La passion des séries
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 La série du Prisme - Blanc

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MessageSujet: La série du Prisme - Blanc   La série du Prisme - Blanc Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:38

Fic traduite, elle ne m’appartient pas...

La Série du Prisme
La lumière se divise en un arc-en-ciel, les couleurs de l'amour et de la perte fusionnent brièvement avant de se disperser à nouveau... Les pensées d'Angel et Cordélia, durant une année de naissance, de mort et de changement.


Titre: Blanc
Auteur: Dazzle
Traductrice : Aurélie (a.a.k)
Estimations: R
Spoilers: Dans les environs de l’épisode de la saison trois d’Ats “Demain”.
Sommaire: Angel et Cordélia réalisent enfin où les chemins de ces derniers mois les ont menés. Neuvième et dernier dans la Série du Prisme, qui suit le développement des sentiments de Cordy et Angel durant la saison trois.

Le symbolisme du blanc: respect, humilité, innocence, naissance, création, mariage, hivers, bien. Quand toutes les couleurs de la lumière sont combinées, le résultat est de la lumière blanche.

***

Alors que je prends les clés de voiture et que le moteur s’éteint, je réalise que je suis entouré par un silence qui est trop rare à L.A. Pas un silence pur, bien entendu; juste la tranquillité de la séparation d’avec les automobiles et les radios et les voix humaines. Je peux toujours entendre tellement, mais tout est plus doux. Plus naturel. Le cri des mouettes, le bruissement du vent à travers les herbes hautes de la plage, et par-dessus tout, l’afflux sourd de l’océan.

Comme si j’étais somnambule – marchant en dormant – je sors de la voiture, j’inspire profondément comme un homme vivant, et sens l’air frais de la mer. J’avance jusqu’au promontoire et regarde l’océan, des vagues neigeuses se trémoussent vers le rivage, s’écrasent, repartent à nouveau. Mon pied effleure quelque chose et je baisse les yeux; c’est un coquillage, trop loin de l’eau et trop brillant et opalescent pour être une vraie trouvaille. C’est un souvenir, acheté et laissé tomber et oublié.

La coquille est lisse dans ma main tandis que je le ramasse. Je me souviens que, quand j’étais enfant, je croyais qu’on pouvait entendre l’océan si on portait un coquillage à l’oreille. Mais ce n’est rien d’autre que l’écho du battement de coeur et du flux du sang, amplifié et capturé dans la spire. Mais, pendant un instant, je cède à la tentation de l’essayer; ce soir, il semble que tout peut arriver. Je porte le coquillage à ma propre oreille et, comme j’aurais dû m’y attendre – je n’entends rien. Je m’en fiche. Là tout de suite, tout ce que je fais, c’est essayer d’écouter le souvenir des mots dans mon esprit.

"Ca dépend de ce que tu ressens," a-t-elle dit. A propos de quoi, j’ai demandé. "A propos de moi." De quoi avait l’air sa voix quand elle a dit ça? Comment était-elle? Elle était -- directe, mais pas certaine. Son ton s’est élevé juste un petit peu quand elle a dit "moi" – n’est-ce pas? – posant presque une question, mais ne demandant pas une réponse tout de suite. Simple, doux -- mais me taquinant, juste un tout petit peu. Elle n’est pas sûre de ce que je ressens, mais au moins elle suppose. Je peux me sentir sourire – à moitié avec anticipation, à moitié avec une pure incrédulité ahurie.

Juste quand je pensais que je l’avais perdue – avant même qu’on ait eu une chance – on dirait que ça pourrait se passer après tout.

Moi et Cordy. Angel et Cordélia. Pitié, faites que ce soit vrai. Pitié, faites qu’elle ressente ce que je pense qu’elle ressent, dire ce que j’espère qu’elle va dire.

Pitié, ne me laissez pas gâcher ça.

***

Ok, expliquez-moi ça: Si je conduis vers un combat avec un démon poisseux, où je suis sûre d’être couverte de pus, les autoroutes sont fluides et j’arrive en un temps record. Si je me dirige vers le DMV pour raconter une fausse histoire dans le but d’expliquer le permis perdu qui gît sur le sol d’une autre dimension, je peux y être en à peu près cinq minutes pour pouvoir m’asseoir dans le bureau et attendre toute la journée.

