La Route Devant Nous

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L’Immortel qu’elle cherchait était caché dans les ombres, et elle l’attendait, son épée renvoyant les aperçus de la lumière de la lune, sa location connue de quiconque était là.

A nouveau, des jaillissements de souvenirs et de pensées distrayèrent sa concentration, et Cordélia essaya mentalement de les bloquer, mais elle n’arrêtait pas de se demander où était Katherine et ce que faisait Angel et si avoir laissé Travis seul était une bonne chose-

A la fin, elle n’était pas en état de combattre un Immortel – parce que Cordélia était toujours terrifiée de rencontrer un autre Duncan, une autre Amanda avec son éventail aiguisé comme un rasoir, et alors elle serait comme morte-

Parce qu’il n’y avait pas de moyen de sortir du Prix – à la Fin du Jeu, il ne pourrait y en avoir qu’un.

SEIGNEUR – A quel point en avait-elle MARRE de cette phrase?

Elle entendit trop tard le craquement derrière elle, trop déconcentrée pour se tourner complètement et le pied frappa fort son dos, l’envoyant trébucher en avant, l’épée lui échappant des mains.

Assommée, et avec une sacrée migraine, elle se releva péniblement, n’osant pas bouger vers l’épée quand elle vit le vampire la ramasser, l’étudier et sourire.

“Salut, ma mignonne.”

“Spike dégage de mon chemin, si tu interfère avec le Prix, tu seras –“

“Je serai quoi? Mort? C’est déjà le cas, Cordélia.” Il balança l’épée, regardant autour de la pièce vide, essayant d’avoir l’air intéressé et puis haussant finalement les épaules. “Si tu t’en fais pour ce petit fourmillement, arrête. Le type est parti maintenant. Parti combattre un autre combat.”

Elle plissa les yeux, ne dit rien.

Il attendit, la fixant, faisant des balancements exagérés avec son épée, tournoyant et puis tapant fort du pied.

“Billy Idol a appelé. Il veut qu’on lui rende sa perruque.”

Il lui fit un sourire, soulevant l’épée contre sa joue. “Qu’est-ce que t’en dis, Cordélia, on oublie le passé? On passe l’éponge-“

“Spike tu es un vampire maléfique.”

“Ca de côté, réfléchis à ce que nous avons en commun.”

Elle souleva un sourcil. “Comme quoi?”

Il y eut un silence, avant qu’il ne fasse un sourire joyeux. “On est tous les deux vieux.”

“Wow. Je suis ébahie par ta perspicacité, Spike.”

Le sourire disparu et il secoua la tête. “Tu avais l’habitude d’avoir un sens de l’humour.”

“Pardonne-moi, Spike mais la dernière fois qu’on s’est vu, tu as essayé de m’arracher la gorge.”

“Tu as eu fichtrement de la chance que Faith était là. Qu’est devenue la petite furie?”

Elle soupira, soudainement fatiguée, trop fatiguée pour s’engager dans le combat d’esprits avec le vampire qui semblait l’apprécier si vivement.

“Spike, rend-moi mon épée maintenant.”

Ouais, Cordy, comme s’il allait dire, “Oh bien sûr! Tiens! Je suis fichtrement désolé!”

Idiote.

“Voilà ce qui se passe, Cordélia. Votre petite Fin du Jeu? Ca me concerne juste un petit peu. Toute cette idée d’un SEUL Immortel qui dominerait le monde? Fichtrement stupide, si tu veux mon avis.”

“Tu le penses aussi, hein?” répondit-elle sèchement, mais il ignora le commentaire, levant la tête vers le plafond, regardant l’entrepôt comme quelqu’un regardant le Vatican.

“J’ai pensé – trouve la bonne fille, choisis le bon démon pour la posséder – donne-lui cette petite force en plus, aide-la à gagner – et forme une petite famille heureuse, non?”

“Non.”

“Oh, ALLEZ! Cordy! Toujours suivre les règles – ça n’a jamais été toi!”

Elle prit une inspiration, reculant prudemment alors que le vampire avançait, gardant fermement l’épée en main.

Evidemment que Spike était derrière tout ça, évidemment qu’il ne voudrait pas simplement observer la fin du monde sans une certaine assurance, sans mettre sa carte dans le jeu.

DUH.

Les pensées la traversaient rapidement, sa migraine revenant plus fortement tandis qu’elle scrutait la pièce pour trouver quoi que ce soit qu’elle pourrait utiliser comme arme.

Ca n’était simplement pas une bonne situation en général.

Elle savait comment se battre désarmée, mais Spike lui avait déjà presque pris la vie une fois auparavant, et avec sa chance, il s’était seulement amélioré avec le temps.

“Alors, c’est pour ça que tu voulais Katherine?”

“Oh, non, c’était Nick – j’ai eu assez de brunettes folles. Ce sont toutes des briseuses de cœur.” Il s’arrêta, penchant la tête. “Comment c’était, Cordélia? De tuer Dru, juste comme ça?”

“C’était plutôt bien, Spike,” dit-elle, les yeux sur l’épée, toujours sur l’épée.

“Humm… Je suppose. Je te le dois encore, amour. Fin prêt à mettre ça de côté, dans le passé – tu veux survivre à ça, n’est-ce pas?”

Merde. Elle n’était simplement pas prête pour ça. Ca n’était pas son affaire. Spike était l’affaire d’Angel, le démon d’Angel, le passé d’Angel. Cordélia avait ses propres squelettes dans ses placards. Bon sang Angel – où es-tu, BORDEL?

“Spike je préférerais mourir avec ma tête coupée, laisser une traînée colérique de sang que de passer une minute de plus en ta compagnie de Billy Idol wannabe.”

“Oh, ça c’était cruel.”

Il se fendit, et l’épée étincela.

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La simplicité dans le combat était grandement sous-estimée. Angel avait toujours été un gars pleins de ressources, disposé et capable d’utiliser ce qui marchait dans une situation pour vaincre l’adversaire qu’il affrontait.

Par occasion, il était brutal.

Les vampires furent jetés, battus et tués d’une manière méthodique, la femme dans la vision jeune et frêle – et kidnappée.

Quand il l’aborda enfin, elle était couverte de sang, faible et fragile, mais en vie, et à moitié effrayée.

“Hey, shhh…” Il tendit gentiment la main vers elle, mais la fille recroquevillée secoua seulement la tête et s’enfonça plus profondément dans le coin. “Je ne vais pas vous faire de mal,” dit-il doucement. “Je suis un gentil.”

“Il n’y a pas de gentils.”

“Bien sûr qu’il y en a.” Il tendit sa main à nouveau, et elle la regarda simplement, aspirant d’énormes respirations haletantes et sanglotantes.

Il laissa sortir un soupir inutile. “Quel est votre nom? Anne?”

La reconnaissance lui fit gagner du terrain, et Angel sourit, reconnaissant qu’après un siècle, il ait appris à s’occuper de ce genre de chose.

“Anne, je dois vous aider.”

La sincérité sur son visage comptait pour quelque chose, elle l’avait vu tuer les vampires, mais elle avait également vu la brutalité avec laquelle il l’avait fait.

Mais le besoin de faire confiance à quelqu’un l’emporta apparemment parce que, quand prudemment il eut une prise sur sa main, elle le laissa la tirer sur ses pieds. Cela fait, la pauvre jeune fille lâcha un sanglot misérable, sa peur tellement visible. C’était dans son parfum, tellement flagrant et presque dopant, appelant ce qu’il avait été par le passé. Mais le vampire réprima l’instinct, comme il en avait tellement l’habitude, lui permettant de se presser contre son corps plus grand et de s’accrocher à lui, pleurant à cause du traumatisme qu’elle venait d’endurer.

“Je vais vous ramener chez vous.”

Elle acquiesça, gardant sa prise tremblante sur lui, et il sourit, l’attirant sous son épaule.

Un fracas au-dessus d’eux la fit sursauter, les surprenant tous les deux, et la tête d’Angel se leva alors qu’une forme tombait de cinq étages plus haut, heurtant le sol avec un bruit écoeurant.

Anne hurla alors qu’Angel la lâchait rapidement.

“Restez là!”

Il atteignit le corps en une fraction de seconde, il n’était pas sûr quand son coeur s’était serré, quand l’envie de paniquer s’était emparée de lui, quand le déni était arrivé alors qu’il tombait à genoux à côté d’elle.

Sur le sol, les yeux fermés, du sang s’écoulant de sa bouche, faisant une marre autour de sa tête, avec une épée empalée dans l’abdomen, très, très morte, était Cordélia Chase.

Chapitre Onze

“Cordélia!”

En une fraction de seconde tout ce qui avait eu de l’importance fut dépouillé et il n’y eut que les ténèbres complètes et totales.

Il y avait la mort, tellement de mort et le vampire pouvait sentir le sang, les mains tremblantes alors que ses doigts s’approchaient avec hésitation vers le corps, craignant le toucher, craignant confirmer ce qui était couché devant lui.

Rapidement il pressa son oreille contre sa poitrine, cherchant désespérément un battement de cœur.

Il n’y avait rien.

Le sang continuait de couler, envahissant ses sens, alors qu’un sanglot s’arrachait de sa gorge et que ses mains se serraient en poings.

“BON SANG.”

Soudainement, tout son corps se souleva alors qu’elle haletait.

Son coeur fit un bond tandis qu’il couina, reculant en arrière et puis s’avançant à nouveau tout aussi rapidement, ravalant le noeud qui obstruait sa gorge.

“Cordé… Cordy?”

Elle grimaça seulement, ses mains gantées prenant l’épée, la sortant avec un gémissement.

Ses mains l’inspectèrent immédiatement alors qu’il s’approchait, la paume sur son coeur.

Seigneur, il battait. Il battait.

“Hey Angel, tu veux ôter ta main de mon sein?”

Ses yeux se levèrent vers les siens, et ils étaient brillants et noisettes et VIVANTS, et il se trouva à sourire de soulagement, sa main libre s’enroulant autour des siennes.

Mais elle se contenta de soulever un sourcil.

“Ta main est toujours sur mon sein.”

“OH!” Rougissant, sa main se dégagea, bougeant pour glisser autour de ses épaules pour l’aider à s’asseoir. “Désolée. Tu….euh… étais morte.”

“Ouais. Ca arrive de temps en temps.” Elle grimaça, baissant les yeux sur elle, la main sur sa blessure. “Oh, Seigneur. Je saigne, pas vrai?”

“Je crois que tu t’ais ouverte le crâne.”

“Oh, BORDEL. Je suis poisseuse et dégoûtante et ARG, j’AIMAIS cette blouse.”

“Qu’est-ce qui s’est passé là-haut?” lui demanda-t-il, inspectant doucement sa tête, satisfait de voir que la blessure avait déjà cicatrisé, ne laissant que le sang durcit derrière – riche de son odeur.

“En un mot, Spike,” dit-elle.

“Spike?”

“Ouais – il m’a coincée et m’a dit – ouais, on a un plus gros problème – il essaye d’entrer dans le Prix, c’est lui qui le provoque, il va élever une sorte de démon pour posséder, hé bien… moi. Oh, et je crois que ta D.E.D s’en va,” marmonna-t-elle, sa main se pressant contre l’arrière de sa tête et revenant maculée de sang. “Oh, Eww.”

“Ma quoi?”

“D.E.D.,” répéta Cordélia. “Demoiselle En Détresse. Elle s’en va.”

Les yeux d’Angel pivotèrent vers la blonde qui reculait lentement. “Oh! Anne! Désolé!”

Il se remit rapidement sur ses pieds, s’avançant vers la fille tremblante, la prenant prudemment par les épaules. “Je suis désolé.”

La jeune fille terrifiée tremblait visiblement, frissonnant à la vue de Cordélia essuyant le sang de son corps maintenu guéri.

“Elle… elle-“

“Je vais bien!” dit Cordélia, farfouillant toujours dans ses cheveux, grimaçant avec dégoût. “Je vais bien!” Elle balança son épée vers la D.E.D, et stoppa la lame en l’air, causant à Angel de faire une pause avec inquiétude.

“Qu’est-ce qui ne va pas?”

“Ce n’est pas mon épée! Où est mon épée!? Ce n’est pas mon épée!”

Elle commença frénétiquement à regarder le sol autour d’elle, cherchant n’importe où une lame dispersée.

Angel observa, essayant de garder sa prise sur sa D.E- euh… Anne aussi apaisante que possible, malgré la paniquer réelle dans la voix de Cordélia.

“Hé bien, où l’avais-tu mise?” demanda-t-il utilement, se tournant pour essayer de trouver l’épée aussi.

“Il l’avait prise!” s’exclama Cordélia, regardant la lame étrangère. “Et j’ai pensé que je pourrais récupérer mon épée-“

“En te faisant empaler?!”

“Hé bien, duh! Evidemment. Se faire empaler est vachement mieux que de se faire couper la tête...”

Angel fit une pause, ses yeux se plissant. “Tu avais PREVU ça?”

“Mourir fait mal comme pas possible mais au moins je me réveille,” s’offusqua-t-elle, grognant presque sur l’épée. “Je veux récupérer mon épée! C’était l’épée de Winters! D’accord, OU EST-IL, BORDEL?!”

Quand elle commença à se diriger vers l’entrepôt, il fut finalement obligé de lâcher Anne, s’avançant et l’agrippant par les épaules.

“Cordélia, calme-toi-“

“Ce salaud a pris mon épée!”

“On doit retrouver Katherine.”

Le nom sembla faire comprendre Cordélia parce qu’elle rencontra son regard, et ses épaules s’affaissèrent alors qu’elle soupirait.

“Oh. Oui. Mais on ira récupérer mon épée après ça, pas vrai?”

Il ne pu s’empêcher de lui offrir un petit sourire. “Oui.”

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Il était tard, il était fatigué, et il n’avait pas eu une bonne nuit de sommeil depuis plus d’une semaine.

Au total, qu’est-ce qui était nouveau?

Les ténèbres qui encerclaient le monde de Los Angeles l’avait également infecté, avait infecté tout ceux qui se battaient pour le bien – comme un poison, ça s’infiltrait dans l’âme, emportant l’espoir et l’amour.

Avec chaque mort venait la reprise du sentiment de perte que tout le monde essayait de réprimer et Travis se demandait, profondément en lui, comment Angel était parvenu à survivre quand il avait été entouré par la mort et la perte.

De l’inquiétude avait foisonné en Travis quand Angel avait décidé de reprendre contact avec Cordélia Chase, alias Chase Winters. Pendant des années elle était devenue quelque chose de proche d’une mythologie, un espoir insistant pour Angel qu’il y avait quelque chose qui ne s’en allait pas, qui ne mourrait pas.

Après ce que Travis avait lu dans ses recherches sur les Immortels, il était devenu de plus en plus certain que tout ce que Cordélia avait vraiment était un bail prolongé sur la vie.

Quelques cartes gratuites Sortez De Prison, et puis son temps viendrait.

Il avait été inquiet quand il la connaissait juste de nom, maintenant qu’il la connaissait personnellement, il était mort d’inquiétude.

Cordélia Chase, avec son sourire contagieux et ses yeux noisettes fatigués, un corps svelte et musclé caché par le manteau, avait écrit Demoiselle En Détresse partout sur elle, et Angel ne savait pas leur résister.

Plus, tout le quotient canon, et les profondeurs cachées, et franchement, qui pouvait résister à une femme canon qui s’habillait coûteusement et avait un fétiche pour les épées?

Et dans ce qui venait, si ce Prix arrivait, Angel perdrait le dernier espoir auquel il s’accrochait.

Ca avait été une MAUVAISE idée d’impliquer Angel avec elle, et c’était une idée ENCORE PIRE de tomber amoureux d’elle.

L’autre fille, Katherine, c’est elle qui avait besoin qu’on soit obsédé par elle, de la façon dont seul Angel savait le faire – mais Cordélia le distrayait -

Diable… même Travis lui-même –

Mais non… ce n’était pas une bonne idée de même y songer, se réprimanda-t-il, fixant les livres et se plaignant tout haut qu’Angel avait besoin de nouveaux membres de personnel, et vite.

La migraine douloureuse le traversa, et il pu à peine regarder la page sans cligner des yeux, encore moins essayer de la lire.

Il y en avait eu beaucoup avant lui, et depuis que Travis avait pris le fardeau, il avait essayé de réprimer le facteur persistant que tout ceux qui connaissaient Angel, tout ceux qui connaissaient son passé, attendaient, comptant leurs derniers instants.

C’était presque une blague courante, Travis, le Visionnaire suivant – combien de temps avait-il?

Les bruits de Caritas devinrent plus bruyants et il grogna, un effet secondaire de la vie avec le vampire, se mettant sur ses pieds, fin prêt à aller dans le bar de l’hôtel et leur dire sa façon de penser, quand une silhouette sur le seuil le fit s’arrêter.

“J’ai besoin d’aide.”

Il ravala sa douleur, regarda vers le Caritas avec irritation, et se tourna, forçant un sourire.

“Entrez.”

L’homme entra, le manteau en cuir claquant derrière lui.

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Elle voulait rentrer à la maison, prendre un long bain luxueux, nettoyer le sang, changer de vêtements, et récupérer sa fichue épée.

A la place, Cordélia Chase attendait, incertaine de comment entrer dans le bâtiment, incertaine à propos de tout.

Frottant sa main contre sa tête douloureuse, elle lança un regard fatigué à Angel. “Angel, ramène la D.E.D- Anne. Ramène Anne chez elle.”

“Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de te quitter, Cordélia,” dit-il immédiatement.

“Ca va aller, je vais retrouver Kat, on va rentrer à la maison, je vais prendre une douche, et puis je vais BOTTER LES FESSES DE SPIKE POUR AVOIR PRIS MON EPEE!”

Elle cria les derniers mots, frappant du pied avec quelque chose ressemblant à un accès de colère, qui fit sourire Angel en réaction.

Il y avait toujours quelque chose de si éternellement rafraîchissant sur la façon dont Cordélia Chase gérait les situations. Même cent ans auparavant, elle réagissait à la mort exactement de la même façon dont elle réagissait à la mauvaise coupe de cheveux de Buffy.

Oh, ça avait été un jour effrayant.

Les bras se serrant autour de la blonde sous son épaule, il fit une pause, la réfection et la clarté de ses propres actions le faisant presque trébucher avec réalisation.

Il avait sourit.

Au milieu des ténèbres à venir, il avait sourit au souvenir de sa femme défunte.

Il n’y avait pas eu un serrement, un pincement de douleur et de colère, mais sur le chemin devant lui, jonché de morts, avait existé un souvenir qui avait été précédemment ombragé, de sa femme au bord de la panique à cause de la mauvaise coupe de cheveux, de Cordélia menaçant de couper la tête du coiffeur, de Willow essayant de faire de son mieux pour réparer ça – de les avoir finalement teint à nouveau en brun pour arranger le tout-

D’avoir marcher sur des oeufs pendant des semaines, répétant à sa femme qu’elle était jolie…

Des souvenirs qui le firent sourire.

Le nœud dans sa gorge ne se desserra pas, mais il dû fixer Cordélia, avec le demi sourire sur le visage, agrippant la blonde et la tournant gentiment vers la voiture.

“Sois prudente.”

Il reçu un offusquement, un pfff, et un roulement de ses yeux en retour. “Angel je prend soin de moi depuis COMBIEN de temps? PITIE ne sort pas la routine D.E.D avec moi.”

Il cligna des yeux. “Je ne-“

Tirant la langue, elle le fit taire d’un signe de la main, se retournant vers le bâtiment. “Je te rejoindrai au bureau.”

“Tu es sûre-“

“Tout ira BIEN! En fait, des fourmillements, à l’instant.” Elle tressailli légèrement, la main sur son estomac alors qu’elle titubait, secouant la tête. “On sera juste derrière toi.”

Ca signala la fin de la conversation, et quand la portière claqua derrière elle, Cordélia su qu’elle avait fait passer son message.

Une blonde. Pourquoi devaient-elles toujours être blondes?

Secouant la tête, elle lança un autre regard à l’épée, curieuse devant le sabre antique miroitant avec la poignée plus longue et la façon bizarre dont elle semblait briller dans le noir.

Il y avait des gravures sur la lame, et le poids était plus léger que la sienne… Orientale, peut-être?

Elle expira lentement, remuant la poignée, testant le poids.

Une bonne épée, propre, excellemment fabriquée.

Ca n’avait simplement pas de sens. Pourquoi est-ce que Spike – que voulait-il avec son épée?

“Qu’est-ce qu’il t’est arrivée?”

Elle se tourna, trouva l’Immortelle avec les cheveux ébouriffés sur le seuil, et offrit un sourire lugubre. “Je me suis faite jetée par la fenêtre.”

“Oh.” Il y eut une pause. “Tu vas mieux maintenant?”

Cordélia haussa les épaules, regardant une fois encore le sang qui coagulait rapidement sur ses vêtements, et dans ses cheveux, maculé sur son visage. “Je ne dis pas qu’une douche serait de refus, mais ouais. Tu vas bien?”

“Pas vraiment.”

Katherine s’avança, son pas ferme et déterminée, et sa tête résonnant toujours à cause de sa presque- ok, expérience de MORT, Cordélia ne remarqua pas directement la lueur dans ses yeux.

“Qu’est-ce qui ne va pas?”

“Je suis fatiguée.”

“Tu es fatiguée? Je viens de me faire chiche-kebaber! Et tu as vu mes cheveux? Je veux dire, un peu Médusa? Et ma blouse…” Cordélia s’interrompit alors que Katherine continuait d’avancer, vit la façon subtile dont Katherine bougeait sa prise sur son épée, la façon dont son visage était soigneusement caché par les ombres, pour ne pas voir les yeux.

Se redressant, Cordélia mouilla ses lèvres, regardant les rues maintenant désertes, prenant une respiration agitée.

“Katherine – ça n’est tellement pas nécessaire,” commença-t-elle, de l’irritation dans la voix. “Comment est-ce qu’on va t’aider si tu n’arrêtes pas d’essayer de me tuer?”

“Oh d’accord, j’ai besoin d’aide, mais vous êtes difficilement qualifiés.”

Ses mains se serrèrent sur le manche de son épée, se déplaçant sur le cercle, les yeux sur Katherine.

“Je sens juste un tout petit peu d’amertume là.”

“J’en sens beaucoup, Cordélia,” dit Katherine, énonçant son vrai nom avec un ton presque dégoûté. “Tu prétends me connaître, vraiment me connaître, connaître exactement ce que j’endure mais ça ne t’arrête pas, n’est-ce pas?”

“Kat, tu dois te calmer,” dit Cordélia, les mains tendues, faisant des gestes prudents avec ses paumes. “Le Prix t’a infectée, tu dois-“

“LA FERME! Seigneur, tu n’es qu’une gosse.” Jeter ses cheveux par dessus son épaule révéla le visage de Katherine, et les yeux striés de larmes, colériques qui étaient dirigés directement vers l’Immortelle plus jeune. “Tu ne le vois même pas, n’est-ce pas?”

“Vois QUOI?!”

“Le vampire, Chase. Toi et le vampire.” Katherine déglutit, secouant la tête. “Tu voudrais que je renie ce que je ressens – alors que je SAIS que Nick peut ressentir de l’amour?”

“Nick est maléfi-“

“ET ALORS?! Qu’est-ce qu’on est, bordel? On TUE Cordélia.”

“On tue pour vivre.”

“Et lui aussi.”

“Il n’y est pas obligé.”

“Et si tu peux aimer une bête – alors, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas?”

Les mots furent lancés, aiguisés par les émotions, s’attardant dans l’air alors que Cordélia les absorbaient, son coeur battant lentement, lentement, et puis s’accélérant avec un sursaut qui vint avec la réalisation.

“Tu penses que je l’aime. On n’est pas amants, Kat.”

Katherine ne dit pas un mot, serra seulement la mâchoire et leva son visage strié de larmes vers le ciel, presque comme si, dans les cieux, elle trouverait les réponses qu’elle cherchait si désespérément.

“J’ai besoin d’espérer, Chase. J’ai besoin d’aimer. Je ne dis pas que je suis meilleure. Mais maintenant, peut-être que je ne dois pas l’être. Le bien et le mal… ils ne veulent rien dire – plus tu vis, plus les lignes deviennent floues – et la seule chose dont tu te soucies… c’est de l’amour. De la vie. Tout ce qui… Je suis désolée.”

Sa main se leva haut et l’épée descendit aussi vite que l’éclair, rayonnant dans la lumière de la lune.

Cordélia tournoya, se baissant dans un arc, tournant et s’élevant pour rencontrer la lame, se préparant à l’impact.

Le bruit métallique qui éclata, envoya un grand éclat de lumière, si puissant qu’il les projeta toutes les deux en arrière.

Cordélia atterrit, son dos heurtant les pavés, sa main agrippant toujours l’épée, et vit que Kat n’était pas en meilleure posture, rebondissant sur le mur et tombant sur le sol.

“C’est quoi ce bordel?” murmura-t-elle, ses yeux se posant sur la lame dans sa main.

Katherine se leva, essuyant le sang de la lèvre fendue de sa bouche avant de repousser la douleur et de foncer à nouveau sur elle.

Cette fois, elle parvint à rester sur ses pieds quand elle frappa encore et que Cordélia tourna sur elle-même et que les deux lames se heurtèrent à nouveau, la puissance monta dans le bras de Cordélia, l’aidant à garder son équilibre.

Katherine fut à nouveau projetée contre le mur par la force du coup.

“PUTAIN, qu’est-ce qui ne va pas avec ton épée?”

“Tu crois que je le sais?!” demanda Cordélia, gardant fermement sa prise dessus.

Katherine déglutit, essuyant le sang de sa bouche, et puis levant les yeux vers le bâtiment.

L’envie de paniquer était si claire alors que Cordélia tressaillit avec le fourmillement dans sa main. L’envie de la laisser tomber vint avec la surprise mais elle tint fermement, les yeux toujours sur Katherine, qui la regardait avec du soupçon prudent, et juste un petit peu de peur.

