La passion des séries
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 La Série du Prisme - Rouge

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MessageSujet: La Série du Prisme - Rouge   La Série du Prisme - Rouge Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:30

Fic traduite, elle n’est pas à moi.



La Série du Prisme
La lumière se divise en un arc-en-ciel, les couleurs de l'amour et de la perte fusionnent brièvement avant de se disperser à nouveau... Les pensées d'Angel et Cordélia, durant une année de naissance, de mort et de changement.


Titre: Rouge
Auteur: Dazzle
Traductrice: Aurélie (a.a.k)
Estimations: PG-13
Spoilers: Dans les environs de l’épisode de la saison trois d’Ats "Papa"
Sommaire: Cordélia rejoint Angel dans sa nouvelle paternité et le premier Noël de Connor, mais cache ses peurs pour sa santé de plus en plus fragile. Quatrième dans la Série du Prisme, qui suit le développement des sentiments de Cordy et Angel durant la saison trois.

Le symbolisme du rouge: amour, énergie, force, désire, danger.

***

"Rockin' Around the Christmas Tree" passe à la radio, et Fred balance des guirlandes sur le sapin, et Angel se tient à côté de moi avec son fils dans les bras. La vie ne peut pas devenir meilleure que ça.

"C’est un arbre sérieusement triste," dit Gunn, croisant les bras et secouant la tête avec un semblant de consternation. "Vous savez comme Charlie Brown se sentait mal pour cet arbre maigrichon dans le dessin animé? Il aurait laissé celui-là sur le tas."

"J’aime ce dessin animé," soupire Fred. "J’aime quand Linus raconte l’histoire de la Bible."

"J’aime la façon dont ils dansent tous," ajoutais-je, puis je commence à faire les petits mouvements tournoyants et amusants de Lucy. Fred commence à faire le poney et Gunn commence une danse de Snoopy qui fait honte à celle d’Alex Harris.

Wesley nous fixe comme si on était devenu dingue, ce qui est peut-être simplement le cas. Mais Angel nous sourit comme si nous étions les danseurs les plus géniaux et les comédiens les plus dôles du monde. "Je n’ai jamais vu ce dessin animé," dit-il. "C’est -- traditionnel?"

Je n’ai jamais su qu’il pouvait sourire autant. Je n’ai jamais su à quel point ce serait bon de le voir sourire autant.

"Encore un autre icône de la pop-culture à côté du quel tu es passé," je soupire. "C’est le spécial Noël de tous les spécial Noël, et tu vas le regarder avec ce petit bonhomme chaque année." Je pousse gentiment deux doigts dans le ventre de Connor; il remue dans son sommeil, un léger froissement de couverture, et puis se repose à nouveau contre le torse d’Angel.

"En commençant cette année," dit Angel avec un hochement ferme de la tête, comme s’il n’y avait rien de plus important au monde que de jeter un œil à Charlie Brown.

"Allez, Wesley," dit Fred, faisant le poney autour de lui pour prendre les noeuds rouges pour les branches. "TU AS vu le Spécial Noël Charlie Brown, n’est-ce pas?" Quand il secoue la tête, elle arrête de danser et le fixe avec choc. "Ok, tu as eu une enfance malheureuse."

Fred et Gunn rient tous les deux, parce qu’ils ne savent pas; la plaisanterie de Fred est juste une plaisanterie pour eux, et ils sont trop agités pour remarquer la façon dont Wesley se redresse un peu, la tension dans son dos. Angel pose une main sur l’épaule de Wesley. "On allait parler des cadeaux, non?"

"Oui. Bien sûr. Tu as raison." Wesley s’égaye soudainement, maintenant qu’il a un petit discours à faire. Je m’assieds à côté d’Angel et lui presse un peu le bras, un merci de prendre soin de Wesley. Il me sourit, puis soudainement, devient très intéressé par Connor. Peut-être qu’il y a un petit problème de lange. Je ne veux pas savoir. "Bon, comme nous en sommes tous conscients, l’argent est assez rare ces derniers temps."

"Traduction: On est vachement fauché," dit Gunn.

