deux suites....
BOnne lecture
CHAPITRE 19
Cellule N°1
La fléchette anesthésiante, se logea au dessus du sternum. L’impact fit légèrement reculer la féline, très vite d’un geste sec elle arracha l’aiguille de sa peau, mais trop tard, le produit s’insinuait déjà en elle. La puissance de l’anesthésiant, canalisa ses pulsions, elle se sentit soudain très lasse, à chaque mouvement elle semblait puiser dans ses dernières ressources. Holgard fit signe au garde de rentrer dans la cellule. Ce dernier hésita en lançant un regard apeuré vers son patron, mais sans un mot et nullement attendrit par les yeux implorants de son garde, Holgard braqua alors l’arme dans la direction du pauvre sous fifre, et d’un petit geste de tangage du poignet il lui intima l’ordre muet d’entrer dans la geôle, qu’il n’avait pas vraiment le choix. Le garde déglutit avec difficultés, et après que Diensthal eut désactivé la protection électrique des barreaux, entra non sans avoir effectué auparavant un signe de croix. Mais Shalimar n’était pas en état d’opposer la moindre résistance. Elle se laissa entraîner hors de la cage.
Cellule N°2
Brennan reprenait petit à petit des forces, son corps lui obéissait un peu plus et surtout ses idées et pensées étaient beaucoup moins embrumées. Soudain, alors qu’il se relevait avec précaution, il entendit la voix lointaine de Jesse. D’abord il cru qu’il avait des hallucinations, mais non c’était belle et bien la voix de son ami. Il paraissait essoufflé et épuisé mais il était en vie.
- Jesse : …..Shal ?…..Brennan ?…… s’il vous plait répondez moi !… ces mecs sont des malades !…. Brennan ?……Shal ?…… Emm….
Brennan oublia un peu trop rapidement son état et fit de se lever dans un seul mouvement, ce qui le fit vaciller, la tête lui tournait, les murs d’eau qui l’entouraient tournaient dangereusement. Il ferma les yeux un instant tentant de rétablir son équilibre intérieur. Il devait se battre, prendre sur lui. Il réouvrit les yeux et l’étincelle qui les traversa à ce moment en disait long, sur ses intentions. Il leva la tête vers les caméras qui épiaient ses moindres faits et gestes, et cria à l’intention de qui pourrait l’entendre :
- Brennan : Montrez vous espèces de tordus ! Je suis prêt, venez je vous attends ! ! ! ! (puis portant son anneau à sa bouche ) Jesse mon vieux tu m’entends ? réponds !
- Jesse en travers des grésillements immondes : Brennan ? ! ! ! ! Brennan c’est toi ? Oh mon dieu j’ai cru que j’étais tout seul… ça fait combien de temps qu’on est la ? Comment va Shal ? et Emma ?
- Brennan : Oh la doucement mon pote ! je suis comme toi moi ! dans une putain de prison high tech, je peux rien faire ! en plus j’ai été largement sonné par les expériences de…
- Jesse : moi aussi, ils m’ont fait subir des tas de tests et injecté des produits étranges, je contrôle plus mes pouvoirs… même sans le gouverneur…
- Brennan : Moi je l’ai toujours. Mais crois moi c’est pas ça, qui va m’empêcher de leur coller une de ces raclées !
Diensthal aida le garde à soutenir Shalimar, ils traversèrent le manoir et se dirigèrent vers la sortie. Holgard les précédait, un sourire narquois illuminait son visage. Il caressait la crosse de son revolver, il jubilait de la tournure que prenait ses expériences. Les tests arrivaient enfin à leur apogée, il s’amusait de la situation. Tout se déroulait comme il le voulait. Il détenait maintenant les clefs pour éradiquer les nouveaux mutants. Les exterminer allait être un jeu d’enfant.
Une fois à l’extérieur, Diensthal commençait à donner des signes de fatigue. Le corps de Shalimar se faisait lourd, son souffle était rauque et saccadé. Soutenue par les aisselles, la tête retombante, elle ne donnait même pas l’impression d’être toujours en vie. Soudain Diensthal lâcha prise, le côté droit de Shalimar retomba sur le sol et elle fut traînée quelques mètres sur le sol rêche et caillouteux, déchirant son jeans et laissant de grandes éraflures sur sa cuisse et son bras.
- Diensthal : Attendez monsieur, j’en peux plus…. Je suis un intellectuel moi pas un manuel !
Holgard se retourna, et voyant le corps ensanglanté de Shalimar sur le côté droit, il fronça les sourcils.