Mais à la seconde où j’essaie d’avoir un rendez-vous romantique avec mon meilleur ami, très-probablement-sur-le-point-de-devenir-mon-petit-ami, toutes les personnes de la Californie du Sud sortent sur l’autoroute et roulent à du vingt à l’heure. Comment le savent-ils ? Et pourquoi font-ils ça ?

Je tapote mes mains sur le volant avec impatience, mais alors que je sens le volant contre mes paumes, je commence à rire.

Je suis amoureuse d’Angel. Ca ressemble à une phrase d’une autre langue et, en même temps, je sais que c’est vrai. Je veux dire, je le SAIS, jusque dans mes os, dans mon sang. J’ai l’impression d’être une de ces femmes dans les bandes dessinées; il doit y avoir une bulle de pensées au-dessus de ma tête qui dit, "Comment ais-je pu être aussi aveugle?"

Toutes ces fois où on est resté tard, à parler, assis côte à côte. La petite quantité de nuit où on a dormi dans le même lit, sans se toucher, mais avec nos corps tout de même incurvés l’un vers l’autre. La manière dont on sait lire dans les pensées de l’autre la moitié du temps, et totalement se surprendre le reste du temps. C’est comme ça que les amoureux sont ensemble. Mon Dieu, c’est comme ça qu’ils sont ensemble s’ils sont chanceux. Et on a ça depuis si longtemps, et je ne le pige que maintenant ?

Je dois vous dire, il n’y a rien de tel que de réaliser qu’une année entière de votre vie peut-être résumée par le mot "Duh."

Qu’est-ce que je vais dire à Angel? Comment je l’explique? Je veux dire, est-ce que je lâche simplement, "Angel, je t’aime?" Et s’il ne ressent pas la même chose ? Je MOURRAIS. Et lui aussi, sauf pour la partie où il est déjà mort.

Mais la façon dont il a réagi quand je lui ai demandé de me rencontrer là – le ton de sa voix – je pense qu’il ressent la même chose. Je pense. J’espère. S’il ne le réalise pas, s’il est coincé dans sa propre cave de déni, je jure devant Dieu que je l’en ferais sortir. Pendant une minute, je m’imagine en cambrioleuse vêtue d’un justaucorps, mon oreille pressée contre la poitrine d’Angel pendant que j’essaie de trouver le code qui le déverrouillera, le libèrera.

Mais, s’il le réalise – s’il ressent la même chose --

Tout d’un coup, je me souviens d’une centaine de petits moments, et je les vois sous un tout autre jour. La façon dont il a flippé après que je sois presque morte et que je me sois faite démonisée à la place. La façon dont il a touché mon visage quand il est venu chez moi la nuit pour parler de Buffy. La façon dont il m’a dessinée pour mon portrait de Noël. Je pense qu’Angel le réalise. Je pense qu’Angel le sait depuis longtemps.

Et il m’a laissée partir avec Groo? Il a dû se sentir – comment vais-je expliquer --

Je recommence à sourire alors que je réalise que je n’aurais rien à expliquer. Je n’aurais même pas à dire quoi que ce soit. Quand j’arriverais près de lui, et qu’on se regardera – on saura. Là, à cet instant. Et avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit sur comment on ne devrait pas ou les malédictions ou les bohémiens, je vais l’attraper et l’embrasser si longuement et si bien que ça dira tout ce qu’il y a dans mon coeur.

Et peut-être que la manière dont il m’embrassera me dira la même chose. Je me souviens de la bouche d’Angel – la légère plénitude de sa lèvre inférieure, la position de sa mâchoire, son menton fort. Je peux imaginer comment son visage s’ajustera au mien, l’angle dont on aura besoin. Je réalise que j’ai inconsciemment incliné un peu mon visage; il est plus grand que moi. Les détails sont tous tellement réels pour moi, comme si on s’était embrassé une centaine de fois auparavant.

Oh, mon Dieu, je suis tellement prête à la voir, à lui dire. Et les voitures vont juste plus lentement pour me contrarier.

Attendez une seconde.