"Succinct comme d’habitude, Charles. Nous avons assez pour payer les factures de l’Hypérion, et couvrir nos salaires --" Je ne peux pas m’empêcher de ricaner devant le terme "salaire," appliqué aux chèques minuscules qu’on ramène chacun chez nous. Wesley me lance un regard noir avant de continuer. "-- mais il nous reste très peu. Nous avons déjà dépensé pour le sapin. D’accord, c’était le moins cher du tas – mais on ne peut pas se permettre de puiser encore plus dans nos économies."

Ce que personne ne dit, c’est qu’on a une bonne réserve d’argent qui est partie, il y a juste un mois; cet endroit n’a jamais cherché un IPO de plusieurs millions, mais on a eu notre part de clients très riches, très reconnaissants. Mais retirez les factures médicales d’un nouveau-né, un assortiment de tout ce dont un bébé à besoin (du berceau aux langes à la table à changer au mobile), et vos économies s’évaporent tout simplement.

Mais la raison pour laquelle personne ne dit rien, c’est parce que personne ne s’en soucie. Connor a besoin de ces choses. Connor est l’enfant d’Angel. Et il nous appartient à tous, un tout petit peu. Il peut avoir chaque centime, tant que je peux continuer à manger – et en y réfléchissant, si je devais choisir entre moi qui mange et Connor qui mange, le gamin gagnerait.

Je regarde à nouveau le bébé, blotti dans les bras d’Angel, et je sens un petit frisson d’émotion. Je ne m’attendais pas à ressentir ça pour l’enfant d’Angel. C’est agréable de simplement se détendre, de ne même pas essayer de lutter contre ce qu’on ressent. De vivre le moment.

"Tu es en train de nous dire qu’on ne peut pas se permettre de cadeaux?" dit Fred. Sa mine se défait, comme celle d’un enfant.

"On doit pouvoir faire quelque chose," dit Gunn. "Fred n’a pas pu fêter la saison depuis cinq ans."

Fred rougit. "Oh, non. Je la fêtais. J’essayais de découvrir quand était Noël et je décorais un arbre près de ma cave. Je veux dire, je devais le décorer avec des pignes et des feuilles et tout ça, ce qui est assez le même genre de choses qu’on trouve déjà sur les arbres, donc ce n’était pas ce qu’on appellerait recherché. Puis je choisissais mes propres cadeaux, qui étaient comme des cailloux propres, et les cailloux sont très durs à emballer, même quand on sait trouver du papier, ce qui est très peu souvent le cas à Pyléa, et --" Elle s’arrête, prend une inspiration, et abandonne. "D’accord, c’est vrai. Pas de Noël pendant cinq ans. Donc on DOIT avoir des cadeaux."

"Voilà le livre de compte," dit Wesley, le tendant. On y jette tous un coup d’œil, et l’ambiance dans la pièce n’est plus aussi enjouée pendant quelques minutes.

"Je suis désolé," dit Angel. "Je sais qu’avoir Connor nous a coûté beaucoup d’argent --"

"T’en fais pas pour ça," dit Gunn, avec presque autant de cordialité que je ne l’ai jamais entendu utiliser en parlant à Angel. "Peu importe ce qu’on a, c’est Junior qui aura la crème." Angel lui sourit avec reconnaissance.

Je regarde les comptes et fais quelques rapides calculs mentaux. "On doit au moins acheter des cadeaux à Connor," dis-je. "C’est son premier Noël. Il ne peut pas avoir un premier Noël sans une visite de Père Noël."

Je devine que quelqu’un va argumenter sur ce coup-là – je veux dire, autant que j’adore ce bébé, je suis consciente qu’il ne perçoit rien au-delà de ses poings pour l’instant. Mais personne ne questionne mes dires. "Bien sûr," dit Fred. "Il y a assez ici pour lui acheter quelques petites choses de toute façon. Peut-être quelques peluches pour faire dodo."

"Et jeter hors du berceau, encore et encore," ajoute Gunn avec un sourire.

Angel est content de l’idée, mais il a toujours l’air inquiet. "Mais, et vous?"

