La passion des séries
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Ici, de nombreux fans partagent leur passion commune pour des séries telles que les frères scott ( OTH), prison break, Buffy-Angel, grey's anatomy Mutant-x, ...et bien d'autres encore!
 
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 La série du Prisme - Bleu

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MessageSujet: La série du Prisme - Bleu   La série du Prisme - Bleu Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:36

Fic traduite, elle ne m’appartient pas...

La Série du Prisme
La lumière se divise en un arc-en-ciel, les couleurs de l'amour et de la perte fusionnent brièvement avant de se disperser à nouveau... Les pensées d'Angel et Cordélia, durant une année de naissance, de mort et de changement.


Titre: Bleu
Auteur: Dazzle
Traductrice: Aurélie (a.a.k)
Estimation: PG-13
Spoilers: Dans les environs de l’épisode de la saison trois d’Ats “Quitte ou double”.
Sommaire: Après son retour à Los Angeles, Cordélia essaie d’Angel avec son chagrin, de même que de gérer sa propre agitation interne. Huitième dans la Série du Prisme, qui suit le développement des sentiments de Cordy et Angel durant la saison trois.

Le symbolisme du bleu: Tristesse, froid, répression, loyauté, union, confiance, paix.

***

Je descends le couloir sombre vers la chambre d’Angel. Je lui ai donné une bonne heure pour démonter le berceau --

(-- le berceau de Connor, il ne sera plus jamais dans le berceau --)

-- mais c’est assez. Il ne devrait pas rester seul trop longtemps. Je sais que Fred et Lorne seront là, et ils ont dû bien faire, avec un bon système de soutien, juste pour empêcher Angel de s’en aller. Mais ils ne le connaissent pas comme moi. Ils ne savent pas ce dont il a besoin.

(Ils ne le connaissent pas comme moi, et ils n’ont pas réalisé ce qui se passait quand il buvait le sang, et ils n’ont pas réalisé ce que Wesley faisait, et je l’aurais su mais je n’étais pas là, je n’étais pas là, je n’étais pas là --)

Je repousse ces pensées et arrive devant le seuil d’Angel; prenant une profonde respiration, je frappe pour ce je m’attends être la première de nombreuses tentatives. Mais à la place, tout de suite, je l’entends dire, "Entrez."

Alors que j’entre, je vois que la chambre est fondamentalement inchangée. Les murs sont toujours couverts de suie et fendillé, et les restants de la cuisinière gisent en un amoncellement fripé dans ce qui avait été la cuisine. Mais le berceau est empilé en pièces détachées contre un mur. J’ai choisi le berceau avec Fred, et pendant un moment le souvenir de nous, gloussantes et joyeuses dans un K-Mart, en train de choisir des choses qu’on pensait qu’Angel aimerait, me fait presque craquer.

Angel est assis au pied de son lit ruiné. Il ne se tourne pas vers moi, il continue juste de regarder le berceau. "Je me disais," dit-il avec hésitation, "on devrait donner ces affaires. Pas tout. Je veux – une ou deux choses, je pourrais – je veux dire, quelqu’un pourrait utiliser ce berceau. Peut-être quelqu’un qui ne peut pas s’en offrir un."

"Il y a toujours les bonnes oeuvres," dis-je alors que j’arrive près de lui. Il ne me regarde toujours pas, mais quand je mets ma main sur son épaule, il la couvre avec la sienne. "On pourrait mettre des affaires dans des boîtes, peut-être. Et puis Gunn pourrait les amener avec sa camionnette."

Angel est silencieux un moment, puis dit, "Tu m’aideras à passer ses affaires en revue?"

"Bien sûr." Une partie de moi recule devant ça – ça va faire mal, peut-être plus que n’importe quel autre moment depuis que j’ai découvert ce qui est arrivé à Connor --

(Quand je suis revenue de mes vacances, avec mon chapeau stupide et mes cheveux stupides et un bronzage vraiment magnifique, parce que j’étais partie en vacances, à m’amuser, à m’envoyer en l’air et je n’étais pas là --)

-- mais Angel a besoin de moi, et donc je vais le faire. "Peut-être qu’on pourrait aussi te trouver une nouvelle chambre," suggérais-je. "Il y en a au moins vingt d’utilisables dans l’hôtel. On pourrait te trouver quelque chose sur un étage plus haut, si tu veux. Pour te donner un peu plus d’intimité."

Angel me regarde enfin, son visage confus. "Pourquoi voudrais-je déménager?"

"Je pensais – les souvenirs," dis-je.

Il expire – pas un rire, pas un soupir, mais quelque chose entre. "C’est pour ça que je veux rester ici."