Les voitures VONT vraiment plus lentement --

***

Fichus bohémiens. Cordélia n’est même pas encore là – on ne s’est même pas embrassé pour la première fois, à moins qu’on ne compte là fois où on était possédé, ou la fois où elle essayait de se débarrasser des visions, et je ne -- et j’ai déjà tellement envie d’elle que mon corps fait mal. Et je ne l’aurai jamais, pas de la façon dont j’en rêve.

Mais je peux le supporter si je le dois. Et Cordélia – je le jure devant Dieu, elle ne le regrettera jamais. Je ne peux pas avoir le bonheur parfait en elle – et juste à cet instant, m’imaginer être en elle, pouvoir sentir sa chaleur vivante tout autour de moi, je sais que ça déchirerait mon âme en lambeaux – mais rien ne m’empêche de lui donner tout ce que je ne peux pas prendre moi-même. Et c’est ce que j’ai l’intention de faire: lui donner tout ce dont elle a besoin, tout ce qu’elle voudra.

Je regarde la Plymouth, en particulier le siège arrière, bas et long. Je l’imagine couchée sur le dos sur ce siège, glissant lentement son pantalon le long de sa taille, abaissant mon visage entre ses jambes. Mes lèvres s’ouvrent légèrement alors que j’imagine le goût qu’elle aura, et je me demande comment elle est – si elle est bruyante, ou si elle est silencieuse, ou -- oh, mon Dieu, Cordy, arrive s’il-te-plaît. Je veux savoir. J’ai l’intention de le savoir.

Vais-je être frustré? Ouais. Mais si c’est le prix – si c’est tout ce que je devrais gérer pour être amoureux de Cordélia – alors c’est un tout petit prix à payer.

Il y a un temps où je ne pensais pas comme ça. Il y a quelques années, il semblait que ne pas pouvoir faire l’amour, consumer complètement la passion, était ce fardeau insupportable. Il se tenait entre moi et Buffy comme un fichu mur de pierre. Je n’arrivais à penser qu’à ce que je ne pouvais pas donner à Buffy. Et maintenant je ne pense qu’à ce que je peux donner à Cordélia.

Pour la première fois, je réalise à quel point j’avais l’impression que Buffy était une autre de mes victimes – une personne de plus que je tirais loin de la lumière. Je voyais la mission pour laquelle on se battait, et je savais que mes désirs m’éloignaient de ça. Je pensais que c’était égoïste. Je pensais que c’était mal.

J’ai sacrifié pour amour pour Buffy sur cet autel, et ce n’est que maintenant que je sais que cet autel était consacré à de faux dieux.

Encore cet automne dernier, j’ai fait du mal à Buffy pour cette mission. Je me suis dit que des personnes sans nom et sans visage que je pourrais, ou non, sauver, avaient plus d’importance que cette personne dont le nom avait représenté le monde pour moi, dont le visage ne pourra jamais s’effacer de mon esprit .J’ai choisi un besoin abstrait à la place de la souffrance très réelle d’un individu. Je ne referai plus jamais ça. Plus jamais.

Je lève les yeux au ciel et murmure, "Je suis désolé," à une fille que je ne reverrai probablement plus jamais. Je ne m’excuse pas d’aimer quelqu’un d’autre; je ne m’excuserai jamais de ce que je ressens pour Cordélia, ni à Buffy, ni à personne. Mais je m’excuse d’avoir appris ces leçons de la manière difficile, à travers la souffrance de Buffy et la mienne.

Maintenant je sais qu’une mission ne pourra jamais être plus grande qu’un individu, ne peut exister en dehors de tout moment. Si vous pensez qu’une cause importe plus qu’une personne, alors vous avez perdu de vue à propos de quoi cette cause est censée être.

