer.”

“D’accord, qui a envie de gaufres?”

La voix joyeuse de Cordélia interrompit la conversation des Tueuses, alors qu’elle ouvrait la porte avec l’épaule et entrait dans la chambre. La visionnaire portait un large plateau avec trois tasses, deux assiettes et une cruche de sirop équilibrées sur la surface. Le déposant sur la table de chevet, elle se tourna et tendit une assiette, un couteau et une fourchette à Faith.

“Tu veux du sirop?” demanda-t-elle, soulevant la petite cruche.

“Ouaip,” répondit la Tueuse, levant l’assiette.

“Ok, dis quand tu as assez,” instruisit Cordélia, alors qu’elle versait le liquide sucré et collant sur la nourriture.

Son petit déjeuner servit, Faith replia ses jambes sous elle et équilibra son assiette sur ses genoux. Soulevant ses ustensiles dans les mains, elle fit une pause, regardant sa nourriture avec trépidation.

“Quoi?” demanda Cordélia, remarquant l’hésitation de son amie.

La Tueuse lança un regard rapide à Angel et les yeux de la visionnaire se plissèrent soupçonneusement quand elle attrapa son petit ami en train d’essayer de réprimer un sourire amusé.

“Oww!” s’exclama Angel quand Cordélia le frappa fort sur le bras. “Qu’est-ce que j’ai fait?”

“Je sais faire des gaufres!” protesta la visionnaire, sa bouche se courbant en une moue dramatique.

Riant devant la mauvaise humeur exagérée de sa petite amie, Angel tendit le bras et l’enroula autour de sa taille, l’attirant près de lui. Il baissa la tête et déposa un baiser tendre et gentil sur ses lèvres retournées.

“Tu es tellement mignonne quand tu boudes,” dit-il, sa voix vibrant d’affection chaleureuse.

“Elles sont vachement bonnes, C,” commenta Faith, entre deux bouchées de gaufres et sirop d’érable.

“Tu vois – au moins *quelqu’un* apprécie ma cuisine, Mr Je-Serais-Un-Cordon-Bleu-En-Chef-Si-Je-N’-Etais-Pas-Un-Ancien-Méchant-Vampire-Cherchant-La-Rédemption,” dit Cordélia, plissant le nez avec une fausse indignation, et enfonçant son doigt dans les côtes de son petit ami.

Angel posa affectueusement son nez contre sa tempe, respirant le doux parfum de ses cheveux avant de se reculer et de la libérer de son étreinte. Il lui donna une légère tape sur les fesses et la poussa vers le plateau de nourriture, passant le bras autour d’elle pour prendre la tasse de sang chaud qu’elle avait préparée pour lui.

“Mange,”instruisit-il doucement.

Les deux s’installèrent, côte à côte, sur le sofa et, pendant un court instant, le seul son fut le tintement des couverts contre la vaisselle et le bruit du liquide bu dans les tasses.

Buffy était assise en silence sur le lit à côté de Faith, lançant des regards mauvais au couple installé proche l’un de l’autre sur le divan. Pourquoi persistaient-ils à agir comme si tout était rose dans le jardin ? Maintenant qu’elle savait que leur relation était en danger, ce faux étalage d’unité lui tapait totalement sur les nerfs.

“J’ai sonné à l’hôpital.” Cordélia brisa finalement le silence, principalement sympathique. “Wesley va bien – il a dit qu’ils vont probablement le laisser sortir plus tard dans la journée. C’est à conditions qu’il ait quelqu’un pour prendre soin de lui à la maison, bien entendu. Je lui ai dit qu’il n’avait aucun souci à se faire de ce côté-là.”

“Tu lui as parlé?” demanda Angel.

“Oui – il était réveillé, donc l’infirmière de service m’a passé sa chambre.”

“On ira le voir tout à l’heure – l’hôpital a des accès souterrains. Mais c’est probablement mieux de ne pas le submerger de visiteurs – on ira juste toi, moi et Faith.”

“Hum… je resterais peut-être ici – pour lui faire une jolie chambre,” dit Faith, ses yeux fixés fermement sur son assiette vide.

Cordélia lança un regard inquiet à Angel, mais il plaça une main gentille sur son bras et secoua la tête. Le vampire pouvait comprendre la réticence de la Tueuse à affronter son Observateur. Rétrospectivement, c’était probablement mieux que cette inévitable réunion douloureuse se fasse loin de l’œil public. Wes comprendrait; il en était sûr.

“Ok,” convenu Angel d’un ton désinvolte. “Cordy et moi irons lui tenir compagnie, et puis on le ramènera plus tard ici, avec nous.”

“Bien,” dit vivement Cordélia, déposant son assiette propre sur le côté et se levant. “Je pense que je vais aller prendre une douche et m’habiller.”

Buffy observa, avec une irritation grandissante, les yeux d’Angel suivre affectueusement le moindre mouvement de sa petite amie, alors qu’elle prenait des vêtements dans le placard avant de disparaître dans la salle de bain pour s’apprêter.

* * *

Wesley était couché dans le lit d’hôpital étroit, son esprit désorienté à cause des calmants forts qu’on lui avait donnés pour engourdir l’agonie de ses nombreuses blessures. Il y eut un léger coup sur la porte et il ouvrit les yeux, grimaçant avec la douleur que le léger mouvement lui causa.

“Entrez,” dit-il à travers une gorge desséchée.

Cordélia et Angel entrèrent dans la pièce avec des sourires sur le visage, mais furent incapables de dissimuler leurs expressions jumelles de choc alors qu’ils voyaient son apparence meurtrie et battue.

“Salut,” dit-il alors que le couple inquiet s’asseyait dans deux chaises, positionnés des deux côtés opposés du lit

“Salut toi,” dit doucement Cordélia, tendant la main pour enrouler ses doigts autour des siens. “Comment tu te sens?”

“J’ai déjà été mieux, mais je pense que je vais survive,” répondit Wesley. “Il n’y a que vous deux?”

“Oui, j’en ai bien peur. Je pense que Faith n’est pas encore totalement prête à t’affronter.” Ce fut Angel qui répondit à sa question.

Wesley acquiesça. “Mais, autrement, elle va bien?”

“Elle a été mieux, mais je pense qu’elle va survive,” répondit le vampire, faisant écho à la déclaration précédente de l’ancien observateur.

Wesley ferma les yeux avec un sourire. “Désolé, je ne crois pas que je vais être de très bonne compagnie. Je suis toujours groggy avec toutes les drogues qu’ils m’ont données.”

“Ne t’en fais pas,” le rassura Cordélia, caressant légèrement son visage avec un toucher apaisant. “Repose-toi – on peut s’amuser tout seuls.”

“Assurez-vous simplement que vos amusements sont classés Tout Public, ok?” marmonna l’ancien observateur, alors qu’une vague de somnolence le submergeait.

Son corps épuisé succombant une fois encore au sommeil, Wesley ne fut que vaguement conscient du rire doux d’Angel et Cordélia en réponse à sa remarque taquine.

* * *

Faith était assise au centre du lit, ses bras recourbés au-dessus de sa tête alors qu’elle sanglotait avec angoisse. Des flashs d’images de la torture de Wesley de ses propres mains, la sensation horrible de vide à l’intérieur, et le mal qu’elle était sûre de pouvoir sentir rôder juste en dessous de la surface de sa peau, tout ça combiné en un tourbillon d’horreur et de confusion qui ne faisait que s’ajouter à sa détresse grandissante.

Affronter Wesley plus tard, ce soir, devenait rapidement la question de ses pires cauchemars, et elle ne savait pas comment elle allait gérer ça. Elle voulait partir loin de la rencontre imminente, mais la pensée de s’occuper de tout toute seule la remplissait de terreur. Elle ne serait simplement pas capable de ne pas lâcher prise sans l’aide de ses amis, et surtout celle d’Angel.

La Tueuse avait l’impression que le vampire avec une âme était le seul qui pouvait vraiment comprendre ce par quoi elle passait, et elle voulait désespérément s’accrocher à son soutien solide et ne plus jamais le lâcher. Mais Angel devait s’occuper de ses propres problèmes et, avec ce qu’elle avait appris aujourd’hui, il n’y avait aucune chance pour qu’elle puisse justifier la monopolisation de son temps, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. C et lui avaient besoin de temps pour eux pour régler leurs problèmes et, en tant qu’amie ; elle devait leur donner cette espace.

Faith leva la tête, se moucha le nez et frotta les larmes de son visage, d’une façon ou d’un autre, trouvant la force de s’armer de courage pour l’inévitable. Elle pouvait le faire, elle le pouvait. Elle savait qu’elle le devait. C’était coule ou nage; agit ou meurt, et elle n’était pas du genre à abandonner. Prendre la sortie ne faisait simplement pas partie de son caractère génétique. Si l’Orbe de Ravaclesh pensait qu’elle avait le pouvoir de la détruire, alors elle se trompait sérieusement.

Diable! J'avais manqué ces suites, y compris ce fabuleux passage nc!

Vivement que tu nous postes la suite de leurs aventures palpitantes!

dire que j'ai raté ces chapitres !!!

oula oula oula ma parole c'est que ça devient très chaud !!!

il me tarde de lire la suite

^^ contente que ça vous plaise

Part 16

Wesley grimaça alors que la Plymouth heurtait inévitablement une autre cornière. La rue près du Caritas était encore plus trouée que la peau couturée d’acné d’un adolescent, et chaque secousse envoyait des élans de douleur dans ses muscles ankylosés et douloureux.

"Désolé," s’excusa Angel pour la énième fois.

Le vampire manoeuvrait attentivement son véhicule à travers le champ de nids de poules qui ornait la route, mais il aurait fallu que la voiture se métamorphose en aéroglisseur pour éviter toutes les bosses. C’est pourquoi, quand la Plymouth noire et brillante s’arrêta finalement en face de l’entrée latérale privée du Caritas, Wesley laissa sortir un soupir reconnaissant de soulagement.

Le son étouffé de boum-boum de la machine de Karaoké pouvait être entendue à l’extérieur dans la ruelle, mélangée avec ce qui ne pouvait être décrit que par la miaulement de quelqu’un – ou quelque chose – assassinant 'Living on a Prayer' de Bon Jovi.

"Je suppose que Lorne a décidé d’ouvrir le Club ce soir," dit Angel, alors qu’il contournait la voiture jusqu’au côté passager pour aider son ami blessé à sortir. "Je pensais qu’il allait peut-être fermer boutique encore pendant un jour, après tout ce qui s’est passé."

Cordélia s’offusqua avec désapprobation devant son commentaire. "Vu cette attitude, ce n’est pas vraiment étonnant qu’Angel Investigations ne soit pas ce qu’on appelle une entreprise rentable, pas vrai?" dit-elle, faisant acerbement remarquer le manque total de sens des affaires du vampire. "Tu as la moindre idée de la somme d’argent qu’un endroit comme ça peut se faire en une soirée?"

"Pas vraiment." Angel balaya familièrement son insulte d’un haussement d’épaule. Pour être franc, tant que ça payait le loyer, il ne se préoccupait pas particulièrement du chiffre d’affaire total de son entreprise. En fin de compte, sa non-vie ne tournait pas autour de ça.

La jeune visionnaire roula les yeux avec désespoir devant l’attitude complaisante de son petit ami. Elle n’était plus la créature matérialiste qu’elle était par le passé, mais le manque d’opportunité commerciale la contrariait toujours. Cependant, elle avait appris de la manière forte la vérité du cliché: 'L’argent ne peut pas acheter l’amour'. Ayant vécu dans le giron du luxe pendant presque dix-huit de ses dix-neuf ans, cette dernière année de pauvreté relative avec Angel avait facilement été la période la plus heureuse de sa vie, malgré leurs hauts et leurs bas.

Serrant un sac de provisions médicales dans sa main droite, Cordélia glissa son autre bras autour de la taille de Wesley, et Angel le soutenait de l’autre côté alors que les trois amis se dirigeaient lentement vers la porte bleue.

Cordélia déverrouilla la porte et, avec l’ancien observateur s’appuyant lourdement sur le vampire, ils montèrent maladroitement les escaliers étroits jusqu’aux quartiers du dessus. Mais ils arrivèrent éventuellement au sanctuaire de la chambre, et Wesley s’affaissa sur le bord du lit, vidé de toute énergie par la marche courte et douloureuse de la voiture jusqu’ici.

Regardant autour de lui, il remarqua que toutes les surfaces de la pièce miroitaient positivement, ayant été clairement polie par une main vigoureuse. Deux vases de fleurs à l’odeur plaisante étaient posés sur la commode, avec du linge frais et des oreillers en plus qui enveloppaient le grand lit double.

"Quelqu’un a été occupé," fit-il remarquer à ses compagnons.

Cordélia et Angel échangèrent un regard gêné, et il décoda rapidement l’identité de sa femme de chambre.

"Je ne veux pas qu’elle fasse pénitence," dit-il gravement, son front se creusant avec inquiétude.

"Je sais, et elle non plus ne devrait pas le vouloir," convenu Angel. "Mais tu dois la laisser exprimer ses remords d’une façon ou d’une autre, Wes."

"Mais…"

"Je sais que rien de ce qui s’est passé n’était de la faute de Faith," interrompit rapidement le vampire, levant une main pour stopper la protestation de l’ancien observateur. "Mais elle ne pense pas de façon cohérente pour l’instant. Je ne suggère pas qu’on renforce son opinion de quelque façon, mais elle a besoin d’un exutoire pour ses sentiments mélangés. Rejettes ses excuses et elle se refermera simplement sur elle-même."

"Très bien," Wesley accepta à contrecoeur l’évaluation logique de la situation d’Angel. "Mais je ne veux pas qu’elle soit pieds et poings liés."

"Ne t’en fais pas, on va s’assurer que les choses ne deviennent pas incontrôlables," assura le vampire à l’Anglais. "Il faut juste que tu lui permettes de t’aider un peu, ok?"

"Ok," acquiesça Wesley et il ferma les yeux, trop fatigué pour discuter davantage.

"Tu dois te reposer," dit Cordélia, remarquant la fatigue évidente de son ami.

"Tu veux boire quelque chose?" demanda Angel, plein de sollicitude, alors que sa petite amie s’avançait pour aider Wesley à enlever sa veste.