Je hoche la tête, parce que je ne peux pas parler avec ce nœud dans ma gorge. Après une grosse déglutition difficile, je parviens à dire, "Hé bien, tu ne restes pas ici ce soir. Cette chambre ressemble à une briquette en charbon, Angel. Tu as besoin d’un autre endroit où dormir juste le temps qu’on puisse – qu’on puisse nettoyer tout ça."

Il ne discute pas. On fait ses bagages ensemble, travaillant en unisson, sans parler, pour rassembler les vêtements et les savons et toutes les affaires dont il a besoin, puis on descend le couloir, les bras remplis. J’installe ses affaires pendant qu’il va chercher du linge au rez-de-chaussée. Je n’ai jamais fouiné dans les placards et la salle de bain d’Angel, mais on dirait que je sais simplement comment il veut que ça soit. La mousse à raser va dans la douche, pas sur le comptoir. Les chaussures sont tournées vers le fond du placard, pas vers la porte fermée. Ce fait est si petit, si dénué de sens qu’il devrait sembler stupide. Mais ce n’est pas le cas. C’est la première chose que j’ai pu faire pour aider. Je veux dire, je sais que l’écouter a aidé, tout simplement être là pour lui. Mais ça c’est quelque chose que je peux FAIRE, quelque chose avec mes mains. Donc je prends mon temps, poser ses ceintures sur les cintres avec les pantalons, mettre sa montre sur sa table de nuit.

Quand Angel réapparaît avec les draps, on fait le lit ensemble sans rien dire, comme si on l’avait fait cent fois. Angel fait des coins d’hôpital. Je gonfle les oreillers en les installant pour lui. Je l’imagine couché là ce soir, essayant de dormir après tout ce qui s’est passé. Donc je les gonfle encore pour la bonne mesure, comme si des oreillers douillets allaient pouvoir aider.

Finalement, quand on a fini, je vais l’enlacer – mais il ne me rend pas vraiment l’étreinte, et je le lâche rapidement. Je sais sans demander que ce n’est pas moi; c’est juste qu’il vient tout juste de se calmer, donc redevenir tout émotif n’est pas pour le mieux. Tout de même, je sais à quel point j’ai envie de me sentir aimée et réconfortée, ce qu’avoir les bras de quelqu’un autour de moi pourrait signifier là tout de suite. Et Angel doit en avoir besoin un millier de fois plus que moi. Ce n’est simplement pas le moment. Je lui demande, "Ca va aller?"

"Ca va aller," répète-t-il. "Mais – merci, Cordy."

"C’est le moins que je puisse faire," dis-je, et c’est tellement vrai que j’ai envie de pleurer. Il me serre la main une fois avant que je m’en aille.

***

Je passe la porte, le corps et l’âme épuisés, ce qui doit être pourquoi j’ai oublié que Groo allait être là, à m’attendre. "Princesse!" dit-il, se levant. La maison est jolie et propre – Groo est plus soigné que moi – et je peux sentir quelque chose qui cuit. Tout est chaud et rempli de lumière, ce qui devrait être plus réconfortant que ça.

"Je suis désolée d’être aussi en retard," dis-je. "J’avais juste besoin de passer un peu plus de temps avec Angel."

Groo acquiesce. "Vous êtes une bonne amie. Cela serait bien pour lui ne pas être isolé dans ce moment sombre. Je ne peux imaginer la tristesse de savoir que son fils est mort."

"Ne dis pas mort." Cassais-je. C’est bien trop rude, sans mentionner injuste, mais je ne peux pas le supporter. "Ne le dis pas. Ok? On ne sait pas."

Groo me regarde avec précaution, et je peux imaginer toutes les choses qu’il doit avoir envie de dire. La dernière fois que Connor a été vu, il était entre les mains d’un homme qui détestait Angel plus qu’il ne détestait – ou même aimait – quoi que ce soit d’autre. Connor a été envoyé dans une dimension démoniaque. Les chances que Connor soit toujours en vie sont minimes, voire inexistantes. Et étant donné que Connor est enfermé où personne ne pourra jamais plus aller le reprendre, Angel l’a quand même perdu pour toujours. Toutes ces choses sont enveloppées dans le mot "mort," et c’est pour ça que je ne peux pas supporter de l’entendre.

Mais Groo doit le comprendre, au moins ça. Il dit seulement, "Angel est chanceux d’avoir votre amitié, ma Princesse. Venez. Vous devez avoir faim. Votre esprit cohabitant et moi-même avons fait un bon repas."