L’inspiration me frappe. "Je sais," dis-je. "On va se faire nos cadeaux."

"Ca serait super!" dit Fred. Puis son visage se défait. "Comme quoi?"

"Ca ressemble soupçonneusement au moment bricolage," dit Gunn.

"N’importe quoi," dis-je en agitant la main. "Faites des cookies ou une carte ou peu importe. C’est l’intention qui compte, pas vrai?"

Bien sûr, pour le moment, je n’ai aucune idée de que je vais faire – mais je trouverais quelque chose.

***

Je rentre tard à la maison; notre petite soirée Noël a duré un long moment, jusqu’à ce qu’Angel ne puisse plus supporter de ne pas être dans la pouponnière avec Connor. Donc je suis morte crevée, mes pieds palpitent dans mes chaussures, mais ça vaut le coup. Ca fait longtemps qu’il n’y a plus eu de Noël heureux à Cordéliaville. Pas l’année après qu’Alex m’ait trompée – ni celle où Doyle venait de mourir – ni celle où Angel venait de me virer --

Ces années n’ont pas d’importance. CECI va être un Noël heureux, bon sang, pensais-je alors que je verrouille la porte derrière moi et commence à parcourir mon courrier. Rien ne va interférer avec le premier Noël de Connor, le premier Noël d’Angel en tant que papa. Et pour moi, c’est peut-être le --

Mes doigts frôlent l’enveloppe de l’hôpital. Les résultats des tests. Même si ma tête va bien là tout de suite, mes tempes palpitent une fois avec le souvenir de la douleur.

Je claque l’enveloppe contre ma paume; le seul son dans l’appartement est le froissement de la fenêtre en cellophane qui entoure mon nom. Ouvrir ou ne pas ouvrir?

Ne pas ouvrir, décidais-je. J’entre dans ma chambre pour trouver ce que j’appelle la boîte à migraine – un contenant en plastique que j’utilisais pour les pulls en cashmere, à l’époque, avant que je ne doive tous les vendre. Empilés là dedans, se trouvent maintenant tous les accessoires de ma nouvelle carrière: des rapports de laboratoires qui disent une chose, des radios qui en disent une autre, une collection de bracelets identifiants d’hôpital et plus de calmants qu’Elvis ne pourrait en consumer en un an.

La boîte à migraine est rangée sous le lit. Là tout de suite, elle dépasse un petit peu. Dennis fait ça ces derniers temps – la sortir pour que je la vois, peut-être pour que je me cogne l’orteil contre. Je suppose que quand on est mort, on doit faire les allusions qu’on peut faire, que la subtilité aille au diable.

Mais c’est une allusion que je ne relève pas. Je n’ai pas besoin d’ouvrir cette enveloppe pour savoir que personne ne sait vraiment ce qui m’arrive. Ca ne fera que me faire peur. Et j’ai déjà eu assez peur, merci.

C’est la période de Noël. Le premier Noël de Connor. Et ça va être merveilleux. J’imagine comment c’est, d’avoir tous ces Noël qui s’étendent devant vous, l’un après l’autre, tant que vous ne pouvez pas en voir la fin.

Je laisse tomber l’enveloppe dans la boîte et la pousse sous le lit.
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MessageSujet: Re: La Série du Prisme - Rouge   La Série du Prisme - Rouge Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:31

***

"Je suppose que tu ne me fais pas de cookies," dit Angel. "Garde ton bras droit."

"J’essaye. Ce cimeterre est du genre balaise," marmonnais-je alors que j’essaie de tenir la pose formelle de combat. Angel est juste derrière moi, ses mains sur mes bras, me gardant en place. "Et non, pas de cookies. Bizarrement, il n’y en a pas de pré cuisinés au goût plaquette."

"Maintenant bouge," dit-il, et ensemble, nous glissons dans la position suivante. Mes mains sont plus basses maintenant, et il saisit ma taille. "Parfait. Est-ce que Tante Cordy ne s’en sort pas bien?"