"Oui – du chocolat chaud serait bien," répondit l’ancien observateur, son discours un peu bredouillé alors qu’une vague d’épuisement s’abattait sur lui. Mais quand Cordélia s’agenouilla et commença à déboutonner sa chemise, il se réveilla en sursaut.

"Je peux le faire tout seul!" protesta-t-il, saisissant précipitamment ses poignets pour stopper ses doigts agiles.

La visionnaire ôta instamment ses mains d’une tape. "Pff! Regarde-toi – tu peux à peine bouger. Où est le problème? Tu ne joues pas au commando, n’est-ce pas?"

"Certainement pas!" répondit Wesley, ses yeux bleus écarquillés avec outrage derrière ses lunettes.

"Hé bien, arrête faire le prude scandalisé alors. Qu’est-ce que tu crois que je vais faire? Pointer du doigt et dire 'Oh regardez, Wesley a des parties masculines sous son boxer'."

"Angel!" Wesley fit appel au vampire souriant pour un soutient moral.

Ce fut là que Cordélia choisi d’abattre sa meilleure carte. "Evidemment, si tu préfères que ce soit Angel qui t’aide…" suggéra-t-elle sournoisement.

Ca provoqua l’effet désiré; les deux amis masculins détournèrent immédiatement les yeux, remuant inconfortablement et se raclant la gorge de façon mal à l’aise. La visionnaire roula les yeux avec amusement, ses yeux brillant avec un rire silencieux. Les hommes!

"C’est ce que je pensais," commenta-t-elle avec un grand sourire, et elle recommença à aider Wesley à mettre son pyjama rayé.

Secouant la tête devant l’effronterie de sa petite amie, Angel rit doucement alors qu’il quittait la pièce pour préparer les boissons chaudes. Si ça avait été quelqu’un d’autre, sa nature vampirique possessive se serait immédiatement faite ressentir. Mais c’était Wesley et il lui faisait entièrement confiance, ce qui n’était pas quelque chose qu’il pouvait dire de beaucoup de personnes dans sa vie. Néanmoins, l’ancien observateur faisait partie du peu de privilégiés.

Alors qu’il descendait les escaliers, il vint à l’esprit d’Angel qu’il devrait probablement avertir les autres qu’ils étaient revenus, donc il entra dans le bar bruyant pour les chercher. Remarquant immédiatement Buffy, Willow et Riley assis à une table au milieu du club, il se dirigea rapidement vers eux.

"Tu es revenus!" Buffy se retourna sur son siège, son visage s’illuminant avec un grand sourire, alors que ses sens de tueuses l’informaient de l’approche silencieuse du vampire.

Tandis qu’il observait l’expression vide d’adoration qui traversa le joli visage de son ancienne petite amie, Angel sentit un malaise distinct. Il n’était pas étranger à l’obsession, et la vue de celle-ci brillant lumineusement dans les yeux verts de Buffy le remplit avec une sonnerie d’alarme indescriptible. Il allait vraiment devoir lui parler avant que tout ça ne devienne incontrôlable, mais il ne souhaitait véritablement pas l’humilier devant ses amis. Il décida donc de tenir sa langue jusqu’à ce qu’il ait l’occasion de lui parler en privé.

"Salut Angel!" Willow salua le vampire déconcerté avec un sourire lumineux. "Cet endroit est trop cool – bien mieux que le Bronze!"

La sorcière fit errer ses yeux sur le Club Karaoké, une expression de fascination extasiée sur le visage, et Angel dû sourire devant son émerveillement enfantin – elle était comme un enfant dans un magasin de confiseries.

"Je suis sûr que Lorne sera ravi de cette approbation," lui dit-il.

"Comment va ton ami? Allait-il assez bien pour sortir de l’hôpital?"

Le regard du vampire se posa sur Riley alors qu’il s’informait poliment sur la santé de Wesley. Le soldat était assis à côté de Buffy, avec ses doigts enroulés autour des siens et leurs mains jointes posées sur la table. Les évènements de ces derniers jours avaient sévèrement remis en question la vue noir et blanche qu’avait Riley sur le monde des démons, et une expression troublée gâchait son visage séduisant alors qu’il absorbait à contrecoeur la réalité à-ton-nez-et-à-ta-barbe de Caritas.

Mais l’attitude conflictuelle du soldat envers Angel semblait s’être dissipée – peut-être parce qu’il s’était satisfait du fait que le vampire n’avait aucun reste d’intérêt romantique envers Buffy. Il semblait également ignorer la fixation croissante de la tueuse sur son ex et, pour ça, Angel était profondément reconnaissant – une altercation physique avec son petit ami était quelque chose avec laquelle il pouvait définitivement faire sans.

"Il a l’air d’aller bien, vu les circonstances. Cordy l’aide à s’installer à l’étage," dit-il pour répondre à la question de Riley, avant d’en poser une lui-même. "Où est Faith?"

"Humm – Je pense qu’elle est peut-être montée à l’étage, je ne sais pas," répondit Buffy.

"Tu penses qu’elle est peut-être?" La voix d’Angel portait une légère note d’accusation.

"Je lui ai demandé de venir patrouiller avec moi, mais ça ne lui disait rien," dit la tueuse sur la défensive. Tu sais comment elle est quand elle ne veut pas faire quelque chose."

"Oui mais… Laisse tomber, ça n’a pas d’importance."

Secouant la tête avec exaspération, Angel tourna les talons et traversa la salle d’un pas résolu vers la porte, celle par laquelle il était entré quelques minutes plus tôt.

"Angel…" Willow lui couru après et lui attrapa le bras pour arrêter son cheminement déterminé.

"Faith est partie marcher," continua-t-elle devant le regard interrogateur du vampire. "Je lui ai proposé d’aller avec elle, mais elle a dit qu’elle avait besoin d’être seule pour s’éclaircir les idées. Je pense qu’elle essayait de se préparer mentalement pour affronter Wesley."

Angel acquiesça, reconnaissant pour l’information. "Merci Will."

"Essaye de ne pas être trop dur avec Buffy, ok Angel? Faith a toujours été si forte mentalement, et maintenant… ce n’est pas parce qu’elle ne sait pas comment gérer la chose qu’elle s’en fiche."

"Je sais," soupira Angel, passant ses doigts dans ses cheveux courts. "Ma patience avec elle commence à s’épuiser un peu, je suppose. Ca fait sept mois que j’ai quitté Sunnydale, encore plus longtemps depuis qu’on a rompu – Je souhaiterais juste qu’elle tourne la page."

Willow sentit son coeur se serrer dans sa poitrine en entendant ça. Elle avait espéré que Buffy aurait réalisé, à ce jour, la futilité de ses notions romantiques pour une réunion avec son ancien amour. La force du lien entre Angel et Cordy était évidente et visible, mais la tueuse continuait obstinément à y être aveugle, ou – pour être plus exacte – choisissait délibérément d’ignorer ce qui était juste devant son nez.

"Pourquoi, qu’est-ce qu’elle a dit?" demanda la sorcière au vampire visiblement irrité, avec un gros soupir de résignation.

"Rien directement – c’est juste une sensation que j’ai, c’est tout. Je me fais peut-être des idées, je suppose, mais je ne pense pas. Je n’ai pas besoin de ça maintenant, Willow. Cordy et moi…"

Angel s’interrompit et secoua la tête. "Les choses ont été difficiles entre nous récemment," avoua-t-il doucement. "On y travaille, mais je ne veux pas que quoi que ce soit vienne ébranler la barque."

"Ecoute, je vais essayer de lui parler, d’accord?" offrit Willow. "Mais je ne suis pas sûre qu’elle écoutera."

"Non, je n’en suis pas sûr non plus. C’est juste que je ne comprends pas pourquoi elle agit comme ça – elle a un petit ami, pour l’amour de Dieu. Pourquoi est-ce qu’elle me fait des avances?"

"Peut-être à cause de ce que tu représentes pour elle," suggéra Willow. "Tu étais le grand amour interdit, tu sais? Et je pense que, d’une façon assez folle, elle se sent en sécurité en jouant ce rôle tragique de Juliette. C’est plus facile que de faire face aux réalités de la vie adulte et de ses devoirs de tueuse, je suppose."

Angel fronça les sourcils alors que les mots de la sorcière se faisaient comprendre. Buffy était une fille qui avait reçu une quantité énorme de responsabilité à un très jeune âge. Ayant veillé sur elle depuis le premier jour où elle avait appris son destin – il connaissait, mieux que personne, le réconfort qu’elle avait pris du cocon protégé de sa vie au lycée. Avec cette couverture de sécurité partie, et Faith et lui-même n’étant plus là pour assurer ses arrières, était-ce vraiment si surprenant qu’elle s’accrochait désespérément au passé?

"Ça va être difficile pour elle maintenant. Ce n’est qu’une enfant. Et elle vit dans un monde rempli d’embûches," avait dit Whistler au vampire, après lui avoir donné le premier aperçu de la mission qui avait si significativement altéré la direction de sa vie.

"Je veux l’aider," avait-il répondu sincèrement. "Je veux… Je veux être quelqu’un."

Angel n’avait pas vraiment compris à l’époque qui était Whistler, mais avec tout ce qui s’était passé ensuite, il reconnaissait maintenant le travail des Puissances Supérieures dans sa rencontre avec le démon immortel. La rencontre l’avait lancé sur la longue route vers sa rédemption, et ça voulait également dire que Buffy était le sujet de sa première tâche. Ca lui fit faire une pause pour réfléchir – avait-il complété cette mission initiale de manière satisfaisante?

Bien qu’il s’était tenu résolument aux côtés de la jeune tueuse durant ces premières années difficiles, il l’avait effectivement abandonnée une fois que leurs vies entrelacées avaient pris des directions différentes. Mais il ne s’en sentait pas coupable – à l’époque, ça avait été la meilleure chose à faire, pour tout le monde. Maintenant que c’était une jeune femme adulte, il était important que Buffy prenne la pleine responsabilité de son destin prophétisé. Il ne pouvait pas être sa béquille pour toujours; elle devait apprendre à se tenir debout toute seule, à un moment ou à un autre.

Toutefois, il admettait librement qu’il aurait pu lui offrir significativement plus de soutien moral ces derniers mois, mais leur situation personnelle avait rendu cela extrêmement difficile. Angel s’était délibérément distancé de son ancienne petite amie puisque Cordy et lui avaient déménagé à L.A, et il ne niait pas qu’il y avait eu des raisons égoïstes derrière ces actions. Il avait voulu que sa nouvelle relation se développe sans que le spectre de sa liaison condamnée avec Buffy ne plane sur eux lors des crises.

Le vampire laissa sortir un gros soupir, déchiré entre le besoin de vivre sa propre vie, et la traction de ses responsabilités en tant que guerrier pour le bien de l’humanité. Couper tous liens avec Buffy n’était simplement pas une option pour lui – aussi bien au niveau professionnel que personnel. Il ne pourrait jamais écarter le rôle signifiant que la tueuse avait jouer pour l’amener à cette période de sa vie – c’est elle qui avait ouvert son coeur au pouvoir de l’amour et, sans ça, il serait toujours la coquille vide d’une personne qu’il était auparavant.

Ils étaient ensemble dans ce combat, advienne que pourra, et il souhaitait honnêtement qu’elle devienne son amie, de même que sa compagne d’armes. Mais tant qu’elle n’aurait pas accepté que leur relation amoureuse était belle et bien finie, il ne voyait pas comment cela pourrait arrivé. S’il fallait se résoudre à un choix, alors Cordélia gagnerait à chaque fois.

"Tu vas bien? Tu as ton Visage-Maussade."

La voix perpétuellement joyeuse de Willow interrompit la rêverie d’Angel, l’incitant à se sortir de sa frousse bleue.

"Je vais bien – je réfléchissais juste trop, je suppose," dit-il, un sourire triste planant sur ses lèvres.

"Je devrais aller faire son chocolat chaud à Wes, et puis aller voir après Faith," ajouta-t-il, changeant délibérément de sujet.

"Elle n’est plus ta responsabilité, tu sais," dit doucement Willow alors que le vampire commençait à s’éloigner d’elle.

"Buffy, je veux dire," clarifia-t-elle devant son regard perplexe. "Ne la laisse pas causer des problèmes entre Cordy et toi."

"Il n’y a aucun risque," dit Angel. "Mais je tiens toujours à elle, et je veux l’aider si je peux. Son comportement n’est pas exactement normal, Willow. Un peu de flirt inoffensif est une chose, mais ça… ça semble virer à la limite de l’obsession, et ça m’inquiète."

Willow acquiesça solennellement, se sentant un peu coupable. Elle avait été tellement absorbée par sa propre vie depuis le début de l’université et sa rencontre avec Tara, qu’elle n’avait pas eu beaucoup de temps pour sa meilleure amie.

"Je lui parlerai," dit-elle, réitérant sa promesse précédente au vampire.

Angel tendit la main pour serrer l’épaule de la sorcière avec une gratitude silencieuse, et puis se tourna pour se retirer dans les quartiers privés de Caritas. Ouvrant la porte de la cuisine, il alluma la lumière et sursauta promptement quand il illumina une forme immobile assise à la petite table au centre de la pièce.

Faith leva la tête de ses mains et le salua d’un sourire larmoyant. Le visage de la tueuse était pâle, et elle avait des cernes sombres sous ses yeux bordés de rouge.

"Hey," dit-elle, sa voix à peine audible.

"Hey toi-même," répondit calmement Angel, choisissant de ne pas commenter le fait qu’elle était restée assise dans le noir. "Tu ne nous as pas entendu rentrer?"

"Si" fut la réponse brutalement honnête.

"Je fais du chocolat chaud – tu en veux?" demanda Angel, alors qu’il remplissait la bouilloire d’eau et la mettait sur le feu.

"Je suppose," répondit Faith, son ton de voix plat et vide.

Sortant un pot de chocolat chaud instantané du placard, le vampire ouvrit le couvercle et renifla prudemment le contenu. Grimaçant, il replaça rapidement le récipient sur l’étagère, puis continua ses recherches dans les placards, agréablement surpris de découvrir que la cuisine était bien approvisionnée.

"Qu’est-ce que tu fais?" La curiosité innée de Faith l’emporta, alors qu’elle l’observait rassembler une petite collection d’ingrédients sur le comptoir.

"Je fais du chocolat chaud – du vrai. Cordy considère que c’est la nourriture réconfortante par excellence," répondit Angel. "Tiens – rends-toi utile et mets quatre tasses de lait dans cette casserole, et puis tu pourra découper le chocolat en petits morceaux."