Prudemment, Cordélia baissa la lame, la déplaçant derrière son dos. “Katherine, arrête la démence, je t’en prie. Reprends-toi, pendant deux minutes et – HEY!”

Katherine recula lentement, glissant l’épée dans les revers de sa veste.

“KAT!”

Mais l’Immortelle s’éloignait déjà d’elle en courant, rapidement enveloppée par les ténèbres et Cordélia était trop fatiguée, trop faible, et trop flippée pour faire autre chose que la regarder.

Elle réprima l’envie de courir après elle, garda l’épée près d’elle, soupira et ferma les yeux, inspirant profondément, expirant lentement.

Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle ferait si elle rattrapait Katherine, avec une épée qui semblait faussée et un esprit qui était cloqué, de l’anticipation affluant glorieusement dans ses veines.

Elle ne se faisait pas confiance.

Le Prix l’atteignait aussi.

“Merde.”

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Il y avait longtemps que Mr. Jacobs avait ôté sa cravate, travaillant fiévreusement avec un dos douloureux et un cou pulsatif.

Sa main était posée presque inconsciemment près de son oreille, attendant, tendu, d’entendre le bip, de sentir la secousse qui lui dirait que son Immortelle se portait bien.

Son Immortelle.

L’attente était la partie la plus dure, alors qu’il se penchait en avant, essuyant la sueur de son front et relisant les textes sur les nombreux combats, les maux – les écueils…

Il y avait tant qu’il ne savait, tant qu’il ne voulait pas savoir. Les démons avaient toujours effrayé Terence – ils n’avaient pas de règles, pas d’ordres. Les Immortels, bons ou mauvais, étaient régis par leurs propres règles, mais ils les suivaient. Ceux qui essayaient de se conformer au chaos étaient abattus, répudiés par leur peuple pour leur manipulation du Jeu.

Mais les démons… les sorcières et les sorts… ça amenait un autre élément et Mr. Jacobs ne voulait même pas réfléchir aux ténèbres qui s’y associaient.

Peut-être que c’était pour ça que le Conseil des Observateurs – la Section Tueuse- était regardé avec un tel… dédain et presque de la peur par les Guetteurs des Immortels.

Les Guetteurs d’Immortels s’occupaient des êtres supérieurs – le Conseil des Tueuses – des inférieurs.

La sonnerie de son téléphone dans l’oreille le fit sursauter, alors que sa main donna une tape automatique à son lobe, entendant le clic.

“Mlle Winters?’

“Hey, le Chasseur.” Chase semblait fatiguée, sa voix toute petite dans la distance. “Ca gaze?”

Il se prit à vérifier avant de reconnaître la vieille expression. “Oh. Humm… Oui, je suppose. Comment allez-vous Mlle Winters? “

“Flippée, Flippée et encore plus Flippée. Ecoutez, j’ai besoin que vous me fassiez une faveur. Je sais qui est derrière tout ça – J’ai besoin que vous fassiez des recherches sur lui.”

“Oui, bien sûr. Donnez-moi le nom-“

“C’est un vampire. Un idiot de vampire blond platine nommé Spike. William le Sanguinaire – Je ne sais pas. Il a ce sort et il va élever un démon et il va posséder… hé bien, moi. Donc, j’ai besoin d’informations sur les sorts – tout ce qui pourrait être utilisé pour provoquer la Fin du Jeu.”

La bouche de Mr. Jacobs était devenue complètement sèche, et maintenant il était assez certain qu’elle attendait une réponse, tout ce qu’il pu faire fut bredouiller, “Mlle Chase. Je ne suis pas spécialiste en… mythologie et tradition de démon.”

“Alors trouvez quelqu’un qui l’EST. Je vous en prie Terence. Les vies de beaucoup d’Immortels sont en jeu, et évidemment le monde. A nouveau. Pourquoi est-ce qu’on sauve toujours ce fichu monde? Je veux dire – ok, laissez tomber… Je dois y aller – Katherine vient juste d’essayer de me tuer et j’ai une épée bizarre. Revenez me voir. Bye.”

Il ouvrit la bouche pour répondre, mais le téléphone avait déjà clôturé la connexion, et il parla dans l’air.

“Je… euh… Mon Dieu.” Démons. Il ne connaissait rien sur les démons.

Les démons étaient inférieurs à eux. Ils n’étaient rien pour les Immortels et cependant maintenant…

Un vampire était-il réellement derrière ça?

Prenant une respiration, mouillant ses lèvres, ses mains commencèrent à taper sur le clavier, ses doigts tremblant légèrement, avant d’entendre le clic sur le téléphone alors qu’il se connectait.

“Je voudrais entrer en contact avec le Conseil des Observateurs. Le Conseil des Tueuses.”

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C’était stupéfiant comme les choses avaient l’air si différentes, et si totalement pareilles.

Los Angeles était La Mecque de la Bohême – les films futuristes du passé ne ressemblant pas du tout à ce qu’il était.

Les gens s’accrochaient au passé, et les ténèbres qui allaient avec erraient autour comme une foule.

Dans cela, l’hôtel ne se tenait pas à part. Vieux et délabré et semblant à peine tenir debout, il portait bien le symbolisme de sa ville – et avec les lumières vacillantes qui dégageaient de la chaleur, il portait aussi l’espoir.

Elle sourit alors qu’elle s’en approchait, fermant les yeux et inhalant un souffle de soulagement tandis qu’elle descendait les escaliers.

La vue qui l’accueillit quand elle ouvrit la porte la fit geler complètement sur place.

Le sanctuaire intime de l’hôtel d’Angel était complètement déchiré par la scène.

Des avocats, penchés sur un corps, du sang partout.

Des lunettes brisées sur le sol.

Travis.

Elle ne pu bouger pendant une demi seconde, ne pu respirer, et l’halètement fut ce qu’ils entendirent en premier, alors qu’ils sautèrent sur leurs pieds pour la voir, et puis regardèrent à nouveau le corps.

Son cœur sombra, se durcit alors qu’il se soulevait, tout en elle bougea avec l’anticipation qui l’avait infectée avec le Prix, la rage et le besoin-

“Nous n’avons rien fait!” lâcha l’un d’entre eux, reculant en arrière.

Elle déglutit fort, ses yeux se plissant et de la colère explosant en elle alors qu’elle se précipitait dans la pièce, brandissant l’épée et empoignant un avocat par la cravate, le lançant contre le mur.

“Dix secondes, l’avocat,” siffla-t-elle entre ses dents, n’osant pas regarder le Travis convulsant par peur que son self-control déjà déchiqueté ne lui fasse faux-bond. “Pour me dire exactement ce qui s’est passé.”

“Nous n’avons rien fait,” répéta-t-il. “Je le jure, Mlle Winters! Nous étions juste… nous sommes venus pour vous donner une sommation … - vous avez été servie-“ il fut coupé quand Cordélia resserra sa prise sur sa trachée-artère, dangereusement proche de l’étrangler.

“Ecoute, j’ai du sang dans mes cheveux. Je suis prête à tuer quelqu’un. Mes vêtements sont ruinés. Et vous venez de tuer un de mes amis. Tu CROIS que j’ai une SEULE raison de ne PAS te blesser, te torturer et te castrer?”

“Ce n’était pas eux, Chérie.”

La voix appartenait à Lorne, et Cordélia se tourna lentement, regardant au-delà des avocats terrifiés et trouvant l’homme vert attaché dans un coin, sa peau verte incroyablement pâle.

“Quoi?”

“Ce n’était pas eux. C’était un vampire. Je l’aurais bien dit avant, mais je ne les aime pas trop non plus.”

Cordélia ferma les yeux à la vue de Travis, mais quand il fit un petit gémissement, elle laissa aller, se retournant vers les avocats.

“SORTEZ.”

Pour une fois ils s’exécutèrent et Cordélia contourna seulement Travis, coupant les liens de l’hôte avant de faire demi-tour, tombant lentement sur le sol.

“Travis.”

Sa respiration était irrégulière, ses lèvres pâles et ses yeux vitreux, mais il bougea, à peine.

“Cordy.”

Elle sourit, alors même que les larmes commençaient à troubler sa vue, alors même que ses mains tremblantes prirent les siennes, et elle serra.

“Hey.”

“Wow. C’est plus douloureux que ces visions.” Ses yeux se fermèrent, et ses mains agrippèrent plus fort.

“Hey. Garde les yeux ouverts. Tu as juste besoin d’un peu de sang.” Lorne acquiesça immédiatement, courant vers le bar.

“Euh. Ca va,” il essaya de sourire, mais la respiration sifflante le surprit et son corps tout entier fut secoué par la toux. “Wow. Je suis dans les vapes.”

“Travis. La ferme. Ca n’aide pas avec la perte de sang.”

Il prit une autre respiration irrégulière, et elle se contenta de sourire lugubrement.

Tout en elle était complètement engourdi, alors qu’elle s’accrochait au Visionnaire, le Visionnaire d’Angel, un jeune homme avec des cheveux blonds mal peignés et des lunettes cassées.

“Pour ce que ça vaut… Je sais pourquoi – ce type-“

“A quoi ressemblait-il?” demanda-t-elle immédiatement, reconnaissante qu’une fois encore, ses yeux étaient clairs comme de l’eau de roche.

Il n’y avait pas de larmes. Et elle n’avait pas le temps de se demander pourquoi.

“Il… blond. Accent britannique. Voulait isoler Angel - les Puissances.”
MERDE.

Elle ferma les yeux, sentit le crescendo d’émotions qui la traversa et quand les doigts serrèrent les siens, elle regarda à nouveau les yeux brillamment humains, et ne trouva rien d’autre que de la douleur.

“Sauve-le pour moi,” dit-il simplement.

Cordélia déglutit, et les larmes vinrent, alors que le sang était pompé dans son coeur et que sa respiration devenait irrégulière, elle se pencha gentiment, pressant ses lèvres contre les siennes qui étaient pâles, embrassant doucement le Visionnaire, tellement doucement.

Au contact, un picotement la traversa, et quelques secondes plus tard, les doigts devinrent mous.

“J’ai du sang! J’ai du sang!” Lorne trébucha presque alors que Cordélia lâchaient les mains, essuyant son visage.

“Ca n’a pas d’importance. Il est parti,” dit-elle d’un ton neutre.

Lorne fit une pause, du chagrin sincère sur le visage alors qu’il s’agenouillait, et fermait gentiment les yeux de Travis.

“Désolé, petit.”

Un sens de conscience inonda Cordélia, et elle se tourna, trouva la silhouette sur le seuil, les yeux sur le corps.

“Angel.”

Les yeux tombant focalisés sur Travis alors qu’il s’avançait, lentement, les épaules affaissées.

Sans un mot, il s’agenouilla près de Cordélia, étudiant, et avec une main hésitante, la tendit vers le visage de Travis, avant de la retirer.

“Qu’est-ce qui s’est passé?”

“Spike l’a tué. Pour t’isoler des Puissances.”

“Pour vous isoler tous les deux,” ajouta Lorne, croisant les yeux, les yeux rouges, injectés de sang, la voix curieusement vide d’une quelconque ressemblance à une mélodie ou à un air. Elle était rauque, enrouée.

Angel pinça les lèvres et ses épaules tremblèrent alors que ses yeux se fermaient, sa tête tombant en avant contre son torse, prenant une profonde respiration touchante que Cordélia savait qu’il n’avait pas besoin.

Chaque nerfs était tendu alors qu’elle s’agenouillait à côté du vampire, hésitante à faire quelque chose, incertaine de comment réagir.

La mort.

Oh, SEIGNEUR qu’elle détestait la mort, et parfois elle la souhaitait plus que tout au monde.

Quand les yeux s’ouvrirent, ils étaient sombres, intenses, et le visage était fermé alors qu’il tendait la main, tournait le menton de Travis, et inspectait les blessures sur le cou.

“Brûlez-le,” dit-il finalement, la voix sombre et coupée. “On ne peut pas prendre le risque.”

Et il se leva, ramassa les lunettes brisées et les plaça soigneusement sur sa poitrine.

Cordélia l’observa se lever, et se diriger vers les escaliers, ne regardant pas une fois derrière lui.

Elle pouvait à peine respirer, sa bouche ouverte pour recevoir l’air alors qu’elle rencontrait les yeux de Lorne.

Mais l’Hôte n’était pas en meilleure posture, alors qu’il haussait les épaules de façon impuissante et soulevait le téléphone.

--

Los Angeles, Californie, 2006

La balise brillait fort, sombre et menaçante.

La gorge d’Angel était sèche alors qu’il regardait la machine, vit la manière dont elle vibrait, et vibrait.

“A quoi ça sert, ce truc ?” La voix avec l’accent Irlandais était juste derrière lui, et il parla sans regarder.

“Sa lumière peut tuer ceux au sang humain qui s'en approchent.”

Il se tourna et vit la façon dont Doyle digérait cela, baissant les yeux sur les réfugiés effrayés sous la passerelle.

“Ca brille de plus en plus fort, on dirait… Le système est enclenché, n’est-ce pas ?”

Il ne s’arrêta même pas pour réfléchir tandis qu’il répondait, “On a peu de temps. En débranchant, on peut couper le courant.”

Doyle, sa voix rauque avec la peur, railla presque. “Tu peux pas le faire. La lumière va te toucher.”

Son visage se révulsa alors qu’il se tournait, et il laissa son expression parler à sa place.

Doyle y réfléchit, observant, et le demi démon secoua immédiatement la tête, les yeux fixés sur les siens. “Angel c’est du suicide. Non. Non, il faut trouver un autre moyen.”

Il aspira de l’air, surpris son pouce à caresser le métal froid sur sa main.

La promesse qu’il avait faite à Buffy.

La promesse qu’il s’était faite.

Et les gens, là en bas, terrifiés et effrayés. Ils mourraient tous.

Et n’était-il pas déjà mort?

Il se tourna, offrit un sourire lugubre à Doyle. “Ca va aller...”

Le jeune Irlandais avec la veste en cuir trop grande avait des larmes dans ses yeux, et Angel s’avança, lui posant la main sur l’épaule, son cœur mort donnant soudainement l’impression qu’il allait éclater.

C’était la fin, et il se sentait bien, parce qu’il allait sauver des vies. De sorte que des gens puissent vivre.

De sorte qu’il puisse vivre.

La main de Doyle se serra sur son épaule, sa voix fatiguée et rauque. “Sa force, hein?”

De l’émotion pure, non filtrée, l’inonda, et il acquiesça, alors que Doyle acquiesçait en retour, dans ses yeux l’acceptation qu’Angel cherchait souvent.

“On ne la connaît que quand elle a été éprouvée. Tu vois, j'ai compris.”

Le coup de poing vint de nulle part, et Angel vola, tombant, tombant, atterrissant avec un soubresaut sur le sol, aveuglé pendant une seconde par la douleur.

Etourdi… étourdi et en vie et OH MON DIEU – DOYLE!

“NON! DOYLE!” Il se remit péniblement sur ses pieds, tremblant et effrayé alors qu’il se ruait sur l’échelle, se tirant en haut aussi vite qu’il pouvait.

Mais il fut trop lent, ou il fut trop rapide parce que Doyle sauta, atterrissant avec un grincement sur la balise et Angel ne pu qu’observer avec impuissance le Visionnaire à moitié démon attraper péniblement les fils.

Angel se tint, gelé sur place, impuissant tandis que la lumière commençait à devenir de plus en plus brillante, et Doyle continuait quand même à travailler, tirant sur les fils.

“Doyle…”

Et SEIGNEUR ça commença à brûler - la pestilence dans l’air et Doyle tint quand même bon-

Il se tint au bord de la passerelle et il hurla, “DOYLE!”

Et puis le hurlement vint – de la douleur, de l’agonie et la machine s’éteignit et Angel dû se forcer à tourner la tête, les larmes ruisselant sur ses joues alors que les ténèbres s’abattirent sur lui.

Doyle.

--

Doyle. Le premier à mourir.

Le premier à déchirer le cœur d’Angel – le premier à sacrifier sa vie pour son champion, pour les désespérés… pour lui-même.

Il était assis, dans le noir, son corps engourdi et son esprit en éclat, alors qu’il palpait la bague, fermait les yeux et essayait désespérément de ne pas se souvenir.

La porte s’ouvrit presque avec hésitation.

“Quoi?”

“Je… ne sais pas. Je voulais juste… tu sais… m’assurer…”

“Que je n’étais pas suicidaire?” Ses yeux s’ouvrirent finalement, se tournant pour regarder Cordélia, à moitié cachée dans les ombres.

“Je suis désolée, Angel.”

“Je sais.”

Elle attendit, et quand il ne dit rien, elle mouilla seulement ses lèvres, se tournant vers la porte.

“Non.”

“Quoi?”

Il se tourna, tendit la main et alluma une lampa. “Non.”

Donc elle ne fit pas.

Elle s’avança, ses cheveux lavés et mouillés, coiffés avec soin, le visage dépourvu de maquillage.

Il y eut un silence alors qu’ils étaient assis.

“On va l’avoir,” dit-elle finalement.

“On va faire plus que l’avoir,” répondit-il. “Il va savoir ce qu’est la pure douleur.”

“Tu es l’expert.” Les mots le firent fermer les yeux, et elle aspira une respiration. “Oh, mon Dieu, Angel. Je suis désolée. Je ne voulais-“

“Tu as raison.” Il garda ses mains sur la bague, la tournant dans la lumière, l’observant briller. “Je le suis.”

“Non. Tu ne l’es pas.”

“Combien de personnes as-tu vu mourir, Cordélia? Est-ce que ça fait moins mal?”

Elle fut silencieuse à côté de lui. Puis, “Comme un trou, déchiré en moi – toujours vide et toujours… Seigneur Angel je suis tellement fatiguée de tout ça. Je suis fatiguée d’attendre le “heureux pour toujours”. Il n’y a pas… il n’y a pas de “heureux”. Il n’y a que pour toujours.”

“Il y a du bonheur, Cordélia.” Il leva finalement le regard, ses yeux rencontrant les siens, sombres et bruns et concentrés. “Dans les moments. Dans les souvenirs.”

Elle fut silencieuse, et dit finalement. “Tu te souviens, quand… Ruppy est né?”

Le sourire qui orna ses lèvres l’encouragea, et elle continua, doucement. “Tout était… différent. On était jeunes mariés et il y avait cette PETITE vie, et elle était à nous. C’était…”

“C’était l’innocence.”

“Seigneur, je donnerais n’importe quoi pour ressentir ça à nouveau.”

“Je vais bien, Cordélia,” dit-il finalement. “J’ai appris à accepter la mort.”

“Quand va-t-on accepter la vie?” murmura-t-elle, dans sa barbe, si bas qu’il pu à peine l’entendre.

“Travis était malin,” commença-t-il. “Et il avait le béguin pour toi.”

“Le béguin pour moi?” il sourit tandis qu’il acquiesçait, observant le coin de ses lèvres se soulever légèrement.

“Il pensait que tu étais canon.”

Un léger rougissement l’envahit et elle haussa les épaules. “Je suppose.” Mais le sourire disparu et elle prit une respiration irrégulière. “Je dois te le dire Angel-“

“Je ne veux pas l’entendre,” dit-il, fermant les yeux devant le ton grave. “Pas ce soir.”

“Alors demain.”

“Demain.”

Ses yeux se focalisèrent sur la bague, immobile dans ses mains, la laissant retomber contre son torse.

“Ca ne va jamais s’arrêter, pas vrai?”

“Ma vie est faite de ténèbres, Cordélia,” répondit-il d’un ton neutre. “Je dois me racheter-“

“Pour quelque chose qu’Angélus a fait?”

“Je suis Angélus.”

“Tu es Angel. Et tu es bon.”

“Alors qu’est-ce qui te fait croire que tu doives payer pour quelque chose?”

La question la prit par surprise, et elle haussa simplement les épaules. “Ca n’a pas d’importance.”

“Ca en a pour moi.”

“Laisse tomber.”

Il le fit, fermant les yeux et expirant lentement.

“Tu te souviens quand mon âme était le plus gros problème?”

“Oh ouais. Angel le Gros Boudeur – oh mon âme – bonheur parfait – démon – mâle typique.”

Elle le poussa du coude et il rit doucement, l’engourdissement dans son âme s’atténuant légèrement, laissant la douleur âpre s’enflammer et puis disparaître lentement.

“Seulement pour découvrir que Willow avait loupé la chose et ne m’avait pas donner une malédiction en premier lieu.”

“Aussi simple que ça, hein?” murmura-t-elle, ses lèvres se soulevant devant l’ironie alors qu’elle ramenait ses jambes sous elle, expirant un long souffle. “C’est drôle… on croyait qu’une fois qu’on serait passé au-dessus de la malédiction de l’âme, tout serait plus simple.”

Plus simple. Angel laissa les mots se retourner dans son esprit. Etait-ce plus simple – de perdre sa Tueuse après l’avoir serrée toute tremblante et s’être réveillée avec elle dans ses bras, plus simple de la tenir dans ses bras et de savoir qu’il n’avait que du temps emprunté? Plus simple de vivre vie après vie, d’observer des ombres, toujours dans le monde mais n’en faisant jamais partie?

“Ce n’est pas plus simple.”

“Je sais.” Dit Cordélia après un moment, tendant le cou, tournant la tête pour que ses cheveux tombent sur son visage, cachant ses yeux noisettes alors qu’ils le regardaient. “Alors qu’est-ce qu’on fait, Angel? Depuis lors?”

Il réfléchit, observant ses doigts délicats ôter ses cheveux de son visage, un brin de moment qui sembla durer une éternité avec le geste délicat.

“En un sens, on apprend.”

“Apprend quoi?”

Chaque mot fut énoncé, chaque syllabe eut une signification alors que ses yeux errèrent sur les siens et il murmura, “Ce que vivre signifie – pas vivre dans le passé – pas vivre dans la mort – mais de vraiment… réellement… vivre.”

Les mots pendirent dans l’air, ses yeux rencontrèrent les siens et leurs regards se bloquèrent. Un regard long et parlant, de la chaleur intense afflua en lui alors que ses lèvres s’ouvraient légèrement, son cœur ralentissant sur un long battement tentant avant d’en passer deux, battant soudainement à un rythme furieux.

Les battements emplirent ses sens, vivant – Conscience…. Douceur…

La passion était entrée dans l’équation, un sentiment et une émotion qui avaient été précédemment partagé avec une seule autre personnes étaient maintenant libres, nus dans ses yeux et, pour une fois, Angel n’essaya pas de les enterrer, pas le démon remuant sous l’âme attachée, pas le bas grognement qui était presque insaisissable dans sa gorge.

Il fallu, sembla-t-il, une éternité pour que sa main atteigne la sienne, pour caresser son pouce sur sa paume, la retourner et étudier chaque ligne, chaque rainure. La chair était chaude, douce, rugueuse avec des callosités usées cachées par le parfum des lotions.

Sa respiration eut un léger accro, et il su que ce fut là qu’elle avait, d’une façon ou d’une autre, oublié de respirer.

La mort grouillait tout autour de lui et dans cette seule femme, il y avait de la vie donnée de façon si vibrante.

Dans son passé, dans son présent… dans son futur.

Sa paume glissa de sa main, caressant maintenant attentivement sa cuisse, étendant de longs doigts dessus, caressant, mettant de ardeur dans sa chaleur qui faisait frémir son corps.

Elle était immobile, tellement immobile, et son manque de mouvement lui fit finalement lever le regard, une question dans ses yeux qui attendaient une réponse.

Mais la brillance noisette était humide, ses lèvres tremblaient, et des doigts tremblotants se posèrent gentiment sur sa peau alors qu’elle se penchait en avant, prenant prudemment sa joue en main, se déplaçant sur le début de barbe, le pouce traînant légèrement sur sa lèvre inférieure alors qu’elle se déplaçait finalement sur son cou, s’enroulant autour de la nuque et l’attirant en avant.

Il garda les yeux ouverts tandis que leurs lèvres se rencontraient, observant avec une précision obsessionnelle ses yeux se fermer, de longs cils épais, légers contre sa peau alors que son corps se blottissait contre le sien. Mais quand ses lèvres remuèrent avidement sous les siennes et que son corps se pressa plus près de son toucher, il les surprit à se fermer involontairement, la passion submergeant ses sens alors qu’il l’embrassait, et l’embrassait, et l’embrassait encore.

L’hésitation des mouvements céda à l’ardeur grandissante, alors qu’elle haletait pour respirer, sa poitrine lourde tandis qu’elle se pressait contre son torse, les mains errant comme si ce n’était qu’en touchant chaque partie de son corps qu’elle comprendrait vraiment ce qu’ils faisaient.

Ses yeux étaient parfaits, les tachetures dorées mélangées avec la noisette assombris presque jusqu’au brun avec la passion, et ses doigts suivirent le nez effronté jusqu’à la bouche, les paumes s’étendirent le long de la colonne de sa gorge et glissant encore plus bas, fermement, gentiment, entre son décolleté et sur l’abdomen qui était fermement plat.

Mais la douceur de la vénération de son corps fut vite perdue alors que ses mains s’étendirent sur son derrière, agrippant sa cuisse, la guidant autour de la courbe de sa hanche et la pressant contre son aine dure.

La sensation, le toucher de sa chaleur contre lui le fit grogner en synchronisation avec son halètement et il tremblait alors que sa bouche recherchait à nouveau la sienne, chaude et humide et ouverte.

Il n’y eut jamais une question de jusqu’où ça irait, d’à quel point c’était dangereux pour leur amitié parce que c’était l’amitié qui avait subi une mutation, les poussant jusqu’à ce point, alors qu’il glissait ses doigts froids sur les muscles chauds et contractants de son dos et remontait la blouse, reposant son corps entre ses cuisses alors qu’elle, tout aussi occupée, passait ses mains sur son torse à présent nu, les revers de sa chemise pendant, tombant d’un côté et l’autre d’elle.

Et ce fut Cordélia qui se coucha finalement sous lui, qui berça ses hanches contre les siennes et haleta son nom. Ce fut Cordélia qui traîna ses ongles le long de son dos et jeta la tête en arrière avec un abandon insouciant. Cordélia qui mordit sa lèvre pour essayer d’étouffer ses gémissements, berçant doucement sa joue dans sa paume alors qu’il lissait sa main sur un mamelon.