Connor nous regarde en clignant des yeux de son maxi cosy, qui est actuellement de l’autre côté de la salle, à côté des poids libres. Il a toujours cette petite expression amusante de nouveau-né, celle qui dit, "BON SANG, qu’est-ce qu’il se passe?" Et la situation ne va s’éclaircir de sitôt pour lui -- en fait, pensais-je alors que je fronce un peu les sourcils, ça n’arrivera peut-être jamais. Dieu sait que je ne l’ai pas encore comprise.

"Tante Cordy est maligne, n’est-ce pas?" lui demandais-je. Connor répond en mettant ses doigts dans sa bouche, ce qui est probablement l’expression bébé pour dire "Ton génie me stupéfie."

Le corps d’Angel est incurvé autour de mon dos, ses jambes derrière mes jambes. Il parle presque dans mon oreille; il y a un doux effleurement d’air contre ma peau – pas sa respiration, parce qu’il ne respire pas vraiment, mais l’air qu’il a aspiré pour parler. "Si j’avais su que tu serais si bonne à ça, je nous aurais fait commencé plus tôt."

Est-ce qu’il parle des entraînements? Je ne sais pas. Je m’en fiche. Ca n’a pas d’importance. Tout ce qui importe, c’est qu’on est ensemble. On s’amuse. Et Angel est sur le point de se faire botter le DERRIERE.

Je recule d’un pas comme si je trébuchais, je laisse même tomber le cimeterre, et à la seconde où Angel perd sa concentration, je passe à l’action. J’attrape le bras qu’il a à moitié enroulé autour de moi, tire par-dessus mon épaule alors que je le projette en avant --

-- oh, mince – il est lourd --

Angel heurte le matelas avec un BOUM qui fait sursauter Connor dans son siège. Je commence à sourire, seulement pour sentir les mains d’Angel attraper mes bras et tirer --

Le monde dégringole comme un fou, et je heurte le matelas si fort que je dois haleter pour aspirer de l’air, et avant même que ma vue ne revienne à la normale, Angel est au-dessus de moi, ses mains coinçant mes mains, ses jambes coinçant mes jambes. J’essaye de le faire basculer – j’ai déjà réussi à le faire – mais je ne sais pas faire quoi que ce soit. C’est comme si j’étais enchaînée sous lui, incapable de bouger.

Mais je continue d’essayer, pressant contre ses bras. "Pourquoi je n’arrive pas à te faire tomber ?" haletais-je. "L’autre fois je --"

"Je t’avais rendu la tâche facile," dit Angel. Il est grave, soudainement; toute cette bonne énergie dans la pièce semble s’être changée en quelque chose d’autre, quelque chose qui le rend sérieux et intense. "Pas très facile – tu es douée. Mais je ne fais pas tout ce que je peux. Quand on est ici en bas, on – on s’amuse beaucoup. Mais tu ne peux pas te permettre de devenir trop confiante, Cordélia. C’est une bonne façon de finir blessée au bout du compte."

Au bout du compte. Au bout de quel compte? D’un coup, je commence à rire – tout ça est tellement absurde. Angel ne comprend pas la blague, et il fronce les sourcils. "Cordy, je suis sérieux."

"Je sais que tu es sérieux," dis-je. "C’est juste que --"

Il soulève un sourcil – juste que quoi? Et je réalise que je ne peux pas l’expliquer, pas à lui et pas à moi-même. Je dis, "Donc le message est, Ne pas prendre ma super merveillosité au combat pour acquis. Tous les méchants ne seront pas des tendres comme toi."

"Tendre," répond Angel. Ses lèvres se courbent en un petit sourire ironique. Il n’est qu’à quelques centimètres au-dessus de moi, si près que je pourrais passer mon doigt sur ces lèvres. "Difficilement."

"Oh, c’est vrai," murmurais-je. "J’avais oublié. Tu es le Fléau de l’Europe, le même que j’ai vu plier les petits bodys de son fils hier soir. Le monstre terrifiant qui nous a tous regardé danser autour du sapin de Noël."