La tueuse se leva et fit ce qu’on lui avait demandé, observant avec fascination le vampire faire vigoureusement bouillir du poivre du Chili dans une petite quantité d’eau chaude, puis filtrer le liquide résultant dans une tasse et le mettre sur le côté. Il mit ensuite de la vanille et de la cannelle dans la casserole de lait, et chauffa le mélange jusqu’à ce qu’il commence à bouillir.

Diminuant le feu, Angel ajouta le chocolat coupé et une cuillère de miel dans la casserole, et fouetta le mélange jusqu’à ce que le chocolat se dissoute. Il éteignit ensuite les flammes et prit prudemment les épices. Enfin, il ajouta, en tournant, un petit peu d’eau infusée de poivre, et versa la boisson finie dans quatre tasses avec un geste dramatique.

"Tu vas être la super femme de quelqu’un un de ces jours," taquina Faith, alors qu’elle prenait une petite gorgée de chocolat chaud de la tasse qu’Angel lui tendit.

La boisson avait une saveur sucrée et crémeuse avec une sensation ajoutée d’épice – définitivement la nourriture réconfortante par excellence. Fermant les yeux, elle respira l’arôme merveilleux de la boisson épaisse au chocolat, laissant le parfum délectable calmer ses sens excédés.

"Viens – on devrait amener ceux-ci à l’étage avant que ça ne refroidisse."

Tout le corps de Faith se raidit, et ses yeux s’ouvrirent brusquement avec une panique soudaine, "Je ne peux pas!"

"Si, tu peux," lui dit Angel d’une voix ferme mais gentille. "Ca ne sera pas aussi horrible que tu le penses, je te le promets."

Lui tendant une autre tasse fumante, il souleva les deux autres boissons dans une main, et puis fit sortir la tueuse tendue de la cuisine, une main rassurante dans le bas de son dos.

Sachant qu’elle ne pourrait pas éviter la réunion redoutée avec Wesley plus longtemps, Faith monta à contrecoeur les escaliers devant le vampire silencieusement insistant. Mais elle avait le ventre serré par le trac, ses mains tremblant si fort qu’elle fut forcée de resserrer sa prise sur les tasses pour éviter de renverser la boisson chaude sur elle.

"Wes n’est pas beau à voir, mais le docteur a dit qu’il se remettrait complètement," dit Angel, décidant qu’il valait probablement mieux la préparer un petit peu avant qu’elle n’affronte son observateur. "Et il ne t’en veut pas pour ce qui est arrivé, alors arrête de t’en faire, d’accord?"

"Je me sens quand même responsable, Angel."

"Je sais, mais tu ne devrais pas. Je comprends que c’est dur de te dissocier de ça pour l’instant, mais ça deviendra plus simple avec le temps."

Faith omit de donner une réponse à cela, s’étant arrêtée en face de la porte fermée de la chambre. Derrière ce simple panneau de bois se trouvait ce pourquoi elle s’était préparée avec une telle frénésie angoissée. Prenant les commandes de la situation difficile, Angel contourna la forme paralysée de la tueuse, et entra dans la chambre devant elle.

"Qu’est-ce qui t’a retenu aussi longtemps?" demanda Cordélia de l’endroit où elle était assise, perchée sur le bord du lit.

"J’ai été un peu distrait," dit brièvement Angel, choisissant de ne pas élaborer davantage sur la raison du retard. Il était indécis sur s’il devait, ou non, lui dire ce qu’il se passait avec Buffy. Il soupçonnait que ça empirerait infiniment la situation.

Fronçant les sourcils devant le ton brusque de son petit ami, Cordélia sentit un frisson de peur la traverser en réponse au regard partagé qu’elle pouvait voir dans ses yeux sombres et expressifs. Son regard le dépassa pour se poser sur Faith qui se tenait sur le seuil, son visage blanc de peur, et la visionnaire poussa rapidement ses propres inquiétudes de côté pour aider son amie.

Se levant, Cordélia attira gentiment la tueuse tremblante dans la pièce. "Hey, est-ce que c’est le chocolat chaud délicieux d’Angel que je sens?" demanda-t-elle, gardant délibérément un ton de voix joyeux. "Oh Wes – tu es honoré."

"Oui, je ne le fais que pour très peu de personnes sélectionnées," intervint Angel avec un sourire.

"Je l’ai aidé," lâcha Faith, et puis elle souhaita immédiatement que le sol s’ouvre sous ses pieds. Purée! On dirait cette nana écervelée dans Dirty Dancing - 'J’ai porté une pastèque.'

"Merci," dit calmement Wesley, d’où il était appuyé contre une mini-montagne d’oreillers. Il tendit la main vers la boisson, ses yeux bleus inquiets ne quittant jamais les traits tirés de la tueuse.

Faith hésita pendant un moment, et puis s’avança précipitamment pour placer la tasse dans sa main tendue. Remarquant les marques de zébrures noires et bleues et de coupures cicatrisantes sur le visage de Wesley, ses yeux se remplirent immédiatement de larmes de remord, et elle s’effondra, incapable de se retenir plus longtemps.

"Oh mon Dieu! Je suis tellement désolée," sanglota-t-elle, tombant à genoux et enterrant son visage dans ses mains. "J’aurais dû faire quelque chose, j’aurais dû!"

Plaçant sa boisson sur la table de nuit, Wesley tendit la main et passa des doigts apaisants dans les ondulations désordonnées des cheveux sombres de sa tueuse. "Tu as fait ce qu’il fallait," lui assura-t-il. "Ce qui est arrivé n’était pas de ta faute – c’étaient les actions de l’Orbe."

"Mais j’aurais pu l’arrêter." Dit Faith, ses mots angoissés étouffés par ses doigts.

"Et tu l’as fait – quand c’était le bon moment."

"Mais toi… Je t’ai torturé, Wes."

"Non, l’Orbe l’a fait," Il réfuta rapidement sa déclaration. "Et puis, je vais survivre, donc il n’y a pas de vrais dégâts, n’est-ce pas?"

"Comment peux-tu dire ça?" Faith leva son visage strié de larmes, consternée par son attitude acceptante envers sa souffrance.

Wesley haussa les épaules, "Parce que c’est vrai."

La tueuse souhaitait pouvoir accepter cela à la valeur nominale, mais elle ne pouvait simplement pas. Ce que Wesley avait enduré, il n’y avait aucune chance qu’il soit capable de le balayer sous le tapis aussi facilement – elle le savait et lui aussi.

Voyant la guerre des émotions se dérouler sur ses traits, Wesley soupira. "Très bien, ce n’est pas vrai, mais je sais que tu es désolée et je refuse absolument te blâmer pour quoi ce que soit de ce qu’il s’est passé. Sans ce que tu as fait il y a sept mois – et hier soir d’ailleurs – nous serions tous sous le contrôle de l’Orbe à l’heure qu’il est."

"Wes a raison, Faith," dit Angel. "Parfois, être ce qu’on est veut dire faire des choix difficiles. C’est dur, je le sais, mais c’est tout de même nécessaire."

"Vous deviez tous être fâcheusement raisonnable, pas vrai?" ronchonna Faith de façon décontractée, sa voix toujours rauque à cause des larmes.

"Je crois que c’est à ça que nous servons, nous les observateurs – tempérer l’enthousiasme exubérant de notre tueuse," taquina gentiment Wesley, essayer d’alléger un peu l’atmosphère. Il était simplement trop fatigué et émotionnellement épuisé pour gérer les répercussions prolongées de son épreuve – et celle de Faith, pour l’instant.

Les larmes de la tueuse débordèrent encore devant ses mots, et elle se pencha automatiquement pour l’enlacer, attentive à ses blessures douloureuses.

"Je viens juste de me souvenir – Je ne fais pas le truc des étreintes," marmonna-t-elle contre le cou de Wesley un moment plus tard, alors qu’il frottait ses mains de façon apaisante, le long de son dos frissonnant.

"Je vois ça," fut la réponse douce de son observateur. "Ne t’en fais pas, je ne le dirais à personne - ta réputation est toujours intacte."

Angel et Cordélia se sourirent avec ça et puis, sentant que leur présence n’était plus nécessaire, ils quittèrent silencieusement la pièce, fermant la porte derrière eux.

"Ca va s’arranger entre eux, n’est-ce pas?" demanda Cordélia, cherchant de l’assurance chez son petit ami.

"Ca va prendre un peu de temps, mais ils vont s’en sortir, j’en suis certain," répondit-il, l’attirant contre lui et plaçant un baiser tendre au milieu de son front.

Ils se tinrent silencieux pendant un moment, et puis la visionnaire pencha la tête en arrière pour regarder le visage séduisant de son petit ami, alors qu’elle devenait lentement consciente de la tension sous-jacente dans sa position.

"Alors, qu’est-ce qu’il se passe?" demanda-t-elle. "Et ne pense même pas à dire 'rien du tout', parce que je te connais."

Angel ferma brièvement les yeux, et puis les rouvrit pour regarder le visage de Cordélia.

"Très bien, je vais te le dire. Mais, ne te mets pas en colère, d’accord?"

Part 17

Un moment de silence tendu suivit, et puis Angel tendit le bras pour prendre la main de sa petite amie dans une poigne forte. “Viens – on s’en va d’ici.”

“Pourquoi?” demanda suspicieusement Cordélia, résistant contre sa prise insistante.

“Cordélia!” se plaint le vampire, son ton brusque indiquant qu’il n’était pas prêt à discuter sur le sujet.

Cordélia ouvrit automatiquement la bouche pour protester contre son commandement péremptoire, puis se ravisa. Sentant qu’elle n’allait pas aimer ce qu’il était sur le point de lui dire, elle décida qu’attiser les choses pour quelque chose d’aussi insignifiant n’en valait pas la peine. A la place, elle l’autorisa docilement à la guider en bas des escaliers et jusqu’à sa voiture, qui était garée dans la ruelle dehors.

Angel attendit patiemment qu’elle soit confortablement installée sur le siège passager, et puis démarra le moteur et avança dans le trafic de soirée. Bien que l’heure de pointe était finie, les routes étaient encore assez bondées avec les navetteurs qui rentraient à la maison après une longue journée au bureau.

Alors qu’ils roulaient dans les rues de la ville, Cordélia était assise silencieusement à côté de son petit ami réticent, et commença à se mettre dans un état extrême de tension nerveuse. Sa théorie initiale paniquée était qu’Angel allait rompre avec elle, jusqu’à ce qu’une pensée rationnelle n’arrive pour l’informer qu’elle était ridicule. Malgré leurs problèmes, aucune des dernières paroles et actions du vampire n’avaient indiqué qu’il avait des doutes sur leur relation. En fait, au contraire, son comportement des derniers jours indiquait un renforcement complet de ses sentiments pour elle, et non l’inverse.

Avec un petit soupir, la visionnaire posa la tête contre le siège en cuir noir et brillant et se força à se calmer, vidant délibérément son esprit de toutes les émotions négatives qui menaçaient de la submerger. Le décor filait comme une tâche et ce ne fut que quand Angel mit son clignotant pour prendre la prochaine sortir de l’autoroute qu’elle remarqua où ils allaient. Alors que son petit ami manoeuvrait attentivement sa voiture sur les voies du trafic Cordélia se redressa, réalisant qu’ils se dirigeaient vers Point Dume – l’un de leur point de vue côtier favori.

Armés d’un panier à pique-nique et d’une large couverture, ils étaient des visiteurs fréquents de l’endroit retiré et comme, par nécessité, ils venaient après le coucher du soleil, ils avaient habituellement l’endroit rien que pour eux. Le couple profitait pleinement de l’intimité en plein air que ça leur offrait, et ils restaient souvent toute la nuit, saisissant l’occasion pour passer un peu de temps seuls, tous les deux. Ils parlaient de choses sans importance et, le plus souvent, faisaient l’amour, avant de retourner à la sécurité de leur appartement tout juste quand l’aube pointait à l’horizon.

Mais cette fois-ci, ils allaient là-bas pour une toute autre raison, et le niveau d’anxiété de la visionnaire monta d’un cran quand ils atteignirent la fin de leur voyage. Angel gara rapidement la Plymouth, et ils sortirent de la voiture et commencèrent à descendre le chemin poussiéreux vers le point de vue, la couverture inquiétante de silence planant toujours sur eux. Quand ils atteignirent leur destination, Cordélia parla finalement, ne pouvant plus supporter l’agonie de l’attente.

“Angel! Dis-le moi simplement, d’accord? Tu commences à me faire peur maintenant.”

“Je suis désolé, c’est juste…” Angel s’interrompit, pinçant l’arête de son nez entre son pouce et son index, en un geste classique de stress.

“C’est Buffy,” dit-il finalement, la tension de la situation fortement évidente sur son beau visage.

Le cœur de Cordélia s’arrêta presque devant l’admission hésitante, son visage perdant toute sa couleur, alors qu’une douleur écrasante assombrit ses yeux noisettes presque jusqu’à noirs.

“Mon Dieu Cordy! Non – pas ça!”

Angel se précipita rassurer sa petite amie, horrifié par l’expression dévastée qui descendit sur ses traits devant ses mots. Tendant les deux mains, il prit son visage blême dans ses paumes et se pencha pour presser un baiser tendre sur ses lèvres.

“Pas ça,” répéta-t-il quand sa bouche libéra la sienne avec un petit bruit mouillé. “Je t’aime, d’accord.”

Un rougeoiement sain revint sur les joues soudainement pâmes de la visionnaire, et Angel se détendit avec un soulagement misérable, s’injuriant intérieurement d’avoir lâcher ça comme ça.

“Je suis désolé,” s’excuse-t-il, l’attirant contre lui. “Je ne gère pas ça très bien, n’est-ce pas?”

Cordélia s’accrocha farouchement à lui, ses doigts s’enfonçant dans les muscles de son dos, mais il ne lui fallu pas longtemps pour reprendre son sang-froid. Se dégageant de ses bras, elle essuya les quelques larmes égarées qui s’étaient échappées pour humecter ses joues et le regarda.

“Qu’est-ce qu’il y a avec Buffy?”

“Humm – elle n’a rien fait ou dit d’explicite,” d’Angel, se trébuchant sur les mots. “C’est juste, elle a été – hé bien – un petit peu trop amicale envers moi, je suppose.”