Plus tôt cette année, j’étais prêt à laisser partir Cordélia, et je m’étais dit que j’en avais fini avec l’Amour, l’idéal, le fardeau. Maintenant je sais que je ne peux rien faire d’autre que l’aimer, l’acte, la réalité. Du nom au verbe. De la mort à la vie. Du mensonge à la vérité.
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MessageSujet: Re: La série du Prisme - Blanc   La série du Prisme - Blanc Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:39

***

"Je suis la Visionnaire d’Angel." Ces mots sont les seuls mots qui ont du sens. La seule chose qui a eu du sens dans ma vie pendant si longtemps – des années maintenant --

Comment pourrais-je jamais séparer ces mots? Je suis une Visionnaire; c’est ce que Skip me dit d’embrasser. Mais je suis aussi celle d’Angel, et c’est de ça qu’il me dit de m’éloigner. Comment cela pourrait-il être? Angel est la raison pour laquelle je suis une Visionnaire. Il est la raison pour laquelle je suis – une adulte, une battante, un champion. Je pense qu’il est probablement aussi la raison pour laquelle je suis une bonne personne, ou, à n’importe quel niveau, la bonne personne que je suis devenue.

Plus que ça: Il est la raison pour laquelle je crois. Ce dernier Noël, quand je pouvais sentir cette obscurité grandir profondément en moi, je n’ai jamais abandonné. Je ne me suis même presque pas laissée avoir peur. Pourquoi? Parce que je pouvais regarder Angel et son fils – le fils qui lui est revenu, malgré les chances – et je pouvais croire aux miracles. Je pouvais croire que les Puissances prendraient soin de moi, me garderaient aux côtés d’Angel pour que je puisse voir tous ces Noël à venir.

Angel était la personne dans ma vie que j’avais le moins envie de quitter. Il était déjà le centre de ma vie – Seigneur, comment ais-je pu ne pas le voir à l’époque? Mais je savais déjà à quel point il était important. A quel point c’était bien pour moi de le faire passer en premier.

Et maintenant Skip me dit de mettre Angel de côté. Les Puissances nous ont rassemblés, et maintenant les Puissances veulent nous séparer? Je ne comprends pas. Non. Mais les Puissances ne mentent jamais.

Tout ce temps, j’ai vu ma mission en termes d’individu. Une seule personne. Je n’ai jamais oublié toutes les personnes qu’on devait aider, toutes ces vies qu’on devait sauver; mais tout de même, c’était Angel que je voyais faire le sauvetage. Mes visions, ses mains. Deux parties d’un tout. Inséparable.

Mais maintenant je dois me demander si peut-être c’est plus grand qu’une personne -- non, deux personnes. Plus grand que nous.

---

Les Puissances sont des garces menteuses.

Pourquoi est-ce qu’il m’a fallu aussi longtemps pour le comprendre? Moi, de toutes les personnes? Pendant un siècle, j’ai porté une malédiction avec une échappatoire capable de détruire d’innombrables vies, en commençant par celles des personnes les plus proches de moi. Se sont-elles données la peine de me le faire savoir ? Si pas pour mon bien, pour celui de tous les autres? Jamais. Les Puissances ont envoyé Whistler pour me donner un but dans la vie, et Whistler m’a envoyé tout droit vers une fille que je ne savais pas comment aimer et ne pourrais pas garder. Puis elles ont envoyé Doyle, pour m’éloigner du bord avec ses pouvoirs psychiques, et elles ne lui ont même pas donné une vision qui aurait pu le laisser sauver sa propre vie. Puis elles ont laissé Doyle transférer ses capacités à Cordélia, même si elles auraient pu la tuer – et elles ont été si fichtrement près de la tuer --

Et pendant tout ce temps, je me disais qu’elles m’enseignaient tellement de choses. Que j’apprenais, me rachetais, grandissais de la manière dont elles le voulaient. Mais tout ce que je faisais, c’est m’incliner sous ce poids. J’ai dû enfreindre les règles pour comprendre à quel point les règles étaient vraiment insensées.

J’ai accompli de la magie noire pour récupérer mon fils. Les Puissances m’ont fait croire qu’en faisant ça, je commettais un péché innommable. Je me suis senti coupable, aussitôt que j’ai pu ressentir quoi que ce soit. Seigneur, j’ai même prié pour que mon fils soit mort et au paradis – sous la garde des Puissances – au lieu de continuer à essayer de le sauver.

Et maintenant Connor est de retour. Il est plus vieux, et il est embrouillé, et on a perdu tellement d’années – mais bon sang, il est en vie, et il est de retour, et pourquoi ça? La magie noire a marché. Ca a créé une fissure, et cette fissure a mené à la création d’un chemin qu’il a suivi pour revenir à mes côtés. Connor est tombé au centre du pentagramme que j’ai peint sur le sol. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence.