Dennis a apparemment guidé Groo vers l’Assistant Hamburger, ce qui ne va pas vraiment donner à Casa del Cordy quatre étoiles de la part de Zagat, mais ce n’est pas mal pour la première fois de Groo dans une cuisine. Cependant, ce n’est pas la première fois qu’il cuisine.

"J’ai fait griller des Bêtes Veertork sur des feux de camps," explique-t-il. "Leurs tripes peuvent être préparées en une sorte de ragoût si l’on a un chaudron à portée de main."

"Ok, tu vas totalement rester à la cuisine avec des boîtes, des mélanges cuisinés ou surgelés," dis-je. Cet Assistant Hamburger est beaucoup plus appétissant tout d’un coup.

"Je ne vous servirais pas une telle nourriture râpeuse," promet Groo. "Vous méritez bien mieux, ma Princesse."

Je lui souris, et ça fait du bien de sourire; ça fait un moment que je ne l’ai pas fait. Et pendant environs une heure, ça fait du bien de ne pas penser à Connor. De ne pas se souvenir que ça s’est passé. C’est comme si je pouvais prétendre que ça n’était pas arrivé – que tout est toujours merveilleux et formidable, et que je suis toujours cette fille insouciante qui s’amuse sur l’Ile de Catalina.

(Mais je ne le suis pas, je ne le suis pas, j’étais partie pour m’amuser et Angel était là, en train de perdre son fils et il souffrait et je n’étais pas avec lui pour l’empêcher ou pour l’aider --)

J’écoute toutes les histoires de Groo, et je ris à toutes ses blagues, et je repousse tout le reste pour simplement me concentrer sur le moment présent.

Mais ensuite, une fois la vaisselle dans l’évier, Groo me prend la main et commence à me conduire vers la chambre.

Evidemment, il veut faire l’amour. Pourquoi ne le voudrait-il pas ? Et pourquoi ne le voudrais-je pas? Plus tôt dans la soirée – quand j’étais avec Angel – je pensais à quel point ça ferait du bien d’être proche de quelqu’un. Mais pour une raison ou pour une autre, ce sentiment a disparu maintenant. A la place, ça semble mal. Pire que mal. Comme une perversion. Aller au lit avec Groo, coucher avec Groo, pendant que Connor est perdu et qu’Angel est seul --

D’un autre côté, je l’ai déjà fait, n’est-ce pas? C’est juste que je ne le savais pas à ce moment-là.

"Princesse?" La voix de Groo est douce alors qu’il m’enlace. "Je comprends votre tristesse. Si vous ne le souhaitez pas --"

"Ca va," dis-je, et je l’embrasse. J’essaie de me perdre en lui, de n’être rien d’autre qu’un corps, de ne sentir rien d’autre que ma peau.

Ca ne marche pas. Pour la toute première fois, le système breveté de déni de Cordy échoue totalement et complètement. On va au lit ensemble et, à en juger par sa réaction, Groo passe un très bon moment. Il ne voit pas non plus de différence dans ma réaction. Mais je suis juste le mouvement – déplacer ma main là, réagir quand il fait ça – et ça semble facile.

Mais je suppose que faire semblant ne fera pas de mal pour une fois. Groo est heureux alors qu’il s’endort à mes côtés, et au moins je suis assez fatiguée pour dormir.

Alors que je m’endors, je regarde le portrait qu’Angel a dessiné de moi. Le portrait porte une expression que je n’aurais plus jamais. Pour la neuf centième fois, je me demande comment il a obtenu les bords du visage aussi doux, et pour la première fois, je réalise qu’il a estompé ces lignes avec ses doigts. Il a frôlé mes contours avec ses mains, doucement et soigneusement, jusqu’à ce qu’il m’ait rendue magnifique et vraie.

***

C’est de la torture. C’est pire que de la torture. La torture ne serait que sur le corps. Des coupures dans la chair, des brûlures sur la peau – ça ne pourrait pas être pire que ça.

Angel pose les paquets de langes dans la boîte. "Je ne pense pas qu’ils voudront un paquet qui est déjà ouvert," dit-il calmement.

"Je suppose que non," dis-je. Donc le paquet de langes ouvert va dans le sac poubelle. On met des affaires de Connor dans un sac poubelle. On les jette avec les ordures.

Je ne peux pas vraiment regarder Angel, mais même avec ma tête baissée, je peux voir ses mains. Il porte un flacon de talc dans une main, une flacon de savon dans l’autre. "Ils ne voudront rien de partiellement utilisé," dit-il. Le sac poubelle frémit alors qu’ils tombent dedans.