“Je vois,” répondit Cordélia avec un calme trompeur. “Alors, explique-moi quelque chose – si je ne t’avais pas forcé à le faire, quand, au juste, prévoyais-tu de me le dire?”

“Je ne te le cachais pas délibérément,” dit rapidement Angel, grimaçant visiblement devant son ton glacial. “Il n’y a juste pas eu de moment approprié pour t’en parler, c’est tout,” expliqua-t-il, prenant ses mains en un geste apaisant.

Cordélia arracha ses doigts de sa poigne et lui tourna le dos, croisant les bras sur sa poitrine alors qu’elle essayait de reprendre le contrôle de sa colère qui menaçait d’exploser. S’efforçant de contrôler son tempérament fougueux, elle se retourna finalement pour lui faire face, son expression dure.

“Je suppose que tu lui as dit de ne pas insister?”

Oh Merde!

Ayant l’impression d’être un daim pris dans des phares de voiture, Angel recula inconsciemment d’un pas, une expression coupable traversant immédiatement son visage avec sa question. Voyant cela, la colère de Cordélia entra en éruption comme un volcan inactif depuis longtemps.

“Je n’arrive pas y à croire!” dit-elle, sa voix s’élevant en ton et en volume. “A quel point exactement, est-ce difficile de dire que tu n’es pas intéressé?”

“Ce n’est pas aussi simple que ça,” protesta Angel, essayant de défendre ses actions – ou inactions pour être plus précis. “Je te l’ai dit – elle n’a rien fait de vraiment évident. Et il y a quelque chose qui n’est pas exactement bien avec la façon dont elle se comporte. J’att…”

“Tu m’étonnes qu’il y a quelque chose,” interrompit furieusement Cordélia. “Tu es *mon* petit ami, et tu es totalement hors limite pour Melle Blonde et Guillerette. Je me fiche de si elle t’a eu en première – tu es à moi maintenant, compris?”

Angel soupira – la situation allait de mauvaise à pire. “Je n’avais pas l’intention d’ignorer son comportement,” dit-il calmement. “J’essayais simplement d’être diplomatique par rapport à tout ça. Willow a dit qu’elle allait lui parler, et…”

“Willow est au courant? Tu en as parlé à Willow mais tu n’as pas daigné me le mentionner? Dis-moi – qui d’autre est dans cette petite conspiration? Lorne? Le démon Greblock à la porte du Caritas peut-être?”

“Cordélia! Est-ce qu’on peut au moins *essayer* d’être rationnels sur ce sujet, s’il te plait?” dit Angel, devenant de plus en plus exaspéré par son obstination. Il était impossible de lui parler quand elle devenait comme ça.

“Je suis parfaitement raisonnable, merci beaucoup,” cassa la visionnaire, son ton légèrement strident démentant ses mots. “Je pense que c’est totalement raisonnable de questionner pourquoi je suis la dernière personne informée qu’une autre femme fait des avances à *mon* homme.”

“Tu n’es *pas* la dernière personne informée!” s’exclama le vampire, sa patience commençant à atteindre sa limite. “Willow est la seule à qui j’en ai parlé, et c’est seulement parce que c’est venu dans la conversation.”

Perdue dans sa fureur, Cordélia ne releva pas son déni inflexible. “Pourquoi tu m’as amenée ici pour me le dire?” continua-t-elle, faisant de grands gestes vers le décor côtier. “Non, ne répond pas à ça, je pense que je peux le deviner. Pour protéger ta précieuse Buffy de mon courroux, pas vrai? Mon Dieu, encore maintenant, tu ne peux pas t’empêcher d’être son petit toutou!”

“J’essayais d’éviter une scène, oui,” admit Angel avec candeur, choisissant raisonnablement d’ignorer son sarcasme rancunier. “Etant donné tout ce qui s’est passé, je pense qu’éviter le conflit au maximum est une bonne idée. Tu as le droit d’être en colère, je le comprends, mais je pense difficilement que toi et Buffy vous criant dessus soit la meilleure façon de résoudre les choses!”

“Non – tu préfères rester assis et la laisser s’en tirer comme ça. Diable, tu apprécies peut-être toute l’attention, pour ce que j’en sais.”

Angel regarda calmement la visionnaire enragée pendant un moment, puis se tourna abruptement et s’éloigna d’elle d’un pas déterminé.

“Ne t’en vas pas pendant que je te crie dessus!” dit Cordélia, lui courant après et lui attrapant le bras. “Où est-ce que tu vas?”

Angel se retourna pour lui faire face, ses yeux sombres miroitant de colère à peine contenue. “Je te donne quelques minutes pour te calmer, et puis peut-être – juste peut-être – qu’on pourra discuter de ça de manière rationnelle. Je ne veux pas que l’un de nous dise des choses qu’on pourrait regretter.”

“Pourquoi est-ce qu’on ferait ça?”

“Parce qu’on l’a déjà fait,” répondit-il, lui rappelant la cause de tout le conflit récent entre eux. “Regarde ce qui se passe – tu commences déjà à remettre ma fidélité en question.”

“C’est parce que tu rends si difficile de te faire confiance quand ça concerne Buffy,” s’écria rageusement la visionnaire. “Tu es toujours obligé de marcher sur des oeufs avec ses sentiments. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas lui dire franchement ? Tu le ferais si c’était quelqu’un d’autre.”

“Peut-être – mais tenir à elle ne fait pas automatiquement de moi un trompeur. Je n’ai rien fait – je répète *rien* - pour encourager son attention.”

“Mais tu ne l’as pas non plus activement découragée, n’est-ce pas?”

“C’est parce qu’on était en plein milieu d’une grosse crises ces derniers jours!” dit Angel d’un ton acide. “De plus, tout le temps que j’ai eu pour des sujets personnels a été consacré à arranger les choses avec toi – comme tu le sais fichtrement bien!”

Cordélia resta silencieuse, sachant que c’était vrai, mais incapable de se débarrasser de son malaise par rapport au flirt de la tueuse avec lui. Avant leur brouille, elle avait eu assez de confiance en la solidité de leur amour pour accepter son affection amicale pour Buffy, mais les récentes turbulences avaient réveillé toutes sortes d’insécurités en elle. Là tout de suite, elle ne pouvait simplement pas tolérer la présence perturbatrice de la tueuse dans leurs vies. Elle avait besoin que les choses entre eux soient noires ou blanches, pas remplies de toutes ces nuances horribles de gris.

“Cordy?” questionna Angel quand elle ne répondit pas. “Tu le sais, n’est-ce pas?”

“Ouais, je le sais,” acquiesça, ses yeux démoralisés. Elle fit une pause pendant un moment, et puis ôta ses cheveux de ses yeux pour le regarder directement. “Je veux retourner au Caritas.”

“Pourquoi?”

“Pour que tu dises à Buffy, devant tout le monde, que c’est moi que tu aimes et pas elle.”

“Ce n’est pas nécessaire, Cordélia. Willow a dit qu’elle allait lui parler, et si elle n’y arrive pas, alors je te promets de m’assurer que Buffy comprenne que tout ce que j’ai à lui offrir c’est de l’amitié.”

“Ce n’est pas assez. Je veux qu’on le fasse à ma façon.”

Angel hésita avant de répondre; il ne voulait vraiment pas exacerber la tension entre eux, mais il savait également que capituler à sa demande, simplement pour conserver la paix, ne résoudrait pas le problème sous-jacent.

“Je suis désolé, je ne suis pas préparé à faire ça,” répondit-il prudemment, gardant le ton de sa voix délibérément calme. “Pas en tant que grand geste pour apaiser ton manque de confiance en moi, en tout cas.”

“Tu vois – tu *dis* que tu es avec moi, mais tu la choisis quand même à la fin.”

“Ce n’est pas vrai.”

“Non? Alors comment est-ce que je sais que tu n’attends pas simplement l’occasion parfaite pour filer en douce et coucher avec elle alors?”

“Je ne vais même pas honorer *ça* d’une réponse,” grogna Angel à travers des dents serrées, luttant pour garder le contrôle sur sa colère grandissante. “Ecoute, ça ne nous mène nulle part. Je pense qu’on devrait continuer cette discussion quand on se serra tous les deux un peu calmé.”

“Très bien! Evite le problème si tu y es obligé, mais rien ne va changer. Si tu m’aimais, alors tu dirais à Buffy ce qu’il en est devant tout le monde, comme je te l’ai demandé!”

Angel réprima une réplique colérique, sachant que, au fond, Cordélia ne pensait pas vraiment ce qu’elle disait. Il reconnaissait qu’elle avait été perturbée par leurs problèmes, et comprenait donc sa réaction, même s’il n’était pas préparé à céder à ses exigences.

Enragée par son refus de s’exécuter, la visionnaire tourna sur ses talons et s’éloigna rapidement de la plage avec un grand ressentiment, laissant Angel la suivre à un rythme plus lent. La colère actuelle de Cordélia contre lui s’atténuerait tôt ou tard, le vampire le savait. Il espérait juste que cette stupide dispute ne ferait pas reculer le progrès de leur réconciliation – ils avaient fait tellement de chemin ces derniers jours.

“Ne t’en fais pas, tu peux me ramener au Caritas sans crainte,” dit sarcastiquement la visionnaire quand il se glissa sur le siège conducteur à côté d’elle, et qu’il inséra la clé sur le contact avec un gros soupir. “Je vais laisser ta merveilleusement parfaite Buffy tranquille – pour l’instant en tout cas. Ne dit jamais que je ne suis pas raisonnable – tu as vingt-quatre heures pour faire ce qu’il faut.”

“Les ultimatums ne résoudrent jamais rien, Cordélia,” répondit calmement Angel, sa voix était remplie de résignation misérable.

“Se plier à tous les caprices d’une ancienne petite amie ne résout jamais rien non plus,” répondit-elle d’un ton brusque, alors qu’ils sortaient du parking.

Angel soupira, et Cordélia détourna délibérément son visage de son profil réprobateur pour regarder le paysage qui défilait, ses yeux écarquillés et vitreux. Aucun des deux ne s’aventura à parler à nouveau, et une atmosphère de plus en plus inconfortable descendit sur eux, alors que la Plymouth faisait son chemin dans la ville vers le Caritas.

* * * * * *

“Hé bien, je suis crevé,” dit Riley, plaçant ses mains sur la surface en bois de la table de la cuisine et se levant. “Je pense que je vais aller me coucher. Tu viens Buffy?”

La tueuse secoua la tête. “Non, pas tout de suite. Je vais rester ici pour parler un peu avec Willow.”

Riley acquiesça et se baissa pour l’embrasser légèrement sur le front. “Ok – ne sois pas trop longue.”

Buffy sourit gentiment à son petit ami. “C’est promis.” Dit-elle, tendant le bras pour serrer sa main dans la sienne.

Enroulant sa grande main autour de la sienne, qui était beaucoup plus petite, le soldat leva leurs doigts entrelacés à ses lèvres et embrassa affectueusement ses phalanges. Puis, laissant retomber sa main, il se tourna et quitta la pièce, fermant la porte derrière lui.

Willow observa le petit échange en silence, extrêmement déconcertée par l’attitude apparemment contradictoire de Buffy. A toutes fins pratiques, la tueuse jouait à la petite amie pleine d’adoration, mais si ce qu’Angel avait dit était vrai, ça n’avait pas de sens.

“Riley et toi semblez devenir très proches,” se risqua Willow, espérant inciter son amie à s’ouvrir à propos des hommes dans sa vie.

“Humm,” répondit Buffy, haussant les épaules de façon évasive. “C’est un gentil garçon et je veux que ça marche, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque chose manque. Cette étincelle spéciale, tu vois? Notre relation est juste tellement normale.”

“Tu as toujours voulu du normal,” fit remarquer la sorcière d’un ton désabusé.

Buffy laissa sortir un petit rire. “Oui, je sais – c’est dingue, pas vrai? J’ai finalement ce que je désirais si désespérément durant toute la période du lycée, et maintenant je réalise que ce que j’avais avec Angel était la définition absolue du parfait amour, tout le long.”

“Angel et toi étiez fous amoureux, je suis d’accord, mais c’était loin d’être parfait, Buffy,” dit sagement Willow. “Vous aviez votre quota de problèmes, tu ne peux pas le nier.”

“Seulement parce que je pensais que son statut de vampire était un énorme problème à l’époque. Je ne sais pas pourquoi je n’arrivais pas à voir que c’était la partie qui nous rendaient si particuliers ensemble, mais je le comprends tout à fait maintenant. Et avec son âme permanente, on pourra correctement être ensemble comme on en a toujours rêvé. Ca va être tellement parfait.”

“Buffy!” cassa Willow, interrompant brusquement le discours teinté de rose de la tueuse.

“Quoi?”

“Tu n’oublies pas qu’Angel est avec Cordy maintenant?”

“Plus pour très longtemps, au dire de tout le monde. Ca fait apparemment des mois qu’ils se disputent comme chiens et chats.”

“Comment tu le sais?”

“J’ai entendu Angel le dire à Faith ce matin.”

“Il lui a dit qu’il pensait qu’ils allaient rompre?” demanda Willow avec incrédulité.

“Hé bien, pas exactement – mais c’est juste une question de temps. Et puis, quand il saura que je peux accepter son côté vampirique, il oubliera totalement Cordélia de toute façon.”

Willow soupira et posa son front sur ses doigts. “Non Buffy – il ne l’oubliera pas,” dit-elle avec lassitude. “Peut-être que tu as raison, peut-être qu’ils traversent une passe difficile, mais pour l’amour de Dieu, ouvre les yeux! C’est évident à quel point ils s’aiment. Tu te racontes des histoires si tu penses qu’Angel va laisser tomber Cordy et te reprendre.”

“Cordélia m’a volé mon petit ami – comment peux-tu être de son côté? Tu es censée être mon amie!” s’écria Buffy, se levant de façon agitée. “Et tu as tord, Willow. Tu as *tellement* tord! Angel et moi serons à nouveau ensemble avant que tu le saches – attends pour voir.”

“Je suis ton amie,” dit calmement Willow. “Une amie qui essaye de t’empêcher de faire une grosse erreur et de te faire du mal. Et dis-moi quelque chose, où est-ce que tu mets Riley dans tout ça, exactement? Il ne mérite pas d’être traité comme ça, Buffy.”