"Cordy --"

"Ne t’en fais pas. Je sais." Je lui souris maintenant, et je peux le voir lutter pour ne pas sourire en retour. Ses bras et ses jambes sont toujours lourds sur les miens, mais il ne me coince plus maintenant. "Tu es toujours le Grand Méchant Angel."

"Ne l’oublie pas," dit-il, et je sais qu’il le pense sérieusement, comme un avertissement. Mais il y a une touche de quelque chose d’autre aussi – de l’espièglerie, peut-être – qu’il n’arrive pas à garder hors de la voix. Les hommes. Appelez-les grand et méchant, et ils vous mangent dans la main.

"Ok," Je soupire. "Laisse-moi me lever."

Il commence à le faire, puis s’arrête. Angel me regarde, souriant toujours un petit peu, mais étrangement attentif. Lentement, il dit, "Pourquoi le devrais-je?"

"Je dois faire pipi."

"Oh. Ouais." Angel se dégage de moi en un instant. Je me lève sur les genoux, fais un bisou au petit Connor – qui a toujours l’air un peu surpris par toutes les personnes qui viennent de voler dans les airs – et monte à l’étage.

"Désolé pour ça!" crie Angel après moi.

"C’est rien."

"Je ne voulais pas -- euh --"

"Je vais bien!" Criais-je après lui, même alors que je deviens assez certaine que c’est un mensonge.

Mais non, non, c’est la vérité. Ca doit l’être. La seule raison pour laquelle j’attrape des vertiges c’est parce que je viens de me faire jeter au sol. L’explication pour le tremblement dans mes jambes est que j’ai essayé de me lever et de monter à l’étage trop rapidement. Et je ne passe pas autant de temps que ça dans la salle dans les toilettes, vraiment -- juste le temps qu’il faut pour faire couler de l’eau froide sur un tissu et le presser dans ma nuque.

***

Alors que Noël se rapproche, on devient tous cachottiers. Faire les cadeaux est peut-être moins cher, mais ça prend certainement beaucoup plus de temps. Donc maintenant Fred et Gunn s’en vont toutes les heures ou s’enferment dans le bureau de Wesley; apparemment, il y a un projet en commun en cours là. Angel demande aussi beaucoup de temps pour lui, pour des raisons concernant les cadeaux. C’est bizarre, de savoir qu’Angel est enfermé dans sa chambre, mais qu’il ne broie pas du noir. Wesley semble juste avoir l’air de plus en plus paniqué.

Tout ce temps seule me va très bien, parce que ça me donne une chance de pouvoir faire les miens. Bon marché et simple: j’ai fait imprimer des photos d’un film qu’on a pris juste après la naissance de Connor. Une photo mignonne de bébé et une prise de vue du groupe où tout le monde sourit. J’ai acheté des petits cadres bon marché et de la peinture, des perles et de la colle; voilà, des supers photos encadrées pour tout le monde.

En plus – je fais un petit projet supplémentaire pour Angel; je devrai lui donner plus tard, ou plus tôt, pour que les autres ne soient pas blessés.

Assise sur le sol, entourée par des perles et des noeuds, je soulève le dernier bout de papier – c’est une photocopie claire de la photo d’Angel du journal des années 1950. Il y a déjà d’autres choses collées – une carte de visite de notre ancien bureau, l’un des parasols rouges et roses qui étaient mis dans les boissons au Caritas, une carte postale qu’il m’a envoyée du Sri Lanka. J’ai utilisé le bâton de colle sur l’arrière de la photo des années 50, puis je la presse soigneusement sur le coin droit inférieur.

Après y avoir penser pendant un moment, j’ai inclu des trucs plus vieux, aussi. Des trucs moins gais. Il y a mon invitation pour le bal de promo de Sunnydale, son pompon doré maintenant encadré. Une photo de Doyle. On a partagé tout ça, aussi, et peut-être qu’un jour la tristesse ne fera pas aussi mal.

Aussi loin que vont les collages, ce n’est pas beaucoup. Mais c’est quelque chose qu’il pourra garder, et regarder et se souvenir.