On s’agenouille ensemble à côté de la commode et on commence à passer les vêtements en revue, à les mettre dans des boîtes. Quand je soulève chaque petit pyjama, je me souviens de quoi Connor avait l’air quand il les portait. Comment c’était d’attacher les boutons à pression, d’essayer de faire rentrer un petit bras se tortillant dans la manche minuscule. Angel bouge plus doucement maintenant; je sais qu’il pense à ce que je pense, et on n’ose pas se regarder, n’ose pas parler.

Angel sort un minuscule body – si petit que ça doit être un restant de quand Connor était un nouveau-né. Bleu pour un garçon. Il le tient pendant quelques secondes; ses mains sont si grandes, et le vêtement est si petit. Finalement, Angel dit, "Je crois que je veux garder ça."

Je hoche la tête, comme s’il m’avait demandé la permission ou quelque chose comme ça. Angel le plie très soigneusement et le place à côté de lui.

Je dois détourner le regard, et cependant il n’y a rien d’autre à regarder que le tiroir. Je sors un petit costume de marin – je l’ai acheté pour Connor. Angel avait dit que ça avait l’air ridicule. J’avais dit que ça avait l’air mignon. Vraiment, profondément en moi, je pensais que c’était mignon juste parce que c’était tellement ridicule, et je voulais voir si Angel allait céder et lui laisser le porter. Si oui, le chapeau Bourriquet était le prochain sur la liste.

Je ne le saurais jamais maintenant. Je l’ai acheté trop grand pour Connor. J’allais attendre qu’il grandisse pour le mettre. Oh, mon Dieu, il ne va jamais grandir pour le mettre. Il ne va jamais grandir --

"Cordy?"

J’essaie de répondre à Angel, pour dire que je vais bien, mais tout ce qui sort est un gémissement. Je l’étouffe, plaque ma main sur ma bouche, mais il est trop tard. Les larmes brûlent mes yeux, m’aveuglent, et je n’arrive pas à respirer parce que mon corps est bloqué en un long sanglot. Oh, mon Dieu. Connor.

Angel m’attire contre lui et, pendant un moment, tout ce que je peux faire c’est me blottir contre son torse large, sentir ses bras autour de moi, pleurer dans son étreinte. "Shhh," console Angel, et il caresse mes cheveux. On se berce d’avant en arrière, doucement, et je sens ses lèvres effleurer mon front.

Une fois le pire passé, je réalise ce qu’il se passe ici, et la honte me fait me redresser d’un coup. Angel me regarde, surpris. "Je suis désolée," murmurais-je. Ma gorge fait mal à cause des pleurs. "Tu ne devrais pas avoir à prendre soin de moi. Je suis censée prendre soin de toi."

Il prend mes mains dans les siennes. "Cordy, ça va," dit-il. "Ca aide, de voir que – qu’il manque à d’autres personnes aussi."

Et ça me fait pleurer à nouveau. Angel m’enlace à nouveau, me tapote le dos. "On va prendre soin l’un de l’autre," dit-il, et j’acquiesce alors que je l’étreins en retour.
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MessageSujet: Re: La série du Prisme - Bleu   La série du Prisme - Bleu Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:36

***

Après m’être reprise, Angel et moi finissons. Il prend le pitoyablement peu de choses qu’il a choisi de garder dans sa chambre temporaire, et je commence à descendre les boîtes. Gunn est au comptoir et il me sourit, jusqu’à ce que je sois assez près et il voit ce que je porte.

On est silencieux pendant un moment. Finalement, il dit, "Ca semble mal, de s’en débarrasser, tu sais? Comme si on faisait croire qu’il n’a jamais été là."

"Ce n’est pas comme ça," dis-je. "Je pense juste que si on garde tout ça dans les parages, ça va faire mal à Angel de les voir."

"Je sais," dit-il. "Fred et moi, on a pris le lit et les jouets qui étaient ici en bas, on les a amenés dans les cuisines. Tu voudras peut-être aller faire le tri dedans aussi, peut-être." Je hoche la tête, et Gunn soupire. "Je n’arrive simplement pas à croire que cet enfant est mort."

"Ne dis pas ça!" Gunn me regarde, et j’essaie d’être calme. "On n’en est pas vraiment sûr, alors – alors ne le dis pas, ok?"

"Compris." Gunn est un homme assez malin pour ne pas discuter avec une femme bouleversée. Il se contente d’hausser les épaules et montre le bureau de Wesley. Je veux dire, le bureau. "Il y a plus de boîtes là-dedans, si tu en as besoin."

Je me glisse dans le bureau. Il fait sombre et calme; je sais, sans avoir de moyens de le savoir, que personne n’a passé beaucoup de temps ici. Pour une raison ou pour une autre, je n’allume pas la lampe; je cligne juste des yeux et regarde dans la lumière faible venant du lobby.