Je regarde l’océan à nouveau, cette pénombre infinie, cet horizon sans fin. Pendant un bref instant, je me rappelle de mon ancienne foi en les Puissances, en la mission. J’y croyais si profondément, et cette croyance était plus magnifique que tout ce que j’avais ressenti depuis si longtemps.

Mais j’ai quelque chose d’encore plus magnifique maintenant – l’amour de Cordélia, et peut-être, un jour, celui de Connor à nouveau. Tout ça parce que j’ai ignoré les "leçons" des Puissances et que j’ai commencé à suivre mon coeur. Si j’avais fait ça depuis le début, je n’aurais jamais perdu Connor tout court. Je n’aurais jamais fait confiance à Wesl – personne d’autre pour prendre soin de lui. Je l’aurais gardé en sécurité à mes côtés. Si seulement je l’avais su tout le long --

Non. Si je l’avais su tout le long, je n’aurais peut-être jamais perdu Buffy – et je ne serais jamais tombé amoureux de Cordy. Et je ne peux pas le regretter, peu importe la souffrance que ça a pu causer en chemin.

Je souris un peu avec anticipation; Cordélia devrait bientôt arriver. Dans juste quelques minutes, je vais découvrir si elle m’aime. Et elle va découvrir à quel point je l’aime.

***

Vie immobile sur l’autoroute. Jouant dans le trafic. Une biche surprise dans les phares d’une voiture.

Toutes ces phrases folles n’arrêtent pas de flotter dans mon esprit; elles sont tout ce que j’ai pour décrire la situation actuelle, et elles sont encore loin. Je pensais que j’étais préparée à tout – mais pas, comme il s’avère, à me tenir au milieu d’une grand route de L.A. qui est figée dans le temps, juste devant un Mack Truck avec les lumières allumées, regardant un démon gardien de l’enfer nommé Skip.

"Mais Angel – il ne saura jamais à quel point je l’aime," protestais-je encore.

Skip hausse les épaules – les lames qui saillent de ses épaules, comme des ailes, remuent alors qu’il bouge. "Je sais que ce n’est pas facile," dit-il. "Si c’était facile, tout le monde serait un champion. Mais tout le monde ne l’est pas. Tout le monde n’en est pas capable."

"Angel est un champion," dis-je. "Et il a besoin de moi autant que j’ai besoin de lui." Ca semble assez arrogant, mais ça ne l’est pas. C’est la vérité! Regardez ce qui s’est passé quand je suis partie. Il a perdu son fils – pas pour de bon, Dieu merci, mais longtemps assez. Les dégâts sur leur relation, sur toute la vie de Connor – peu importe à quel point ils travailleront durs, ils ne reconstruiront jamais ce qu’ils auraient eu. Il a perdu Wesley, aussi; je fais comme si ça n’avait pas d’importance, mais là tout de suite, quand je réalise que je ne reverrais plus jamais Wesley – je sais que ça a beaucoup d’importance. Ce sont de vraies blessures. Des cicatrices permanentes. Comme si Angel avait besoin de plus de cicatrices.

Et pourquoi est-ce qu’Angel les a? Parce que je suis partie, j’ai tout oublié sur lui, tout oublié sur ma mission, et j’ai été faire de la plongé sur l’Ile de Catalina. Il était seul et isolé et sans personne qui le comprenait vraiment, qui aurait pu voir ce qu’il se passait et aurait agi pour l’empêcher. Parce que j’étais partie avec Groo.

Groo – je grimace un peu alors que je pense à lui et nos vacances malavisées ensemble. A l’expression de son visage quand il m’a dit aurevoir. Je ne l’aimais pas, et je ne l’aurais jamais aimé; je le vois, maintenant. Mais je tenais à lui, au moins assez pour me sentir terrible qu’il ait été blessé. A la fin, Groo a été blessé pour la même raison qu’Angel a été blessé – parce que je suis partie m’amuser sans me demander si c’était bien.