Et c’était dans ses yeux qu’il fut perdu alors qu’il était engloutit par sa chaleur, un grognement arraché à sa gorge tandis qu’elle se serrait autour de lui, son halètement avec l’invasion, son bas ronronnement, presque comme une panthère, quand il commença à bouger.

Et quand il explosa, il s’accrochait à elle, la bouche se déplaçant sur son cou et son visage et n’importe quelle partie de peau qu’il pouvait atteindre, et les bagues identiques qui pendaient sur des chaînes identiques s’emmêlèrent quand sa poitrine se pressa contre la sienne, mais c’était ok.

Et quand ce fut fini, alors que son corps fatigué et épuisé reposait sur le sien et que ses mains errèrent presque avec émerveillement sur la peau nue, il remarqua les chaînes et les bagues, mais fixa simplement, et puis ferma les yeux, pressant ses lèvres contre son front en sueur.

D’une façon ou d’une autre, il savait.

C’était bien plus qu’ok.

Chapitre Treize

Londres, Angleterre

Les murmures du Conseil, la masse grouillante de vieux hommes et de quelques femmes dans la petite pièce bondée avait l’habitude de l’effrayer. Mr. Jacobs n’avait jamais été loin dans les rangs et cliques internes du Conseils pour le simple fait que les foules le terrifiaient.

Il s’était souvent demandé pourquoi le Conseil, qui passait tant de temps seul avec personne d’autre que leur Immortel inconscient pour compagnie, se glorifiaient tant de leurs compétence de discours éloquents.

Aujourd’hui il affrontait leur courroux et, bizarrement, il ne s’était jamais senti aussi confiant, aussi sûr de lui qu’au moment où il s’était avancé sur le pupitre, rencontrant des regards accusateurs et fâchés.

“Le Conseil souhaite s’adresser à Monsieur Jacobs.”

”Si ça convient au Conseil,” Mr. Serves se leva, sa tête chauve tachetée de rose. “Mr. Jacobs ne devrait pas être là.”

“Il n’a pas encore été renvoyé du Conseil,” dit le chef du Conseil, frottant son front de façon fatiguée. “Il a le droit de parler.”

“Il a enfreint les règles-“

“J’avais une bonne raison!”

“MESSIEURS!” Le chef du Conseil des Tueuses, un Mr. Raven Giles, abatti sa main sur la table. “Ce n’est pas un ordre tant que nous n’en aurons pas fait un. Mr. Serves, si vous vouliez reprendre votre place jusqu'à ce que Mr. Jacobs donne la parole.” Cela dit, il tourna son regard vers l’homme plus jeune. “Quant à vous, Mr. Jacobs, je suggère que vous vous maîtrisiez. Vous avez déjà assez de colère dirigée contre vous.”

Il prit une respiration, acquiesçant, et expira lentement, se tournant pour regarder les yeux qui étaient posés sur lui.

“Je ne peux commencer à décrire l’urgence de la situation. Encore une fois, je remercie le Conseil des Tueuses d’être venu, Mr. Giles, merci d’avoir accepter cette affaire.”

Mr. Giles se contenta d’acquiescer, lui faisant signe de continuer.

“Je suis conscient que par le passé ces Conseils ont eu leurs différences, mais maintenant nous avons une crise qui nous concerne tous les deux. Je présume que vous avez tous lus le dossier?”

“J’ai eu du mal à passer au-delà du premier paragraphe,” lança sèchement un des vieux Guetteurs, “Après la partie où vous avez PARLE à votre Immortelle.”

Un petit grondement d’approbation passa dans la pièce.

Mr. Jacobs prit un moment pour ôter ses lunettes, se frottant les yeux. “Impartiaux. Pendant des siècles nous sommes restés impartiaux. Où cela nous a-t-il mené?”

“Il n’est pas de notre position de le contester, jeune homme.”

“Le destin du monde est dans les mains d’un Vampire avec une Ame et d’une Immortelle! Nous ne pouvons plus nous permettre d’ETRE impartiaux!”

“Que le monde finisse est sans importance pour nous, mon Garçon. Nous avons notre serment.”

“Et nos vies?” Il abattit sa main sur le podium, le microphone heurta le côté de sa joue, accentuant le bruit et envoyant le coup résonner par vague dans la pièce. “Et la vie des autres? Les Guetteurs, nous nous glorifions de savoir – de vivre – au moins les Tueuses ont tenté de FAIRE quelque chose… nous sommes le dernier espoir de l’humanité. Ne pensez-vous pas que nous avons assez guetté?”

“Vous suggérez que nous nous allions avec cette Immortelle. Avec le Vampire?” dit Giles, ôtant ses lunettes pour mieux regarder.

Mr. Jacobs prit une respiration, desserrant sa cravate, prenant le temps de rassembler ses pensées avant de répondre. “Je suis conscient de ce que cela signifie. Je suis pleinement conscient que ce que je demande est complètement sans raison et basé uniquement sur ma passion pour la vie et mon amour du futur. Mais si cela signifie effacer complètement notre passé, qu’il en soit ainsi. Sans nous le monde est perdu.”

“Vous dites que l’Immortelle, cette… Chase Winters… a une épée enchantée?”

“La dernière fois que j’en ai entendu parlé, elle était souillée par un vampire.”

“Et le Vampire doté d’une Ame, Angélus-“

“Angel,” corrigea-t-il.

“Angel, l’aide-t-il?”

“Les Puissances Supérieures s’y intéressent également. Elles ont fait de l’Immortelle sa Visionnaire.”

Le silence descendit dans la pièce. Le Guetteurs aux cheveux sombres regarda le visage impassible de Mr. Giles.

“Je réalise que nous devons prendre une position impartiale, mais sans notre interférence, le Prix viendra, et un vampire a interféré. Ce n’est pas encore le moment. Quelqu’un a déjà faussé la situation.” Mr. Jacobs ferma les yeux, laissant sortir une longue respiration. “Je crois que nous pouvons aider, arranger les choses. Ils ont besoin de notre aide – et le monde aussi – peut-être que quand nous aurons arrêté le Prix avant que le moment n’arrive… nous pourrions être impartiaux à nouveau.”

Mr. Giles leva la main. “Mr. Jacobs, il y a quelque chose que je n’ai jamais compris à propos de votre secteur. Vous, les Guetteurs d’Immortel. Pourquoi devez-vous être impartiaux? Pourquoi ne pouvez-vous que guetter? La clé de notre salut, la clé du monde est l’interférence. Notre secteur a toujours cru que l’information, donnée et passée de génération en génération, nous aide et nous permet de continuer notre travail.”

”La différence est, Mr. Giles,” lança un membre de l’autre côté de la pièce, “que nous guettons les êtres supérieurs, pas les inférieurs. Les Immortels décideront éventuellement de l’avenir de l’humanité. En tant que mortels, ce n’est pas à nous de le remettre en question.”

“Il en est peut-être ainsi, monsieur,” répondit Mr. Giles, tapotant ses doigts, “mais je sais de très bonne source que si vos Immortels peuvent continuer avec cette farce du Prix, alors un être inférieure sera, en fait, aux commandes.”

“L’élévation du démon! Oui!” Mr. Jacobs souleva son bloc, le pointant avec vigueur. “Cette Immortelle ne GAGNERA que sur base d’une épée enchantée ! Et un vampire est derrière tout ça !”

“Mais-“

“Pas de mais.” La voix qui interrompu était douce et gentille, mais accompagnée d’autorité. Mr. Jacobs se tourna et se prit presque à reculer alors que le dernier membre du Conseil se levait, le corps ferme. Elle croisa les bras, les observant tous, et même Mr. Giles, bien respecté dans chaque entourage, lui donna toute son attention. “Nous approchons la Fin du Jeu, cela est vrai. Mais notre position, ce qui la nourrit, est la manière naturelle. La venue de cercle complet. Le moment n’est pas venu.” Elle glissa une mèche sombre derrière son oreille et s’installa, la femme aînée croisant les bras dans la pièce remplie d’hommes. “Quelqu’un a déjà faussé la fin du jeu. Nous devons l’arrêter avant qu’il n’atteigne sa fin anormale. Mr. Jacobs, vous avez dit que cette jeune Immortelle connaissait notre existence avant qu’elle ne vienne à vous?”

“Oui, madame.”

Ses yeux sombres étaient pensifs, et puis elle acquiesça finalement. “Hé bien, alors nous ne faisons rien qui changerait les choses. Mr. Giles, votre grand-père la connaissait bien, n’est-ce pas?”

“Il l’aimait comme sa propre fille.”

“Et votre opinion?”

“Je crois que si quelqu’un a une chance d’arrêter ça, c’est elle et le vampire avec une âme. Les Puissances Supérieures ont ajouté leur soutien. Je crois que c’est assez de bénédiction.”

“Les Puissances ne gouvernent pas les Immortels. Elles mènent leur propre destin.”

“L’enfant est une Visionnaire, n’est-ce pas?”

“Uniquement parce qu’elle l’a choisi.”

Elle ferma les yeux, expirant, perdue dans ses pensées tandis que les autres continuaient de regarder. “Un vampire et une Immortelle, travaillant ensemble. Qui l’aurait cru?” Ses yeux s’ouvrirent et épinglèrent Mr. Jacobs. “Tant que l’Immortelle et le Vampire travailleront ensemble, il en sera de même pour ces deux conseils.” Elle se leva, ses yeux errant sur les deux congrégations. “Nous nous comprenons?”

Il y eut un silence.

“Pour les arguments qui s’ensuivront, je vous prie de vous assurer de vous les mettre où je pense. Le pont a été traversé. Je dis que nous traversons avec le bateau, avant de nous échouer.”

La discussion commença aussitôt qu’elle quitta la pièce, mais Mr. Jacobs sentit une vague de soulagement le traverser alors qu’il sentait une main se poser sur son épaule.

“Elle a tant de sa mère en elle.”

Terence se tourna pour voir Mr. Giles fixer la porte avec admiration.

“Sa mère?”

Il sourit, acquiesçant. “Vous ne saviez pas? Sa grand-mère connaissait très bien votre Immortelle. Un autre lien entre ces conseils.”

Les sourcils de Terence se froncèrent avec contemplation, essayant de s’imaginer les visages que son Immortelle avait rencontrés.

“Sa grand-mère?”

“Faith. La Brebis Galeuse.”

--

Elle entendit les cris avant d’entrer dans le manoir sombre.

Ils étaient bruyants, les voix discernables même alors qu’elle ouvrait la porte.

Prudemment, elle garda l’épée près d’elle, sentant le fourmillement en elle, la peur réduite à son centre même, cachée sous une couche de résolution et de colère pure et non-filtrée.

L’espoir était là, de même que les doutes, mais Katherine avait vécu trop longtemps, avait perdu trop de fois, et avait combattu trop de batailles pour se soucier des doutes – elle avait rarement senti de l’espoir en quantité aussi abondante, et elle n’allait pas le perdre maintenant.

Même si cela signifiait perdre son âme.

Elle avait toujours compté sur la puissance de sa volonté, la puissance de sa capacité inflexible à ne jamais oublier, et elle comptait dessus plus que jamais, alors qu’elle fermait la porte derrière elle, dépassant les vampires qui se nichaient et se levaient, la fixant, certains avec dédain, d’autres avec curiosité et d’autres avec de la haine lascive.

Animaux, le premier mot qui lui venait à l’esprit alors qu’elle passait entre eux, les dépassant. Inférieurs à elle.

Mais Angel était un vampire, avec ses yeux bruns gentils et son âme torturée, et Nick, NICK était un vampire, avec les yeux sombres, sauvages qui scintillaient avec malfaisance, mais également avec amour.

Etait-ce vraiment si différent?

Les Immortels qui succombaient à leurs instincts animaux, qui vivaient et respiraient et vivaient seulement plus longtemps que nécessaire, abusant de leur accueil et, à la fin, toujours seul.

C’était la solitude qui la consumait, la forçant à fermer son visage.

C’était simple, la seule chose qui la dirigeait, la seule chose qui renversait une vie de bien, une vie à vivre pour les autres: elle ne pouvait plus être seule.

Ouvrant la porte, les cris s’amplifièrent, le vampire blond Spike assis, ayant l’air de s’ennuyé de façon morose tandis que l’autre vampire, son Nick, lui criait et lui meuglait dessus, les mains serrées, ces arêtes gâchant son beau visage.

Le corps exerçait de la tension, et Spike perdait rapidement patience.

Elle claqua la porte derrière elle, leur faisant lever les yeux.

Spike lui lança un sourire effronté. “Kat! C’est bon de te voir. Tu as l’épée?”

Elle la souleva sans effort, lui montrant la lame.

Nick se contenta de rétrécir les yeux, se froissant, grognant avec un grondement bas, presque indiscernable, venant de son torse.

“Je ne vais pas l’utiliser,” dit-elle, lançant l’épée sur le sol, la laissant cliqueter dans un coin. “Je vais gagner à ma façon.”

Il lui lança un long regard bleu assez clair pour se noyer dedans, alors qu’il déplaçait son corps mince sur le fauteuil, une jambe se plaçant sur l’autre en contemplation.

“Il vaudrait mieux ramasser ça,” dit-il après une minute. “C’est très important.”

“Kat, qu’est-ce que tu fais bordel?” dit Nick.

“J’ai dit que j’allais gagner à ma façon.” Elle lança ses boucles sombres derrière elle, ses yeux bleus foncés se rétrécissant. “C’est mon jeu.”

“Ce n’est pas ton jeu, c’est MON jeu.” Dit la voix à l’accent Britannique, tandis que le vampire immobile ne bougeait pas de son fauteuil, regardant l’épée à nouveau. “Toi, comme n’importe qui, tu es juste un pion.”

“Ne lui parle pas comme ça,” dit immédiatement Nick.

Spike l’ignora complètement. “Mettons une chose totalement au clair, Kat,” dit-il. “Tu es faible. Tu es faible et à moitié crevée et totalement folle. Sans l’épée, tu n’es rien. Tu sais que tu n’es rien. Tu sais que tu n’as aucune chance. Tu pense que Nick ici présent est la raison pour laquelle tu es revenue?” Il secoua la tête de façon presque condescendante. “Tout ce que tu cherchais, c’est une fichue excuse.”

Les mots dérapèrent en elle alors qu’elle se tenait, enracinée à son emplacement. Animal, inférieur à elle. Mais ses yeux soutenaient les siens, les ténèbres et le mal en lui la hantaient, et elle regarda l’épée alors que la rage vint presque immédiatement, bouillonnante et instable.

“Tu es un salaud,” murmura-t-elle, ses mots portés uniquement par le silence de mort de la pièce. “Rien de ce que tu peux me dire ne m’affectera.”

“Tu es sûre?” il sourit et haussa les épaules. “Tiens, je vais le prouver.” Elle le regarda se lever, fouiller dans sa veste en cuir.

Il sortit un pieu et, trois mètres plus loin, elle entendit un cri, réalisa qu’il avait dû venir d’elle, alors que le pieu était soudainement enfoncé dans la poitrine de Nick.

Le vampire aux cheveux sombres baissa la tête avec surprise, et ses yeux se levèrent pour rencontrer les siens, mais sa vision rapidement brouillée obstrua le reste alors que la version tachetée de son mari s’effondrait sur le sol, et explosait en poussière.

Et puis il n’y eu rien.

Le sol s’éleva pour rencontrer ses genoux et elle atterrit avec un bruit sourd, observant avec un silence implorant, les paumes desserrées avec une incrédulité totale.

De l’engourdissement, de l’incrédulité complète, deux secondes d’agitation et puis le cri vint, torturé et complet avec l’éclat de l’espoir et un coeur brisé.

Ses jambes étaient tremblantes, au mieux, mais d’une façon ou d’une autre elle parvint à prendre l’épée, la soulevant et se précipitant vers le visage glacial de Spike.

Son regard l’épingla, la défiant et mortellement et complètement aux commandes.

“Tu veux me tuer, Kat?” ricana-t-il, lui serrant fermement l’avant-bras, pressant si fort que c’était presque douloureux. “Tue-moi alors? Prouve qu’il était la raison pour laquelle tu en as eu assez de te battre. Prouve qu’il était la raison pour laquelle tu as perdu espoir et prouve que la seule raison pour laquelle tu fais ça est ta version tordue de l’amour.”

Elle leva la lame, mais elle tremblait, et c’était si dur de voir avec les larmes qui striaient son visage, mais elle tint la lame à quelques centimètres de son cou, ses yeux rencontrant cet être maléfique.

Ses yeux soutinrent les siens, la soutinrent complètement et elle essaya, elle essaya si fort de faire bouger l’épée, mais elle ne pouvait pas, et soudainement les larmes vinrent en force, envahissant son corps.

Tombant sur ses genoux, elle ne le regarda pas alors qu’il reniflait avec dégoût, retournant à son fauteuil ressemblant à un trône, se laissant tomber dedans et allumant une autre cigarette.

“Fichue imbécile faible.”

Elle tremblait, les mains enroulées autour de la lame, et ferma les yeux et frissonna avec haine. Haine envers elle-même, haine envers lui et haine envers tout et tout le monde qui l’avait mené jusque-là.

A cet instant, son monde tout entier bascula et elle vit le monde d’une façon différente.

Parce que Spike la considérait inférieure à lui.

--

Il y avait des avocats de Wolfram et Hart dans son bureau et il ne pouvait pas les tuer.

Le champion recevait des regards fâchés, des coups d’oeils menaçants de leur part, et il donnait autant qu’il obtenait, alors qu’ils se déplaçaient de bureau en bureau, parlant entre eux, aux téléphones, ramenant tout ce qu’il avait sur la Fin du Jeu.

Il jeta un oeil vers la cour.

Cordélia leur tournait le dos, les cheveux scintillant dans le soleil, parlant dans l’air.

Il ferma les yeux devant la vue, et s’éloigna du bureau, se dirigeant vers Lorne, qui était assis dans le fauteuil, plongé dans des livres.

“Du nouveau?”

“Oh non! Je vais te dire quelque chose sur ces passages? Franchement ennuyeux! Tu penserais que ces types auraient un sens de l’humour.”

Il soupira. “Je parlais de ce qui arrive? Dans ton aura?”

“Oh.” L’Hôte leva les yeux, son sourire disparaissant. “Hé bien, cet endroit est sombre dans ce sens. Ce n’est pas vraiment un phare de lumière brillante. Tu as les plus grosses vibrations de bienfaiteur ici, et venant du vampire, ce n’est pas un bon signe.”

“Et Cordélia?”

Il soupira, tendant le cou pour voir, derrière Angel, l’Immortelle qui se tenait dehors. “Son épée va apporter des problèmes. Seule, elle n’a aucune chance. Avec toi, c’est meilleur.”

“Meilleur,” répéta Angel.

“Meilleur. Chase est une personne troublée, mon sucre d’orge. Tu l’as vu. Toute seule, elle a l’impression qu’elle sait qui elle est, l’impression qu’elle ne sera pas déçue. Elle est un lien, pas un champion, pas encore, mais les Puissances ont jugé bon de te la refiler comme Visionnaire pour une raison. Que ça te plaise ou non, elle est ta Visionnaire. Elle ne peut plus fuir.”

Angel croisa les bras, résistant à l’envie de lui jeter un autre coup d’oeil. “Fuir.”

“Oui, fuir, espèce de gros bêta. La vieille peur de l’engagement. Il n’y a rien de compliqué là. Tu commences à t’attacher, tu t’enfuis avant que ça ne commence à faire mal. C’est la normale de toutes les relations qui se sont mal passées. Cordélia a perdu toutes les personnes qu’elle a aimées dans sa vie. J’ai le sentiment que le petit muffin pense que si elle perd une personne de plus, alors ce sera fini.”

“Tu es en train de dire qu’elle fuit parce qu’elle ne supporte pas la perte?”

“Tel champion, telle Visionnaire. C’est ce que tu as fait, pas vrai?”

“Angel.” Mr. Weathers s’avança, attentif à rester à au moins deux mètres du vampire alors qu’il baissait les yeux sur son bloc de feuilles. “Ces visions qu’a eu Mlle Winters.”

“Je ne vous dis rien.”

Mr. Weathers eut l’air légèrement irrité. “Je réalise que nous avons notre passé Angel, mais-“

“Je ne vous dis rien.” Cette fois, la déclaration fut suivie par un bas grognement.

“Angel arrête,” Cordélia avait l’air fatiguée alors qu’elle entrait dans la pièce, se laissant tomber dans un fauteuil.

“Mlle Winters si nous pouvions voir l’épée-“

“Comme si j’allais vous laisser mettre vos mains sur l’épée,” cassa-t-elle, passant ses doigts dans ses cheveux. “Et de toute façon ça n’est même pas un problème. Kat l’a volée.”

“Quoi?”

Ses yeux se posèrent sur Angel et elle offrit un petit haussement d’épaules. “Ouaip. Elle m’a brisé les doigts, m’a battue et l’a prise.” Elle regarda Mr. Weathers. “Et si vous pensez que je suis dangereuse avec, essayer une Immortelle à moitié dingue de chagrin pour voir.”

Mr. Weathers grimaça, fermant les yeux, expirant lentement. “La moindre des deux gentilles?”

“Oh, elle n’est pas mauvaise ni gentille. Beige est une bonne façon de décrire son aura,” maugréa Lorne, grattant à nouveau la zone autour de ses cornes. Il regarda Angel d’une manière significative. “Tu te souviens de ce que j’ai dit sur elle?”

“Lorne, j’ai compris, ok?” cassa Angel, s’avançant pour inspecter la main de Cordélia. “Ca va?”

“Bien. Les doigts sont comme neufs,” dit-elle, les secouant pour lui montrer, et puis se redressant loin de lui. “Alors, nouveau plan?”

“Je serais personnellement plus que curieux de savoir ce que ça serait,” dit Mr. Weathers, alors que les autres avocats se rassemblaient autour. Il s’affala aussi dans un fauteuil et lança un regard noir à sa compatriote. “Puisque vous avez laissé l’épée vous échapper des mains.”

“Ouais, vous savez, les doigts cassés et être étranglée à mort constitue vraiment LAISSER,” dit-elle. Angel lança un regard menaçant à l’avocat, mais elle glissa une main dans la sienne, le gardant à ses côtés, pressant légèrement. Ses doigts continuèrent de caresser sa paume, presque tendrement, alors qu’elle continuait de parler à l’avocat. “Alors, ouais, nouveau plan. Etant donné les visions- et ENORME OUILLE, d’ailleurs,” cassa-t-elle vers Angel, gardant sa main dans la sienne. “Tout indique précisément un combat important, non?”

“Ca semble être l’affaire.”

“Mais je suis le champion, Cordélia,” dit Angel, momentanément distrait alors qu’elle continuait de le caresser gentiment, s’éloignant de sa paume et pressant maintenant son avant-bras. Le contact, le besoin de toucher la dirigeait, ou le dirigeait d’ailleurs, mais Angel était devenu méfiant de façon inhérente.

Cordélia était au milieu de quelque chose, quelque chose se passait dans son esprit et il n’était pas vraiment sûr de ce que c’était. Comme lui, elle avait quelque chose profondément en elle, un autre subconscient, un subconscient qui l’avait récemment repoussé.

Soigneusement, il se dégagea des doigts, s’éloignant et elle le remarqua, ses yeux s’assombrissant avant qu’elle ne rougisse et mette ses mains sur ses jambes.

“Tu es peut-être le champion, Angel,” admit-elle finalement, haussant légèrement les épaules. “Mais c’est mon combat. Et ça m’a l’air clair comme de l’eau de roche. Je tue Kat, je prends l’épée et je suis sur le siège conducteur de la possession.”

“Je ne comprends toujours pas comment ça nous aide.”

“Je suis d’accord avec le vampire,” dit Mr. Weathers.

”Oui, ce n’est pas que nous essayons distinctement d’éviter?”

“Ce que la princesse est en train de dire c’est que nous devons stopper la possession pour éviter l’effet désastreux de – pardonnez le jeu de mot - Cordylus sur le monde.” Lorne haussa les épaules. “Le chaton a un meilleur contrôle de ses sens, étant plus jeune, ayant eu moins de Quickenings, elle a la meilleure chance d’être vaincue si quelque chose se passe mal.”

“Tu dis que tu seras plus facile à tuer.”

“C’est sensé.”

Les mots sans coeur de Mr. Weathers ne semblèrent pas du tout atteindre Cordélia alors qu’elle acquiesçait, les yeux sur ses doigts tandis qu’elle ouvrait et fermait son poing, grimaçant légèrement.

Les mots atteignirent Angel.

Les mots balayèrent son âme alors qu’il se tenait au milieu, entre l’Immortelle et les avocats, discutant calmement de la mort imminente d’une Immortelle qui ne semblait pas vouloir vivre de toute façon.

La panique qui associait cette Immortelle avec Cordélia, lui fit fermer les yeux contre la scène, mordre sa lèvre pour se forcer à ne pas dire un mot, quand tout ce qu’il voulait vraiment faire était prendre Cordélia, l’enfermer et la forcer à parler - à commencer à créer un sens dans ce monde inhérent de déni dans lequel elle vivait.

“Tout ceci est, évidement, en présumant que je survive effectivement à la Fin du Jeu, que nous devons aussi arrêter parce que, hé bien… je ne suis pas vraiment d’humeur à combattre tout un groupe d’Immortels à la fois.”

“MERDE.”

L’éclat sortit bordé de besoin complètement primaire, suppuré de colère, et il fit sursauter tout le monde, y compris Lorne et Cordélia.

Angel se précipita en avant, lui saisissant la main et la tirant hors de la pièce, ne lui donnant pas un seul moment pour discuter avant de claquer la porte du bureau derrière eux.

Mr. Weathers rétrécit les yeux, redressant la cravate de son ensemble cher.

“Il ne va pas la tuer, n’est-ce pas? Ca ne serait pas bon pour nos intérêts-“

“Non, il ne va pas la tuer,” dit Lorne, retournant aux livres de rituels. “Mais Cordylus a besoin qu’on lui parle, et le vampire… enfin – il sait ce dont elle besoin.”