Tellement de choses sont parties. Ce gros livre de mots croisés n’est plus sur le coin. La tasse qu’il utilisait pour boire du thé ne pend plus sur son crochait. Il avait l’habitude de garder une cravate ici, juste au cas où un client important viendrait à l’improviste. Plus rien. Fred a mentionné qu’elle lui avait amené ses affaires, mais je m’attendais un peu à voir ces choses. Quand elle a nettoyé sa présence, elle l’a fait vraiment -- consciencieusement.

Il ne reste qu’un seul des biens de Wesley; je tends le bras pour prendre la photo dans ma main tremblante. Me souriant, il y a Fred et Gunn, moi et Angel. Connor est un petit paquet dans les bras d’Angel, il n’y a que ses yeux et son nez qui sortent de la couverture bleue. Wesley a pris la photo. Le cadre est brillant de perles et de paillettes que j’ai collées dessus à Noël, quand Wesley paniquait et ne savait pas ce qu’on aimerait comme cadeaux, et a fait des cookies pour nous tous.

Et tout d’un coup j’ai tellement envie de récupérer Wesley que ça fait mal, et je mords ma lèvre, fort. Il a été là pour moi tant de fois – même quand Angel ne l’était pas – et il essayait seulement d’aider – donc est-ce que je ne lui dois pas --

Non. NON. Je regarde à nouveau la photo, et je me concentre sur le visage d’Angel, sur la joie transparente qu’il avait juste en portant Connor dans ses bras. Il n’aurait plus jamais cette expression, et c’est à cause de Wesley. De tout ce qu’on se devait, ce qu’on se devait le plus c’est de la loyauté. On se faisait confiance parce qu’il n’y avait rien d’autre dans le monde à quoi se fier. Mais Wesley n’a pas fait confiance à Angel quand ça comptait vraiment, et ses raisons n’ont pas d’importance. J’ai déjà laissé tomber Angel une fois --

(-- à faire de la plongée à la côte avec mon amant pendant que le fils d’Angel se faisait enlever --)

-- et je ne le laisserais plus tomber. Je ne peux lui donner rien d’autre que de la loyauté maintenant, mais je peux lui donner ça. Ce qui veut dire que Wesley n’a plus de chance.

***

Gunn et moi faisons le trajet jusqu’au bonnes oeuvres ensemble. C’est un jour ensoleillé – un ciel radieux sans un seul nuage. Donc c’est une partie qu’on peut miséricordieusement épargner à Angel.

Gunn, qui n’est pas trop dans le truc des émotions à nu, n’arrête pas d’essayer de faire la conversation. "Qu’est-ce que fait le Groosalugg aujourd’hui?" me demande-t-il.

Il me faut une minute pour y réfléchir. "Crois-le ou non, il joue au touriste. Lorne, que Dieu bénisse son déguisement écailleux, est parti avec Groo pour la journée. Là tout de suite, il devrait être sur le tour d’Universal Studios." Je suppose que Lorne se fait passer pour un figurant. Il est bon à ce genre de chose.

"Aw, mince," dit Gunn avec un demi-sourire. "J’espère qu’il ne va pas essayer de sauter du bus pour attaquer King Kong." Je ris avec lui, et puis je réfléchis à quel point c’est plausible, et maintenant je sais que je vais être inquiète toute la journée.

"Je devais lui trouver quelque chose à faire," dis-je, l’expliquant à la fois à Gunn et à moi-même. "Ce n’est pas vraiment juste pour lui, de traîner avec nous alors qu’on ne peut penser qu’à --"

"Je sais," dit Gunn, interrompant le nom. Il tourne abruptement à droite alors qu’il le dit, "C’est clair qu’il arrive dans le groupe de la façon difficile."

Gunn ne va pas s’en sortir aussi facilement. J’ai besoin d’en parler, et je ne peux pas parler de Groo avec Angel, pas quand il a autant de choses à gérer. "Je veux dire, je sais que Groo se sent compatissant. Il ne pourrait pas être plus gentil ou compréhensif. Mais c’est tout, tu sais ? De la compassion. Il n’a vu Connor qu’une fois ou deux. Il ne ressent pas ce qu’on ressent. Il ne peut pas vraiment lui manquer."

Gunn ne dit rien; il acquiesce simplement. J’ai envie de le casser – ça serait un bon moment de laisser tomber la gang attitude et d’être vrai –mais ensuite je vois vraiment son visage. La mâchoire de Gunn est serrée, et il cligne assez vite des yeux, et puis je ne peux plus le regarder. On passe le reste du trajet en silence.