"Quand je t’ai rendue à moitié démon," dit Skip, "C’est arrivé dans un but précis, Cordélia. Pour une mission qui était plus importante que n’importe quel homme."

Le but. La mission. J’y réfléchi pendant un long moment – du moins, ce qui semble être un long moment au centre d’une terre qui est soudainement devenue immobile.

Ce qui s’est passé quand je suis partie – était-ce parce que j’ai quitté Angel, ou parce que j’ai quitté la mission? Je n’ai pas de réponse facile à ça.

Je n’ai encore jamais essayé de les séparer.

***

Je pose le coquillage sur le siège avant de la voiture; je veux le garder, le donner à Cordélia. Ce n’est pas exactement le cadeau le plus glamour du monde – c’est très loin des boîtes de chez Tiffany auxquelles elle avait l’habitude de rêver – mais c’est quelque chose de solide que je peux poser dans ses mains, lui donner pour qu’elle le garde. C’est submergeant, cette envie de lui donner quelque chose. Un gage qui pourrait représenter juste une fraction de ce que je ressens à l’intérieur. J’avais oublié cette impulsion: le besoin de prendre quelque chose d’intangible et de lui trouver un symbole. Pour une raison inconnue, ça le rend plus réel.

D’un autre côté, c’est peut-être ce que l’amour vous fait. Ca rend l’abstrait inadéquat, ça vous force à devenir vrai. Et ça vous pousse à devenir vrai pour tout, pas juste la personne à qui vous tenez.

Par exemple, pourquoi ais-je essayé de prétendre que la mission n’était pas à propos des gens?

Je connais la réponse, alors même que je pose la question. Parce qu’une mission est facile. C’est net et soigné, enveloppé dans la lumière et la bonté. Ca justifie tout, et si vous faites une erreur – hé bien, avec les manuscrits conflictuels de prophétie et les guides spirituels qui viennent dans les formes les plus bizarres à chaque fois, vous êtes obligés de rater parfois.

Les gens – ils exigent plus de vous. Si vous ratez, ce n’est pas une vague question de mauvais karma, quelque chose pour laquelle prier, espérant des réponses célestes qui ne viennent jamais. C’est Connor hurlant que son nom est Stephen (Dieu merci c’est derrière nous, au moins), ou Lindsey soulevant le plâtre qui remplace sa main, ou Darla, abandonnant les petits lambeaux de vie et d’âme qu’elle possédait parce que je n’étais pas capable de la protéger d’Holtz.

Ou c’est Cordélia, les mains sur les hanches, qui me dit qu’elle savait que je pouvais pas la sauver.

Ce mensonge fait encore mal; Cordélia ne m’a pas fait confiance pour respecter ses souhaits quand elle craignait qu’elle allait mourir. La partie qui fait le plus mal: Cordy avait raison. Je n’aurais pas respecté ses souhaits – quoi qu’il serait plus vrai de dire, je n’aurais pas respecté les Puissances qui lui ont fait ça.

Elle voulait seulement aider. Elle voulait seulement sauver toutes ces personnes qui souffraient et qui étaient en danger. Et pour ça, les Puissances étaient prêtes à la tuer. Elles étaient prêtes à prendre Cordélia et à l’utiliser comme si elle était faite de papier. Quelque chose de négligeable, à jeter.

"Tu pensais qu’elles faisaient tout ça pour TE faire du mal?" a-t-elle demandé, n’arrivant pas à croire que je pensais que les Puissances auraient pu la blesser juste pour m’atteindre. Hé bien, elles ont essayé de prendre mon fils pour toujours, le laisser grandir en enfer avec un homme qui ne pouvait pas l’aimer comme moi – et tout ça pour m’apprendre une leçon sur ce que ça représentait de perdre un fils. Garces manipulatrices. Si elles ont ruiné l’enfance de Connor pour me punir, alors elles auraient tué Cordélia sans meilleur but.

Elle m’a taquiné parce que je pensais que tout l’univers n’était là que pour t’atteindre. Je ne le crois pas, pas vraiment. Mais je pense que l’univers – du moins les Puissances – n’est pas là pour m’aider, ni personne connecté à moi. Nous devons nous aider nous-même. Nous devons prendre soin de nous.