“Je sais,” approuva la tueuse, ayant au moins la grâce de se sentir coupable à ce propos. “Je vais rompre, je le jure. J’étais heureuse avec lui au début, mais après avoir été à nouveau avec Angel, je sais où est vraiment ma place. Il m’a simplement fallu quelques jours pour le comprendre.”

“Buffy – écoute-moi, veux-tu? Angel tient à toi, mais uniquement comme ami, rien de plus. Il n’est simplement plus intéressé par toi dans le sens romantique du terme.”

“Comment pourrais-tu le savoir? Il te l’a dit, c’est ça?”

“Oui, c’est ça,” fut la réponse brusque de la rouquine de plus en plus exaspérée.

“Tu mens!”

“Pourquoi est-ce que je mentirais sur quelque chose de pareil? Tu es l’une de mes meilleures amies et que je veux que tu sois heureuse. Si je pensais qu’il y avait la moindre chance pour que lui et toi puissiez retourner ensemble, je te dirais de foncer. Mais si tu continues comme ça, tout ce que tu vas faire, c’est ruiner la vie de plusieurs personnes – y compris la tienne.”

“C’est juste ton opinion. Angel m’aimait de tout son être, tu te rappelles? J’étais le centre de son univers et encore plus. Maintenant que la raison de notre rupture n’est plus un problème, je peux le faire m’aimer à nouveau, je le sais.”

“Et au diable les personnes innocentes qui se mettent en travers de ton chemin?”

“Je t’ai dit que je ferais ce qu’il faut avec Riley.”

“Et Cordélia? Tu penses à elle? Peu importe la manière dont tu vois les choses, Buffy – essayer délibérément de briser leur couple est mal. Angel et elle, ils s’aiment, que tu veuilles te l’avouer ou non.”

“Ne sois pas aussi hypocrite, Will. Tu te fichais royalement de Cordélia quand tu as décidé d’embrasser Alex, pas vrai?”

“C’était il y a longtemps et, au moins, je me sens coupable et pleine de remords par rapport à ce que j’ai fait,” rétorqua Willow. “Je ne crois pas que tu te sois même préoccupée des dégâts que tu pourrais faire. Et puis, on ne parle d’une romance de lycée ici - Angel et Cordy, ils vivent ensemble depuis presque un an.”

“Et alors – qu’est-ce que ça a à voir dans l’histoire? J’ai été stupide de laisser Angel partir l’année dernière, alors que je n’aurais jamais dû renoncer à lui. Cordélia était une nouveauté avec qui il est resté parce que je n’ai pas persisté à lui offrir une meilleure alternative. Je ne referais pas la même erreur – je suis maintenant plus sûre que jamais que lui et moi sommes faits l’un pour l’autre. Je suis désolée que Cordélia doive être blessée par la même occasion, mais ça ne peut vraiment pas être évité. On ne peut pas discuter avec le destin et, de toute façon, elle s’en remettra bien assez tôt.”

Willow en doutait sérieusement, même si elle savait que Buffy ne le verrait jamais. Elle avait fait de son mieux pour ouvrir les yeux de la tueuse à la réalité de la situation, mais elles tournaient en rond. Buffy n’abandonnerait qu’à la semaine des quatre jeudis. Angel était le seul qui pourrait la convaincre qu’elle courait après un rêve. La jeune sorcière espérait juste que les retombées n’entraîneraient la relation du vampire et de Cordélia dans leur chute – aucun des deux ne méritaient de souffrir inutilement à cause de l’obstination aveugle de la tueuse.

Quand son amie resta silencieuse, Buffy présuma, à tord, qu’elle avait finalement convaincu la sorcière de ce qu’elle disait. Avec un bref acquiescement de victoire, elle repoussa sa chaise et se leva.

“Je vais me coucher,” annonça-t-elle. “Il se fait tard.”

“Et qu’est-ce que tu vas faire pour Riley?”

“Je lui dirais demain matin. Tout à l’heure il parlait de reprendre le bus pour Sunnydale demain après-midi. Ce serait insensé de le bouleverser ce soir, pas vrai?”

“Oui, je suppose que oui,” convenu Willow à contrecoeur.

Même si elle était désolée pour le pauvre garçon, repousser le feu d’artifice inévitable jusqu’à demain semblait être une idée raisonnable pour la sorcière. Ca lui donnerait du temps pour avertir Angel de la bombe qui était sur le point de tomber. Ayant échoué sa tentative de convaincre Buffy, Willow pensait qu’elle devait au moins cette courtoisie au vampire ne se doutant de rien.

* * * * * *

Quand ils étaient arrivés au Caritas deux heures plus tôt, Cordélia était immédiatement sortie de la voiture et s’était précipitée dans les escaliers pour bouillonner de colère dans leur chambre. Angel avait décidé d’aller marcher, lui donnant sagement un peu d’espace pour se calmer. Mais maintenant, alors qu’il arpentait les rues sombres seul, il se rappela du grand nombre de nuits qu’il avait passées à faire exactement ceci ces derniers mois.

Son estomac se serra en un nœud d’anxiété alors qu’il se rendait lentement compte qu’il répétait inconsciemment un schéma. Durant la récente brouille entre eux, ses sentiments tumultueux l’avaient souvent conduit hors du lit et loin des côtés de Cordélia de façon régulière, et il savait que son repli émotionnel avait causé des dégâts indicibles à leur couple. Angel s’arrêta brusquement alors que la réalisation se faisait comprendre, et se résolu, à cet instant même, de ne pas faire deux fois la même erreur. Il dormirait aux côtés de sa femme ce soir, qu’elle lui parle ou non.

Quand il retourna au Club Karaoké, il entra par l’entrée publique, plutôt que privée, descendant lentement les escaliers dans le bar décoré de façon criarde. Lorne était sur scène, chantant pour les quelques clients restants – qui étaient saouls pour la plupart.

Les affaires avaient été relativement lentes – humains comme démons ne réalisant pas que le Club était à nouveau ouvert après la fermeture inattendue du soir précédent. Le démon vert leva son microphone en salutation et Angel acquiesça brièvement en réponse alors qu’il traversait la salle et entrait dans les quartiers privés.

En bas, tout était dans les ténèbres, mais la vue accrue du vampire lui permit de monter les escaliers sans rien allumer. Il atteignit le palier, où les chambres d’amis étaient situées, et alla frapper doucement sur la porte de Wesley, décidant de vérifier si son ami allait bien avant de rejoindre Cordélia dans leurs appartements.

Malgré le manque de réponse, il entra silencieusement dans la chambre et trouva Wesley profondément endormi, couché sur le dos avec sa tête appuyée sur une montagne de coussins. Faith était toujours avec lui, le dos voûté de sorte que ses bras étaient posés sur le matelas près de ses hanches, sa tête couchée sur ses bras.

Sachant qu’elle finirait avec un torticolis si elle dormait comme ça toute la nuit, Angel avança sur la pointe des pieds et manoeuvra doucement la tueuse endormie dans une position différente, l’installant confortablement dans le grand fauteuil à côté du lit. Elle fit un son miaulé de protestation quand il la déplaça, mais ne se réveilla pas, complètement épuisée par la réunion éprouvante avec son observateur. La couvrant avec une couverture, le vampire se retira de la pièce, éteignant la lumière en passant.

Quand il arriva finalement dans leur chambre, Cordélia était déjà cachée sous les couvertures, tournant résolument le dos à son côté du lit. Angel retiras a veste en cuir et ôta ses bottes et ses chaussettes, et puis il s’approcha du lit, déboutonnant sa chemise en même temps.

“Cordy – tu es réveillée?” demanda-t-il doucement.

Pas de réponse.

Ok, elle ne me parle toujours pas alors, déduit-il, sachant grâce au rythme de sa respiration que Cordélia faisait semblant de dormir.

Le vampire se déshabilla du reste de ses vêtements, souleva un coin de l’édredon, et puis se glissa dans le lit à côté d’elle. Se rapprochant de son corps tendu, il enroula une main autour de sa hanche et se pencha pour presser un baiser tendre dans le creux de son cou, remarquant avec satisfaction la façon dont son cœur s’accéléra avec son toucher tendre.

“Je sais que tu es réveillée,” il se pencha pour murmurer dans son oreille. “Ce n’est pas grave si tu n’es pas encore prête à me parler, mais j’ai besoin que tu saches que tu n’as rien à craindre pour Buffy, ok? Je t’aime plus que tu ne pourrais jamais l’imaginer.”

La respiration de la visionnaire eut une petite saccade devant sa déclaration douce, mais elle ne répondit pas, sa colère contre lui ne s’étant pas complètement dissipée. Mais, satisfait d’avoir un peu progressé, Angel tendit un bras pour éteindre la lumière, et puis posa la tête sur l’oreiller et ferma les yeux.

Cependant, il garda délibérément sa main sur sa hanche, décidant que maintenir un contact physique pendant qu’ils dormaient, serrait une façon silencieuse de l’informer qu’il n’y avait aucune chance pour qu’il laisse ce différend se mettre entre eux.

Vraiment aucune chance.

Part 18

N’étant même pas conscient de s’être endormi, Angel se réveilla en sursaut, n’étant pas certain de ce qui l’avait dérangé. Mais les tremblements presque imperceptibles du lit et l’odeur salée des larmes le mirent vite au courant, et il roula sur le côté, passant son bras droit autour de la taille de sa petite amie en pleurs. Attirant son dos contre son torse, il enroula son autre bras autour du haut de son corps, l’enveloppant complètement dans son étreinte solide et réconfortante.

“Ssh bébé – ça va,” chuchota-t-il de façon apaisante, fourrant son visage dans le creux de son cou alors qu’il la serrait contre lui.

“Je suis désolée!” hoqueta Cordélia, se retournant pour lui faire face et enroulant ses bras autour de son cou. “Je déteste quand on se dispute,” sanglota-t-elle, enterrant son visage contre sa gorge, ses larmes réchauffant sa peau avec leur humidité.

“Je sais bébé, moi aussi, moi aussi,” murmura-t-il dans ses cheveux, sa voix se brisant avec l’émotion.

“Pourquoi est-ce qu’on n’arrête pas de se faire ça?” demanda-t-elle avec tristesse.

“Hey – allez,” dit doucement Angel, tendant le bras pour allumer la lumière. Glissant un doigt sous son menton, il leva son visage strié de larmes vers le sien. “On a eu une bête dispute, c’est tout.”

“Je ne sais pas ce qui cloche chez moi, Angel. Quelque chose comme ça – ça ne m’aurait jamais affectée comme ça avant, mais maintenant, après…”

Cordélia s’interrompit, son expression misérable alors qu’elle levait vers lui des yeux bruns tristes et remplis de larmes. Angel posa son front contre le sien et fit courir ses mains le long de son épine dorsale, voulant consoler son chagrin.

“Il n’y a rien qui cloche chez toi,” lui assura-t-il. “On a traversé un période difficile récemment, et c’est obligé de laisser des traces pendant un moments. Mais on va s’en sortir, je te le promets.”

“Je l’espère.”

“Hé bien, je le sais,” dit le vampire, faisant courir ses doigts dans sa nuque et les passant dans les mèches soyeuses de ses cheveux. Tenant fermement sa tête dans ses mains, il posa ses lèvres sur les siennes, déterminé à lui montrer la force de sa dévotion à travers son baiser.

Cordélia gémit de façon satisfaite, ses bras se levant pour encercler son dos alors qu’elle ouvrait sa bouche sous la sienne. Ses lèvres remuèrent avec confiance sur les siennes, sa langue exploratrice cherchant toutes les crevasses secrètes de sa bouche, l’étreinte la remplissant avec le sentiment d’être à la fois complètement protégée et totalement aimée.

De longues minutes plus tard, Angel la libéra finalement et roula sur le dos, l’attirant gentiment avec lui. Se blottissant contre son flanc, la visionnaire posa sa tête sur torse nu et enroula son bras autour de son estomac, soupirant profondément quand ses doigts se levèrent pour jouer avec ses cheveux. Ils restèrent couchés en silence, méditant chacun sur les évènements des heures précédentes, jusqu’à ce que Cordélia brise enfin le silence contemplatif.

“Je suis désolée de t’avoir accusé de vouloir être infidèle,” dit-elle. “Je te fais confiance; c’est juste que Buffy a la capacité de m’énerver comme personne. Peu importe à quel point j’essaie, je n’arrive pas à me débarrasser de cette peur qu’un de ces jours tu te réveilleras et que tu réaliseras que tu as fais une grosse erreur en choisissant d’être avec moi, plutôt qu’avec elle.”

“Mais je n’ai jamais fait de choix, ça ne s’est pas passé comme ça. J’ai rompu avec Buffy, et puis je suis tombé amoureux de toi, c’est aussi simple que ça.”

Cordélia tourna la tête et posa son menton sur le dos de sa main. “C’est juste… J’étais là, Angel, tu te souviens?” dit-elle, regardant son petit ami, de la peur et de l’appréhension dansant dans son regard noisette. “J’ai vu comment tu étais avec Buffy, comme ton amour pour elle était intense et dévorant.”

“Mais avec moi...,” la visionnaire s’interrompit, ses mots l’abandonnant pendant une seconde alors qu’elle luttait pour exprimer ses peurs les plus profondes. “Ce que j’essaie de dire c’est que tu ne sembles pas m’aimer aussi intensément, et ça me fait très peur. Je ne sais pas ce que je ferais si jamais je te perdais - tu es toute ma vie.”

Angel la fixa avec incrédulité, choqué qu’elle ne réalisait pas que son attitude plus relaxée par rapport à leur relation était une marque de sa foi inébranlable en la justesse de tout ça.

“Ecoute-moi,” dit-il, refermant ses mains autour de ses bras et l’attirant plus haut le long de son corps, de sorte que son visage soit presque au même niveau que le sien. “Tu dois comprendre que – quand j’étais avec Buffy, j’avais été dépourvu de toute sorte de contact humain pendant des décennies. Etre avec elle, ça m’a complètement submergé. Ca n’est pas le même genre d’intensité entre nous, je le sais, mais ça ne veut pas dire que mes sentiments pour toi ne sont pas tout aussi forts, d’aucune façon.”

“Tu en es sûr?”

“Bébé, *évidemment* que j’en suis sûr. L’amour est plus que des roses rouges et des bougies, tu sais. Avec Buffy, j’avais constamment l’impression que je devais vivre selon cette image du parfait amoureux, mais c’était trop dur pour moi de la conserver. Après ça, il n’y a plus eu de place pour notre relation. Mais je peux être moi-même quand je suis avec toi, et ça fait une énorme différence.”