Quand il se gare près des bonnes oeuvres, on commence à décharger les boîtes et le berceau hâtivement – travaillant vite, essayant de ne pas y penser. Les gens des bonnes œuvres nous demandent si on veut un reçu. On n’en veut pas.

Puis Gunn attrape la dernière boîte et, sans même y réfléchir, je tends la main et l’arrête. "Attends," dis-je. "Attends." Il se tient là, attendant que je fasse -- quoi? Je ne sais pas.

J’ouvre les rabats et attrape la première chose que je touche – un petit lapin en peluche avec des oreilles retombantes. Je me souviens de Connor qui tirait sur ces oreilles, et je suis heureuse d’avoir un souvenir qui va avec. Gunn soulève un sourcil vers moi. "J’ai fini," lui dis-je. "Vas-y." Et je fourre le lapin dans mon sac alors qu’il se débarrasse des dernières affaires de Connor.

***

On revient juste après le coucher du soleil. Fred est dans le lobby quand on entre – ce n’est pas surprenant. Ce qui est surprenant est le fait qu’Angel soit là avec elle. Ils ont tous les deux le nez dans un livre. "Uh-oh," dit Gunn. "Je suppose que ça veut dire qu’on a une affaire."

"Une possible affaire," clarifie Fred. Elle repousse ses lunettes avec son index. "Cette dame pense que son carlin est possédé."

"A quel point on est fauché, au juste?" demandais-je, mains sur les hanches. La question fait sourire un peu Angel, comme c’était censé le faire. Bien.

"Laisse-moi voir si j’ai bien compris," dit Gunn. "Cette dame pense que le diable est dans son chien à tête de chauve-souris?"

"Pas le diable," dit Angel. "Elle pense que c’est le fantôme de son schnauzer. Elle pense qu’il est jaloux qu’elle ait repris un nouveau chien si tôt."

"Et donc vous vérifiez pour voir si des chiens se sont déjà faits posséder." Je secoue la tête. "Incroyable, les choses qu’on ferait pour un billet. Cette femme est tarée, même par rapport à la normale déjà tarée de notre clientèle habituelle."

"Ne sois pas méchante," dit Fred avec un sourire qui ôte les dards des mots. "Elle est juste triste parce que son premier chien est mort."

Le mot atterri au centre de la pièce comme une bombe. Personne ne dit rien, personne ne réagit visiblement, mais l’ambiance dans la pièce va de bien à plus sombre que la nuit en deux seconde. Mort. Elle l’a dit, le mot qu’on ne peut pas dire, elle l’a dit juste devant lui, et ça n’a pas d’importe si c’était juste à propos d’un chien. Ce seul mot à du pouvoir sur nous maintenant, et vous pouvez les voir dans les yeux d’Angel.

Angel se lève lentement et ferme soigneusement le livre. "Excusez-moi," dit-il, et il monte à l’étage sans un autre mot.

On le regarde partir en silence, mais à la minute où il est hors de notre vue, je me tourne vivement vers Fred. Mon coeur palpite avec fureur. "Pourquoi tu as dit ça?" exigeais-je.

"Je suis désolée!" La pauvre Fred tremble, nouant ses mains dans son pull. "Je ne réfléchissais pas --"

"Tu dois réfléchir! On doit faire attention! Angel – il ne peut pas entendre ça --"

"Cordy, recule, tu veux," dit Gunn, passant son bras autour des épaules de Fred. "Fred n’a pas fait exprès. Angel le sait."

Je le sais aussi, et j’ai l’impression d’être la plus grande garce du monde pendant quatre secondes. Puis je réalise qu’Angel est là-haut, tout seul. "Désolée," dis-je brièvement.

"Ce n’est rien," murmure Fred. "On est tous – on ne va pas très bien, pas vraiment. Je suppose qu’on ne le sera pas pendant un moment."

"Je vais aller le voir," dis-je, et ils ne disent rien d’autre alors que je pars. Je monte les escaliers deux à la fois, et entre ça et le fait que j’essaie de ne pas pleurer, j’arrive à peine à respirer quand j’atteins sa porte.

J’entre sans frapper; Angel est assis sur son lit, son dos contre la tête du lit. Il lui faut une minute pour me regarder. "Angel? Tu vas --" Bien? Je ne peux pas lui demander ça.

Angel dit, lentement, "Cordélia, tu penses que Connor est mort?"
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MessageSujet: Re: La série du Prisme - Bleu   La série du Prisme - Bleu Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:37

C’est mon signal pour mentir comme pas possible. Mais la manière dont il me regarde – totalement ouvert, ne cachant rien – demande la vérité. "Je suis désolée, Angel. Mais – je pense qu’il doit l’être."