--

Il la plaqua contre le mur, fort et méchamment.

Elle eut à peine un moment pour se rendre compte de ce qui se passait exactement, même pas un moment pour réfléchir quand il l’épingla là.

Son coeur battait la chamade alors que le démon à l’intérieur d’Angel fit son apparence, des arêtes sombres et menaçantes sur le visage séduisant, les crocs luisant dans la lumière faible.

“Angel-“

Mais le haut de son corps se pressait contre elle, poussait son poids lourd sur elle, jusqu’à ce qu’elle soit étendue contre le mur, ne lui laissant pas de place, rien d’autre qu’Angel contre elle, ses yeux jaunes cherchant les siens, ses sens étaient submergés par rien d’autre que le vampire.

Il haletait, quelque chose qu’il n’avait pas besoin de faire, et c’était intéressant qu’elle remarque ça, qu’Angel, qui ne respirait pas, était tellement déconcerté mentalement qu’il recourait à une caractéristique fondamentalement humain, le besoin de respirer, pour reprendre le contrôle.

Mais sa prise était douloureuse, et la myriade d’émotions qui passait sur son visage fut distinguée par les cinq mots qui passèrent ses lèvres.

“NE T’EN FICHE PAS.”

Elle ferma les yeux contre ça, pas sûre de pourquoi les mots la frappaient, pas sûre de pourquoi elle était tant affectée par le vampire qui semblait être à deux doigts de perdre tout ce à quoi il avait jamais tenu à cause d’elle.

“Angel-“

“NE T’EN FICHE PAS, Cordélia. NE T’EN FICHE PAS, bon sang.”

Elle n’était pas une garce sans coeur, mais il y avait la tentation de ravaler la douleur, la confusion et de simplement et froidement soulever un sourcil, et mentir totalement – lui dire qu’elle s’en fichait, et elle l’aurait fait s’il n’avait pas prononcé une phrase en plus.

“Rien de ce qu’il nous est arrivé, rien de ce que nous avons jamais fait, Alex, Buffy, Faith, ils ne signifieront jamais rien si tu t’en fiches.”

Le visage dur et froid disparu, et sa première impulsion était de lui lancer des paroles méchantes, de le menacer pour avoir soulever leurs noms à un moment comme ça.

Elle prit une respiration, mais il continuait de presser son poids lourd contre elle et, au lieu de parler, elle se prit à faire errer des doigts fascinés sur son visage, passant sur son visage, traçant ses lèvres, les dépassant jusqu’à ses épaules.

Son coeur tressaillit en elle, et avec ça, son corps trembla.

Emotion.

Ca faisait si longtemps qu’elle n’avait pas été submergée par tant d’émotion.

“Je ne m’en fiche pas,” admit-elle finalement, douloureusement, ses yeux soudainement humides. “Je ne m’en fiche pas Angel. Je sais que je ne suis pas assez forte Angel.” Il continua de la regarder avec les yeux jaunes du démon, mais elle ne voyait qu’Angel, ne voyant jamais les arêtes, voyant uniquement le vampire qu’elle avait toujours connu. “Angel, je ne peux pas gagner contre ce démon. Kat n’est pas assez forte pour le combattre, tu dois l’arrêter. Je n’ai même pas – C’est toi, Angel. Tu es le champion. Tu dois arrêter cette chose – parce que je n’en serai pas capable. Tout ce que je pourrai faire c’est tuer Kat… et je ne sais même pas… si je saurai faire ça.”

Il ne dit pas un mot, mais continua de la cramponner, comme s’il n’était pas sûr.

“Angel, aide-moi à te faire confiance.”

--

Los Angeles, CA 1999

Les rêves avaient laissé un affect obsédant sur elle et elle soupira, frissonnant, s’enfonçant plus dans le siège de l’aéroplane, regardant à côté d’elle pour trouver Alex endormi.

Le jet privé était relativement calme.

Mais elle ne pouvait pas arrêter de frissonner.

De la chair de poule s’étala sur son corps alors que les souvenirs l’envahissaient.

Magdalène.

Merci, Winters, pensa-t-elle de façon morbide, fermant les yeux. Merci d’avoir eu une amante psychotique dont tu ne m’avais jamais parlé. Merci BEAUCOUP de m’avoir obligée à te tuer. MERCI BEAUCOUP.

Elle déglutit.

Des cauchemars de mots si révélateurs de son traumatisme. Le visage de Claribel quand elle lui avait dit que la mort et la destruction était tout ce qu’elle apporterait jamais à ses amis.

Elle ne l’avait pas crue alors.

Elle avait cru que ça serait pareil, que rien ne changerait.

Qu’elle pouvait ravoir Alex et récupérer sa vie-

Mais il y avait ce – ciblage de ses amis, ciblage même d’Angel qui, jusqu’à peu, avait été hors de leurs vies-

Ses yeux errèrent jusqu’à lui, le trouvèrent en train d’observer la forme endormie de Buffy avec la même expression hantée d’amour qu’elle en était venue à voir comme familière.

Quand sa tête se leva et que ses yeux rencontrèrent les siens, elle souleva un sourcil.

Le vampire déglutit, détournant le regard.

Prenant une respiration, elle prit sa décision.

Contournant Alex, elle se déplaça à l’avant du jet privé, prenant un verre du bar et sachant qu’il était là alors qu’elle le posait derrière elle.

Il le prit.

“On sera là dans une demi-heure.”

Il ne dit pas un mot alors qu’il prenait la boisson, la vidant en une gorgée et puis attendant qu’elle lui en serve une autre.

Leurs yeux se rencontrèrent à nouveau et, cette fois, elle détourna le regard.

“Tu m’en veux aussi?” demanda-t-il franchement.

“De quoi tu parles?”

“D’être parti?”

Elle parvint à faire un sourire lugubre alors qu’elle regardait le liquide sombre dans le verre, manoeuvrant ses doigts autour de sa forme, laissant le liquide tournoyer.

“Tout ne tourne pas autour de toi, Angel. J’ai mes propres démons à gérer.”

Il fût silencieux mais elle pu sentir le pull noir alors qu’il frôlait son avant-bras. Sa tête se tourna, changeant d’angle pour voir ce qu’il regardait de façon si sacrée.

“Ils t’ont manqué?”

“Ouais.”

“A moi aussi.”

“Tu es revenue vers eux.”

“Toi aussi.”

“Parce que je le devais,” dit-il rapidement.

“Moi aussi,” répondit-elle, avalant enfin le liquide, le laissant brûler l’arrière de sa gorge de façon satisfaisante. A nouveau, ils se regardèrent, à nouveau, ils détournèrent le regard.

“Alors, voilà la question à un million de dollars,” répondit-elle, sa voix rauque à cause de l’alcool. “Qui est le plus faible? Moi pour ne pas avoir été capable de partir ou toi pour avoir fui?”

“Tu ne sais pas pourquoi je suis parti.”

“J’en ai une idée.”

“Qui sait? Tu as fait ce qu’il fallait.”

“Je n’avais pas le choix.”

Elle soupira, se penchant en avant alors qu’il venait vers elle, lui prenant le verre des mains et le remplissant. “Apparemment, moi non plus.”

Une pause, les deux restèrent silencieux, le noisette sombre rencontra le brun sombre et les deux fixèrent, pendant une longue minute, les deux comprenant, dans cette crise, à cet instant, ils étaient une et même personne, identique.

La Mort et la Destruction.

Cordélia détourna le regard.

--

“Cordélia-“

Sa prise se détendu mais, cette fois, ce fût elle qui le garda contre elle, ses mains agrippant maintenant ses épaules, gardant son corps contre elle, presque comme si elle savourait le contact.

Angel sentit le corps chaud et humain contre le sien, mais c’est son visage qui le frappa, il y avait tant d’émotion nue-

De la confiance sans réserve.

En lui.

“Angel, toute ma vie depuis que je suis devenue… ce que je suis, des gens m’ont dit que j’étais la Mort Incarnée. Et je les ai crus. Pas une seule personne que j’ai aimée dans ma vie n’est jamais… morte. Tout ceux avec qui j’entre en contact meurent, Angel. Sauf toi.” Ses mains glissèrent sur son visage, ses yeux brillant même alors que sa voix tremblait. “Toi, Angel, tu as toujours existé, magnifique et tourmenté, et je te vois et je vois la Mort et, pour une raison ou pour une autre, tu me fais tout de même ressentir – comme s’il y avait de la lumière. Tu me fais avoir besoin de… lumière, Angel. Tu es entouré par les ténèbres et quand je suis avec toi, il n’y a rien d’autre que de la lumière, et c’est effrayant parce que-“

“Tu te fais mal dans la lumière.” Ses mots étaient rauques, arrachés à sa gorge serrée.

Elle acquiesça, laissant les larmes glisser. Elle les essuya précipitamment, fermant les yeux pendant une seconde, se reprenant avant de recommencer, d’une voix un peu plus régulière.

“Je te fais confiance, Angel, pour m’aider à surpasser ça. Parce que tu es le seul qui puisse.”

Son regard était doux, presque désespéré, mais la froideur glaciale dans les yeux noisettes de Cordélia avait fondu, et il se prit à gémir alors qu’elle glissait ses mains autour de son cou, et il se pencha en avant, remuant désespérément ses lèvres contre les siennes.

Son baiser était affamé, ouvert et mouillé et sans réserves. Rien n’était retenu alors qu’elle l’enlaçait, scellant sa promesse avec une à elle. Quand leurs lèvres se séparèrent, elle haleta, mais il ne lui donna qu’une seconde pour récupérer avant de l’attirer contre lui, enterrant son visage dans son épaule et respirant son parfum. Son corps tremblait alors qu’elle le serrait dans ses bras, pressant des baisers contre sa joue, son cou, son épaule.

L’amour et la confiance étaient prédominants, et la peur désespérée qui pendait au-dessus d’eux ne les souillaient que légèrement. La porte s’ouvrant lui fit levé la tête, et Lorne eut l’air surpris. “Oh… euh… désolé – vous devriez voir ça.”

Il ferma la porte, les laissant dans les ténèbres à nouveau.

Angel ferma les yeux, soupirant contre ses cheveux, pressant ses lèvres contre son front, passant gentiment ses mains le long de son dos en une caresse.

“Angel?”

“Oui.”

Elle parvint à faire un petit sourire alors qu’elle lui tapotait la joue. “Tu voudras peut-être bouger le visage de vampire avant qu’on y retourne.”

Il avait complètement oublié les arêtes.

Prenant une respiration, il les força à s’effacer, mais l’expression dans ses yeux ne changea jamais, et il lui fit un sourire incertain, avant de reculer, gardant fermement sa main dans la sienne alors qu’ils se déplaçaient vers la porte.

Cordélia haleta alors qu’elle entrait dans la pièce, s’éloignant d’Angel tandis qu’elle voyait qui était là.

“Terence?”

Terence Jacobs se tourna, des papiers et des livres volant par mégarde dans tous les sens alors qu’il laissait tomber sa charge sur la chaise.

“Mlle Winters!” Elle eut l’air un peu accablée quand il s’avança, lui donna une étreinte d’ours qui envahissait trop d’espace personnel, et sourit joyeusement.

“Nous sommes là pour aider!”

“Nous?” demanda Angel, croisant les bras alors qu’il venait se tenir derrière l’Immortelle qui était aussi un peu stupéfaite.

Divers hommes et femmes s’installaient dans l’espace du lobby qui devenait rapidement bondé. Les avocats eurent l’air presque dégoûtés alors que les livres poussiéreux étaient placés sur leurs blocs immaculés, et l’un d’eux éternua même quand la poussière se souleva.

“Le Conseil des Guetteurs s’est réuni pour aider à arrêter le mal imminent,” les informa gaiement Mr. Jacobs.

“Le Conseil des Guetteurs?”

“Je ne comprend pas,” dit Cordélia, ayant l’air incertaine alors qu’elle regardait autour d’elle. “Je croyais que le Conseil était censé être impartial durant tout ça.”

“Nous le sommes. Nous n’avons aucune intention d’arrêter ce concept particulier. A conditions que les choses suivent leur cours ici. Il n’y a rien à propos de cette Fin de Jeu qui soit naturel.” La femme entra dans la pièce, les bras derrière le dos, la voix profonde et horriblement familière. “Alors, c’est ça l’Hypérion. Je me suis toujours demandée ce que ma mère lui trouvait.” Cordélia et Angel gelèrent tout deux sur place alors que la femme mettait ses cheveux sombres derrière son oreille, et les regardait finalement. Un regard fixe et puis un sourire gentil flotta sur son visage. “Salut, Tante Chase. Oncle ‘Gel.”

“Katie?”

Elle se fendit d’un sourire et acquiesça avec vigueur.

En deux pas, elle fût dans les bras de Cordélia, la serrant étroitement, les yeux humides alors qu’elle se reculait.

Cordélia lui prit gentiment le visage, les doigts tremblant. “Seigneur, je n’ai pas vue depuis -… Tu mesurais…” elle indiqua sa taille à son épaule, et secoua la tête. “Tu… tu es une GUETTEUSE?”

“Maman ne serait-elle pas fière?” dit-elle, souriant. “Je… longue histoire – mais tu m’as manquée. Tu as manqué à Grand-mère.”

“Ta Grand-mère m’a manquée. Et ta mère.”

“Katie?”

“Oncle ‘Gel!” Se tenant toujours à Cordélia, Katie se tourna, agrippant sa main tendue. “J’ai juste… Je suis si heureuse de vous voir tous les deux!”
Terence eut l’air absolument ahuri.

“Vous les connaissez tous les deux?”

Chase le regarda à peine. “Je suis la Marraine de Katie.”

Angel leva une main penaude alors que Katie lui tapotait gentiment la joue. “Parrain, juste ici.” Il souriait également. “Mon Dieu, tu ressembles tellement à ta mère.”

”Non, ma mère n’a jamais eu l’air si vieille.” Elle sourit, haussant les épaules et puis elle se recula, alors qu’Angel pressait gentiment une main sur l’épaule de Cordélia. “Elles auraient toutes les deux adoré vous voir… l’un des regrets de Grand-mère Faith était de n’avoir jamais pu vous aider à réconcilier vos différends.”

“Oh, chérie, ils sont plus que réconciliés,” s’immisça Lorne, se taisant quand Angel lui donna un coup de coude brutal.

“C’était Faith,” dit Cordélia, soupirant. “Jamais capable de garder sa bouche fermée à propos de… hé bien… nous.”

“Ahem.” Mr. Weathers avait l’air plus qu’ennuyé. “Aussi touchant que cela soit – l’heure tourne.”

Cordélia souffla, quand Katie souleva un sourcil. “Avocats maléfiques, voici le Conseil des Guetteurs.” A Katie, elle dit, “Ils… ESSAYENT d’aider. Ils sont surtout ennuyants.”

Katie sourit, mais elle fit un signe de tête à Terence, qui fut sorti de sa stupeur comme un clown dans une boîte.

“Toutes les ressources sont à votre disposition. Nous avons déjà trouvé, nous pouvons arrêter le démon et renverser la Fin du Jeu, mais nous avons besoin de la formule exacte. Nous la recherchons en ce moment même, elle est localisée sur un manuscrit… le manuscrit de…” il regarda dans le livre et leva les yeux. “Anatole.”

Mr. Weathers remua quand Cordélia le regarda de façon significative.

“Les patrons ont discuté et nous croyons-“

“Passez-le, imbécile.”

Il soupira et acquiesça, le prenant dans sa serviette et le plaçant dans les mains de Terence.

“Si nous ne le récupérons pas,” dit-il, sa voix menaçante et dangereuse. “Nous utiliserons tous les moyens à notre service pour vous rendre la vie très difficile.”

“Ouais, Wolfy et Hart,” dit Angel, venant derrière lui et lui donnant une forte tape dans le dos, le faisant trébucher en avant alors que le vampire mettait une main lourde sur son épaule. “On doit les aimer.”

Mr. Weathers le fixa comme s’il était cinglé.

“Ok les gars, le moment critique est arrivé,” dit Cordélia, se déplaçant pour regarder alors que Terence ouvrait le manuscrit, Katie s’installa de l’autre côté avec des livres.

“On part vers une faillite. Comme le Crash du Marché en 2100. Winters Incorporated a presque touché le fond à cette époque. Mais on a géré.”

“Oui,” Mr. Weathers sourit tendrement au souvenir. “Je m’en souviens comme jeune avocat. Nous avions un intérêt là-dedans.”

“Ouais, je sais,” répondit-elles, grimaçant. “Vous avez essayé de faire une prise de pouvoir hostile. Litéralement,” ajouta-t-elle dans sa barbe.

Angel poussa Mr. Weathers sur une chaise et le contourna, faisant un signe de tête à Lorne et quelques avocats. “Des armes. Allons en chercher.”

Cordélia passa à côté, ébouriffant ses cheveux avant de s’installer à côté de Katie.

Mr. Weathers soupira, essayant de fixer sa frange et d’ajuster son costume.

“Voilà ce qu’on obtient quand on essaye de sympathiser avec les gens qu’on déteste,” maugréa-t-il.

qu'une seule chose à dire.... la suite !!!!! euh la suite stp pardon (restons polie quand même)

oui pitié nous t'implorons la suite s'il te plait !!!!

J'essaierai de bientôt vous traduire la partie suivante ^^

En tout cas, contente que ça vous plaise

j'ai vraiment hâte que tu la traduises, je sens qu'on va encore se régaler

Voilà un longue suite ^^

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Chapitre Quatorze

De l’anticipation, mélangée avec de la peur, de la crainte et de la merveilleuse intensité remplissait l’air.

C’était presque tangible et, comme s’il était mortel, le vampire se tint au centre de la pièce, leva les bras et respira tout ça.

Otant la veste en cuir, il la plaça soigneusement sur la chaise, s’approchant de la pierre, marchant autour des druides qui commençaient à psalmodier.

Les vampires étaient maudis avec des souvenirs, maudis avec des sentiments et des émotions et, en tant que tueurs sans âme, ça n’était pas une excuse pour la faiblesse que ça causait.

Exister n’avait jamais été quelque chose que Spike faisait bien. Enfant, même jeune homme, William était quelqu’un qui croyait en la poésie de la vie, en le fait de la prendre par son essence même et de l’obtenir, la reconnaître: la posséder.

La gloire. L’amour. La vie.

Dans le sang, coulant le long de sa gorge, dans ses veines. Dans les corps qu’il prenait, dans les vies qu’il déchirait sauvagement.

L’amour et la vie sacrifiés pour l’essence de l’humanité, la chose même qui rendait si humain – qui faisait de lui le vampire qu’il était devenu.

L’amour non partagé était peut-être l’une des malédictions les plus interdites qui avait été données à son existence.

Perdre Drusilla, pas juste perdre son amour mais perdre son respect, avoir une puce, tomber dans son monde fantaisiste avec la Tueuse, et puis récupérer sa déesse sombre, le mal glorieux, seulement pour se la faire reprendre à nouveau par un autre Scoobie…

Une garce Immortelle qui n’avait jamais vécu, jamais existé.

Il se tint debout, l’émotion s’accumulant dans sa gorge alors qu’il levait la cigarette à ses lèvres, plissant les yeux et pinçant les lèvres.

Il avait fallu plus de septante ans pour amener le plan à exécution. Septante ans pour créer le complot de vengeance si complexe et si puissant que les êtres moindres avaient rechigné.

Un jeu d’enfant.

L’Immortelle qui lui avait pris son amour et son amour-propre, et le Vampire qui lui avait pris la blonde seraient arrachés l’un à l’autre en un coup bas.

Les druides continuèrent à psalmodier et Spike acquiesça quand la pierre commença à gronder, trembler.

Les laisser se tuer avec leur nouvel amour.

Même la mort était trop bonne pour ça.

Il ferma les yeux et se déplaça, sachant que l’Immortelle observerait.

La laisser jouer son rôle après.

“Regarde et apprend, Kat,” murmura-t-il, laissant tomber la cigarette et l’écrasant avec son pied.

“Ca va être un fichu bon spectacle.”

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La vision numéro deux était vachement plus douloureuse que la première.

Cordélia perdu le contrôle de tout son corps et elle se heurta presque la tête sur le coin du bureau, si ça n’avait été pour les réflexes rapides d’Angel, affûtés à la perfection. En moins d’une seconde, il fut à ses côtés, l’attirant contre lui et la serrant fort alors qu’elle se tordait de douleur.

La vision était venue sans avertissement, dans la pièce qui rassemblait le bien et le mal, les deux côtés essayant de stopper l’anormal, tandis que les avocats et les guetteurs fixaient, d’abord sans comprendre, alors que les Puissances Supérieures faisaient connaître leur intérêt pour cette situation particulière.

Pendant ce temps, le vaisseau, l’Immortelle coincée entre les mondes, tremblait de façon incontrôlable, s’accrochant au vampire avec un besoin désespéré, et si le mal dans la pièce avait fait attention, ils auraient remarqué la façon dont elle semblait désirer son toucher, la façon dont son corps se blottissait contre le sien, le visage enfui dans son épaule comme si rien que par son parfum, elle aurait été capable de donner du sens à ce qui lui arrivait.

Cordélia elle-même ne remarqua rien de la sorte, mais ses mains agrippèrent les épaules d’Angel et son visage s’enterra dans sa chemise alors qu’elle inspirait, désespérée de trouver un lien avec la réalité, loin de l’horreur qu’elle venait juste de voir. En vie, respirant et complètement remplie de douleur.

Quand ses yeux s’ouvrirent, elle entendit faiblement les voix autour d’elle, certaines exigeant de savoir ce qui s’était passé, d’autres demandant avec des chuchotements si elle allait bien, et une en particulier, rauque et douce, accompagnée d’une paire de mains plus froides que la normale qui lui prenait le visage, la questionnant gentiment sur ce qu’elle avait vu.

La réalité vint lentement, son Immortalité combattu le mal de tête et il fut vite réduit à une pulsation sourde. Ses jambes étaient tremblantes, mais la force d’Angel faisait plus que compenser cela et quand ses yeux se levèrent et rencontrèrent les siens, le regard sombre était rempli d’inquiétude.

Elle prit une respiration tremblante et le relâcha prudemment, sentit ses genoux lâcher une seconde fois, et s’agrippa à lui à nouveau.

“Désolée.”

“Tu vas bien?”

“Est-ce que j’ai l’air d’aller bien?” cassa-t-elle, secouant la tête et passant ses doigts dans ses cheveux, se dégageant de lui une fois encore, reconnaissante de voir qu’elle pouvait vraiment se tenir debout toute seule cette fois.

Elle avait une audience, réalisa-t-elle. Des hommes en costumes et cravates et des femmes en tailleurs et un type avec des cornes, qui attendaient tous qu’elle parle.

“On manque de temps,” dit-elle finalement, s’éloignant d’Angel et avançant vers la pile d’armes qu’il avait créée, choisissant une grande épée. “J’ai vu un endroit, et un démon qui est élevé en ce moment même. On y va.”

“Mais la formule! Nous ne l’avons pas!”

“On n’a pas le temps!”

Terence tourna désespérément les pages, regardant le manuscrit ouvert. “Elle est là… mais les mots… la traduction…”

“Pas le temps Terence,” dit Cordélia, le dépassant, prenant la veste noir qu’Angel lui tendait et l’enfilant.

Ses yeux se fermèrent et elle inspira, frissonnant légèrement alors qu’elle sentait la lame dans sa paume, et quand elle ouvrit les yeux, Angel la fixait avec inquiétude.

“Quoi?”

“Rien c’est juste…” elle déglutit, et parvint à faire un sourire lugubre. “Le Prix… Je commence à le sentir à nouveau.”

Il réprima le commentaire alors qu’ils se fixaient pendant une longue minute, sachant exactement ce que ça voulait dire.

Katie brisa leur moment, glissant son sac sur son épaule et faisant un geste vers les autres Guetteurs.

“On vient avec vous.”

“Katie-“

“Pas de mais. On peut très bien résoudre cette chose dehors. Au moins si on peut jeter un oeil sur la chose, on peut déterminer la bonne traduction.”

Terence acquiesça immédiatement, enfilant son blazer.

Cordélia croisa les bras, observant silencieusement la scène.

Angel secoua la tête. “Non, Katie. C’est trop dangereux.”

“Danger? Tu te souviens qui était ma grand-mère, n’est-ce pas?” La femme âgée fit un sourire fort. “J’ai eu ma part de danger. Il est temps qu’on fasse quelque chose par nous-même au lieu de laisser nos Tueuses et Immortels porter la charge du travail.”

“On doit y aller,” dit Cordélia, avançant vers le bureau et écrivant sur un morceau de papier. Alors que Lorne s’approchait, elle le leva, lui permettant de le prendre de sa main. “L’adresse. C’est là qu’on sera. Le reste d’entre vous résoudrez ça ici.”

“Terence.”

Mr. Jacobs acquiesça, rassemblant les livres et installant soigneusement le manuscrit au-dessus.

“Si vous pensez que vous irez quelque part avec ce manuscrit-“

“Allez, vous venez aussi.” Angel attrapa Mr. Weathers par la peau du cou, le poussant rudement vers la porte.

“Hey! C’est un bon costume – et écoutez, VAMPIRE-“

“Si vous poussez que je vais laisser vos fesses maléfiques rester dans mon hôtel, vous vous fichez le doigt dans l’oeil.” Angel le poussa par la porte, et se retourna, attrapant la hache que Cordélia lui lançait.

Rencontrant son regard, il prit une respiration inutile et acquiesça. Après une seconde, elle acquiesça en retour.

Se tournant, les deux se dirigèrent vers la porte, laissant Katie et Terence fermer la marche, sortant de l’hôtel, dans la nuit.

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Elle se recroquevillait dans le coin de la limousine, ses mains couvrant son visage, tremblant.

Le sentiment d’impuissance envahit son âme et il serra les poings pour éviter de la toucher.

Elle était infectée.

Les mots résonnaient dans son cerveau, mais il resta en place, le corps raide avec la tension.