Angel fit une pause et mit quelques mèches capricieuses derrière ses oreilles. “Est-ce que ce que je dis a du sens?” demanda-t-il, prenant sa joue dans sa main.

Comprenant enfin à quoi il voulait en venir, Cordélia tendit la main pour tracer le contour de sa bouche avec son index. “Tu es en train de dire que ce n’est pas une mauvaise chose que tu ne vénères pas le sol que je foule,” s’aventura-t-elle, un petit sourire tirant sur le coin de ses lèvres.

Le vampire ri doucement et embrassa le bout de son doigt. “Oui, je suppose que c’est exactement ce que je dis. Tu vois, ma relation avec Buffy a échoué parce qu’on ne pouvait pas être ouvert avec ce qu’on voulait l’un de l’autre. Mais toi et moi – on est aussi bien meilleurs amis qu’amoureux, et ça me donne confiance dans le fait que notre relation a la capacité de résister à l’épreuve du temps. Je suis désolée de ne pas avoir éclairci ça avant maintenant, je n’avais pas réalisé que c’était un problème pour toi.”

“Ca ne l’était pas, je suppose. Pas de la façon dont ça l’est maintenant en tout cas,” avoua Cordélia, voulant expliquer pourquoi elle se sentait tellement perturbée par la présence envahissante de Buffy. “Mais tout ce qui s’est passé depuis la mort de Doyle m’a en quelque sorte déboussolée et j’ai vraiment besoin de ton appui pour m’aider à retomber sur mes pattes. Ca veut dire que tu sois à mes côtés de façon apparente, pas de l’autre côté de la barrière comme tu l’as été. Il n’est pas vraiment question de confiance, mais plus de solidarité en tant que couple.”

Angel acquiesça solennellement alors qu’il digérait tout ça. “Je suppose que j’ai trop essayé de garder tout le monde content,” concéda-t-il. “Mais tu es ce qui importe le plus pour moi, Cordy, donc si c’est ce dont tu as besoin, alors c’est ce que je vais donner.”

Encouragée par la conviction qu’elle pouvait entendre dans sa voix, la visionnaire se pencha et pressa ses lèvres contre les siennes avec reconnaissance. “Merci,” murmura-t-elle quand leurs lèvres se séparèrent, une larme s’échappant pour rouler le long de sa joue.

“Il n’y a pas de quoi,” répondit Angel, essuyant la gouttelette salée avec le bout de son pouce. “Tu passes en premier, ok?”

Cordélia acquiesça, et puis posa sa tête sous son menton et expira profondément, heureuse qu’ils aient atteint un point d’entente.

“Tu peux oublier la plus grande partie de ce que j’ai dit hier soir,” dit-elle, quelques moments plus tard. “Il n’est pas nécessaire que tu humilies publiquement Buffy comme ça – c’est mon combat. Tout ce que j’ai besoin que tu fasses, c’est lui indiquer clairement que tu n’es pas intéressé, ok? A la première occasion, plus de tergiversement, compris?”

“Oui, madame,” répondit le vampire, serrant ses bras autour d’elle pour renforcer sa promesse déjà verbalisée. “Fais-moi juste une faveur et remet l’inévitable combat de tigresse à après que j’ai eu une chance de lui parler, d’accord? Elle ne m’écoutera pas autrement – elle pensera juste que j’essaie de t’apaiser.”

“Qui dit qu’un combat de tigresse est inévitable?” demanda Cordélia avec indignation. “Je peux être mature à ce sujet.”

Le regard fixe et le silence amusé de son petit ami dit tout.

“D’accord, peut-être pas,” reconnu-t-elle. “Je suppose que j’ai cette tendance à exploser quand quelqu’un s’avance sur mon territoire.”

“Vraiment? Je ne l’avais jamais remarqué.”

“Tu n’es pas marrant,” dit la visionnaire, frappant légèrement le vampire souriant sur le torse, avant de redevenir sérieuse. “C’est l’un de mes gros défauts je suppose. Je réagi toujours avant d’avoir la chance de bien y réfléchir. Ca doit d’irriter parfois.”

“Pas trop, pas assez pour poser un problème en tout cas; j’aime que tu sois si fougueuse et passionnée. Peut-être que ce serait une toute autre histoire si tu refusais d’en parler une fois calmée, mais comme ce n’est pas le cas, les avantages supplémentaires compensent beaucoup les côtés négatifs occasionnels.”

“Et quels seraient ces bénéfices?”

“Hé bien, d’abord, ce côté de ta nature a cette délicieuse habitude de ressortir dans d’autres domaines de notre relation,” répondit le vampire, sa voix s’abaissant de volume. “Je ne rêverais pas de le réprimer, crois-moi. Je suis peut-être idiot parfois, mais je ne suis pas stupide *à ce point-là*.”

“Angel!” protesta Cordélia, ses joues se teintant de rose quand elle réalisa à quels ‘autres domaines’ il se référait.

Angel sourit quand il sentit la chaleur de son rougissement contre sa peau, et planta un baiser affectueux sur le sommet de sa tête.

“Allez – on devrait se rendormir,” dit-il, baillant alors qu’une vague d’épuisement s’abattait sur lui. “J’ai le sentiment que demain sera une longue journée.”

Par un accord non-prononcé, ils changèrent de position jusqu’à ce qu’ils soient couchés face à face, leurs bras enroulés l’un autour de l’autre et juste quelques centimètres les séparant.

“Peut-être qu’on explorera quelques uns de ces autres domaines demain matin,” murmura Cordélia, ses yeux se fermant alors que l’appel puissant du sommeil commençait à la rattraper.

“Je vais te prendre au mot,” averti le vampire, éteignant les lampes et ramenant la chambre dans les ténèbres.

“Je sais – j’y compte bien.”

“Hé bien, je suppose que ça va alors.”

* * * * *

(Attention, il y a BEAUCOUP de NC-17 dans cette partie)

Il était approximativement une heure après l’aube quand Angel se réveilla à nouveau. La pièce était suffisamment éclairée pour que l’œil humain voie, bien que les rayons mortels du soleil étaient filtrés par les rideaux bleus pendant aux fenêtres. Posant sa tête sur sa main, il fit courir un doigt le long du bras nu de Cordélia, l’observant se réveiller lentement en réponse à sa douce caresse. Ses yeux s’ouvrirent et leurs regards se croisèrent, l’atmosphère entre eux se chargeant instantanément d’énergie sexuelle.

Cordélia frissonna sous l’examen minutieux intense d’Angel, son coeur battant la chamade avec une excitation hâtive alors que ses mamelons se durcissaient. Tenue en esclavage par le regard sombre de son petit ami, un doux gémissement s’échappa de ses lèvres quand elle le vit aspirer une inspiration inutile d’air, savourant manifestement le parfum de son excitation naissante.

Mais Cordélia Chase n’allait pas se laisser défaire par cet affichage convainquant de sexualité masculine de sa part, elle n’était pas une femme domptée aussi facilement. Avec une grosse quantité d’effort, elle remit ses esprits dispersés en ordre et mit en marche son charme féminin mortel – sur effet dévastateur.

“Alors – tu aimes le fait que je sois fougueuse et passionnée, n’est-ce pas?” ronronna-t-elle, plaçant sa paume sur le cœur silencieux du vampire, sa question insidieuse faisant référence à leur conversation de quelques heures plus tôt.

“Oh définitivement,” fut la réponse énergique d’Angel.

Pendant un bref instant, la visionnaire et le vampire restèrent gelés sur place, jusqu’à ce qu’ils s’avancent simultanément l’un vers l’autre, se rencontrant au milieu en un baiser dur, presque brutal. Prenant rapidement le contrôle, Angel força les lèvres de Cordélia à s’ouvrir avec la pression insistante de sa bouche sur la sienne, la surprenant temporairement par la férocité de son assaut sensuel.

Alors qu’il passait ses doigts dans ses cheveux et la pressait sur le matelas avec le poids lourd du haut de son corps, la visionnaire s’agrippa à ses bras et enroula sa langue autour de la sienne avec enthousiasme, déterminée à ne pas le laisser dominer entièrement l’étreinte passionnée.

De longues minutes remplies de passion plus tard, Angel sentit la pression des mains de Cordélia contre son torse et il ôta à contrecoeur sa bouche de la sienne, répondant à sa demande non-exprimée d’arrêter. Le poussant brutalement en arrière, la visionnaire fit une pause brève pour faire passer son top par-dessus sa tête, et puis elle retomba sur lui, truffant ses yeux, son nez et sa bouche de petits bisous, sa respiration sortant en halètements frénétiques.

Cordélia était submergée par le besoin de clamer Angel comme à elle, d’envoyer un message silencieux à Buffy de garder ses mains loin de ce qui ne lui appartenait pas. A cet effet, elle glissa sa main à l’arrière de son boxer et fit courir sa paume de façon possessive le long de la courbe musclée de ses fesses, sa passion croissante fournie par les effets résiduels de leur dispute.

Elle déplaça ensuite sa main sur le devant et referma ses doigts autour de son érection palpitante, arrachant un bas grognement de plaisir de la gorge du vampire. Inconcevablement satisfaite par sa réponse vocale à son toucher, la visionnaire agitée commença à caresser sa chaire dure avec un rythme ferme et rapide, faisant monter son excitation à grande allure.

“Bon Dieu Cordy – ralentis!” siffla Angel, lui attrapant les poignets pour restreindre ses actions.

Avec un gémissement de plainte, Cordélia essaya de se dégager de sa poigne insistante, ayant totalement l’intention de l’avoir à sa merci. Ca ne donna à son petit d’ami d’autre choix que d’utiliser l’avantage de sa force supérieure pour la réfréner, donc il la bascula sur le dos et enfourcha son corps se débattant avec le sien, plus large.

“Cordélia!” protesta-t-il durement, forçant ses mains à rester sur l’oreiller alors qu’il la gardait prisonnière entre ses cuisses puissantes.

Respirant fortement avec effort, Cordélia cambra le dos et poussa sa poitrine exposée vers lui de façon provocante, ses yeux brillant avec une possessivité presque sauvage alors qu’elle luttait contre sa prise. Tout le sang emprunté dans le corps d’Angel afflua au sud avec vengeance, alors qu’il regardait le tableau hautement érotique qu’elle présentait. Avec ses courbes féminines, ses mamelons en bouton de rose et sa peau dorée sans défaut, elle était Aphrodite incarnée, et elle réveillait ses impulsions charnelles outre mesure.

Avec un grognement presque prédateur, il descendit en piqué pour prendre la pointe de son sein droit en bouche, arrachant un cri aigu de plaisir de la femme se tortillant sous lui. La traction de sa bouche sur son mamelon engorgé provoqua un afflux d’humidité à la jonction de ses cuisses, et l’air devint vite saturé par l’arôme délicieux de l’excitation féminine, un hasard qui ne fit qu’aggraver la condition du vampire, maintenant douloureusement érigé.

Malgré sa forte appréciation vocale de ses soins, Cordélia continuait de résister contre la retenue qu’il lui imposait, se tordant et ruant implacablement son corps sous le sien. Sa lutte était si convaincante qu’Angel fut finalement forcé de relever la tête pour se rassurer que sa performance n’avait pour but que d’attiser davantage leur ardeur.

Voyant la question soucieuse dans les yeux de son petit ami, Cordélia régna temporairement sur sa passion emballée pour lui apaiser l’esprit. “Et l’Oscar est attribué à…” murmura-t-elle, une lueur espiègle brillant dans ses yeux.

Angel se détendit. “Tu es une femme malicieuse, Cordélia Chase,” déclara-t-il.

Tirant ses mains ensemble au-dessus de sa tête, il enroula les doigts de sa main gauche autour des deux poignets, libérant délibérément sa main droite pour d’autres activités. Commençant dans le creux de sa gorge, il traça un chemin sinueux le long de la vallée de ses seins jusqu’au léger bombement du bas de son abdomen. Puis, retournant sa main, il la glissa lentement sous la ceinture de son short, passant au travers des boucles humides gardant son apex avec le bout de ses doigts.

Sa respiration sortant en gros halètements, Cordélia se raidit sous lui, attendant sur des charbons ardents son prochain mouvement. Quand il vint, quelques secondes plus tard, elle émit un bas gémissement haletant, ses yeux se fermant alors qu’il traçait délicatement l’entrée humide de son corps avec son majeur. “Oh mon Dieu!”

Ensuite, son index chercha le noyau pulsatif de son clitoris et l’encercla plusieurs fois avec un toucher léger, faisant sauter ses hanches en réaction au stimulus. Le manque enrageant de pression des caresses à peine présentes provoqua un gémissement de frustration chez elle. “Angel, s’il-te-plait!”

Satisfait de la réaction qu’il avait provoquée, le vampire ôta sa main d’entre ses cuisses et mit ses doigts en bouche, suçant son essence crémeuse avec un bas ronronnement d’appréciation.

“Tu le fais exprès,” accusa Cordélia, sa bouche se plaçant en une moue dramatique.

Angel se pencha et planta un bisou rapide sur ses lèvres retroussées. “C’est juste. Maintenant, reste où tu es.”

“Et si je n’en ai pas envie?” demanda-t-elle de façon irritable.

En réponse, le vampire relâcha momentanément l’un de ses poignets de sa prise, et puis re-captura ses doigts brièvement libérés avec sa main livre. Gagnant facilement la lutte contre sa résistance symbolique, il força leurs mains jointes à se baisser pour s’incurver autour du renflement proéminent tendant son boxer bleu marine.

“Tu as envie de ça, n’est-ce pas?” demanda-t-il, son ton mystérieusement sensuel.

“N’est-ce pas?” exigea-t-il à nouveau, quand elle refusa obstinément de répondre.

“Oh mon Dieu, oui!” s’écria Cordélia avec ferveur, ses efforts de défi s’effritant devant sa passion montante pour lui.

Un éclair de triomphe traversa le visage séduisant d’Angel devant son exclamation ardente. “Alors reste,” instruisit-il, ramenant sa main près de sa partenaire au-dessus de sa tête.

Lui permettant de gagner ce round, Cordélia demeura docilement comme on lui avait dit, se forçant à rester immobile alors qu’il faisait la carte des contours de son corps avec ses mains froides, laissant une traînée de chair de poule dans son sillage. Atteignant la destination voulue, le vampire passa les doigts dans la ceinture de son short et le fit glisser le long de ses jambes sveltes, la révélant dans toute sa glorieuse nudité.