- Holgard : Ah non ! Ne l’abîmez pas maintenant ! ! ! Portes la ! (dit il en désignant le garde)
Puis Holgard fit quelques pas dans leur direction, prit la chevelure de Shalimar dans sa main et lui releva brutalement la tête. Elle n’avait plus visage humain, ses cheveux emmêlés, ébouriffés, la pâleur de son visage et les divers marques sur sa figure et son corps, la rendait méconnaissable. Elle avait considérablement maigrie, à cause des mauvais traitements que lui avaient réservés Holgard, en la voyant ainsi nul n’aurait pu penser que quelques jours auparavant, elle se battait avec agilité et énergie, ou qu’elle riait aux éclats aux blagues de Brennan. Elle n’avait plus rien d’humain.
Holgard claqua des doigts. Et le garde, attrapa la féline par la taille et la jeta sur son épaule. Les bras ballants le long du dos du garde, sa tête s’agitait de droite à gauche au rythme du pas de l’homme.
Son anneau avait maintenant atteint sa dernière phalange. La maigreur de ses doigts ne pouvait plus emprisonné la bague. Elle tomba à terre et roula sur le sol pour finir sa course dans un buisson.
CHAPITRE 20
Ce fut le vent s’engouffrant dans ses cheveux, qui la ramena à la réalité. Diensthal et Holgard l’avait déposé sur un rocher surélevé, à l’abris pour le moment des fauves qui faisaient leur sieste. Ses yeux étaient toujours blancs, d’un mouvement rapide elle s’accroupit sur le rocher, les mains à plat contre le rugueux du roc. Elle releva la tête vers le ciel, humant son nouvel environnement. Elle se sentait bien. Un rugissement lointain, la fit frissonner, un sentiment de froid remonta le long de son échine, elle laissa échapper un timide feulement. Un mélange d’appréhension et d’excitation. D’un bond puissant, elle atterrit sur la branche d’un arbre. Elle voulait prendre de la hauteur, pour dominer et se repérer. Tous ses sens en alerte, elle scrutait l’étendue sauvage, des rictus incontrôlés faisaient tressaillir ses joues. Un croassement lointain attira son attention, elle pencha lentement la tête sur le côté, à l’écoute, ses cheveux blonds emmêlés coulèrent le long de son visage, l’enserrant comme une crinière. Sa tête tanguait doucement d’un côté à l’autre, donnant l’impression qu’elle cherchait à comprendre ou interpréter le cri de cet oiseau importun.
Cette étrange sensation qui parcourait son corps tout entier, lui procurait un grand bien être, son ouïe et son odorat anormalement développés, lui apportaient des sons et des effluves tantôt intrigantes, tantôt plus qu’attrayantes.
Perchée sur son arbre, au loin elle aperçut, un petit groupe de lions et totalement à l’ouest de ce groupe, un tigre solitaire qui s’affairait à sa toilette.
Elle se redressa brutalement, visage vers le ciel, attentive au moindre bruit, au moindre mouvement. Puis, majestueusement, elle se laissa tomber au sol.
Elle hésita un moment, entre aller rejoindre les lions ou le tigre.
Et soudain, sans aucune raison apparente, elle se mit à courir en direction d’un fourré, puis s’y dissimula.
Elle attendit quelques instants et se précipita vers un autre taillis. Son ombre furtive se dessinait sur le sol terreux de l’enclos.
Maintenant elle se tenait, à quelques mètres de l’imposant tigre. A pas feutrés, elle s’avança pour atteindre un petit rocher derrière lequel elle se cacha. Mais le tigre avait sentit sa présence. Il avait abandonné sa toilette pour scruter l’horizon, les babines retroussées, il semblait attendre l’assaut. Il se dressa sur ses pattes puissantes et fixa le rocher derrière lequel Shalimar était.
La féline plaqua ses deux mains sur le haut du rocher et releva lentement le buste, laissant juste apparaître sa tête au dessus du roc.
Elle plongea son regard blanc dans celui du fauve.
Tous deux restèrent ainsi de longues minutes à s’observer. De temps à autre, le tigre donnait de légers coups de museau vers l’avant, cherchant certainement à capter l’odeur de l’intruse pour définir son statut, son appartenance.
Shalimar laissa échapper une sorte de petit feulement qui débuta dans les graves pour se terminer dans les aigus. Le tigre dodelina de la tête puis retroussa encore plus les babines en grognant. Puis il bondit…..
De son poste de commandement Holgard observait la scène subjugué par les réactions de Shalimar. Un sourire satisfait se figea sur son visage bourru.
Tout à coup Diensthal frappa timidement, sans relever la tête, Holgard lui fit signe d’entrer.
- Diensthal : Je……
Le militaire l’arrêta d’un geste sec de la main dans sa direction.
- Holgard : Taisez- vous ! Le plus palpitant arrive…… c’est le grand moment de vérité…..
a suivre