Une main fine, usée par les rides, se posa sur son genou.

“Le Prix,” dit Katie, sa voix profonde, calme, régulière. “Il l’atteint. Bientôt, elle ne pourra plus rien penser d’autre qu’un seul et unique mantra: Il ne peut y en avoir qu’un.”

Son regard ne quitta jamais la forme de Cordélia, l’observant prendre une respiration, bouger ses mains jusqu’aux revers de sa veste, s’éventer, se renfoncer dans le siège, et fermer les yeux et respirer profondément.

“Tu peux l’aider?” Un besoin brutal et désespéré filtra dans sa voix et la femme à côté de lui fit une pause. Après un battement, il ôta ses yeux de Cordélia et se tourna vers Katie, la trouva à l’observer avec une drôle d’expression.

“Est-ce vrai Angel?” demanda-t-elle après une seconde. “Es-tu amoureux de l’Immortelle?”

“Son nom est Cordélia, Katie.”

Dans les mots n’était pas la réponse, mais elle continua de chercher son visage et, dans ses yeux, elle trouva ce qu’elle cherchait.

Elle acquiesça.

“Prends sa main, Angel. Serre-la dans tes bras. Fais-lui respirer ton parfum. Rapelle-lui qui elle est.” Il lui lança un regard interrogateur, mais elle secoua seulement la tête, le coupant avant qu’il ne puisse répondre. “Fais qu’elle ne s’en fiche pas, Angel, fais qu’elle se souvienne. Dieu sait quel chemin vous avez atteint sur la route devant vous, mais utilise-le pour la sauver, de sorte qu’elle puisse peut-être nous sauver.”

Terence se racla la gorge et Katie se détourna, immédiatement perdue dans les nuances de la formule.

Angel attendit et, quand Cordélia frissonna, il bougea, loin de l’espace serré entre Mr. Weathers et Katie, et installant son poids sur le cuir à côté de Cordélia.

Elle transpirait, ses bras étaient croisés sur son corps, un abri désespéré, et elle tremblait visiblement.

Il s’assit à côté d’elle, et prit une respiration, tendant soigneusement le bras autour d’elle, tirant sur ses mains.

Ses yeux s’ouvrirent, vitreux et brillants.

“Angel-“

“Shh, Cordy.”

Son corps était chaud, presque fiévreux, et elle ferma les yeux, luttant, mais il continua de désentortiller ses doigts, la pressant contre lui, contre son flanc.

La lame s’enfonça dans sa cuisse.

Il l’éloigna aussi, l’installant de l’autre côté de lui, loin de sa portée.

“Angel-“

“On sera là dans cinq minutes, Cordélia. Tu pourras sauver le monde à ce moment-là.” Ses mots étaient fermes, gentils, apaisants. Elle lutta, ravalant l’émotion, mais il pressa un baiser contre sa tempe, et elle soupira, ses yeux se fermant, se penchant contre ses caresses.

Du soulagement l’inonda quand, avec hésitation, elle glissa une paume contre son torse, serpentant jusqu’à la peau exposée entre son col ouvert.

Son front se posa contre son épaule et elle se pressa contre sa forme, son corps chaud contre le sien plus froid.

Et elle tremblait toujours.

Il la serra contre lui, ignorant les autres passagers dans la limousine, ignorant les fracas à l’extérieur, ignorant absolument tout sauf l’Immortelle tremblante dans ses bras.

Il ferma les yeux et respira son parfum, repensant aux années.

Cordélia le giflant pour lui faire reprendre ses sens.

Cordélia buvant avec lui sur un jet.

Cordélia le suppliant de lui pardonner pour la mort de Buffy.

Cordélia serrant le corps mort d’Oz.

Cordélia serrant la main d’Alex et sanglotant contre.

Cordélia, debout sur un pont à Londres, complètement inconscience qu’il était sur le point d’entrer à nouveau dans sa vie.

Il l’attira plus près, sa bouche frôlant le lobe de son oreille.

“Angel,” commença-t-elle d’une voix tremblante. “Je ne peux pas l’arrêter-“

“Shhh… écoute simplement.” Elle acquiesça avec hésitation, et il sourit doucement, parlant en un bas chuchotement. “Tu peux m’entendre?” Un autre acquiescement. “Je t’aime.”

Son corps devint immobile, totalement immobile, mais il continua de la serrer dans ses bras, et elle gémit, s’enfonça davantage dans son étreinte, s’accrochant à lui.

Quand il leva la tête, il surprit Katie à les regarder, avec des yeux d’observation que seul un Guetteur pouvait atteindre.

Avec une touche d’humidité dans ces yeux, elle acquiesça.

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Quand le fourmillement envahi son corps, les tremblements chauds, fiévreux s’en allèrent, laissant la place à l’anticipation, l’euphorie furieuse qui envahit ses sens, la fit sourire, ouvrir les bras et les lever vers le ciel avec l’épée dans la main.

La vie, pure et simple.

La mort… Dure et compliquée.

Et le corps s’immobilisa, alors que Katherine attendait, l’épée dans ses mains qui battait en elle, devenant plus profond à chaque seconde, inondant de plus en plus son corps à chaque seconde.

Ses yeux étaient aussi sombres que la nuit, observant la porte, le déclic traversant son corps alors qu’elle s’ouvrait finalement, et elle entra.

Leurs yeux se rencontrèrent, amies, ennemies, une aura teintée de ténèbres émanant d’elles deux.

Katherine ne vit pas les autres, elle changea simplement sa prise sur son épée, et attendit.

Chase Winters était de la même taille qu’elle, mais moins musclée. Ses cheveux étaient raccourcis et dans sa main, se trouvait une grande épée, pas le sabre habituel avec lequel elle avait l’habitude de se battre.

Mais l’expression dans ses yeux, et Katherine savait, tout comme Cordélia, que ça finirait maintenant.

“Allez-y,” dit Chase, ses yeux ne s’éloignant jamais de sa forme de l’autre côté de la pièce sombre et vide. “Stopper le démon.”

“Cordélia-“

“ANGEL. Ceci ne te regarde pas. Fais ta part.”

Katherine laissa son regard errer jusqu’au vampire, qui hésita et puis approuva finalement, s’éloignant de Cordélia d’une façon qui semblait presque douloureuse pour lui, poussant les trois personnes qui les accompagnaient loin des deux Immortelles.

“En bas des escaliers, à ta gauche,” offrit-elle.

Angel fit une pause, mais elle se contenta d’hausser les épaules, et il continua son chemin.

Quand elles furent seules, son cœur battait tellement fort qu’elle se demanda si Cordélia pouvait l’entendre.

L’autre femme était silencieuse, presque comme une statue alors que leurs yeux se rencontraient.

“Je suis désolée, Kat.”

Katherine souleva un sourcil, se déplaçant sur le côté, tombant immédiatement en un modèle de résistance circulaire.

Elle ne dit pas un mot.

“Je suis désolée qu’on n’ait pas pu t’aider. Je suis désolée qu’on n’ait pas pu sauver ton âme. Je suis désolée que je vais devoir te tuer.”

Elle plissa les yeux, les mots faisant leur travail. De l’amertume et du blâme incontrôlé l’inonda, dirigé vers l’Immortelle plus jeune.

Elle prit une respiration, et s’avança vers la table, prenant un petit sabre familier.

L’épée cliqueta, s’arrêtant dans sa glissade quand le pied de Cordélia se posa dessus.

“Elle a l’air familière?”demanda Kat.

Cordélia tendit la main pour ramasser son épée, soupirant alors qu’elle jetait la grande épée sur le côté. “Merci.”

“Pas de problème.”

Katherine attendit alors que Chase remuait l’épée dans sa prise, lançant ses mèches par dessus son front.

Elle souleva l’épée démoniaque. Chase pinça simplement les lèvres.

“Avec ça, c’est plutôt un combat unilatéral, tu ne penses pas?”

Cordélia ne répondit pas, mais prit son manteau, l’ôtant délibérément et le posant dans un coin proche.

Ses yeux ne quittèrent jamais l’épée avec la lame brillante, et Kat elle-même sentit la secousse, s’écriant presque de douleur quand elle la lança contre le mur entre elles.

Les yeux de Cordélia s’écarquillèrent avec surprise, observant la lame s’encastrer dans le mur nord, et puis se retourna vers Katherine.

Katherine ramasse une autre épée, et son regard noir devint glacial.

“Tue le démon, ou Tue-moi, Chase,” fit-elle remarquer. “Mais je fais ça sans magie.”

A son honneur, Cordélia broncha à peine.

“Ca marche pour moi,” dit-elle nonchalamment.

Katherine acquiesça et, deux secondes plus tard, le coup vint, et elle tourna, rencontrant l’épée avec la sienne.

La secousse fut brutale, mais elle l’absorba, les yeux bleu foncé bloqués sur les noisettes.

Il était temps d’en finir.

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Les mots s’écoulaient ensemble en une synchronisation rythmique, au travers du vacarme du chaos.

Angel sourit presque devant les voix étouffées, gênées par la pierre sombre. Angélus aimait cette partie. Il continua de descendre lentement les escaliers, s’assurant toujours de rester tout le temps devant, gardant les deux Guetteurs et l’avocat maléfique.

Des trois, Terence semblait le plus effrayé, agrippant ses livres alors qu’il continuait de marcher sur des genoux flageolants, se heurtant à Mr. Weathers, qui semblait inquiet, mais vaguement ennuyé par toute cette chose.

“Faites attention au manuscrit!” souffla-t-il, attrapant Terence par l’épaule, le faisant glapir. “Les associés principaux auront ma tête!”

“Oh, et je suis sûre que nous nous soucions tellement de CA,” marmonna Katie dans sa barbe.

“Silence,” cassa Angel, grognant presque alors qu’il faisait une pause près de la porte, les voix de l’autre côté devenant plus forte. “Voilà ce dont on a besoin. Se faufiler nécessite assez… le SILENCE.”

Il attendit près de la porte, alors que Katie se penchait en avant, écoutant, disant silencieusement les mots pour essayer de les comprendre.

“Hummm… Oncle ‘Gel?”

“Tu sais, ça sonne vraiment bizarre venant de toi maintenant.”

“Désolée mais… maintenant serait un bon moment pour interrompre-“

“On ne sait même pas combien de personnes sont là-dedans.”

“Hé bien, ils sont sur le point de finir-“

“OH.“

Sans un autre mot, il se recula et puis balança un coup de pied, dégageant la porte de ses gonds.

En une inspection rapide de la situation, Angel réalisa deux choses très importantes: premièrement, il était désespérément surpassé en nombre, et deuxièmement, ils étaient trop tard.

Spike, levant les mains et les saluant de son trône, lui lança un sourire joyeux.

“Trop tard, tapette!”

Angel haussa les épaules, les traits du démon apparaissant sur son visage alors qu’il esquivait un Druide qui venait, l’épée levée.

“Mieux vaut tard que jamais, hein, Spike?” Aux Guetteurs et à l’avocat, il grogna, “Trouvez la formule.”

“Terence, voilà un bon endroit!” Katie l’attrapa par le col, propulsant le Guetteur en arrière et l’asseyant dans un coin, ignorant la façon dont Mr. Weathers semblait gelé sur place.

“Weathers virez vos fesses sur le côté ou aidez-moi à combattre!” grogna Angel.

Mais Mr. Weathers était bloqué, fixant l’énorme statue au milieu de la pièce, qui grondait, grinçait, grognait, lentement, comme si elle venait à la vie.

Les druides continuaient de venir, et Angel avait les mains remplies, protégeant les Guetteurs, balançant un par dessus son épaule et frappant un poing dans le ventre d’un autre, l’attrapant par la veste et l’envoyant valser dans le troisième qui fonçait sur lui.

“Des druides vampires,” marmonna-t-il. “Je déteste ça.”

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Un pivot de sa part prit Cordélia par surprise, lui faisant perdre l’équilibre, et l’épée des mains.

Katherine eut à peine le temps de se retourner avant que Cordélia n’utilise l’élan pour sauter en arrière, faisant une roue, atterrissant en une roulade et attrapant son épée, de retour sur ses pieds en un instant.

Immédiatement Katherine abattu son épée, et le coup envoya une secousse de douleur dans son bras, donnant l’avantage à Cordélia, alors qu’elle levait un pied et l’enfonçait dans son abdomen, faisant tomber Katherine en arrière.

La porte du manoir s’ouvrit et une jeune fille, pas plus de seize ou dix-sept ans, se précipita dans la pièce, faisant une pause, un pieu oscillant dans les mains.

“Euh… Vous êtes Mlle Winters?”

Cordélia n’eut pas de chance de répondre alors que Katherine se remettait sur ses pieds, et la danse de jeu de jambes recommença.

La petite fille Latina eut l’air hésitante, incertaine. “Vous avez hum… besoin de… Je suis la Tueuse? Le Conseil des Observateurs….”

“Super! C’est un plaisir de te rencontrer!” dit Cordélia, tournant sous Katherine, attrapant la lame avant qu’elle ne s’abatte sur son épaule, et poussant vers le haut, la faisant glisser loin d’elle.

“Vous avez besoin d’aide?”

“Non, en fait, ça va ici,” répondit-elle, se lançant par-dessus Kate en un saut périlleux, finissant sur ses pieds et rencontrant à nouveau la lame. “Pourquoi n’essaye-tu pas en bas?”

Kat fit une pause, respirant bruyamment, regardant la fille. “La Tueuse?”

“Ouais.”

“Oui. En bas des escaliers, à gauche. Tue le type blond.”

“O- kay.” La Tueuse eut l’air hésitante, mais s’éloigna docilement des Immortelles, qui se tenaient maintenant immobiles, attendant qu’elle parte.

“Vite, vite!” dit Cordélia, faisant un geste vers la porte. “Vas-y!”

Kat roula les yeux, croisant les bras alors qu’elle attendait. “On ne peut pas faire ça avec une audience, tu sais?”

“Vous préférez vous tuer en paix?”

“S’il-te-plaît,” dit Cordélia, de l’impatience dans la voix.

La Tueuse leur lança encore un regard bizarre, mais se dirigea vers les escaliers, ouvrant la porte et la fermant derrière elle.

Kat prit un moment pour respirer, soulevant sa masse de boucles mouillées et laissant l’air frapper son cou en sueur. “Ca… c’était…”

“Ouais. Et pense-y: c’était l’une des plus aimables.”

“Bizarre. T’es prête?”

“Oh ouais.” Cette fois Cordy prit l’offensive, et le combat continua.

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“Non – ça ne peut pas être Vénitien- ANGEL A VOTRE GAUCHE!” Terence essuya son visage avec un mouchoir, le repoussant dans sa poche. “Si ça l’était, tout le dialecte aurait été écrit différemment.”

“De plus, le type Anglais ne l’aurait pas compris,” dit Mr. Weathers, s’accroupissant à côté d’eux, une arbalète en mains.

Katie tendit immédiatement le bras et la lui prit.

“HEY!”

“Vous connaissant, vous pourriez rater intentionnellement et blesser Angel,” dit-elle, le poussant vers Terence. “Aidez-le. Je vais m’occuper de ça.”

“Ecoutez, vieille femme-“

Sans un mot, elle lui mit une claque sur la mâchoire, le faisant s’effondrer en arrière.

“J’ai toujours détesté les avocats,” marmonna-t-elle, levant l’arbalète, la chargeant rapidement, et envoyant ses missiles.

Angel entendit le sifflement et se tourna rapidement, voyant la flèche palpitante s’enfoncer dans le torse du vampire, explosant la seconde suivante.

“Merci, Katie.”

“Y a pas de quoi, Oncle ‘Gel.” Prendre le temps de prononcer les mots se trouva être mortel, alors qu’un vampire en profitait pour plonger un pieu dans son ventre, ne le tuant pas, mais lui faisant très mal.

Angel grogna, tombant à genou à cause de la douleur, attendant le coup inévitable à la tête quand, soudainement, une jeune fille sauta au-dessus de lui, fonçant sur le vampire et abaissant un pieu, le transformant en poussière.

Au début, il cligna seulement des yeux, ôtant le pieu et se remettant sur ses pieds.

La petite Tueuse s’arrêta, se tournant et acquiesçant avec un demi sourire avant de se retourner.

Angel se tourna et Katie se contenta d’acquiescer, haussant les épaules, retournant à sa traduction.

Il prit une respiration, les yeux sur la jeune fille, si petite…. Si jeune pour son occupation.

Mais la jeune fille sourit alors qu’elle continuait de se battre, et sa propre concentration oscilla quand il vit un éclat de blond.

Immédiatement, il sauta de l’autre côté de la pièce, s’emparant du vampire Britannique et le plaquant sur le sol.

“Tu vas quelque part, Spike?”

Spike sourit, s’époussetant, secouant la tête et se redressant.

“Avec tous ces fichus problèmes entre nous? Je n’en rêverais pas!”

Angel trébucha en arrière quand Spike envoya un poing contre sa mâchoire.

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Terence essuya fiévreusement son front en sueur, bougeant le manuscrit et l’approchant de ses yeux à nouveau.

“Ils sont allumés?”

“Ouaip,” Katie acquiesça, le doigt collé à son lobe. “Commencez à lire.”

Mr. Weathers remua et alluma sa lumière photon, éclairant le manuscrit.

Les mots se bredouillèrent dans la bouche de Terence alors que ses yeux se levaient, et il vit la statue, bougeant, respirant, grognant avec un poids invisible, faisant trembler toute la pièce.

Au centre du diagramme, il continua de venir à la vie, des hurlements et des cris l’accompagnant.

Le porteur des ténèbres.

Fermant les yeux, il se força à regarder le manuscrit, continuant de marmonner les mots, laissant Katie les répéter dans l’enregistreur.

“Jason dit qu’ils pourraient être d’origine Corinthienne,” dit-elle après une minute.

Mr. Weathers tapa immédiatement sur son lobe, relayant l’information.

“Traducteur Corinthien en ligne,” dit-il après une minute.

Terence attendit et, avec chaque seconde qui passait, la peur de son coeur croissait, alors que la statue commençait à bouger.

“Nous n’avons peut-être pas le temps,” dit-il après une minute. “Il se lève et nous n’avons toujours pas arrêté la Fin du jeu.”

Le chaos dans la pièce était presque palpable, et Terence trouva l’attente presque insupportable, alors que la petite Tueuse tuait autant de vampires qu’elle pouvait et que les deux vampires, un blond, et l’autre aux cheveux sombres, se projetaient dans la pièce avec de la férocité animale.

Joyeusement, il s’autorisa un moment pour s’interroger sur son Immortelle, avant que son oreille ne babille et que la traduction ne commence à arriver.

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Sunnydale, CA 2010

Chase Winters agrippa son épée, glissant presque sur l’asphalte lisse alors qu’elle sortait de la voiture en trébuchant, enfilant son manteau noir alors qu’elle courait vers la porte.

Son coeur battait furieusement et son corps était trempé de sueur alors qu’elle tirait furieusement ses cheveux en une queue de cheval et donnait un coup de pied dans le trou d’homme.

Elle tomba dans le trou, atterrissant avec un bruit écoeurant dans les crasses et la boue, mais elle y fit à peine attention.

Rapidement, elle commença à bouger, ne faisant pas de pause, respirant bruyamment alors qu’elle se mettait à courir, priant à qui l’écouterait que sa responsabilité soit sauve.

Elle ne pouvait pas perdre Faith aussi.

Des années et elle les avait presque tous perdus.

La bague n’était plus à son doigt, ôtée au moment où il était mort, mise à son cou, comme il l’avait demandé.

Il n’avait pas voulu qu’elle s’accroche, n’avait pas voulu qu’elle fasse semblant… il n’avait pas voulu qu’elle passe sa vie dans les souvenirs.

S’avançant, elle ignora les vidanges sur ses chaussures à quatre cent dollars, et la façon dont l’odeur filtrait à travers son pantalon noir.

Tout ce qui importait était de trouver Faith.

Quand elle fut proche, elle commença à entendre des choses, et ça la fit sprinter, les cris, les coups, et, priant qu’elle n’était pas trop tard, Cordélia chargea à travers le mur défoncé, et rencontra la crypte de Drusilla.

Elle fit une pause, la bouche s’ouvrant légèrement quand elle aperçu à peine le vampire, avant qu’elle n’explose en poussière et qu’une Tueuse ensanglantée, faible et plus vieille ne tombe à genoux, le pieu tombant de ses mains.

“Faith.” Elle fut immédiatement sur ses genoux, les bras glissant autour de la Tueuse kidnappée, la main se levant pour inspecter le visage en sang de son amie.

“Je l’ai tuée,” dit Faith, d’une façon presque hébétée.

Cordélia lui fit un léger sourire, qui disparu immédiatement. “Ouais, tu lui as botté les fesses. Tu vas bien? Comment va le bébé?” Prudemment, Cordélia glissa sa main sur l’abdomen de Faith, son coeur faisant un léger bond quand elle entendit la pulsation de vie sous elle.

“Elle allait… essayer… voulait se nourrir du bébé…” dit Faith, ses yeux toujours stupéfiés alors que Cordélia l’aidait gentiment à se lever. “Je n’allais pas la laisser avoir mon bébé, Chase.”

Sa Tueuse était faible, fragile et fatiguée. L’enlèvement n’avait pris place que six heures auparavant, mais Cordélia n’avait pas été là, et la Tueuse enceinte avait fait ce qu’elle avait pu pour protéger Willow et Ruppy et son propre enfant.

Mais Faith était bouffie avec l’enfant et, à la fin, Drusilla avait pris la Tueuse-

Et Cordélia n’avait pas été là.

Les lèvres de Faith étaient entaillées, son oeil droit était couvert par un hématome, enflé, et sur son cou se trouvaient deux petites marques de morsure.

Mais elle n’était pas morte, pas encore.

Faith poussa un gémissement, glissant ses bras autour de l’Immortelle et enterrant son visage dans le cou de Cordélia, frissonnant légèrement.

Les yeux de Cordélia se fermèrent involontairement avec le geste, sa gorge se serrant quand l’ancienne Tueuse de vingt-huit ans prit du réconfort dans son apparence amaigrie de dix-neuf ans.

Faith s’était battue à ses côtés pendant des années et Cordélia en était venue à la connaître, à la voir et à l’aimer comme sa famille.

Et si une seule fichue personne méritait une vie normale, c’était Faith.

“Cordy,” murmura-t-elle contre le cou de Cordélia. “Merci d’être venue.”

“On va te sortir d’ici, Faith,” répondit-elle, pressant ses lèvres contre le front de Faith, sentant le souffle d’air de la Tueuse au contact.

“La garce m’a presque tuée,” dit Faith, main sur son dos alors que Cordélia l’aidait à se diriger vers l’entrée qu’elle avait créée dans la crypte. “A l’époque j’aurais pu avoir cette timbrée facilement.”

“A l’époque tu ne faisais pas la taille d’une maison,” répondit automatiquement Chase, se déplaçant avec elle, la guidant à travers le mur défoncé. “Fais attention à la marche, Faith.”

Les doigts de Faith se serrèrent sur l’épaule de Cordélia, et la Tueuse s’immobilisa, les yeux retournant vers la crypte.

“Il arrive,” murmura Faith. “MERDE.”

”Qui?”

“Spike. Oh, merde. Il va la trouver morte et il va-“

“Spike… Spike…” Cordélia déglutit et puis se retourna vers la crypte. Les pas étaient discernables, l’accent Britannique résonnant contre les murs au milieu des goûtes d’eau.

Toutes les options commencèrent immédiatement à traverser la tête de Cordélia. Spike… plus fort et bien plus performant après que la puce ait été enlevée, participant de façon effrénée à la guerre et deux fois plus maléfique.

S’il découvrait que Faith avait tué Drusilla, et si Cordélia partait sans le tuer, alors il passerait le reste de sa non-vie à poursuivre Faith.
Faith, qui était enceinte, qui vieillissait, qui ne combattait plus.

“Faith, prend mon épée et passe par l’entrée, remonte par le trou d’homme, prend ma voiture et pars.”

“Cordélia-“

“Pars. Je vais m’occuper de lui.”

“Sans ton épée?”

Cordélia serra les lèvres, déglutissant. “Ca va aller. Pars.”

“Cordélia, merde. J’ai tuée cette garce, je peux le tuer aussi-“

“Faith. Tu es enceinte. De neuf mois. Tu es en congé de maternité, de façon permanente. PARS.” Cordélia la poussa dans la direction, ignorant l’éclair de colère, et de peur, dans les yeux de Faith.

Le vampire blond apparut et Cordélia avança, ramassant le pieu et le pesant prudemment dans ses mains, alors qu’il faisait une pause, regardant la pièce autour de lui.

Ses yeux bleus et froids rencontrèrent les siens et Cordélia sourit d’un air affecté, haussant les épaules.

“Drusilla?”

Il renifla, avec ses sens d’animaux, et Cordélia se déplaça pour se tenir devant le trou d’ouverture, le couvrant avec son corps.

“Désolée de te l’apprendre, Spikey, mais elle est plutôt morte.” Cordélia fit tourner le pieu vers lui, faisant un signe de tête vers la pile de cendre.

Le corps mince du vampire n’était pas particulièrement intimidant, mais ça faisait partie du charme de Spike. Le vampire était dangereux à cause de sa nature sans prétention. Le vampire qui aimait s’amuser, prenait plaisir à son manque de conscience allait même aussi loin que de tomber amoureux, était dangereux parce qu’il ne prenait rien au sérieux sauf l’amour et, dans l’amour, venait toute sa passion.

Il ne sembla pas la croire au début, étudiant Cordélia comme il aurait étudier une fourmis, et se tourna, reniflant, la regardant finalement.

“Cordélia. Ce que j'aime tes cheveux !”

“Je peux pas en dire autant des tiens.”

Cordélia n’était pas sûre de ce que Spike savait sur elle. Il était malin, pour avoir survécu aussi longtemps, il avait tout su sur Buffy et même sur Angel avant de revenir à Sunnydale, mais quand Buffy était morte, beaucoup avait pris pour acquis que Sunnydale était libre pour la prise.