Se levant sur ses genoux, Angel sépara ses membres bronzés avec ses mains, et puis caressa l’intérieur de ses cuisses avec l’arrière de ses doigts, la taquinant sans merci avec un toucher délibérément léger. Cordélia commença à onduler ses hanches contre le matelas en réponse, ses pupilles se dilatant presque jusqu’au noir tandis qu’elle suppliait silencieusement pour en avoir plus.

Le vampire attendit qu’elle soit presque prête à le gifler, et puis cessa ses caresses enrageantes et baissa la tête pour placer une kyrielle de bisous mordillants le long de la peau douce de l’intérieur de sa cuisse. Commençant son voyage explorateur à l’intérieur de son genou, ses lèvres se déplacèrent lentement vers le bas jusqu’à où sa cuisse rencontrait la limite extérieur de son sexe, où il se rassit sur les talons et observa son centre se contracter et expulser une vague d’excitation crémeuse, en anticipation de ce qui allait suivre.

“Tu es toujours si excitée pour moi,” remarqua-t-il avec satisfaction.

“Purée! Garde les commentaires pour plus tard, tu veux? Dépêche-toi de mettre ta tête entre mes jambes!”

Angel sourit devant son éclat, mais obéit docilement à sa requête impatiente, abaissant avidement sa bouche jusqu’à ses replis luisants. Alors que sa langue pénétrante commença à laper son centre de façon affamée, Cordélia gémit avec délectation devant les sensations exquises que cela engendrait en elle, et tendit une main pour saisir ses cheveux, le tenant fermement pour empêcher une évasion.

Aiguillonné par sa réponse, le vampire maintint implacablement son assaut sensuel, rassemblant avec enthousiaste ses jus féminins sur sa langue, tandis qu’il caressait légèrement son clitoris sensible avec le bout de ses doigts. Ses soins continuèrent sans répit, poussant finalement sa petite amie par dessus le bord, dans une pure surcharge sensorielle.

Les gémissements haletants de Cordélia se transformèrent en sanglots de frustration, alors que sa langue froide caressait sans cesse ses parties les plus intimes, la faisant interminablement chanceler sur le bord tranchant de l’oubli. Ayant désespérément besoin du baume de l’orgasme pour apaiser l’agonie de l’extasie inaccomplie assaillant son corps, elle fit ruer fortement ses hanches dans sa bouche, demandant qu’il la lui donne.

Angel pouvait dire qu’elle approchait rapidement la limite de son endurance, donc il prit pitié d’elle et enroula habilement sa langue autour du bourgeon gonflé de son clitoris, provoquant une réaction puissante et instantanée chez la visionnaire sur-stimulée.

“Oh! Oh mon Dieu! Oh pitié!” s’écria bruyamment Cordélia, jetant la tête en arrière et cambrant le bas de son épine dorsale alors que ses muscles se tendait pour se préparer à la délivrance fort nécessaire.

Le vampire attira le nodule hypersensible dans sa bouche et suça fort, donnant finalement à la visionnaire incohérente ce qu’elle voulait. En résultat direct, elle éclata sous ses lèvres avec un hurlement passionné de son nom. “Angel!”

Il aimait quand elle perdait le contrôle comme ça – elle s’abandonnait toujours au moment si totalement, ne retenant rien devant lui. Donc, il ressentait la profonde responsabilité de la protéger pendant que ses défenses émotionnelles étaient diminuées. Rampant sur le matelas, il se coucha à côté d’elle et la fit gentiment redescendre sur terre avec des murmures d’amour et de dévotion.

Pendant qu’elle reprenait ses sens, il embrassa les larmes qu’elle avait involontairement versées durant son orgasme, et fit courir ses mains le long de son épine dorsale pour calmer son corps tremblant. Cordélia devint graduellement consciente de plus que du battement rapide de son cœur, et elle ouvrit les yeux, faisant un sourire timide.

“Ca va?” demanda doucement Angel, prenant tendrement sa joue en main.

“Ouais, je crois,” murmura-t-elle en réponse, ses yeux noisettes toujours un peu hébétés par son apogée renversante.

(il y a toujours du NC-17)

Le vampire l’embrassa doucement sur les lèvres, avant que sa main ne quitte son visage et ne passe le long de son cou. Ses doigts tracèrent un chemin sur sa clavicule et jusqu’à son décolleté, où il prit le poids lourd de sa poitrine abondante dans sa main. Cordélia sourit intérieurement tandis que ses doigts massaient gentiment la chair arrondie, son pouce allant d’avant en arrière sur le bout rose.

Couvrant sa main avec l’une des siennes pour encourager son attention, la visionnaire bougea en une position assise et poussa son petit ami sur son dos, enfourchant son grand corps musclé avec sa forme plus frêle. S’asseyant sur le bas de son abdomen, elle passa ses doigts dans ses cheveux et leva ses mains ensemble au-dessus de sa tête, étirant ses muscles avec un frisson sensuel.

Cette action pressa les replis de son sexe fermement contre le ventre du vampire, et les muscles de l’estomac tressaillirent quand l’humidité chaude de son récent orgasme mouilla sa chair sensible. Le regard de Cordélia devint distinctement prédateur devant sa réaction, et elle se pencha pour fourrer son nez dans son cou, ses lèvres cherchant, trouvant, l’une de ses zones érogènes qui répondaient le plus.

“Ahh!”

Angel grogna longuement et tout bas, l’écrasant sur lui alors que sa bouche s’attaquait à son point de pulsation inactif et suçait fort. Avec une main à plat contre le bas de son dos et la prenant par la nuque, il la serra fort contre lui, jusqu’à ce qu’elle soulève finalement sa bouche de sa peau pâle et fasse passer ses doigts autour de la marque pourpre qu’elle avait faite.

“Tu marques ta propriété?” demanda Angel, faisant courir ses mains sur la courbe de ses fesses et le long de l’arrière de ses cuisses, tandis qu’elle embrassait la colonne de sa gorge et sa mâchoire ciselée.

“Evidemment,” répondit effrontément Cordélia, ne se souciant pas d’à quel point elle semblait possessive. “Il est grand temps qu’une certaine personne apprenne qui appartient à qui par ici. Tu es à moi et je veux que tout le monde le sache.”

Elle réitéra sa déclaration passionnée avec un baiser torride, brûlant, qui échauffa le sang du vampire avec sa possessivité capricieuse. Son démon intérieur s’agita avec la fougue de l’étreinte, Angel répondit en nature, contrant sa revendication de propriété avec une à lui. Ses doigts glissèrent entre ses cuisses pour sonder l’humidité luisante, tandis qu’il l’embrassait en retour avec une ferveur égale.

Cordélia respirait fortement quand ils se séparèrent finalement, sa peau humide avec des perles de transpiration et ses yeux brillant avec un désir enivrant. “A mon tour,” dit-elle résolument, ôtant fermement sa main d’entre ses jambes, et posant le plat de ses paumes sur la surface dure et musclée de son torse avec une satisfaction évidente.

Cédant à l’envie de goûter la saveur salée de sa peau, la visionnaire se baissa pour encercler chacun de ses tétons plats avec le bout de sa langue, ses doigts traçant légèrement le contour de ses côtes alors qu’elle respirait profondément son odeur masculine. Elle traîna ensuite sa bouche le long de son torse, faisant tressaillir les muscles de son estomac sous la caresse mouillée et chatouilleuse de ses lèvres. Atteignant la zone de son aine, elle le regarda avec une lueur décidément malicieuse dans les yeux.

“Tiens, tiens, qu’est-ce qu’on a là?”

Angel portait toujours son sous-vêtement, mais le tissu en coton ne faisait absolument rien pour dissimuler l’évidence dure de son désir pour elle. Cordélia fit courir un doigt de façon taquine sur la tension dans son boxer, et son érection s’agita sous son toucher, produisant une réponse palpitante entre ses propres cuisses.

“Mmm, je pense que j’en veux un petit peu. Enlève-le pour que je puisse bien te voir, mon grand.”

S’asseyant, le vampire ôta consciencieusement l’habit bleu foncé et lui offrit du bout des doigts. Avec un ‘humph’ irritable, Cordélia lui arracha le boxer des mains et le jeta sur le sol par-dessus son épaule, puis elle se déplaça pour s’agenouilla entre ses jambes pliées alors qu’il se rallongeait sur le lit et croisa ses bras derrière la tête de façon nonchalante.

Irritée par son attitude blasée, elle fit délibérément danser le bout de ses doigts le long de l’intérieur de ses cuisses, imitant ses actions précédentes, jusqu’à ce qu’il grogne son nom avec contrariété. “Cordélia!”

“Le ‘chacun son tour’ est fair-play,” l’informa sa petite amie avec condescendance, ses yeux brillant avec joie devant sa frustration indubitable.

Angel ne pouvait pas le contester, il resta donc silencieux à contrecoeur, sachant qu’elle le ferait délibérément attendre s’il discutait avec elle. N’ayant pas encore tout à fait fini de le taquiner, Cordélia souffla malicieusement de l’air chaud sur son sexe agité, gloussant alors qu’il se mordait la lèvre inférieure pour retenir la protestation inévitable. Un moment plus tard – et au plus grand soulagement du vampire – elle prit finalement le bout de son érection dans sa bouche chaude.

Tandis qu’elle caressait habilement sa langue sur le dessous sensible de son pénis, Angel ferma les yeux et laissa sortir un gémissement étranglé, serrant les draps dans ses mains pour s’empêcher de pousser fort dans sa bouche. Cordélia n’était pas timide ni hésitante à cet égard, et sa foi en sa capacité de le satisfaire ajoutait toujours une couche en plus à son appréciation de l’acte. Prenant plus de lui, elle ajouta délibérément la succion et retira ses lèvres le long de son sexe, sachant que cette action, exécutée à répétition, était ce qui lui donnait le plus de plaisir.

“Oh, c’est bon! C’est ça, continue bébé!” scanda le vampire de façon irréfléchie tandis que sa bouche talentueuse se déplaçait le long de son manche avec une confidence croissante.

Mais après environs une minute, son self-control était sur le point d’atteindre ses limites, le forçant à tendre le bras et tirer légèrement sur ses cheveux, lui indiquant que, si elle ne voulait pas que les choses finissent prématurément, il était temps d’arrêter ses soins tortueusement agréables.

Cordélia le libéra de sa bouche, mais changea ensuite de position et s’abaissa sur son érection tendue sans préambule. Le mouvement prit Angel complètement par surprise, et il haleta quand ses murs internes entourèrent inopinément son sexe dur avec leur étreinte délicieusement ajustée.

“Oh merde! Ne bouge pas!” siffla-t-il en avertissement, lui agrippant les hanches pour l’immobiliser.

Fermant fort les yeux et serrant les dents, il lutta courageusement pour ignorer les demandes vociférantes du bas de son corps, et réussi éventuellement à reprendre le contrôle de son excitation. Ouvrant les yeux, il regarda sa petite amie contrite avec un blâme sauvage dans le regard.

“Désolée,” dit Cordélia sur un ton d’excuse. “J’ai eu ce besoin désespéré de te sentir en moi, tout à coup.”

“Attendre aurait peut-être évité le moment ‘Oh Merde!’,” réprimanda doucement le vampire.

La bouche de Cordélia se courba aux coins devant son air désabusé. “Mais c’était amusant,” commenta-t-elle avec un clin d’œil effronté.

“Cor-déé-li-ahh!”

“La ferme, Angel. Je suis occupée.”

Avec cette réprimande espiègle, la visionnaire se pencha en avant et appuya ses mains contre son torse, se levant sur ses genoux jusqu’à ce que juste le bout de son pénis reste en elle. Elle fit une pause dans cette position, et puis contracta les cuisses et commença lentement à le monter, son allure tranquille tandis qu’elle savourait la sensation de son sexe enfoncé profondément en elle.

“C’est bon?” demanda Angel, observant son beau visage baigner dans la béatitude alors qu’elle prenait plaisir à la stimulation interne causée par ses mouvements lents et réguliers au-dessus de lui.

“Oh ouais! J’aime t’avoir en moi, bébé.”

Encouragé par sa réponse irrésistiblement positive, le vampire bougea sa main autour de sa hanche et chercha le petit noyau à la jointure de leurs corps.

“Et maintenant? Est-ce que c’est bon aussi?” questionna-t-il, frottant de façon rythmée son pouce sur son clitoris.

“Oh oui! Oh Angel! Si bon!” Laissant sortir ce bas cri de plaisir, Cordélia arqua le cou et bomba la poitrine en avant, de petits sons de miaulements s’échappant de ses lèvres alors qu’elle se laissait volontairement dériver dans un océan de pures sensations érotiques.

“Tu es si belle,” l’informa Angel d’une voix rauque, ému – et immensément excité – par sa réaction ouverte à leur acte sexuel.

Enfonçant ses talons dans le matelas, il commença à soulever ses hanches en un contrepoint fort contre les siennes, prenant plaisir à la sensation exquise de son canal chaud glissant le long de son sexe palpitant. L’allure de la visionnaire prit de la vitesse alors que sa passion s’intensifiait, ajoutant une résistance en plus à sa pénétration, et il grogna devant le pur plaisir de n’être qu’un avec elle. “Oh Cordy!”
Alors que Cordélia s’approchait à toute allure de son apogée, elle fut inondée, une fois encore, par le besoin puissant de clâmer Angel comme à elle. “Dis-moi que tu es à moi,” demanda-t-elle durement, ouvrant les yeux et le regardant.

La possessivité féroce dans son regard envoya l’ardeur du vampire à de plus hautes altitudes, et il poussa fort et profondément dans sa chaleur étroite, cédant enfin aux demandes suffocantes de son corps.

“Dis-le moi!”

N’étant plus elle-même, la visionnaire enfonça ses doigts dans son torse, insistant pour une réponse. Ses ongles manucurés percèrent sa peau et Angel se redressa en une position assise en protestation. Se transformant involontairement, il saisit brusquement son visage entre ses mains et écrasa ses lèvres sur les siennes, l’embrassant avec force.

“Je suis à toi,” jura-t-il, ses yeux jaunes perçants les siens alors qu’elle le montait durement, ses mouvements devenant de plus en plus frénétiques alors qu’elle approchait sa délivrance.