***

A la radio, Ella Fitzgerald chante "Let It Snow" alors qu’on passe à côté des palmiers. Je souris à Angel, mais il ne semble pas comprendre la plaisanterie. Il a l’air vraiment sérieux pour un type qui est sur le point d’aller faire des courses de Noël pour son petit garçon.

"T’en fais pas," dis-je, lui tapotant le genou. "Fred et Gunn vont bien prendre soin de lui."

"Quoi? Oh." Angel a toujours l’air distrait et perdu. "Je le sais." Il continue de conduire vers le centre commercial – enfin, c’est plus avancer petit à petit, alors que le trafic se bloque de plus en plus – et il ne quitte pas la route de yeux.

"Alors, voyons voir," Je commence à compter les idées sur mes doigts. "Connor a besoin de peluches, c’est sûr. Et l’un de ces petits tapis amusants, avec les pans qui couinent et clignotent et tout."

C’est le signal pour qu’Angel soit stupéfié qu’ils fassent des matelas comme ça, ou qu’il insiste sur le fait que peu importe avec quoi il grandit, une toile d’emballage ou des brindilles ou quelque chose comme ça, ça sera assez bien pour son fils. Mais il ne réagit pas du tout. C’est comme s’il ne m’écoutait même pas.

"Hey," dis-je. "Tu ne m’écoutes pas."

"Quoi?" Angel me regarde du coin de l’oeil, juste pendant un moment. "Je suis désolé. Je suis juste -- "

Après quelques secondes, il est clair que cette phrase ne va pas avoir de fin. Angel ne me parle pas, n’écoute pas la musique, ne fait rien sauf fixer le rougeoiement des feux arrières devant nous. Il doit se dérider, et vite. L’esprit de vacances doit être maintenu. Pas de broyage de noir, pas d’inquiétude, rien d’autre que de l’amusement. "Suis le programme, mon pote," dis-je. "Tu dois être gai si tu veux jouer Père Noël."

"Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça." Angel agrippe le volant comme s’il allait l’arracher du tableau de bord, et il secoue la tête, qu’est-ce qui a déclenché ça, bon sang?

"Peux pas faire quoi?" Je regarde frénétiquement autour de moi. "Fusionner, pas vrai?"

"Etre Père Noël."

Ca, je n’y crois pas. "Personne ne te demande de mettre le costume rouge et la barbe. Quoi que je dois dire que je viens d’en avoir l’image mentale la plus merveilleuse."

Angel ne comprend même pas ce que je dis. "Cordélia – les choses que j’ai été, les choses que j’ai faites -- "

"-- ne vont pas avec Père Noël." Je finis la phrase pour lui.

"Elles ne vont pas avec être père," dit Angel. "Je voudrais être – tellement différent pour lui. Tellement plus intelligent et meilleur et fort. Et à chaque fois que je crois que peux le voir – comment ça pourrait marcher – quelque chose comme ça se produit. Quelque chose que je ne peux pas voir, quoi qu’il arrive."

"Comme Père Noël." On reste silencieux un petit moment alors que la voiture rampe vers le centre commercial. Angel ne veut toujours pas me regarder, ce qui est bien, parce que ça me donne du temps pour réfléchir.

Finalement, je dis, "Hé bien, alors, tu n’as pas à être Père Noël." Ca me procure un regard sombre, mais je continue. "Tout ce que tu dois faire ce soir, c’est choisir quelques cadeaux. C’est tout. Juste acheter quelques petites choses dans un magasin de jouets. Ce n’est pas différent d’un magasin d’alimentation, sauf qu’il n’y a pas de carottes. D’accord?"

"Carottes? Je veux dire, d’accord."

"Demain, tout ce que tu auras à faire, c’est emballer les cadeaux. Tout comme tu emballes les cadeaux pour nous autres." Je lui souris un petit peu, lui touche l’épaule. "Au réveillon, tout ce que tu devras faire, c’est mettre les cadeaux sous le sapin. Juste une chose par jour. Tu crois que tu pourras y parvenir?"

Angel me sourit un petit peu aussi, même s’il est toujours tendu. "Je pourrais tout gâcher."

"Tu ne gâcheras rien."

"Et si je gâches quand même?" Le sourire a déjà disparu.