Avec Faith qui gardait la Bouche de l’enfer, cette notion avait été rapidement ôtée de leurs têtes, et elle savait que quelques uns avaient même parlé d’une Chase Winters-

Mais ils devaient encore faire la connexion avec Cordélia Chase.

Mais Spike n’était pas un vampire ordinaire.

Il fit une pause, les yeux errant autour de la pièce et, une fois encore, il renifla, regarda vers la porte ouverte. “Tu t’attends à ce que je crois que la pom-pom girl a tué Dru?” ricana-t-il.

“Alors trouve-la, mais elle n’est pas là.”

Ses yeux percèrent les siens, et son manque de peur fut essentiel pour le faire croire. Le sourire satisfait disparaissant et son corps gelant sur place, et une fois encore ses yeux errèrent sur la pile de poussière sur le sol.

Une seconde, deux, et il comprit.

Le déchirement pur, dans sa forme la plus rare, était terrifiant à regarder. Elle l’avait vu une fois, l’avait expérimenté elle-même, et c’était toujours la même chose. Certains réagissaient en cognant, comme Angel l’avait fait, certains réagissaient en se renfermant intérieurement, comme elle l’avait fait, personne n’était pareil.

L’imprévisibilité était ce qui rendait le moment si dangereux.

Ce fut clair, au moment aux les yeux du vampire s’inondèrent de larmes, de quelle façon ça allait pour lui.

La façon dont le corps commença à trembler, la façon dont ses mains se serrèrent en poings, la façon dont ses yeux rencontrèrent les siens avec une rage pure et complète-

Et elle, sans épée. SUPER.

“Où est cette garce de Faith,” souffla-t-il, sa voix à peine plus haute qu’un murmure, froide, dangereuse, à peine contenue, comme une bouteille secouée une fois de trop.

“Faith est partie. J’ai tué Dru.”

Il l’ignora, se dirigeant vers l’ouverture et Cordélia bougea rapidement, couvrant le trou, le tenant à distance.

Faith, dans sa glorieuse grossesse, avait besoin de temps pour sortir, et il était hors de question qu’elle attaque un vampire à moitié fou à cet instant.

Elle avait besoin de temps… pour le comprendre… pour voir de quel côté la balle vacillerait.

“Oh, ouais. Je l’ai tuée,” dit-elle, s’avançant, s’assurant que Spike ne voit personne d’autre qu’elle. “La nana cinglée et psychotique, ça n’était que moi, chéri. Avec ce pieu-ci, je ne me suis même pas embêtée à utiliser mon épée sur elle parce que, diable, je ne veux pas souiller CETTE chérie, et ça demandait un peu trop d’effort.”

“NON!” mugit le vampire, et sa force fut accrue de deux fois dans son chagrin, il fut aux côtés de Cordélia en un éclair, et moins d’une seconde plus tard elle fut projetée contre le mur.

Avec l’impact, sa tête se heurta contre le mur et son esprit éclata avec douleur, le sang âcre sur sa langue alors qu’elle la mordait avec ses dents, ayant presque des hauts cœurs à cause du goût.

Ses poings atterrirent sur son visage, lui cassant le nez avec un bruit sec, poussant presque l’os dans le cerveau, et elle sentit la douleur l’étourdir, alors qu’il l’attrapait par la gorge et la balançait de l’autre côté.

Dire que c’était un combat équitable n’était pas exactement… hé bien… équitable. A l’avis de Cordélia, elle avait eu très peu d’avertissement avant que Spike ne l’attaque, et elle se dit qu’elle en était venue à trop se reposer sur son épée quand, avec des réflexes aussi rapides que la lumière, il revint sur elle, et elle reçut un talon dans son estomac avec un coup terrible qui la fit tomber à genoux.

Une partie du plan marchait, cependant.

Il avait totalement oublié Faith.

Spike était étonnement lourd, alors qu’il l’enfourchait, les mains serrées autour de sa gorge et pressant pour lui ôter la vie.

Seigneur, elle détestait être étranglée.

Avec une montée de force elle le repoussa d’une ruade, le faisant rouler par-dessus et atterrissant sur lui, mais son esprit faisait toujours mal et ses membres tremblaient, et le vampire prit l’avantage, la prenant par le menton et tirant sa tête sur le côté, enfonçant ses crocs dans son cou.

Il y eut une douleur aiguë, comme un couteau glissant à travers la peau alors qu’il la déchirait, se fichant de la délicatesse, ayant purement l’intention de la vider de son sang.

Elle lutta, mais avec le sang qui s’en allait, sa force la quittait rapidement, et elle se prit à se concentrer seulement sur le bruit de succion qui venait de son oreille, sur le poids froid et lourd du vampire, et la certitude qu’elle mourrait sûrement aujourd’hui.

Alors que ses yeux se fermaient, un fracas et un grognement les firent se rouvrir, et soudainement le poids fut dégagé, et elle pu respirer à nouveau.

Elle essaya de s’asseoir, mais elle était trop sonnée et, à la place, elle ferma les yeux, laissant les ténèbres l’emporter.

Quand elle revint à elle, ses yeux trouvèrent une version trouble de Faith, et la pression contre son cou se révéla être un chiffon déchiré vite fait de la blouse de Faith, pressé contre sa blessure pour essayer de stopper le saignement.

“Faith?”

“Tu es une telle saloparde,” maugréa Faith, sa voix basse, fâchée. “Je t’ai dit que j’avais tué la petite chieuse. Mais non, tu as dû faire celle qui se sacrifie, voler MON coup du tonnerre, lui dire que TU as tué Dru-“

Cordélia ferma les yeux à nouveau, sentant l’Immortalité sur laquelle elle en était venue à se reposer faire son effet, la rassembler, travailler sur ses blessures.

“Faith-“

“Je suis enceinte mais je ne suis pas sans défense, Cordélia.” Soigneusement, Faith l’aida à s’asseoir, la faisant s’appuyer contre le mur de la crypte.

Sa tête sonnant toujours, Cordélia fut enfin capable de bien regarder la crypte.

Complètement vide.

“Spike?”

“L’initiative l’a. C’est une bonne chose que ta voiture ait un sonneur, Cor. Deux minutes et ils étaient là, prêts à prendre l’Hostile… un numéro ou l’autre.”

Cordélia ferma les yeux, ravalant le sang qui était toujours agglutiné dans sa gorge, grimaçant de dégoût et crachant. “Est-ce qu’il croit toujours que j’ai tué Dru?”

“Cordélia-“

“Le CROIT-il?”

Faith fit une pause, et acquiesça finalement. Cordélia soupira de soulagement, ses épaules de détendant. “Bien.”

“Chase, cette merde de martyr n’est pas toi.”

”Tant qu’il est en vie, il est une menace pour toi, Faith. Je n’ai rien à perdre. S’il me poursuit ce ne sera qu’une question de temps – et ne dit à PERSONNE que tu as tué Dru.”

”MERDE, Cordy je peux m’en occuper!”

“Je ne VEUX pas que tu t’en occupes!” Cordélia se leva, bien que toujours tremblante, prenant le chiffon des mains de Faith et le tenant contre sa gorge, tendant légèrement le cou et grimaçant alors que la peau se ressoudait soigneusement toute seule. “Tu as un enfant, tu as une vie que tu as gagnée et je ne vais pas te laisser merder tout ça.”

“Tu crois que je vais te quitter, c’est ça?” Faith secoua furieusement la tête, poussant Cordélia avec cette force de Tueuse qui repoussa Cordélia contre le mur. “C’est ce que tu crois? Que je vais juste me tirer avec mon enfant et le père et te quitter simplement? MERDE, Queen C. Tu es coincée avec moi.”

”Faith, tu vas te tirer avec ton enfant et vivre le reste de ta vie et être une bonne mère parce que c’est ce qui est le mieux pour ELLE.”

“Je suis la mère, je déciderai. Tu as dit à Willow de rester éloignée?”

“Oui.”

”Et l’a-t-elle fait? NON. Et merde si je le ferai. Tu es tout ce que j’ai, Cordélia. Toi et Angel et je ne vais laisser aucun de vous deux devenir tout broyeur de noir et chieur. Ce n’est pas juste. Ce n’est pas juste pour MOI-“ Sa voix s’adoucit, et le ton de la Tueuse fut étranglé alors qu’elle murmurait les derniers mots. “Je t’aime.”

Leurs yeux se rencontrèrent, et Cordélia sentit ses propres yeux être inondés de larmes. “Je t’aime aussi, Faith.” Et les deux brunettes tendirent les bras, et s’enlacèrent en un moment de gratitude et de dévotion complète.

L’Immortelle et la Tueuse tremblaient, et les deux commencèrent à sangloter.

--

Les choses s’intensifiaient rapidement, et il était impossible de déterminer de quelle façon les choses étaient censées tourner.

Angel esquiva le coup de poing, en envoya un, et puis sauter hors du chemin du coup de pied de Spike, tout en essayant de garder un oeil sur la statue qui continuait de gronder.

Cachés dans le coin, les deux Guetteurs et l’avocat travaillaient fiévreusement, mais ils ne semblaient pas plus proches de la réponse qu’avant, et même Spike, son satané petit enfant qui changeait toujours de côté pour son propre intérêt, commençait à avoir l’air agité alors que la figure commençait à avancer.

“Tu es un idiot, Spike?” Angel bouillonnait, utilisant l’élan du vampire plus petit pour le faire tourner, le poussant avec une force furieuse contre le mur. En deux secondes Angel fut là, l’attrapant par les cheveux, le plaquant contre les briques, face en premier, amenant du sang sur le visage de Spike. “Tu veux amener la fin du monde? Tu ne connais rien au chaos, mon garçon.”

Avec un grognement, il le jeta de l’autre côté de la pièce, se dirigeant vers où le vampire atterrit en un tas furieux.

“T’en prendre à Buffy, t’en prendre à Faith, t’en prendre à Cordelia – tu as un putain de désir de mort, mon pote? Tu crois que tu as une carte blanche qui te permet de merder avec mes femmes?”

“Tes femmes?” Spike se leva, s’abaissant sous un autre coup de pied et balançant son pied, directement dans les reins d’Angel, l’envoyant valser en arrière. “Espèce de tapette. Tu crois que tu les possédais? Elles te possédaient, toi et cette fichue âme.”

“La putain de l’amour, hein Spike?” Claquant un coude dans son visage, Angel tint le plus jeune assez longtemps pour assener un autre coup de poing briseur d’os dans son visage.

“Tu crois qu’il est question de prendre le contrôle du monde?” Spike sourit seulement et, avec un afflux de force, il repoussa, faisant un croche-pied à Angel, le regardant tomber par terre.

Le sol sous eux commença à bouger, et les deux vampires regardèrent la statue. Le plâtre commença à tomber, en-dessous des nuances de quelque chose de vert et écailleux commencèrent à émerger.

Spike sourit. “Par l’enfer, qui se soucie du monde, Angel?” il secoua la tête. “Quand il n’y a plus de raison pour laquelle vivre? Quoi qu’il arrive, ce démon prendra ta copine ou Kat le fera. Et tu perdras. Tu perdras toujours.”

Trébuchant en arrière, Spike se tourna, sprintant vers les escaliers.

Angel se leva, fin prêt à le poursuivre quand un hurlement strident le fit geler sur place.

Se tournant, son visage démoniaque émergea dans toute sa gloire en réaction à ce qui était devant lui.

Le démon s’était levé.

--

Les tremblements du manoir empiraient sa difficulté à garder son équilibre.

Cordélia faisait du mieux qu’elle pouvait, trébuchant sous le poids de l’épée alors que la lame de Kat heurtait la sienne avec un pouvoir croissant, la conduisant à genoux.

Les deux femmes transpiraient abondamment, aucune des deux n’avaient fait confiance à l’autre pour dire un mot, et ce fut la première indication pour Cordélia, dont l’esprit marchait toujours à un rythme furieux malgré ses tentatives désespérées pour le garder vide de tout sauf le combat, que quelque chose n’allait pas.

La plupart des Immortels que Chase avait rencontrés étaient des parleurs. Elle en était venue à reconnaître le genre, des guerriers qui parlaient, plongeaient dans votre âme avec des mots pour essayer de vous déstabiliser, de vous faire regarder dans leurs yeux, et non l’épée, une erreur cruciale.

Le combat était dans l’esprit, mais l’extension était l’épée.

Kat était une parleuse.

Mais il n’y avait pas de discussion maintenant, rien que le regard froid de résolution qui continuait alors que l’Immortelle acharnée continuait de parer et de frapper.

La seconde indication qui fit contracter le coeur de Cordélia fut les yeux de Kat.

Ils brillaient presque, se changeant en un bleu clair qui semblait presque teinté pour détruire, froid et calculateur et rien de la chaleur à laquelle Cordélia s’était attendue.

Il n’y avait pas de cordialité brisée, pas de résolution colérique ou amère, pas de blâme.

Il n’y avait que de la haine.

Et puis la peur vint.

Katherine fit un écart, s’abaissant sous la lame et rasant la peau de Cordélia, glissant à travers son abdomen, pas profondément, mais assez pour faire trébucher Cordélia en arrière, tomber à genoux.

Kat ne pressa pas son avantage. A la place, elle regarda son épée, la laissa soudainement tomber et prit celle enfoncée dans le mur.

Chase prit une respiration saccadée, incertaine, trébuchant pour se remettre debout et ignorant l’égratignure en un effort pour se concentrer sur le combat.

Katherine était plus vieille, Katherine était plus forte, et Cordélia n’était pas assez concentrée pour gagner le combat.

Quoi qu’il arrive, ça ne prendrait pas longtemps.

Alors que l’Immortelle avançait, Cordélia se prépara, son coeur tressaillant en elle alors qu’elle déglutissait, ses pensées soudainement autre part.

Sur une paire de yeux bruns, sur une paire de mains froides. Sur une bague sur une chaîne, et trois mots murmurés qui s’étaient infiltrés dans sa conscience.

“Je t’aime.”

Elle ferma les yeux, baissant la tête, attendant l’inévitable.

Il ne vint jamais.

Les yeux de Cordélia s’ouvrirent et, à la place, elle trouva Kat tournée vers la porte, alors qu’un vampire passait le seuil en se précipitant, un éclat de blond qui explosa en poussière alors que Katherine le décapitait.

Il y eut du silence en conséquence, et Katherine tomba à genoux, soudainement fatiguée, les mains posées sur ses genoux.

“Est-ce que tu viens de tuer Spike?” parvint à dire Cordélia.

Katherine fut silencieuse seulement un moment. Ses yeux rencontrèrent ceux de Cordélia et la haine se dissolu, de l’humidité envahissant les yeux.

“Il a tué Nick.”

“Oh.”

Laissant tomber son épée, la main de Cordélia se leva jusqu’à son ventre, grimaçant devant la blessure, reconnaissante que c’était fini… pour l’instant.

“Wow.” Cordélia prit une profonde respiration, se redressant sur ses genoux. “C’était assez anti-apogée.”

Katherine parvint à sourire.

Cordélia se leva, toujours prudente, se dirigeant vers la porte fermée quand le grondement recommença.

“Humm… le démon-“

Elle se tourna quand Katherine s’écria, et les yeux de Cordélia s’écarquillèrent alors que l’épée dans la main de Katherine commença à battre, le rougeoiement verdâtre inondant soudainement Kat et brillant lumineusement dans ses yeux.

Agrippant son épée, Cordélia trébucha en arrière alors que Katherine tombait sur le sol, convulsant.

“Oh, merde.”

Chapitre Quinze

Son corps était totalement envahi.

Convulsion après convulsion tourmentaient le corps de Kat et Cordélia se tenait là, impuissante. Elle regarda sa forme tortillante, la bouche bée alors que sa tête se tournait vers la porte qui menait aux escaliers.

Le grondement définitif et explicite qui fit vibrer la pièce la fit bondir en action, et elle posa prudemment un pied sur la lame qui était visée dans la main de Kat, la gardant immobile pendant qu’elle s’agenouillait, tentant et faisant de son mieux pour stopper les convulsions.

Ils manquaient de temps.

Ils manquaient TELLEMENT de temps.

Mais la peur qui avait été prédominante avant, avait laissé la place à la détermination pure et elle grimaça seulement, tressaillant avec sympathie devant l’agonie évidente sur le visage de Kat, la possession faisant plus que laisser des traces.

“Combat-le, Kat,” murmura-t-elle, gardant une prise ferme sur ses épaules. “Je n’ai pas envie de te tuer. Ni toi moi, d’ailleurs.”

Le fourmillement qui la traversa l’a pris complètement par surprise, alors qu’elle aspirait de l’air et tournait la tête vers la porte, seulement pour voir un visage familier avec des yeux sombres et gentils entrer dans la pièce, agrippant une épée qui était rare et différente et utilisée uniquement par un homme.

Quand leurs yeux se rencontrèrent, elle lui offrit un sourire avant de faire un signe de tête vers Kat.

“Il t’en a FALLU du temps!”

Le corps de Kat se cambra et Cordelia lutta, la maintenant sur le sol, essayant de garder son poids sur elle tandis que l’homme et ses compagnons s’approchaient.

“Tu as de la chance qu’on était dans le voisinage,” commenta la femme, ses cheveux blond platine brillant dans la lumière vacillante.

Cordélia fit à peine attention à la voleuse. “Amanda, toi et - qui diable es-tu?”

Duncan McCloud balança un pouce par dessus son épaule. “Methos. Vieux.”

L’homme aux yeux sombres lui fit un sourire. “Intéressant petit établissement.”

Chase et lui échangèrent un regard, et elle roula les yeux. “Purée. C’est un autre elle, pas vrai?” cassa-t-elle, laissant un regard noir à Amanda, et faisant finalement un signe de la tête vers les escaliers. “Il y a un démon là-bas. Tuez-le.”

“Depuis quand on a commencé à prendre des ordres de la petite?” demanda Amanda, mais elle roula seulement les yeux alors qu’elle suivait le vieil Immortel dans les escaliers, en prenant deux à la fois.

Duncan lança un regard tendre à Cordélia, mais il n’y avait pas de temps pour les plaisanteries et les réunions joyeuses, alors que Kat grognait sous eux, ses yeux changeant de couleur et sa respiration devenant haletante, presque comme si elle se noyait.

“On doit tuer le démon pour stopper la possession,” dit Cordélia, quelques secondes avant d’être éjectée par une ruade de Kat, atterrissant contre le mur avec un bruit sourd.

--

La petite Tueuse fut paralysée pendant juste une seconde, avant que l’expression de détermination qui était si évocatrice de Buffy ne flotte sur son visage et elle attaqua le démon de trois mètres en première.

Mais les tentacules se montrèrent trop rapides pour elle et elle fut rapidement désarmée et rejetée en arrière.

Angel bougea aussi vite qu’il pu, mais lui aussi fut répétitivement repoussé alors que le monstre se levait de la statue, sombre et grand et brûlant de maléfisme.

Même le démon, l’intrépide Angélus qui était ligoté dans les confins de l’âme d’Angel, frissonna et tressauta en lui, mais l’expression sur le visage du vampire était de la détermination pure et totale.

Quand Mr Weathers tenta de courir vers les escaliers, il se fit attraper par la cravate et hisser pour avoir une bonne vue du démon émergé sur le visage d’Angel.

“Restez,” dit Angel bouillonnant de colère, grognant avec un grondement furieux qui était décourageant même dans l’apocalypse de mal pur qu’ils expérimentaient en ce moment. “Et mettez un terme au Jeu. Ou je vous tuerai moi-même.”

Avec une poussée furieuse, Mr. Weathers fut balancé à nouveau dans le coin, où Katie le rattrapa seulement par la cravate et commença à lire plus de lettres de la traduction.

“Vous ne pouvez pas VOIR CA?!” cassa Weathers, les yeux sur le nuage de ténèbres qui surgissait au-dessus du démon se levant et s’approchant lentement des escaliers.

“Pour le moment, je n’ai pas le temps pour les démons, Mr. Weathers,” cassa-t-elle. “Lisez.”

--

Amanda et Methos avaient été dangereusement proches de se couper la tête l’un l’autre, lui avec son épée, elle avec son éventail, quand ils avaient été interrompus par son ancien amant, se poussant entre eux et leur disant de combattre le besoin en eux.

Leur nature inhérente avait été dominante, et les deux s’étaient immédiatement tournés vers Duncan mais, heureusement, son amour pour son ancien flic mortel s’était infiltré quand l’imbécile idiot et stupide de qui elle était tombée amoureuse lui avait crié d’arrêter.

L’hésitation avait fait toute la différence, alors que Methos levait son épée pour virer Duncan et elle avait fini par attraper l’épée à la place, sauver la vie de Duncan et, en même temps, sauvant probablement la sienne.

L’amour pour le combat inondait toujours ses veines, et les trois Immortels s’étaient nourris de discipline pour garder leurs épées au fourreau alors Duncan expliquait ce qu’il savait.

Ca avait été dur à digérer au début, mais après deux cent ans à faire ce qu’elle faisait de mieux, Amanda se gardait de ne pas croire.

Vampires, Démons, Rituels. Bien sûr. Pourquoi pas? Elle n’était pas prête à ce que le monde se finisse non plus – pas avec Nick toujours dedans.

De plus, mis à part le presque combat de tigresse la dernière fois – et première fois – qu’elle avait rencontré Chase Winters, et avec une très bonne raison – qu’est-ce qu’elle était censée faire quand elle avait frappé à la porte de son ancien amant et avait rencontré Pute-Oh-Rama dans rien d’autre qu’une serviette ? Bref, le fait étant, Amanda avait quelque chose de proche d’un respect parcimonieux pour la petite prima donna riche et, diable, la nana avait tué César Monténégro- il fallait des tripes.

Tout de même, elle avait basé plus de confiance sur Duncan alors qu’elle et le toujours maussade Methos s’étaient approchés de la vieille maison qui tremblait et vacillait.

Elle avait soupiré et fait craquer son cou. “Elles doivent toujours trembler.”

Duncan avait bougé en premier, marmonnant à propos de la ‘faveur’, et merde, cette Chase demandait vraiment de sérieuses faveurs aux gens.

“Tout ce que je sais, Duncan c’est que cette fille a intérêt a avoir été le meilleur coup de ta vie pour que tu appelles CA un retour de faveur.”

“Je seconde ça,” avait ajouté Methos.

Quand ils étaient entrés, ils avaient rencontré la nana Chase, maintenant au sol avec une autre Immortelle, qui avait l’air d’endurer une crise douloureuse.

Deux minutes plus tard, Methos et elle descendaient lentement les escaliers, se dirigeant VERS la chose maléfique grognante et grondante.

Oh ouais. CA c’était malin.

Les cris et grognements ne rendaient pas ça plus plaisant, et elle laissa gracieusement son Vieil aîné passé en premier, alors qu’il s’avançait vers la porte, prenait une respiration et tournait la poignée.

Wow. C’était juste un petit peu chaotique.

Les deux épées furent sorties en un éclair, et Amanda fut plus que surprise quand l’homme en veste de cuir se retourna, avec ce qui devait être la pire déformation de peau qui ait jamais existé.

“Vampire?”

“Qui êtes-vous?” demanda-t-il, quelques secondes avant d’être projeter de l’autre côté de la pièce par la chose TRES dégoûtante.

“Qu’est-ce que c’est CA!” cracha son compagnon.

“La chose que, je suppose, nous tuons?” maugréa Amanda à Methos, quelques secondes avant qu’ils ne laissent leurs épées briller et qu’ils attaquent.

--

Elle hurla de douleur, et Cordélia haleta, observant Kat s’agenouiller, la main agrippant l’épée ayant l’air tuméfiée et douloureuse.

Quand ses yeux rencontrèrent ceux de Cordélia, elle se contenta de les fermer à nouveau, ignorant l’autre Immortel qui la regardait avec hésitation, épée sortie.

“Ne l’attaque pas, Duncan!” dit immédiatement Chase, se levant sur ses pieds, se déplaçant prudemment autour de Katherine. “L’épée- elle est…”

“C’est l’épée?” Elle agrippa son bras alors qu’ils regardaient Katherine trébucher, et quand le grondement vint du sous-sol, Cordélia prit sa décision, même alors que son cœur tourmenté par la culpabilité faisait connaître sa désapprobation.

“Viens, on doit aider à stopper le démon. On ne peut rien faire ici.”

--

Katherine se noyait.

Le déluge tournoyait dans son esprit et son corps et elle était paralysée, luttant contre, perdant les connexions et toutes les petites choses qui semblaient en vie en elle étaient lentement déchirées.

Avec chaque traction, chaque déchirure qui venait de l’intérieur, elle se trouvait à cahoter. L’épée sur son bras brûlait, flétrissent et se moulant dans sa chair, desséchant sa gorge et gardant ses mains enroulées autour, ne pouvant le stopper.

Ses yeux bleus foncés rencontrèrent les noisettes de Cordélia et elle vit l’humidité, alors qu’elle étouffait et haletait pour de l’air, et son propre cœur se flétrissait à chaque moment et seconde qui passait alors qu’elle observait avec une supplication silencieuse Chase éloigner l’autre Immortel, vers les escaliers.

Et, avec ça, le sol s’éleva et Kat le sentit se heurter contre sa tête, amenant les ténèbres.

--

Cordélia s’accrocha à la main de Duncan, un réflexe qui venait avec la familiarité, alors qu’ils descendaient les escaliers, entendant le chaos se rapprocher.

Quand elle prit une respiration, elle sentit son regard sur elle, et elle se tourna, soulevant un sourcil.

“Quoi?”

“Salut.”

Oh, ouais. “Salut, Duncan,” dit-elle finalement, lui offrant un sourire vacillant. Il lui serra la main, et resserra sa prise, son épée plus longue tendue devant eux.

“Tu es prête?”

“Comme au bon vieux temps?”

Il sourit, et elle ne pu s’empêcher de lui faire un sourire tremblant en retour, regardant la porte, fermant les yeux, prenant une respiration.

Sans un autre mot la paire fit irruption dans la pièce, et rencontra le chaos total.