Il acquiesce, digérant ça, et lève les yeux vers le plafond. Je peux voix la faible lueur des larmes non versées dans ses yeux. Je m’assieds sur le lit avec lui, passe mes bras autour de sa taille, me blottis contre lui. Peu importe ce dont il a besoin, je le lui donnerai.

Et puis, mince s’il ne dit pas, "Buffy --"

Sa voix s’interrompt, et j’ai l’impression que quelqu’un vient de déverser de l’acide sur moi. Mon esprit brûle. Buffy. Il veut Buffy. Je ne peux pas l’aider maintenant. Il n’y a que Buffy qui puisse.

Et puis je me sens encore plus mal. Est-ce que je ne viens pas de me promettre que je lui donnerai tout ce dont il a besoin ? Si c’est Buffy, hé bien, c’est Buffy. Mon ego peut aller se rasseoir. "Ok," murmurais-je. "Tu – tu veux l’appeller? Ou est-ce que je devrais le faire?" Est-ce que Buffy est au courant pour Connor? Vais-je devoir lui raconter toute l’histoire? Je passe mes mains dans mes cheveux, m’y préparant."Ou je pourrais juste te conduire directement à Sunnydale --"

"Cordélia -- non." Angel me regarde très bizarrement. "Je ne voulais pas dire – Je ne la réclamais pas."

Mon ego n’est pas assis aussi loin que je ne me sens pas mieux quand il dit ça. "Qu’est-ce que tu voulais dire?" demandais-je, re-glissant mes bras autour de lui.

"Quand j’ai vu Buffy l’automne dernier, après qu’elle soit revenue --" Il est silencieux à nouveau pendant une seconde, réfléchissant. Je n’arrive à croire qu’il va finalement me raconter cette histoire maintenant, de toutes les fois où il aurait pu le faire.

Enfin, Angel dit, "Quand Buffy était morte – elle était au paradis, Cordélia."

"Vraiment?" Tout ce que je peux penser c’est, Si tous les vampires et démons s’avèrent être vrais, je suppose que ça n’est qu’équitable que le paradis soit vrai aussi.

"Elle m’a dit comment c’était, du mieux qu’elle a pu. Je – J’ai eu l’idée que ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait mettre en mots, pas exactement. Mais elle a dit que c’était comme – comme un monde fait d’amour. C’était tout ce que tu pouvais voir, tout ce que tu pouvais connaître. Tout ce que tu pouvais ressentir. Une joie qui se renouvelle à chaque nouveau moment. Ca t’entoure. Ca fait partie de toi. Toute la douleur, la souffrance de la vie a disparu. Il n’y a rien que de la lumière. Rien que de l’amour."

Quelle idée magnifique -- non, ce n’est pas une idée. C’est réel. Tout ce qu’on endure ici, tout ce qu’on fait pour les Puissances – il y a vraiment une récompense à la fin, et c’est merveilleux. Pendant un moment, j’oublie de respirer alors que j’y pense. C’est à ça que ressemble le paradis. Et le paradis est réel.

"Si Connor est en vie – alors il est dans une dimension démoniaque," dit Angel. "J’ai eu un aperçu de cette dimension. Ca m’a rappelé l’enfer où j’ai été. Je ne pourrais pas continuer si je pensais qu’il était là-bas – souffrant comme je --"

"Angel --"

"Mais s’il est mort -- Cordy, si Connor est mort, il est au paradis. Alors il fait partie de tout cet amour." Angel me sourit un petit peu alors qu’il le dit, et c’est le sourire le plus triste que j’ai jamais vu. "Je veux ça pour lui. Tu vois?"

Je ne peux rien dire. Je l’embrasse – une fois, rapidement, sur la bouche – et puis je l’enlace aussi étroitement que je peux. Il n’a pas de souffle à couper. On s’accroche l’un à l’autre pendant le plus long des moments, ne disant rien, ne pensant qu’à Connor. Souhaitant qu’il soit mort.
Après un moment, je remue un peu dans ses bras, et Angel me serre plus près. Nos jambes sont un peu emmêlées ensemble. Mes mains sont sur son dos, donc je peux sentir ses muscles bouger alors qu’il m’enlace. Je me blottis contre son torse, et il pose son menton sur mon front.

A cet instant, c’est comme si quelqu’un avait allumé une allumette; quelque chose en moi s’enflamme, et tout à propos de l’amitié et du paradis et des malédictions semblent s’envoler. Pendant une seconde, tout ce à quoi je peux penser c’est: Homme, Femme, Lit.