Quand on en vient à ça – n’est-ce pas ce que l’amour veut dire?
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MessageSujet: Re: La série du Prisme - Blanc   La série du Prisme - Blanc Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:40

***

"Si je quitte Angel, alors c’est comme si je ---"

Skip soulève un sourcil, ou ce qui ressemble à un sourcil sur son visage. "Comme si tu quoi?"

Je ne peux pas répondre – pas parce que je ne sais pas ce que j’allais dire, mais que je réalise, tout d’un coup, que ce n’est pas vrai.

J’allais dire, "C’est comme si je ne l’aimais pas." Mais ce n’est pas vrai. L’amour ne veut pas dire ne se soucier de rien dans le monde sauf d’une seule personne. Peut-être – peut-être que ça veut dire que vous et cette seule personne vous soucier de la même chose. Même si ça veut dire que ces choses sont plus importantes que vous deux.

Là tout de suite – juste quand je réalise que c’est possible que je sois sur le point de quitter Angel pour toujours – je réalise plus que jamais combien je l’aime. A quel point je veux le voir -- oh, mon Dieu, juste une fois! Je l’imagine debout sur la falaise de l’océan, comme il doit l’être. A m’attendre. Je m’imagine me garer, courir vers lui, n’attendant même pas de voir ce qu’il dit, ou qu’il me pose une des cent millions de questions qui doivent lui traverser l’esprit. Je veux l’embrasser, pour de vrai, juste une fois. Est-ce vraiment trop demander?

On dirait.

Toute ma vie – et je réalise maintenant que j’ai aucune idée du temps que ça représente, des jours ou des millénaires – je vais aimer Angel. Comme un homme, comme un ami, ou juste comme celui qui m’a amenée à cet endroit. Où je pouvais reculer devant mes affaires personnes et enfin mettre mon moi stupide, puéril et adolescent derrière moi pour toujours. Je vais l’aimer pour toujours, quoi qu’il arrive – même si on ne se revoit plus jamais.

Autrefois j’aurais pensé que c’est impossible – aimer quelqu’un sans jamais le voir, ou être près de lui. Mais j’ai appris différemment, ces dernières semaines. Angel pensait qu’il ne reverrait plus jamais Connor mais, si possible, il a juste aimé davantage son fils. Je n’oublierai jamais ce que ça m’a fait, d’entendre Angel dire qu’il espérait que son fils était mort. Il pouvait céder son fils au paradis, sachant que le paradis était réel. Et si je pouvais lui raconter ceci – lui demander ce qu’il ferait – je parie qu’il me céderait au paradis aussi.

Le paradis est fait d’amour véritable. De joie qui se renouvelle à chaque nouveau moment. Angel voudrait ça pour moi. Et je sais maintenant que je veux ça pour moi. Et que ça vaut la peine de se sacrifier.

Même de sacrifier Angel.

***

Connor. Je croyais qu’il était impossible pour moi de me sentir plus réjoui que ça, mais penser à lui me fait sourire. Je ris tout haut, entends ma voix faire écho dans les herbes de la plage, au-dessus du mugissement de l’océan.

Mon fils est revenu. Mon fils est à la maison.

Je sais ce que j’ai perdu; je ne m’attends pas à ce que les pertes de ces années arrêtent un jour de faire mal. Mais aussi réelle et omniprésente que cette ombre est, là tout de suite, elle est éclipsée par la lumière pure de son retour, de sa bonne volonté à vivre avec moi, à me laisser être son père à nouveau. Je trouverai un moyen de combler le temps perdu pour lui Ca ne sera peut-être jamais pareil mais – ça pourrait tout de même être bien, je pense.

Et je ne peux pas oublier quel miracle c’était qu’il soit venu au monde en premier lieu. Je me souviens avoir titubé avec choc quand j’ai appris pour lui. Qu’allait-il être. Un homme ou un monstre? Un enfant ou le chaos?

C’est Cordélia qui s’est assise à mes côtés, qui a écouté mes peurs, m’a dit que tout irait bien. Et elle disait la vérité. Je me souviens d’elle comme elle était à l’époque – fatiguée et effrayée mais se tenant toujours à mes côtés – et ça double mon besoin de la voir, de l’embrasser, de la serrer contre moi.