Son cœur sembla se briser quand le vampire atterrit contre le mur avec un bruit sourd audible, et son nom fut arraché à ses lèvres alors qu’elle s’éloignait de Duncan, ignorant même le démon s’élevant pour inspecter son visage.

“Angel,” souffla-t-elle, ses mains bougeant tendrement sur son visage contusionné.

Ses yeux étaient légèrement vitreux, hébétés par l’impact. “Cordy?”

“Hey abruti,” fit-elle remarquer, sa voix rauque de soulagement. “Pourquoi ne reste-tu pas en dehors de celui-là? Ce n’est pas vraiment ton combat.”

Il était sur le point de protester, mais Cordélia se contenta de secouer furieusement la tête, se penchant pour presser ses lèvres contre les siennes, fort, et puis se leva, son épée en main alors qu’elle rejoignait les trois autres pour observer le démon continuer de s’élever.

“Alors…Petite Mlle Garde Riche – et je dis ça de façon attachante - des suggestions?” demanda Amanda, reculant légèrement, tendant le bras derrière elle et sortant son éventail métallique, l’ouvrant avec un claquement.

“Quatre contre un, ce sont des chances plutôt bonnes, pas vrai?” dit Cordélia, les regardant.

”Cinq.”

Katherine tremblait visiblement, mais elle passa le seuil, prenant sa place près de Duncan, l’épée battant toujours dans sa main.

Cordélia balança immédiatement son épée dans sa direction, les yeux méfiants. “Kat-“

“Je vais bien…” Kat avait l’air de souffrir, et ses genoux lâchèrent sous elle, la faisant s’écraser sur le sol.

Le démon s’immobilisa, observant la femme, et Cordélia se redressa, hésitant entre l’Immortelle souffrant manifestement et la bête gagnant rapidement du contrôle.

“Cordélia.” La voix de Kat était basse, à peine discernable. “Je vais le distraire – tue-le quand je le ferai-“

“Kat-“

Un tentacule cingla, se glissant autour du corps de Kat et la fouettant en avant, se concentrant directement sur le cœur palpitant.

“KAT!”

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“NOM DE DIEU”

“Mr. Weathers si vous vouliez ARRETER avec les commentaires incessants,” cassa Terence, ôtant complètement sa cravate alors qu’il gardait sa main sur son oreille. “Katie – si nous ne la trouvons pas maintenant, nous allons avoir cinq Immortels dans la même pièce prêts à s’entretuer,” dit-il rapidement, ôtant ses lunettes et les mettant dans sa poche, remontant ses manches. “Corinthien. Maintenant.”

Katie acquiesça, psalmodiant de façon haletée dans la langue désirée, alors que Terence commençait aussi, cette fois en Gaélique.

--

Ce n’était pas son combat.

Angel déglutit, les poings serrés avec frustration alors qu’il attendait sur le côté, observant, tressautant alors que Katherine était traînée vers le démon, alors que les autres Immortels qu’il venait juste de rencontrer sortaient leurs épées, chacun avec la même lueur qui était devenue prédominante dans les yeux de Cordélia.

Et la danse commença, au milieu des hurlements et des grognements et, par-dessus tout, au milieu des cris de douleur de Kat.

Les Immortels avaient gelé sur place pendant juste une demi seconde, avant que les épées ne commencent à tournoyer et soudainement ils furent attirer dans le combat, dansant avec des rotations et des coups de pieds alors que le combat en eux l’emportait sur un ou deux, et les épées commencèrent à se heurter alors que les Immortels luttaient pour garder la tête claire.

Le démon en lui le poussait à bouger, mais Angel et la petite Tueuse qui était maintenant nichée sous son épaule ne pouvaient que regarder.

Elle sauta en avant, et il l’attrapa par l’épaule.

Se dégageant rageusement, elle leva son pieu. “Ne me touche pas.”

“Ce n’est pas ton combat,” dit-il automatiquement, la voix vide et pas totalement convaincu lui-même.

Il ferma les yeux pour s’empêcher de regarder Cordélia et, à la place, prit la Tueuse et la positionna devant les Guetteurs.

Et, avec le visage en mode démon, il fit remarquer, “C’est quand vous voulez pour arrêter la Fin du Jeu.”

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Un saut en arrière fut la seule chose qui l’empêcha d’être étripée, grâce au regard déchaîné dans les yeux d’Amanda.

Ignorant la voleuse incontrôlable, elle fit une culbute, levant l’épée et coupant un tentacule.

Il y eut un cri aigu avant qu’elle ne soit repoussée contre le mur, sa tête douloureuse avec chaque secousse.

Mais le tentacule resta coupé.

“LES GARS! Allez!”

Duncan et Methos se mirent immédiatement en position, et Amanda vint ensuite, s’étant remise de son inquiétude de la Fin du Jeu et, avec sa force furtive, se glissant sous la couverture de Methos pour couper un autre bras, seulement pour se faire mettre à terre à son tour.

“Deux de parties, plus que huit,” maugréa-t-elle près de Cordélia, aidant l’Immortelle à se lever tandis que Methos et Duncan continuaient de combattre les bras agités. “Il doit y avoir un moyen plus facile.”

“Hé bien, TU es la voleuse, Amanda, TU trouves le moyen!” cassa Cordélia, alors que les deux commençaient à avancer, se lançant un regard noir, et se fendant avec les épées, quelques secondes avant que Katherine ne crie une fois de plus.

C’était de l’agonie pure, non filtrée, et ça leur fit tous faire une pause, observant le démon tournoyer et attraper, et Katherine fut soudainement laissée tomber par lui, ressemblant étrangement à un chat, les cheveux jetés en avant, cachant son visage.

Il y eut un silence complet alors que le démon reculait derrière elle, et les yeux de Cordélia s’écarquillèrent alors que Katherine relevait la tête, et il n’y avait que des ténèbres pures où ses yeux bleus foncés étaient avant.

“Ok, je pense que c’est mauvais,” dit Amanda, reculant.

Katherine se leva, lentement, et Cordélia prit une inspiration, changeant sa prise sur son épée alors qu’elle regardait vers où Angel et la Tueuse gardaient le trio travaillant fiévreusement. “Quand vous voulez, les gars.”

“Vous permettez?”

Methos frappa en premier, mais Katherine bloqua rapidement le coup, à peine un contact de son épée et il vola en arrière, se heurtant fort contre le mur, atterrissant en un tas immobile.

“MERDE.”

Duncan s’avança, se mettant devant les deux femmes, les gardant.

“Chase, qu’est-ce qu’il se passe?”

“L’épée … “ Cordélia mouilla ses lèvres, repérant le lustre qui pendait encore à peine du plafond. “On ne peut combattre pas contre l’épée.”

“Ouais, je crois que c’est assez évident.”

Duncan leva son épée, les yeux sombres et aussi froids que l’acier alors qu’il se déplaçait en un grand cercle autour de la Katherine possédée.

Le cœur de Chase battait furieusement alors qu’elle prenait une inspiration, devant le démon qui était maintenant complètement immobile, et devant chaque battement de cœur qui semblait s’accroître et s’accroître.

Toujours entrepreneuse, elle releva la tête vers le lustre, tirant sur le coude du Corbeau et faisant un signe de tête.

Amanda pensait manifestement la même chose. “Tu crois que ça va marcher?”

“Une seule façon de le savoir.”

“A trois?” Chase acquiesça.

“Les garçons vont devoir occuper Kat,” marmonna Amanda, tendant le bras et tirant le Methos assommé sur ses pieds. “Hey le ruminant, va aider Duncan.” Elle le poussa vers Katherine, et durant les deux secondes où les deux Immortels et Katherine furent distraits, les deux femmes saisirent leur chance.

Avec fluidité, Cordélia fonça vers le mur Est, sautant en l’air et se jetant contre, utilisant son élan pour s’élever plus haut.

Ses mains gantées se montrèrent cruciales alors qu’elle enroulait ses doigts autour du lustre, parvenant à peine à s’accrocher après que le poids ajouté d’Amanda ne fasse un craquement.

Mais ce fut assez, leur élan les faisant planer au-dessus de Katherine.

Cordélia serra les dents, priant qu’elle ait bien calculé et, avec un coup d’œil à sa compagne, elle lâcha, plongeant vers le démon et transperçant le coeur en premier.

--

Le cri aigu rempli l’air, et soudainement l’explosion de lumière inonda la pièce, et ça aveugla Terence pendant bien dix secondes alors qu’il couvrait son visage, continuant les psalmodies, rapidement, toujours rapidement.

Il n’y avait pas de place pour la peur, et il n’y avait de la place pour rien d’autre que les mots, et il les vivait et les respirait, les consumait pendant ces secondes.

Oublieux de tout le reste, il ne remarqua jamais quand il commença à convulser, quand le feu jailli autour de lui, et quand l’énorme cercle qui jailli autour traversa les Immortels qui étaient aussi éblouis par la lumière, il ne vit jamais rien de ça.

A la place, tout devint noir.

--

“CORDELIA!”

Il fit un pas en avant, mais ce fut la petite Tueuse qui le retint, avec la force qui était si anormale, le gardant éloigné.

Il grogna, mais elle se contenta de lever le pieu plus haut, le tirant en arrière. “On doit s’occuper d’EUX!”

La gorge d’Angel était sèche, mais le déglutissement n’aidait pas alors qu’il luttait pour garder les yeux ouverts contre la lumière brillante qui inondait.

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La première chose qu’elle remarqua quand ses yeux s’ouvrirent fut l’odeur.

Ecœurante, rance, et complètement dégoûtante.

Cordélia grimaça et, soudainement, laissa sortir un cri étouffé quand elle réalisa que l’humidité dans laquelle elle était à moitié enterrée était des tripes et du sang.

“AUGH!”

A côté d’elle, Amanda sauta sur ses pieds, glissant dans la saleté et retombant dedans, ses mains s’agitant et saisissant Cordélia.

“EWW!” Cordélia glissa encore, mais parvint à ramper loin des restes du démon, épuisée, avec un cœur battant furieusement.

“C’est une tenue coûteuse!” maugréa Amanda à côté d’elle, ôtant les entrailles qui étaient éparpillées sur son corps. “Et je ne veux même pas COMMENCER avec tout le problème de CHEVEUX que je vais avoir.”

Cordélia lui lança un regard à moitié contrarié, essayant de garder sa prise sur son épée alors qu’elle se mettait de façon tremblante sur ses pieds, rencontrant le regard de Duncan se levait à côté de Methos.

“Katherine?”

La femme en question était en un tas sur le sol, le visage couvert par une dégringolade de boucles sombres.

Cordélia se tint, la gorge serrée, alors que ses yeux apercevaient la forme d’Angel, aidant Terence, qui avait l’air assommé et fatigué, à se lever.

S’avançant, elle s’agenouilla à côté de Katherine, instruisant Duncan à l’aider alors qu’elle roulait Katherine sur ses cuisses.

L’épée tomba des mains de Katherine, brillant toujours légèrement.

“Kat?”

L’Immortelle respirait, et Cordélia sentit un sourire de soulagement inonder son visage quand Katherine ouvrit lentement les yeux.

“Ca fait mal comme un putain de-“

“Elle va bien!” Duncan remua sous elle, aidant Katherine à se mettre sur pied alors qu’elle prenait une inspiration, secouant la tête comme pour essayer de l’éclaircir.

“Super! Elle pourra aider avec les factures de thérapie.” A Amanda, il marmonna, “Je suis dans les parages depuis un LONG moment, mais-“

“C’est fini?” demanda Katherine.

Cordélia la fixa dans les yeux, ne sachant comment répondre à ça. Les choses semblaient…différentes. Ses doigts ne la démangeaient plus pour prendre son épée, elle jeta un coup d’œil à Amanda et ne sentit pas l’envie écrasante de lui arracher la tête, mais…

Il y avait quelque chose dans les yeux de Katherine…

“Ca devrait l’être.” Les cheveux de Katie étaient ébouriffés alors qu’elle se levait, s’appuyant sur Mr. Weathers comme support. “Il semble que nous ayons trouvé la formule correcte.”

“Elle a raison, je ne sens rien,” dit distraitement Amanda, complètement absorbée par la tentative de nettoyer le vomi de tentacules de son visage. “C’est fini, c’est fait, on peut y aller?”

“S’IL-TE-PLAIT,” dit Cordélia, la regardant à peine.

Methos nettoya son épée, et s’avançant avec un signe de tête. “J’espère ne pas te revoir bientôt, Chase. Tu es des ennuis. Mais si jamais tu es dans le voisinage, n’hésite pas à passer.”

“Tu sais que je le pense totalement moi-même. Non,” dit Amanda, faisant un clin d’œil, et elle suivit Methos, essayant toujours de nettoyer ses vêtements. “Et n’hésite pas à me remercier de t’avoir aidée à sauver le monde, n’importe quand, avec un peu de ton argent.”

Duncan McCloud se sentit mal à l’aise alors qu’il fixait Chase.

Elle avait l’air différente, fatiguée, et recouverte de bave verte, plus vieille dans les yeux mais aussi, d’une certaine façon, dans le visage.

Son ancienne amante qui l’avait quitté après une semaine était quelqu’un qu’il n’avait jamais vraiment oublié, et il sentit le sourire de tendresse qui avait glissé sur son visage disparaître quand ses yeux se détournèrent de lui, rencontrèrent et restèrent sur ceux du vampire qui s’avança.

Chase soupira et, alors que Duncan observait, elle se pencha en avant, son front s’appuyant soudainement contre le torse d’Angel, alors que les mains du vampire aux cheveux sombres se glissaient autour d’elle, son menton reposant sur le sommet de sa tête.

C’était une étreinte intime, et ça dérangeait Duncan plus qu’il ne voulait l’admettre, alors que Katherine, sa force augmentant rapidement, fit un bas soupir, les yeux également glués sur la paire.

Angel relâcha légèrement sa prise quand Cordélia se dégagea pour l’étudier. Il y avait une ecchymose sur sa joue, s’effaçant rapidement. Avec une tendre caresse, il glissa son pouce le long de sa mâchoire, essuyant un peu de saleté qui était toujours sur son visage.

“Tu vas bien?”

Elle mordit sa lèvre, acquiesçant, grimaçant alors qu’elle plaçait doucement une main sur le côté du visage d’Angel, l’inclinant. “Ca fait mal?”

“C’est juste une égratignure.”

“Chase.” Le sombre et séduisant Immortel la distraya, et Angel se tourna avec elle, sentit sa main se libérer alors qu’elle s’éloignait de lui, se dirigeant vers le nouvel homme.

“Duncan.” Son visage portait un sourire sincère alors qu’elle tendait les bras, serrant ses mains. “Merci.”

“C’était bon d’avoir de tes nouvelles.”

Cordélia dû sourire. Il était toujours si discret.

Quand ses yeux errèrent jusqu’à Angel, qui se tenait maintenant directement derrière elle, Cordélia prit une inspiration, se souvenant soudainement. “Duncan, voici Angel, Angel…”

“Duncan.”

Les deux êtres surnaturels s’observèrent, et l’Immortel détourna les yeux en premier, se penchant pour ramasser son épée.

“Je devrais y aller. M’assurer qu’Amanda n’essaie pas de voler l’épée de Methos… à nouveau.” A nouveau, son regard erra sur Cordélia, mais il ne dit rien, se contentant d’acquiescer, et s’éloignant.

Mr. Weathers bougea ensuite, s’enfuyant de la pièce avec une intensité qui était presque amusante.

Cordélia regarda Katherine, qui était debout, appuyée contre le mur, ses yeux ayant une expression distraite, perdue.

“Ca va?”

“Je vais…” Katherine s’interrompit, mais lui fit un sourire lugubre, ses yeux humides et fatigués.

Les yeux de Cordélia se plissèrent, mais Katie la distraya, l’appelant alors que Terence et elle se dirigeaient vers les escaliers. “On te rejoindra à l’hôtel, Chase.”

“Merci Katie.”

Katie fit une pause, souriant avec le plus jeune Terence. “Contente d’avoir été utile.”

La main de Cordélia se glissa dans celle d’Angel, alors que le trio restait dans la pièce, fatigué, épuisé...

“Angel, si ça ne te dérange pas, j’aimerais dire un mot à Cordélia, seule.”
La voix de Kate était douce, presque coupante.

Le vampire lui lança un regard et acquiesça, serrant les doigts de Cordélia avant de la lâcher, se dirigeant vers les escaliers.

--

Rien n’était jamais vraiment fini.

Dans la loi des ironies, Chase en était venue à l’observer et à l’accepter.

Même alors que le dernier démon était tué et que la Fin du Jeu était calmée, elle savait qu’il y avait toujours du travail inachevé, et ça battait en elle parce que, pour une fois, Chase n’avait aucune idée de ce qu’elle allait faire.

Kat semblait vieille, appuyée contre le mur.

“Tu ne lui as pas dit.”

”Il le savait déjà.”

“Je ne sais pas s’il savait.”

“Il connaît le genre.”

Katherine était silencieuse, ne bougeant pas alors qu’elle faisait errer ses yeux sur la pièce. “Tu n’as pas tué le démon, Chase.”

L’humidité piqua l’arrière des yeux de Cordélia alors qu’elle répondait, agrippant son épée, ne la déposant jamais. “Je sais.”

Katherine ferma les yeux, les épaules affaissées en un geste d’acceptation. “C’est ma faute, je suppose.”

“Non. C’était la mienne.”

L’Immortelle plus vieille sourit lugubrement, secouant la tête devant la déclaration. “Une chose que tu dois apprendre, petite, tout n’est pas ta faute. Tout le monde a des choix. Parfois on fait les mauvais, mais on les corrige.”

“Je ne vais pas t’abandonner.”

Les mots sortirent étranglés, mais Cordélia tint sa position, faisant tomber l’épée avec un cliquetis sur le sol.

“Ramasse-la.”

“Non.”

“Chase tu n’as pas le choix. C’est à l’intérieur de moi, enfermé, et si tu ne le tues pas, il reviendra. Tu savais que c’était la seule fin.”

Son cœur battait si lentement, martelant sa poitrine. Cordélia tremblait, le chagrin et l’émotion voltigeant sur elle en des quantités épiques.

“On aurait dû pouvoir te sauver.”

Et Katherine sourit, un sourire gentil et triste qui rendit ses traits plus légers, plus doux. “Cordélia Chase, tu ne comprends pas. Tu vas me sauver. Pas ma vie. Mon âme. Ma vie n’est pas ce qui importe.”

“Ok, la Martyre, ARRETE TOUT DE SUITE. C’est fichtrement important pour MOI.”

“A quoi tiens-tu le plus, Cordélia?” cassa finalement Kat, se penchant pour ramasser l’épée brillant toujours. “Moi ou le monde?”

“Je ne veux pas-“

“Tu ne peux pas mourir, Cordélia. Tu es la Visionnaire d’Angel, pas vrai? C’est une connexion, un but supérieure.” Le visage de Kat se durcit, et Chase recula, soudainement méfiante alors que l’Immortelle plus âgée lui lançait un regard glacial. “Ne m’oblige pas à te choyer, Chase. Fini-le. Fais-le ou je te tuerai moi-même.”

--

Big Bear, CA 1998

Elle luttait pour sa vie contre le même homme qui lui avait appris à la préserver.

Cordélia était confuse, effrayée et fâchée. Ses mouvements étaient légèrement agités alors qu’il continuait de se fendre, son test final soudainement très réel alors que Cordélia glissait en arrière.

Chaque contre-attaque était plus forte, chaque coup était bien plus puissant et ses yeux - oh Seigneur, les yeux de Winters.

Ce n’était pas un test.

La vérité était cachée dans ses yeux, masquée par la rage torturée, une émotion pleine et complète qui rendait le claquement de son poignait dur, sans pitié.

Son mentor se battait pour tuer.

Oh, Seigneur, il voulait la tuer.

Il vint encore, et encore, et c’était tout ce qu’elle pouvait faire pour éviter l’épée tournoyante, pour contre-attaquer avec la sienne et continuer de reculer.

Il frappa la lame hors de sa poigne une fois, et elle sauta en arrière, manquant de peu l’épée qui se serrait enfoncée dans son intestin.

La peur fit son cœur battre la chamade, la rage la fit tourner, bloquer le plat de son épée s’approchant rapidement avec son talon, la repousser, et un tour rapide et sa propre épée s’était enfoncée dans son flanc.

Il tomba au sol avec un grognement et, immédiatement, elle accouru près de lui, s’agenouillant à ses côtés, la voix tremblante alors qu’elle demandait avec des yeux remplis de larmes s’il allait bien.

Mais il la repoussa avec une force brutale, regardant profondément dans ses yeux noisettes, et parla avec une conviction infaillible.

“Fini-le.”

Au début, les mots ne semblèrent pas se faire comprendre.

Sa mâchoire s’ouvrit et elle fixa simplement, incapable de comprendre, secouant la tête.

“Quoi… Je-“

“FAIS-LE!” La voix la secoua, mais elle se tint immobile, son corps entier tremblant alors qu’elle voyait le sang suinter de sa blessure, se mettre en flaque sur le sol de la superbe pièce, coulant, et coulant, et c’était si rouge, et ses yeux, les yeux de Winters-

Sa vision était trouble, mais elle ne s’en rendit jamais compte quand elle commença à pleurer. “Winters. Je ne peux pas-“

“BON SANG CHASE.” Il fut sur ses pieds en un instant, grimaçant contre la douleur, s’approchant d’elle, les yeux bloqués sur elle avec une rage hypnotisante. “J’en ai besoin. TU en as besoin.”

Elle secoua la tête, ne le croyant pas, et soudainement il l’avait tirée contre son corps, attirée contre lui et il l’embrassait sauvagement.

Sa bouche ravagea la sienne, sa langue se glissant à l’intérieur et Cordélia fut choquée jusqu’à la soumission pendant juste une seconde, avant de se dégager, de la souffrance assombrissant ses yeux alors qu’elle essuyait son visage, reculant, le regardant avec de grands yeux écarquillés.

Mais ses yeux à lui reflétaient de la véritable souffrance devant son rejet, sa voix soudainement si petite et rauque alors qu’il murmurait, “Tu vois? Fais-le ou je te tuerai moi-même.”

L’épée vint à nouveau, et elle fut bloquée dans le combat, son esprit soudainement clair et libre de la conviction.

Elle savait, elle savait tout, l’Immortel qui avait passé des années à combattre ses sentiments étaient maintenant consumés par eux, rendu fou – ce n’était pas le Winters qu’elle avait accepté comme mentor – c’était un homme sans futur, et un homme rendu fou par ses propres convictions.

Il n’y avait pas de choix.

Il était désespéré, et il la tuerait véritablement.

L’instinct prit place avant qu’elle ne prenne la décision, et ses yeux rencontrèrent les siens alors que tout survenait: le bruit métallique du métal, le virage soudain, le retournement bien pratiqué, l’épée s’abaissant à l’endroit exact et durant les secondes avant que l’épée ne frappe la chaire, la paix dans les yeux de Winters, avant que l’épée ne tranche et se fut fini.

Le silence descendit sur elle alors qu’elle lâchait l’épée avec horreur, regardant le corps, sa respiration sortant sous forme d’halètements, les sanglots ébranlant son corps alors qu’elle s’agenouillait contre, ayant peur de toucher le sang, tellement effrayée et incertaine et seule.

Le craquement dans l’air n’était pas familier, et elle ne vit jamais l’éclair que jusqu’à ce qu’il soit directement sur elle.

Et ce fut à cet instant que l’enfer se déchaîna.

--

Le premier quickening l’avait presque tuée.

La première fois qu’elle avait pris une tête, la vie de son mentor, l’avait consumée.

Mais l’expression était la même, dans les yeux de Katherine.

Les larmes étaient les mêmes alors qu’elles glissaient le long de la joue de Cordélia, alors qu’elle se penchait lentement, ramassait son épée, offrant une prière pour son âme à elle, qu’en libérant celle de Katherine, elle gagnerait peut-être un peu de rédemption dans la sienne.

“Je suis désolée, Kat.”

Kat fit une pause, et secoua lentement la tête. “Ne sois pas désolée, Chase. Fini-le. Et sauve mon âme.”

Le bruit des lames se heurtant signala le début de la fin pour l’une d’entre elles.

--

L’attente serait toujours la partie la plus dure.

Angel attendait, assis sur le bord sale du trottoir de la rue sale dans le district sale de la ville sale du monde sale qu’ils venaient juste d’aider à sauver.

Ses doigts étaient emmêlés ensemble, et son coeur mort, en un sens curieusement humain, se serra en lui.

L’éclair frappa la maison derrière lui, et il ferma les yeux, se forçant à ne pas regarder, l’accro dans sa respiration, et gardant ses mains ensemble, les doigts serrés contre les autres.

Il y avait de l’acceptation dans son cœur que, sur la route qui se tenait devant lui, ce serait quelque chose auquel il ne s’habituerait jamais.

C’était une route incertaine.

Une route remplie de peine de cœur et de douleur, et une route qu’il n’était pas entièrement sûr était la meilleure à prendre pour aucun des deux.

Quand il entendit les pas derrière lui, il soupira de soulagement, fermant les yeux, couvrant son visage avec ses mains tandis qu’il sentait la chaleur près de lui, alors que la silhouette s’effondrait à côté de lui.

Elle était fatiguée.

Regardant droit devant lui, il demanda sans ménagements, “Où est Kat?”

Silence, et soudainement une épée fut placée dans ses mains.

Baissant les yeux, il connu sa réponse.

Tenant l’épée de Kat, il regarda Cordélia, avec son visage tâché et magnifique, et ses yeux fatigués et blessés.

Il n’avait pas à demander, et elle n’avait pas à répondre.

A la place, il acquiesça seulement avec compréhension, et se leva.

Elle attendit, le regardant, et il bougea, lui offrant sa main, les doigts tendus, l’attendant.

Elle fut silencieuse et ferma les yeux, prenant une profonde respiration saccadée, avant d’enlacer ses doigts avec les siens et de s’autoriser à être tirée sur ses pieds, bercée doucement contre son flanc.

Ses yeux se fermèrent alors qu’elle glissait son bras autour de sa taille, dans le froid curieux qu’était Angel, et respira profondément, s’appuyant contre lui.