Avec un cri de satisfaction, Cordélia jeta sa tête en arrière et explosa dans les bras du vampire, griffant ses épaules à sang avec ses ongles alors qu’elle perdait tout contrôle de ses sens. “Oh oui! A moi!”

Angel prit ses épaules en main et laissa tomber son visage strié sur le doux coussin de sa poitrine, abandonnant enfin ce qui restait de son self-control. Se lâchant avec un long grognement étiré d’achèvement, il surmonta la tempête de son orgasme avec elle, vidant sa semence froide dans son corps jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien à donner.

Pendant de longues minutes après ça, le couple resta enroulé l’un autour de l’autre, leurs corps frissonnant et tremblant à la suite de leurs apogées explosives. Angel fut le premier à récupérer et il leva la tête et regarda le visage de sa petite amie, lui caressant gentiment ses joues roses pour la réveiller de sa rêverie aux yeux vitreux. La visionnaire était toujours fort colorée, son visage rougi encadré par les mèches humides de ses cheveux lui arrivant au menton.

“Wouah!” s’exclama Cordélia alors qu’elle revenait à elle avec un soubresaut.

“Wouah le couvre bien.”

“Désolé – j’ai eu un moment petite amie sérieusement effrayante là.”

“Ne m’en parle pas,” approuva Angel avec un sourire, sa voix dénuée de quoi que ce soit ressemblant à un reproche.

Malgré le manque de censure venant de lui, le visage de la visionnaire s’assombrit alors que la réalité de ses actions guidées par la passion se fit comprendre. “Je t’ai blessé,” dit-elle avec regret, faisant courir ses doigts sur les marques de griffures sur ses omoplates

“Ce n’est rien, ça va guérir,” répondit le vampire, balayant ses inquiétudes avec désinvolture. “Hey, allez, je te l’ai dit – J’aime que tu sois fougueuse, tu te souviens?”

“Mais…”

“Pas de mais,” dit fermement Angel, la faisant taire avec un doigt sur les lèvres. “Je suis moi-même connu pour avoir des moments possessifs similaires par occasion. Tant que ce genre de choses reste dans la chambre, alors on n’a pas de problème. D’accord?”

“D’accord.”

“Arrête de t’inquiéter pour ça alors.”

“Je ne m’inquiète pas, pas vraiment – c’est juste assez effrayant de perdre le contrôle comme ça.”

Angel se recoucha sur le lit et l’attira sur lui, faisant courir ses doigts le long de la chair nue de son dos en une caresse apaisante. “Je serais toujours là pour te rattraper, mon coeur, je te le promets,” jura-t-il doucement.

Cordélia pressa ses lèvres chaudes dans le creux de sa gorge. “Dis-moi que tu m’aimes,” murmura-t-elle contre sa peau.

“Je t’aime.”

“Pour toujours?”

“Jusqu’à pour toujours et de retour.”

“Est-ce qu’on peut revenir de pour toujours?” demanda-t-elle curieusement.

Angel ri et la serra fort contre lui. “Je vais te dire – que dirais-tu qu’on le découvre ensemble?”

“Ca marche,” dit Cordélia, se blottissant avec un soupir satisfait. “Je t’aime aussi, tu sais.”

“Oui bébé, je le sais.”

oula, oula, oula ben j'ai qu'une chose à dire ça c'est de la nc !!! je dirai même c'est de la superbe nc !

c'était un peu trop hard à mon goût, mais bon, c'est le prix à payer parce que j'adore le reste de l'histoire ^^

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Part 19

Se sentant définitivement groggy, Wesley se réveilla lentement, ouvrant les yeux avec effort. La pièce était claire, mais sa vue était toujours floue à cause du sommeil, faisant vaciller les objets dans la chambre comme un mirage dans le désert. Laissant sortir un profond soupir, il autorisa ses paupières lourdes à se fermer, n’étant que vaguement conscient du bruit de l’eau qui coulait dans la salle de bain annexée alors qu’il se rendormait.

Mais la seconde fois où il émergea de son sommeil, les sens de l’ancien observateur étaient beaucoup plus alertes. Utilisant l’arrière de ses mains contre le matelas, il se redressa en une position assise contre les oreillers, grimaçant légèrement avec l’effort. Ses muscles étaient ankylosés et les coupures sur son torse palpitaient douloureusement; néanmoins, il fut content de découvrir qu’il y avait une amélioration manifeste dans sa mobilité depuis le jour précédent

“Hey!”

Faith se tenait dans l’embrasure de la porte de la salle de bain, passant une brosse dans sa longue masse de cheveux, les mèches sombres toujours mouillées à cause de sa douche. Elle était vêtue d’un débardeur couleur prune et un pantalon taille basse noir, ses orteils dépassant sous l’ourlet. Ses blessures du combat de l’Orbe avec Angel avaient disparu, grâce à ses capacités accélérées de guérison.

“Hey toi-même,” Wesley lui retourna son accueil radieux. “Comment vas-tu?”

“Ce n’est pas moi qui devrait te poser la question?” répondit la tueuse, ses lèvres se courbant en un sourire désabusé devant sa question.

“Je pense que ça s’applique probablement à nous deux.”

Entrant dans la pièce, Faith reconnu la déclaration calme de Wesley avec un bref hochement de tête. “Je vais bien,” dit-elle. “Mieux, je pense. Je me sens une fraction de plus comme moi-même aujourd’hui.”

“Tu as pu dormir un peu?”

“Ouais – comparé aux lits d’hôpitaux, ce fauteuil est le summum du luxe, je te le dis. Mais Angel et C m’ont réveillée il y a une heure.”

Wesley jeta un oeil à la petite horloge sur la table de nuit. “Ils se sont levés tôt.”

“Je crois que c’est Angel qui était levé,” dit sardoniquement Faith, ses yeux bruns chaleureux brillant avec malice.

Il fallu un moment à Wesley pour piger ce que la tueuse avait voulu dire, mais ensuite il comprit sa pensée et ses yeux bleus s’écarquillèrent comiquement. “Les murs sont censés être insonorisés,” fit-il remarquer distraitement.

Faith rit. “Ouais, hé bien, je suppose que mon ouïe de tueuse a vaincu ça.”

“Ne me regarde pas comme ça,” ajouta-t-elle sur la défensive, quand son observateur lui lança un regard fixe, une légère touche de reproche brillant dans ses yeux. “Ce n’est pas comme si j’avais posé un verre contre le mur. Ce n’est pas ma faute si C a une sacré paire de poumon, n’est-ce pas?”

Wesley rit malgré lui, secouant la tête devrant l’audace de la tueuse. “Tu es incorrigible,” dit-il, sa main se levant de façon protectrice jusqu’à ses côtes en réaction à la légère douleur que le rire lui avait causé.

La jeune femme aux cheveux sombres sourit de façon impénitente. “Je fais de mon mieux – une tueuse prude et gentillette est bien assez, tu ne penses pas?”

“Faith!”

“Ne me comprend pas mal – j’aime B, mais elle peut être tellement convenable parfois. Elle se tourmente pour le fardeau d’être une tueuse à un tel degré qu’elle en oublie de vivre sa vie. Elle doit apprendre à se relaxer un peu.”

“Alors que tu te laisses tellement aller que tu es presque à l’horizontal,” commenta sèchement Wesley.

“C’est la meilleure façon d’être, mon vieux Wes, la meilleure. Je suis sûre que C en conviendrait, là tout de suite.”

“Et sur cette note hautement inappropriée, je pense qu’il est temps de changer de sujet,” intervint décisivement Wesley, son visage se colorant avec embarras.

Avec un soupir exagéré, Faith roula les yeux avec une exaspération feinte. “Tu n’es pas marrant,” ronchonna-elle naturellement, pinçant les lèvres en une fausse moue.

“J’ai déjà entendu ça à de nombreuses occasions – principalement venant de toi, si je me souviens bien.” Répondit Wesley, ôtant les couvertures et balançant gauchement ses jambes vêtues d’un pyjama par-dessus le matelas.

La tueuse brune se déplaça immédiatement pour lui barrer le chemin. “Où crois-tu aller?”

“Dans la salle de bain pour prendre une douche, si ça ne te dérange pas,” répondit l’Anglais, plaçant ses pieds nus sur le sol et poussant son corps battu en une position droite. “Et après ça, je pensais m’habiller et aller en bas.”

“Tu dois rester au lit,” insista Faith, secouant la tête avec une inquiétude agitée.

“Si je fais ça, je vais me paralyser complètement. Ne t’inquiète pas, je ne prévois pas de courir un marathon, j’ai juste besoin de bouger un petit peu, c’est tout.”

La tueuse inquiète n’était pas entièrement convaincue, mais elle céda à contrecoeur et passa sa main sous son coude gauche, le soutenant alors qu’il traînait des pieds sur le tapis de la chambre vers la salle de bain.

“Est-ce que tu peux me prendre des habits propres dans l’armoire, s’il-te-plait ?” demanda Wesley, quand ils atteignirent leur destination. “Quelque chose de décontracté et de confortable si possible.”

“Je ne savais pas que tu faisais dans le décontracté,” commenta Faith avec un sourire. “Ce n’est pas contre le code des observateurs, ou un truc du genre?”

“Tu serais surprise de ce que contient le ‘code des observateurs’,” fut la réponse acerbe. “Et puis, officiellement, je ne suis plus un observateur de toute façon.”

“Tu m’abandonnes à un autre Britannique étouffant, Wes?”

Les yeux de Faith s’assombrirent avec anxiété, sa question ne plaisantant qu’à moitié. Après tout ce qui s’était passé, elle ne pouvait pas exactement lui en vouloir s’il ne voulait plus traîner près d’elle.

“Non, non pas du tout. J’ai juste enfreint beaucoup de règles pour…”

“Me sauver?”

“Oui – donc j’ai décidé de démissionner avant que le conseil des observateurs ne puissent me donner la poussée proverbiale.”

“Hé bien, je suis difficilement un modèle pour les tueuses, pas vrai? J’estime que je peux supporter de travailler avec un observateur renégat – si tu en as toujours envie, évidemment.”

“Tu as été choisie pour une raison, Faith,” l’informa doucement Wesley, ignorant son attaque d’insécurité sur le niveau de son engagement.

“Mais je suis une erreur, n’est-ce pas?” répondit la brunette, baissant les yeux sur ses pieds. “B est la vraie tueuse, pas moi.”

“Excuse-moi, mais c’est totalement absurde! Qui t’a dit ça?”

Faith leva les yeux vers l’expression indignée sur le visage de Wesley, surprise par la véhémence dans sa voix. “Personne directement – c’est juste quelque chose qui est insinué dans l’attitude de diverses personnes envers moi, je suppose.”

“Faith – il y a une longue ligne de tueuses potentielles partout dans le monde, toutes prêtes à être appelée si la tueuse actuelle devait rencontrer une mort prématurée. Juste parce que Buffy n’est pas restée morte ne signifie pas que tu - ou Kendra par la même occasion – est la seconde. Vous êtes toutes de vraies tueuses – la seule ‘erreur’ est que deux d’entre vous ont été appelées en même temps par inadvertance. Ne laisse personne te dire le contraire.”

La tueuse le fixa, une myriade d’émotions traversant son visage expressif, tandis que ses yeux devenaient ronds et soupçonneusement humides. Quand le combat avec Styjasimok et l’Orbe l’avait forcée dans un coma mystique, Faith en était juste venue à s’habituer à l’idée qu’elle avait maintenant dans sa vie des gens qui tenaient sincèrement à elle. Avoir de vrais amis, le genre qui la soutiendrait contre vent et marée, était une entité inconnue pour la tueuse avant ça.

Se raclant la gorge, elle baissa le regard et repoussa les larmes salées qui menaçaient de tomber puis, pour essayer de couvrir sa réaction émotionnelle embarrassante, elle se tourna vers le placard pour aller chercher les vêtements propres de Wesley.

“Humm – décontracté, pas vrai? Alors, qu’est-ce qu’on a qui corresponde à la description?” dit-elle, ouvrant la porte du placard et examinant les vêtements pendus avec soin.

Laissant la tueuse à ses pensées, Wesley prit ses articles de toilettes de la tablette du cabinet de la salle de bain, et se dirigea vers la douche, les portant dans ses bras pliés.

“Tu… euh…as besoin d’aide?” La voix de Faith sembla mal à l’aise, sur le seuil.

Wesley réprima un sourire amusé devant sa maladresse soudaine. “Non – ça va aller merci. Grimper dans un bain serait peut-être un exploit d’ingénierie pour le moment, mais une douche dans laquelle on entre, je pense que je peux me débrouiller.”

“Ok – Je vais les laisser ici alors,” répondit-elle, déposant la pile de vêtements sur le bord de l’évier. “Crie si tu as besoin de quoi que ce soit, ok?”

Avec ça, la tueuse recula dans la chambre et ferma la porte de la salle de bain derrière elle, laissant Wesley continuer ses ablutions matinales en privé.

* * * * * * *

Riley s’assit sur la chaise près du lit et enfila ses chaussures d’entraînement, attachant les lacets avec un double noeud. Se levant, il étira ses bras au-dessus de la tête et fit partir les courbatures dans ses épaules et son dos, préparant ses muscles pour le jogging matinal qu’il prévoyait de faire.

Le soldat était habitué aux appels de réveil à environs cinq heures du matin, suivis par au moins une heure d’exercices avant le petit déjeuner. Mais cette routine avait été rompue par les évènements des derniers jours, et il était constamment agité et sur le qui-vive. Etant démangé de donner à son corps turbulent un entraînement convenable, Riley était empressé de sortir dans l’air frais, principalement pour courir, mais aussi pour profiter de l’opportunité de se vider l’esprit de toutes pensées superflues.

Après avoir fait craquer ses articulations et secouer ses jambes musclées, il se percha sur le bord du matelas à côté de sa petite amie endormie. Buffy était étendue sur le ventre, sa joue droite posée sur l’oreiller qu’elle serrait confortablement dans son étreinte, et ses cheveux blonds étaient dispersés sur son visage et son avant-bras nu. Elle ne montrait encore aucun signe de réveil, sa respiration profonde et régulière.

Riley passa son abondance de cheveux blonds derrière son oreille et se pencha pour presser un baiser tendre sur ses lèvres. Puis il se dirigea vers la porte de la chambre et, avec un dernier regard par-dessus son épaule sur la tueuse somnolente, il ferma la porte avec un doux déclic.