Elle portait un fardeau si terrible pour moi à l’époque, des poids que je connaissais et que je ne connaissais pas. Elle était prête à tuer Connor pour moi si ça devait être fait. Elle était prête à mourir pour moi si les visions ne pouvaient venir d’une autre source.

Mais maintenant que Connor s’est montré être bon – plus fort et meilleur qu’un humain, pas moins, pas pire. Autant que ça fait mal, je dois donner du crédit où le crédit est dû: Holtz l’a bien élevé. On n’a plus à avoir peur de lui. Je n’ai même plus à avoir peur pour lui; il est tellement malin, tellement capable, tellement fort.

Et les Puissances, dans l’un de leurs rares moments miséricordieux, semblent avoir donné à Cordélia des capacités qui ne la blessent pas, mais la rendent encore plus forte. Elle est quelque chose que je comprends même pas maintenant, mais quelque chose qui est magnifique. Quelque chose qu’elle était censée être.

Les Puissances – elles nous bénissent et elles nous blâment, nous blessent et nous sauvent, mais je me bernais à penser que la différence était autre chose qu’aléatoire. La chance nous sert autant que le choix, comme il s’avère; le défi fait autant de bien que l’obéissance. Je ne peux écouter que mon propre avocat. Obéir à mon propre jugement. On doit être censé se faire confiance; après tout, à qui d’autre peut-on faire confiance?

A ceux qu’on aime, bien sûr. Mais je n’ai pas de craintes qu’ils me guideront mal.

Je lève la tête et respire l’air salé une fois encore. Cette fois, je sens une bouffée de quelque chose de familier – quelqu’un de familier --

Mais ce n’est pas Cordélia. C’est Connor. Je me sens commencer à sourire.

Qu’est-ce qu’il fait ici?

***

"Tu as déjà décidé," dit Skip, et il dit la vérité.

C’est important. C’est ma mission. A moi, pas à nous – c’est bizarre de penser ça, mais ça doit être vrai. A moi toute seule.

Seule. Sans Angel. Oh, mon Dieu.

Je ne souffre pas pour moi; je vais au paradis, et de ce qu’Angel m’a dit, je n’ai rien à craindre là. Il n’y a que de la joie. Que de l’amour – et encore plus grand que ce que je ressens pour Angel, aussi inimaginable que ça puisse sembler là tout de suite.

Tout de même. Je ne peux pas arrêter de penser à lui; il se tient près de l’océan, et il m’attend. Il suppose, au moins, que je venais lui dire que je l’aime, et il m’attend là-bas, peut-être pour me dire qu’il m’aime aussi. Et la pensée de lui là-bas, attendant et attendant jusqu’à ce qu’il abandonne finalement – ça me brise le coeur. Comment puis-je lui faire ça? Comment puis-je le laisser être blessé? Quel genre de personne indifférente suis-je?

Je me dis qu’il a récupéré Connor maintenant. Et il y a Fred et Gunn – et peut-être, juste peut-être, avec Connor sain et sauf à la maison, qu’Angel trouvera la force en lui de pardonner à Wesley un jour. Peut-être même que Wesley ressentira la même chose. Même Lorne ne sera pas à Vegas pour toujours. Angel ne sera pas seul.

Mais aucun d’eux ne le connaît comme moi, aucun d’eu ne l’aime comme moi --

Puis je me souviens de quelque chose qu’Angel m’a dit une fois – juste après être revenu du Sri Lanka, quand Buffy était toujours morte. La culpabilité est un moyen de se défiler. C’est la manière facile de traiter quelque chose. Ca vous laisse penser à vous, pas à l’autre personne.

Et je veux penser à Angel. Si je ne pourrais jamais être avec lui en réalité, ça rend encore plus important qu’on soit ensemble en esprit. Que je le porte toujours avec moi, pas dans le regret ou la tristesse, mais dans la joie. Dans l’amour.

Donc je pense à Angel, je laisse mon amour pour lui me remplir, m’illuminer de l’intérieur. Et parce que je pense à lui, je souris alors que je flotte dans les airs, vers le paradis, vers la lumière.



Fin de la Série du Prisme
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