“Rentrons à la maison,” dit-elle en un souffle.

Ensemble, le Vampire avec une âme et la Visionnaire Immortelle marchèrent dans la nuit.

Chapitre Seize

Sunnydale, CA 2001

Il avait autrefois mangé un enfant qui ressemblait à ça.

Angel était assis, attentivement immobile, l’enfant si petit qu’il tenait dans ses paumes.

De façon tremblante, il regarda la maison, où les autres, avec les lumières allumées, parlaient et riaient et accueillaient Willow pour son retour à la maison.

Le laissant dans les ténèbres, le laissant avec l’enfant… lui confiant l’enfant.

Rupert Osborne le regarda avec ses yeux bleus foncés, sa tête ayant déjà une masse de boucles rousses, inhabituel pour un nouveau-né.

Alerte, il se contenta de bâiller, avant de continuer son examen minutieux du vampire qui le tenait.

Angel déglutit, lançant un autre regard paniqué vers la maison, et puis laissant sortir une respiration tremblante, attentif à rester complètement immobile.

C’était juste un bébé. Il avait déjà tenu des bébés auparavant.

Clignant des yeux, il le rapprocha de lui, sentant sa chaleur, la nouvelle vie battant dans son corps.

Le battement de cœur était petit, mais ferme, et la vue du petit Ruppy fit presque sourire Angel, alors qu’il le berçait sur son bras gauche et, avec hésitation, tendait la main vers son visage.

Avec un gros doigt, trop large pour manipuler son petit visage, Angel suivit gentiment la joue douce.

Dérouté, confus… incontestablement heureux.

Ses yeux descendirent sur la bague de son annulaire.

Et marié.

“C’est un moment broyage de noir pour les solitaires, ou est-ce que tout le monde peut s’y joindre?”

L’Immortelle le fit sursauter et, par impulsion, Angel attira l’enfant plus près de lui, plissant les yeux.

“Je ne – Je ne broie pas du noir,” commença-t-il d’un ton plus bas.

Cordélia Chase – maintenant Chase Winters, et portant également une bague dorée à son annulaire, fit seulement un sourire affecté, alors qu’elle s’éloignait de la lumière et venait dans les ténèbres avec lui, s’asseyant près de lui.

Son propre émerveillement pour l’enfant fut mis sur pause alors que, à son tour, il étudiait le visage de l’Immortelle, alors qu’elle regardait intensément le premier enfant de Willow et Oz.

Un mélange d’émotions la traversèrent, et il pu toutes les sentir. Emerveillement, joie, tristesse, envie, un élancement de chagrin…

Ses yeux étaient sombres alors qu’elle tendait un doigt tremblant pour agripper la petite main du Ruppy bâillant.

“Alors, à quel point crois-tu que Giles prendra la grosse tête quand il découvrira qu’on lui a donné son nom?”

Il offrit un sourire lugubre. “A quel point fait-il le paon là-dedans, maintenant?”

“Oh, un peu.”

L’Immortelle et le Vampire furent silencieux, les deux regardant l’enfant, assis côte à côte.

Les mains de Cordélia étaient serrées ensemble, son corps était raide.

Mais ses yeux étaient humides.

“Tiens. Tu… euh… veux le prendre?”

Il lui offrit l’enfant, et elle recula immédiatement.

“AUGH! Non! Je ne suis pas douée avec les enfants.”

Il souleva un sourcil, lui lançant un regard passif presque noir. “Cordélia, j’avais l’habitude de les manger.”

“Ok, S’IL-TE-PLAIT, ne partage plus jamais ça.” Elle gigota, lui lança un coup d’œil, et soupira simplement, faisant des gestes rapides. “Allez, avant que je perde mon courage.”

Cachant le sourire devant sa réticence, il lui passa l’enfant. “Fais attention, la tête-“

“Je sais, espèce d’abruti!” Il haussa simplement les épaules, et puis fut silencieux alors que Cordélia prenais prudemment l’enfant dans ses bras, ses yeux noisettes s’adoucissant.

Le sourire sur son visage était contagieux, un contraste bienvenu à l’expression hantée qu’elle avait portée durant l’épreuve avec Magdalène, qui rappelait le sourire qu’elle lui avait fait quand elle lui avait rendu visite au manoir, deux ans plus tôt.

“C’est stupéfiant,” l’entendit-il souffler.

Son propre cœur s’éleva, et Angel sourit, assis dans les ténèbres avec cette Immortelle, regardant vers la maison avec toutes les lumières allumées, où sa Tueuse attendait.

Avec hésitation, il tendit le bras, plaçant une main froide sur son épaule chaude, et serra.

Elle gela sur place, mais quand leurs yeux se rencontrèrent, elle comprit.

Un léger acquiescement, un sourire doux, et puis les membres des ténèbres baissèrent les yeux sur l’enfant entre eux.

Rien d’autre ne devait être dit.

--

Chase Winters soupira, regardant les sacs qu’elle avait accumulés durant son séjour à Angel Investigations.

Maintenant c’était fini, les vêtements avaient changé encore une fois.

Les cheveux étaient longs, plus retenus, flottant librement et encadrant son visage avec de jolies boucles. L’ensemble de travail était confortable, pas serrant comme le cuir noir. Le col en ‘v’ du blazer était plongeant, donnant une vue spacieuse de son décolleté, mais la blouse bleu foncé empêchait les yeux de voir plus loin.

En gros, elle ressemblait à Chase Winters à nouveau. C’était une vue familière et déconcertante.

Sa tête résonnait toujours, et son cœur portait toujours une couverture de tristesse sombre, mais ses yeux étaient infailliblement clairs alors tendait le bras, glissant la serviette en cuir sur une épaule et soulevant le reste, se déplaçant vers la porte et descendant les escaliers.

Ses pas hésitèrent alors qu’elle regardait l’agitation, son visage portant une expression curieuse quand l’homme avec les lunettes et la cravate leva les yeux, son visage s’illuminant comme un arbre de Noël.

“Mlle Winters!”

“Terence,” répondit-elle, s’arrêtant au pied de l’escalier et lui lançant un regard amusé alors qu’il s’avançait, souriant joyeusement. “Qu’est-ce que tu fais?”

“Je…” Il regarda le chaos, les livres ouverts et les vêtements et les serviettes éparpillés partout. Il se retourna vers elle, un rougissement apparaissant sur ses joues, alors qu’elle croisait les bras, un sourcil amusé s’élevant sur son front. “J’ai bien peur que je ne puisse plus être votre guetteur.”

Son sourire disparu devant le ton voilé. “Quoi?”

“Il ne peut plus être ton guetteur.” Katie s’avança, enfilant le blazer noir, prenant l’écharpe et l’ajustant sur son cou. “Tu n’es pas censée le savoir, Chase.”

“C’est Tante Chase pour toi,” dit Cordélia, ses yeux se plissant.

Katie parvint à sourire. “Très bien. Tante Chase. Il ne peut plus être ton Guetteur.”

“Je ne vais pas accepter qu’un homme étranger m’observe, Katie.”

“Tu n’as pas le choix. Tu es ce que tu es, Chase. Et nous devons faire ce que nous devons faire.”

Et donc ça avait déjà commencé. Chaque jour, le rappel.

Elle était gelée sur place même alors que le visage de Katie s’adoucit, alors qu’elle se penchait et pressait un bisou sur sa joue.

Le vieux visage de Katie avait les magnifiques yeux brillants de Faith, mais sa petite-fille n’avait que son caractère vif, pas sa compréhension.

“Je te vois bientôt.”

“Non, tu ne me verras pas.”

Katie prit une respiration, ses épaules s’affaissant, de la tristesse assombrissant ses traits. “Pour ce que ça vaut… “ elle s’interrompit, et finalement ne dit rien d’autre, baissant la tête. “J’ai choisi ce que j’ai choisi.”

“Et tu es ce que tu es.”

Sa tête se releva, mais elle acquiesça.

“Au revoir Katie.”

La voix de Cordélia était coupante, pas méchante, mais ferme, congédiante, et Katie, fidèle à sa vocation, obéit à l’Immortelle.

Se tournant, elle fit un geste aux autres Guetteurs, et passa la porte, la tête haute, son corps vieux redressé malgré le poids évident que sa position portait.

Mais Terence resta.

Chase se tourna, les yeux teintés de quelques gouttes d’humidité. “Pourquoi tu ne pars pas?”

“Vous ne m’avez pas laissé finir.” Il haussa les épaules. “J’ai bien peur de ne plus avoir le plaisir d’être votre Guetteur, Mlle Winters. Mais je peux être votre ami. J’ai quitté le conseil. Je vais travailler ici, avec Angel Investigations.”

Un long silence suivit, alors que Cordélia digérait les mots. La lueur dans ses yeux vint avec la compréhension, et son sourire s’élargit.

“Je n’ai juste plus envie de guetter.”

Elle se surprit à sourire, tendant le bras et lui serrant les mains, n’autorisant pas plus d’émotions que ça. “Ca fait plaisir de savoir que tu n’es pas un total retardé.”

“Hé bien, j’ai encore beaucoup à apprendre. Ce manuscrit en particulier.” Il le leva, l’agitant. “Il est fascinant, et il y a même des références au Vampire avec une Ame et un mot que je n’ai pas encore compris, Shansh-“

Le manuscrit fut immédiatement arraché de ses mains. “Nous allons prendre ça.”

Mr. Weathers était de retour dans son costume, ajustant sa cravate à quatre cent dollars et ouvrant la serviette à mille dollars pour laisser tomber le manuscrit dedans.

“Je crois que ça nous appartient.”

“HEY!”

Ses yeux étaient froids alors qu’il regardait la paire. “Les affaires sont les affaires. Mlle Chase?”

Rien n’avait changé. Voilà la compréhension qu’il cherchait chez elle. Une reconnaissance que tout continuerait comme avant.

Ils n’étaient pas amis. Ils n’étaient même pas partenaires dans les affaires. Mais rivaux. Ennemis.

Et c’était juste les affaires.

“Les affaires sont les affaires,” répondit-elle. “Si vous revenez ici, je le laisserai vous tuer.”

Les mots le firent sourire.

Il la fixa un peu plus longtemps que nécessaire, avant de se tourner et, en deux secondes, il était parti.

“Vous pensez qu’on les reverra?”

”Oh, je le sais.”

Terence soupira, regardant Lorne qui traversait le lobby, faisant tinter des clés de voiture dans ses mains. “Tu es prête, Princesse?”

“On vient me chercher.”

“Pourquoi diable voudrais-tu une limousine impersonnelle quand l’Hôte lui-même est prêt à t’offrir son temps?”

Il y avait de l’engourdissement qui battait dans la poitrine de Cordélia, appuyant sur elle, la faisant regarder le lobby presque vide de l’Hypérion presque anxieusement.

Son coeur tressailli en elle alors que l’engourdissement partait, et ses yeux repoussèrent les larmes alors qu’elle réalisa qu’elle ne faisait qu’attendre.

Il n’était pas revenu depuis tôt ce matin et, d’une façon ou d’une autre, elle savait… il attendait qu’elle parte.

Les choses étaient trop dures.

C’était trop simple de juste dire au revoir.

Terence remua sur ses pieds, se raclant la gorge. “Y a-t-il une façon de vous convaincre de rester?”

Ses yeux errèrent jusqu’à lui, et Cordélia se permit un doux sourire de familiarité. “Tu sais mieux que personne, Terence, à quoi ressemble ma vie. Elle est à Londres, pas ici. J’ai déjà passé trop de temps éloignée.” Elle se pencha, soulevant sa serviette et la posant sur le comptoir, l’ouvrant, repoussant une mèche rebelle alors qu’elle trifouillait dans les feuilles de données.

“Tiens.” Elle en sortit une et la tendit à Lorne. “C’est une copie de mon testament. Juste au cas où.”

Lorne, étonnamment, prit simplement la feuille et la glissa dans sa poche, levant la main pour gratter à nouveau ses cornes tandis que Cordélia se tournait vers Terence.

“Mon traqueur va me manquer.”

“J’espère vous revoir bientôt, Mlle Winters.”

Ses yeux étaient rouges, un peu humides, et l’émotion qu’il montrait si rarement tira sur son âme, alors qu’elle se penchait et pressait un baiser contre son front. “Terence, fais-moi une faveur. Appelle-moi Cordélia.”

Et avec ça, elle souleva ses sacs, glissa le dernier sur son épaule et fit un geste à Lorne, quittant l’Hypérion de la même façon qu’elle y était entrée.

En tant que Chase Winters.

--

L’avion était à peine visible dans la nuit sombre, et Cordélia le fixa, le vent soufflant dans ses cheveux, rendant plus de mèches rebelles, les mains dans les poches et elle étudiait le monde qu’elle quittait.

“Tu es sûre que tu sais ce que tu fais, chaton?”

Elle déglutit fort. “Mêle-toi de tes affaires, Lorne.”

“C’est tout ce que je dis. Tu regarde derrière toi à un nombre affreux de choses.”

Elle expira, poussant le tout en un long soupir. “Lorne j’ai regardé derrière moi toute ma vie.”

“Regarde juste une dernière fois, mon chou.”

Ses yeux noisettes étaient interrogateurs alors qu’elle rencontrait les siens et, docilement, elle se tourna, et son cœur fit un bond dans sa poitrine.

La silhouette sortit des ténèbres, avançant dans la lumière du réverbère Photon qui, défraîchi et vieux, ne donnait qu’une faible illumination, mais c’était assez.

L’engourdissement et l’acceptation laissèrent place à un battement de cœur qui commença à s’accélérer, à un type de respiration irrégulier au mieux, et à un esprit qui sembla éclater juste avec la vue.

Quand Lorne s’éloigna elle ne le su pas, à la place ses yeux restèrent sur les yeux sombres et hantés du vampire alors qu’il s’approchait, la rencontrant à mi-chemin dans la demi lumière qui était juste assez claire pour ôter les ombres son expression.

“Hey.”

“Hey.”

La maladresse mena à un silence, et Cordélia détourna le regard, regardant n’importe quoi sauf ses yeux.

“Je ne sais pas quoi dire.”

“Tu n’es pas obligée de dire quoi que ce soit.”

Deux âmes, entrelacées d’abord par choix, rassemblées par chance et, pendant un bref moment, perdues dans les profondeurs de l’autre, tendaient maintenant les bras, et trouvaient le mur qui les avait séparées depuis le début.

Dans le passé qu’ils avaient partagé se trouvait la route qui les avaient mené jusqu’à cet endroit, et sur la route devant était la certitude que ça ne serait plus jamais la même chose.

“Ca n’est jamais vraiment fini, n’est-ce pas?” Ses yeux se connectèrent avec les siens alors qu’il l’observait, les mains enterrées dans son cache-poussière.

“Non,” dit-il après un moment. “Ca ne l’est jamais.”

Pour une raison ou pour une autre, les mots amenèrent des larmes à ses yeux et, dégoûtée par sa propre fragilité, elle prit une petite respiration et détourna le regard.

“Donc – je t’appellerai quand j’aurai une vision. Ou je la téléchargerai et je te l’enverrai.”

“Ok.”

“Ok.”

Le pépiement dans la poche de sa veste signala qu’il était temps, mais ses pieds ne voulaient pas bouger alors que, une fois encore, elle n’arrêtait pas d’être attirée par ses yeux.

La mort était dans ses yeux à lui.

La mort était dans son coeur à elle.

Buffy. Alex. Willow. Faith. Giles. Oz. Travis. Katherine. Mr. Bellows. Spike. Drusilla. Nick.

Et ils étaient là, se tenant dans la lumière à peine visible.

Son cœur tressailli et, deux secondes plus tard, elle était enterrée dans ses bras, poussant son visage contre son cache-poussière et respirant simplement son odeur, le corps tremblant alors qu’elle lâchait un petit gémissement.

Elle se permit une seconde de chaleur dans ses bras froids, avant de relâcher sa prise.

Il ne voulait pas la lâcher.

A la place, ses bras la gardèrent près de lui, et ses mains bercèrent son visage, son pouce traçant la ligne de sa mâchoire en une tendre caresse.

Ses yeux se fermèrent alors que ses lèvres frôlèrent les siennes, une fois.

Le pépiement vint à nouveau et elle se dégagea et, cette fois, il la laissa faire.

Angel se tint immobile, presque comme une statue, ses yeux ne quittant jamais les siens alors qu’elle reculait, tendant le bras pour attraper ses bagages et finalement, avec une secousse de discipline, elle se déplaça rapidement, montant les escaliers en trottant et entrant dans le jet qui l’amènerait à mi-chemin de l’autre côté du monde en moins d’une heure.

--

Le silence était curieux.

Los Angeles n’était jamais silencieuse, mais il semblait qu’à cet instant, même les oiseaux qui restaient retenaient leurs chansons, attendant en retenant leur souffle alors que l’avion décollait, n’ayant pas besoin d’élan, avant de disparaître de la vue.

Il continua de garder sa position, longtemps après que l’avion soit parti, et avait presque oublié l’Hôte quand le démon vert lui donna un coup de coude.

“Hey.”

“Hey toi-même,” dit Lorne, l’observant minutieusement. “Tu réalises que tu es un idiot de la laisser s’en aller. Je t’ai dit qu’elle ne peut pas s’enfuir. C’est ta visionnaire. Une visionnaire Immortelle. Ca te dit quelque chose? Elle va être dans les parages pendant un moment.”

“Je sais,” dit Angel, n’ôtant jamais ses yeux de l’endroit où l’avion s’était élevé.

“Alors pourquoi exactement l’ais-je amenée ici et pourquoi exactement l’as-tu laissée partir?”

“Je ne la laisse pas partir,” dit finalement Angel. “On va au même endroit. On prend juste des chemins différents pour y arriver, c’est tout.”

Il s’éloigna de Lorne, et mit un pied devant l’autre, dans la direction exactement opposée.

--

Sunnydale avait souffert du manque de Tueuse.

La toute petite ville était déserte, calme. Les compatriotes restant avaient pris sur eux-mêmes pour combattre, mais sans Tueuse…

Mais la petite ville avait tenu.

Le mal était venu en troupeaux, mais le bien aussi.

Elle avait survécu.

Il marcha, un pied devant l’autre, jusqu’à l’endroit familier, l’endroit qu’il avait hanté autrefois, une ombre, les ténèbres, ayant peur d’être vu, ayant peur de lui admettre la faiblesse.

Qu’il lui avait fait défaut.

L’hésitation lui fit presque tourner les talons, mais il prit une respiration inutile, et continua d’avancer, dépassant les édifices et les arbres, les coins, les balançoires et les jardins où Buffy avait patrouillé autrefois.

Des souvenirs d’une petite blonde avec le cœur d’un lion, un cœur si ouvert et libre et une âme si forte, une lumière si brillante par moment que le démon en lui reculait.

Mais l’âme… oh comme l’âme vivait pour la lumière dans les yeux de Buffy.

La pierre tombale était presque cachée par les feuilles, il débroussailla le taillis, travaillant rapidement, tirant sur les feuilles, jusqu’à ce que la pierre qui portait les mots ‘Elle a souvent sauver le monde’ apparaissent clairement et que tout le monde les voit.

Il recula, scrutant la pierre, la zébrure d’émotion qui éclata en lui d’abord douloureuse, alors que les larmes montaient et il les repoussa, essuyant ses yeux pour garder sa vision claire.

“Euh… wow.” Il déglutit, les mains serrées en poings dans son manteau. “Je ne sais même pas comment - Seigneur Buffy. Parler… Je n’ai jamais été doué pour parler, n’est-ce pas?” Poussant l’air de ses poumons morts, il tendit la main, avec hésitation, jusqu’à ce que sa paume soit posée à plat contre la pierre. “Tu m’as fait promettre de prendre soin d’eux. Et je me suis enfui. Je t’ai laissé tomber, je suis désolé. Je ne savais pas ce que tu voulais dire à l’époque… à propos d’elle. A propos d’eux. Cent trente ans et je ne n’avais toujours pas compris. Mais tu savais. Vingt-cinq ans et tu savais.” Il aspira une respiration inutile alors que ses yeux se remplissaient de larmes, et sa voix se mit à se briser. “Je n’ai aucune idée de ce que tu as vu en moi, Buffy. Mais je sais ce que je suis. Et je suis reconnaissant. Et je t’aime. Et je sais… Je ne sais pas ce que je sais, Buffy, mais je sais que c’est ok.”

Quand ses yeux tombèrent sur sa main, il pu voir les doigts trembler, et l’aspiration d’air qui était à peine audible fit connaître sa présence.

Il sentit son parfum, et il se tourna, non honteux des yeux miroitant, alors que Cordélia reculait avec hésitation, ayant presque l’air effrayée.

“Je ne savais pas que tu serais le, je le jure.”

“Je le savais.” Elle fit une pause, lui lança un regard incertain, mais il secoua seulement la tête, tendant la main.

Son regard se posa sur les doigts tendus et, pendant une seconde entière, elle ne bougea pas, jusqu’à qu’il recule, l’atteignant et plaçant sa main contre les siennes, serrant ses doigts autour de sa paume, la guidant en avant.

Elle fut silencieuse alors qu’elle fixait les tombes, d’abord celle de Buffy, et puis celle d’Alex Harris, la pierre tombale haute et juste un peu asymétrique, un testament accidentel de son défunt mari.

Plus d’une centaine d’années depuis qu’elle l’avait enterré, et il sentit l’émotion alors que son corps commençait à trembler, et soudainement sa main fut pressée contre sa bouche et elle tremblait visiblement, ses yeux se troublant alors que les larmes commençaient à tomber.

Le torrent de sanglots vint, écrasant le corps plus petit de Cordélia. Instinctivement, il la prit dans ses bras alors qu’elle se pressait contre son flanc et continuait de sangloter, effondrée contre lui.

L’humidité tombant le long de ses propres joues alors qu’elle se dégageait, ne lâchant jamais ses doigts, sa paume libre pressée contre la pierre tombale et, avec un gémissement, pressant ses lèvres contre le marbre froid.

“Je t’aime,” l’entendit-il murmurer contre.

Il attendit, respectueusement, agenouillé devant la pierre tombale de sa défunte femme, et plaçant un bouquet d’orchidées sur le site.

C’était du respect, et de l’amour.

Il savait que, quelque part, elle était heureuse.

“Je t’aime.” Les mots étaient plus clairs, plus énoncés, et leur clarté le fit se tourner, sa propre forme gelant sur place alors qu’il réalisait qu’elle le regardait directement.

“Cordy-“

“C’est juste… ça semble MAL de le dire ici…” elle gigotait, sa voix rauque à cause des pleures, mais ses vieux yeux noisettes n’avaient jamais été plus claires. “Mais je ne sais pas où le faire d’autre.” Ses yeux errèrent sur les tombes, sa paume toujours sur la pierre d’Alex.

“Cordélia.” Sa voix était ferme, mais son sourire était doux, et ça semblait bizarre, de sourire ici, mais… ça semblait… ok.

C’était bien plus qu’ok.

Ses yeux errèrent vers le ciel, et puis vers l’Immortelle debout en face de lui, en conflit et se tenant dans les ténèbres.

La lune brillait à travers les arbres et, s’approchant, il lui prit la main, l’attirant dans la lumière, si soudainement ses yeux scintillèrent plus brillamment qu’avant, et ses cheveux étincelèrent avec ses mèches, et elle n’avait jamais eu l’air plus magnifique.

Dans cette lumière, dans ce cimetière, dans ce passé, il choisit de l’embrasser, pressant ses lèvres contre les siennes, tendre, doux, aimant.

Le vent souffla dans leurs vestes noires, alors que ses doigts glissaient dans les petites pointes d’une coiffure qui ne changeait jamais, son corps pressé contre le sien alors que sa bouche remuait contre la sienne, soupirant, un souffle chaud contre ses lèvres froides et mortes.

Quand elle se recula, ayant besoin d’air, ses doigts ôtèrent tendrement ses mèches rebelles, et il sourit et, alors qu’elle le fixait avec des yeux tâchés de larmes, il su qu’elle comprenait.

Leurs mains emmêlées ensemble, Cordélia jeta un dernier regard au cimetière, et s’autorisa finalement à sourire.

Il était petit, conflictuel, mais il était là.

“Rentrons à la maison.”

Elle acquiesça, et il se tourna, glissant sa main autour de sa taille, lui permettant de poser sa tête contre son épaule alors qu’ils s’éloignaient des tombes, et se dirigeaient sur la route ouverte qui se tenait devant eux.

La route solitaire qu’ils avaient prise chacun pour arriver à cette compréhension semblait plus petite, d’une certaine façon, et c’était ok.

Les graviers crissèrent sous leurs pieds le vent tourbillonna autour de leurs corps, et le ciel au-dessus d’eux était infailliblement clair.

C’était bien plus qu’ok.

--

Londres, Angleterre 2111

Sur le pont, elle était seule.

Mais jamais une personne n’avait eu l’air aussi intimidante, et jamais Angel n’avait eu aussi peur de confronter une personne.

Ses mains étaient humides, moites, alors qu’il s’avançait, regardant sa forme inclinée qu’il n’avait vue que dans l’ombre depuis des années.

Alors qu’il marchait, les souvenirs l’envahir, certains douloureux, l’impliquant tous d’une façon ou d’une autre.

C’était la route non prise.

C’était la route qu’il n’avait pas voulu prendre.

Pas celle qui mènerait à elle.

Pas celle qui mènerait à libérer la douleur qu’il avait gardée enterrée avec tant de succès toutes ces années.

Mais il n’y avait pas de choix, et dans sa tête, se trouvaient les mots, qui auraient pu venir de Faith, ou de Buffy, ou même de la Cordélia qu’il avait connu autrefois.

Ca faisait assez longtemps.

Mouillant ses lèvres, il poussa les mots à sortir.

“Cordélia?”

Son corps devint complètement rigide, et il attendit, ses nerfs morts à leurs limites alors que ses cheveux tourbillonnaient, ses yeux noisettes rencontrant les siens avec de la surprise pure et non cachée.

“Angel?”

FIN