"Je ne te laisserais pas faire."

***

C’est officiellement le Noël le plus génial qui ait jamais existé.

Fred nous a conçu des sites web à tous, avec des adresses personnelles et des photos scannées et des liens vers des endroits qu’elle pense qu’on pourrait apprécier; j’ai passé environs 30 minutes à balayer le site Elle, et Angel a pointé tous les peintres qu’il a personnellement connu dans sa galerie d’art en line. Gunn a fait des compilations de musique pour nous tous, que Fred l’a aidé à graver sur des CD. Je pense que Gunn crois que nous sommes juste un tantinet plus intéressé par le hip-hop que nous ne le sommes vraiment – dans le cas de Wesley, peut-être un énorme tantinet -- mais, hey, c’est toujours bien d’essayer des nouvelles choses. Wesley nous a totalement estomaqué; il nous a réellement fait des cookies à tous. Qu’est-ce qu’Angel est censé faire avec des cookies? Oh, attendez, c’est vrai; ME les donner. Et tout le monde adore ses photos et cadres fous.

Mais les cadeaux d’Angel sont absolument les meilleurs. Il a dessiné un portrait de chacun d’entre nous. Ils sont tous bons, parce qu’Angel sait sérieusement dessiner. Mais le mien --

Le mien est différent. Peut-être que j’en ai l’impression parce que c’est moi. Mais il y a quelque chose à propos de l’expression qu’il a choisie – je ne sais même pas comment l’appeler. Je ne souris pas. Je n’ai pas l’air pensive. Je la reconnais, même si je ne l’ai jamais vue dans le miroir. J’ai un peu fatiguée, un peu excitée, un peu inquiète, un peu stimulée. C’est l’expression que j’ai quand je leur raconte une vision. Et je ne saurais même pas dire combien j’aime le fait que c’est là qu’il pense que je suis magnifique. En ce qui concerne Angel, c’est mon vrai visage. Et plus je le regarde, plus je réalise que c’est ma vérité aussi.

Je continue de le fixer et de le fixer, jusqu’à qu’Angel vienne finalement près de moi. "Tu sais, je peux en dessiner un autre si tu ne --"

"N’y pense MEME pas. Je l’adore. C’est splendide, Angel. Merci."
Il me sourit, puis regarde le pied du sapin, où Connor est couché sur son matelas amusant, mâchant joyeusement un chien en chiffon rouge. "La première visite de Père Noël s’est bien passée," dis-je.

"Ouais. Ouais, elle s’est bien passée."

Angel peut être Père Noël. Un vampire peut avoir un fils. Je ne dois pas m’inquiéter de ce que disent les docteurs, parce que comment puis-je ne pas croire aux miracles?

Par impulsion, je jette mes bras autour d’Angel et je l’enlace. "Tu sais que je t’aime, pas vrai?"

Angel devient aussi raide qu’un piquet. Je me recule et le regarde, mais il me sourit, même si son expression est un peu -- drôle. "Et -- euh -- Je, je ressens ça aussi --" Il hésite, puis me fait un faux coup de poing sur l’épaule. "-- Championne."

Je vous jure, il est trop bizarre parfois.

***

Je passe le seuil de la porte tard le soir de Noël, fredonnant cette chanson de Dan Fogelburg sur un autre Auld Lang Syne. Mes cadeaux sont empilés dans mes mains – enfin, pas le site web, mais les cookies et le CD sont avec moi. Je les laisse tomber sur le sofa et sort prudemment le dessin d’Angel de mon sac. On dirait qu’il irait dans un cadre de 8x10, comme celui dans lequel j’ai Oncle Carter. Après deux autres secondes, je décide que ça ne fera pas de mal à la photo d’Oncle Carter de prendre un peu l’air; je la sors et mets mon portrait dedans.

Alors que je m’éloigne du cadre pour avoir une meilleure vue, je trébuche sur quelque chose – la boîte à migraine.

"C’est Noël, Dennis," Je soupire. "Laisse tomber."

Et je m’abaisse et la repousse sous le lit. Fort.
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