Je prends une profonde respiration, éclairci mes pensées et j’y réfléchi attentivement. Horrible mais vrai: C’est probablement la seule fois où la malédiction ne peut pas entrer en jeu. Où est le bonheur parfait maintenant? Une nuit de plaisir, d’intimité, de délivrance – Je pourrais lui donner ça, et il n’a pas eu ça depuis si longtemps. Qui a dit que faire l’amour doit toujours être à propos d’amour romantique? Je pourrais l’aimer avec mon corps, le réconforter avec tout mon être. Je pourrais faire ça. Je veux faire ça.

Mon corps bat la chamade, et j’ai peur que si je bouge juste un peu, je vais commencer à trembler. Comment est-ce que je lui demande s’il a envie de ça?

"Angel?" Il serre mon épaule un peu pour montrer qu’il écoute. "Tu veux que je reste ce soir?" On a déjà dormi dans le même lit auparavant, donc il va croire que c’est de ça que je parle. Mais une fois qu’on sera sous les couvertures – couchés l’un à côté de l’autre --

Le cœur palpitant toujours, je me redresse un peu pour regarder son visage. Il me regarde bizarrement, avec une des expressions que je n’ai pas encore appris à lire. "Rester -- ici? Avec moi?"

"Ouais." Je me sens si exposée, si nerveuse. Mais je lui souris un peu, et il prend une profonde respiration.

"Je – Je suppose que tu pourrais --" Angel étudie mon visage, comme s’il essayait de deviner mon expression. Est-ce qu’il comprend ce que je veux vraiment dire? Non, il est trop confus. Trop surpris. Il se redresse contre la tête du lit, essayant clairement de réfléchir. "Mais et Groo? Il ne t’attend pas chez toi?"

Groo. GROO. Oh, mon Dieu, qu’est-ce que je fais?

"Tu as raison," dis-je. J’acquiesce et j’essaye de faire comme si j’y avais pensé. "Tu as raison. Groo – il comprend, mais je ne devrais vraiment pas le mettre en dépôt." Je force un sourire. "Donc, fin du grand plan de passer la nuit." Aussi vite que possible, sans avoir l’air embarrassée, je me désentortille d’Angel et descends du lit. "Je dois y aller."

"Cordy?" Je souris, toute joyeuse et désinvolte, alors que je regarde Angel, qui semble mortellement sérieux. "Je voulais te demander quelque chose. A propos de -- Groo."

Ok, je n’ai pas vu ça venir. Qu’est-ce qu’il va me demander? Je n’arrive pas à imaginer. Mais je sais, alors que je le regarde, que je vais devoir lui dire la vérité. J’essaie de me détendre. "Tu peux tout me demander," dis-je, et je le pense.

"Est-ce que tu – es-tu --" Angel essaye de trouver les mots qu’il veut, et je me demande pourquoi je me sens étourdie, et puis je réalise que je retiens mon souffle. Angel dit, "Est-ce que Groo est bon pour toi?"

J’expire. C’est une réponse facile. "Ouais, il l’est," répondis-je.

Angel acquiesce une fois. Il dit, lentement, "Bien, je suis content. Pour vous deux."

"Merci," dis-je. Et je parvins à sourire alors que je pars. Mon cœur n’arrête de battre la chamade que quand je suis à mi-chemin de la maison.

***

"Et puis un grand Léviathan s’est élevé des profondeurs," dit Groo. "Au début, j’étais alarmé, mais ensuite j’ai vu le mécanisme et j’ai réalisé que c’était un faux."

J’acquiesce et souris et continue de manger mes Rice-A-Roni.

Groo et moi faisons l’amour à nouveau, et c’est mieux cette fois; d’une façon ou d’une autre je parvins à fermer mon esprit et à me perdre un peu dans le moment. Il est doux avec moi, comme toujours. Mais tout de même, la meilleure partie est quand tout est fini et qu’il me prend simplement dans ses bras.

Une fois que Groo est endormi, je me glisse doucement hors du lit et je marche sur la pointe des pieds jusqu’à mon sac. Je mets ma main dedans jusqu’à ce que je le touche – la douce fourrure du petit lapin en peluche. Je m’assieds sur le sofa et caresse les oreilles tombantes du bout des doigts.

Demain, peut-être, je sortirais l’ancienne boîte à migraine, actuellement rangée au-dessus de mon placard. Je pourrais mettre le lapin dedans, avec quelques photos et autres. Ca sera la boîte de Connor maintenant, et je pourrais la garder sous le lit à nouveau. Parce que ce n’est rien de garder certaines choses secrètes, et intimes, et chéries.
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