La passion des séries
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Ici, de nombreux fans partagent leur passion commune pour des séries telles que les frères scott ( OTH), prison break, Buffy-Angel, grey's anatomy Mutant-x, ...et bien d'autres encore!
 
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 La Série du Prisme - Gris

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MessageSujet: La Série du Prisme - Gris   La Série du Prisme - Gris Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:27

Fic traduite, elle ne m’appartient pas...

La Série du Prisme
La lumière se divise en un arc-en-ciel, les couleurs de l'amour et de la perte fusionnent brièvement avant de se disperser à nouveau... Les pensées d'Angel et Cordélia, durant une année de naissance, de mort et de changement.



Titre: Gris
Auteur: Dazzle
Traductrice: Aurélie (a.a.k)
Estimations: PG-13
Spoilers: Dans les environs de l’épisode de la saison trois d’Ats "Dans la peau d’Angel"
Sommaire: Angel revient de Sunnydale à Los Angeles et essaye de comprendre ce qui s’est passé entre lui et Buffy – et les forces nombreuses qui le ramènent à la maison. Deuxième dans la Série du Prisme, qui suit le développement des sentiments de Cordy et Angel durant la saison trois.

Le symbolisme du gris: sûreté, maturité, vieil âge, tristesse

***

"Si jamais tu as besoin de moi --"

Je le dis parce que c’est vrai, parce que je le pense. Mais alors que les mots quittent ma bouche, je réalise à quoi ça doit ressembler, là et maintenant.

Buffy me fixe dans le crépuscule, son visage blême et immobile. Pendant un moment, je crois presque que c’est elle la morte. Qu’elle est toujours morte.

"Je t’ai dit de quoi j’ai besoin," dit-elle, sa voix tremblant avec effort pour garder le contrôle. Et plus horrible que tout ce qui c’est passé avant, est la réalisation qu’encore maintenant, alors que je me dirige vers ma voiture, elle espère toujours que je change d’avis.

Ou peut-être que c’est ma propre réalisation que ça n’arrivera pas.

"Je ne peux pas," dis-je. "Je souhaiterais pouvoir, Buffy. Mais je ne peux pas."

C’est maintenant qu’elle devrait commencer à me crier dessus, ou faire une plaisanterie pour essayer de prouver qu’elle s’en fiche, ou même pleurer – ça fait mal de réaliser à quel point je sais à quoi ressemble son visage quand elle pleure.

Mais elle ne le fait pas. Sa tête se baisse légèrement. Je vois quelque chose que je n’avais encore jamais vu, ni voulu voir: Buffy qui accepte la défaite.

Ici se tiennent deux amants maudits, se disant leurs derniers adieux sans baisers passionnés ni promesses de dévotion. A la place, nous sommes des personnes mal à l’aise, abattues, qui se tiennent dans un parking, illuminés seulement par l’argenté pâle des lampadaires et un néon d’hôtel. Mes mains sont pliées devant moi, me protégeant (d’elle, de Buffy), et l’un de mes poings serrent les clés de voiture si fort que les bords en métal coupent ma main.

"Donc," dit-elle avec un haussement d’épaule alors qu’elle tourne les talons, "C’était chouette de te revoir. Si le monde commence à finir, tiens-moi au courant."

Pas comme ça. "Buffy, je suis désolé."

Elle ne se retourne pas. "Tu es toujours désolé."

Et je regarde Buffy monter dans sa voiture et s’en aller. Je regarde les feux arrières disparaître sur la route; ils se brouillent en même temps que ma vue, et je réalise que je suis en train de pleurer. M’effondrant dans un parking de gravier, comme un ivrogne particulièrement pathétique.

On croirait que c’est elle qui a dit non.

Je me glisse dans la Plymouth et démarre le moteur. Il est temps que je commence à rouler dans la direction opposée.

Alors que j’essuie mes joues avec l’arrière de ma main, je peux sentir que mes lèvres sont toujours boursouflées. Les petites coupures ont cicatrisé – les entailles de ses dents et des miennes quand nous nous embrassions. On se dévorait, comme s’il n’y avait pas de malédiction, pas d’années entre nous; comment est-ce que ça a pu être juste hier ?

Mais hier était différent. Hier était le jour où elle est revenue des morts dans mes bras. Et elle était aussi belle que je m’en souvenais, et elle avait besoin de parler de sa mort, du paradis, de son questionnement sur quelle était sa place dans le monde maintenant. Et tout ce que je devais faire, c’était la tenir dans mes bras et écouter. On a passé la nuit enveloppés dans l’étreinte de l’autre, confinés dans l’ombre et nos cauchemars partagés. Et j’étais un tel idiot que je m’étais dit que rien n’avait changé. Que rien ne pourrait jamais changer pour nous, pas vraiment.

Aujourd’hui, on a dormi, côte à côté, en paix. Mais dans l’après-midi, elle s’est réveillée, et elle a dit la dernière chose à laquelle je pensais.

"Angel – reviens avec moi."

Ca, tout seul, n’a pas déclencher d’alarme. "Je peux revenir jusque Sunnydale avec toi," ais-je dit, calculant mentalement le temps que je pourrais passer là-bas avant qu’on ait besoin de moi à L.A. "Peut-être rester quelques semaines. Je pourrais patrouiller avec toi et on pourrait juste – être ensemble. Ca aiderait?"

"Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire," a dit Buffy. Elle a sourit avec hésitation. "Je veux dire, reviens à Sunnydale. Pour de bon."

"Ca ne marchera pas," ais-je dit automatiquement. J’ai eu cette conversation avec moi-même assez de fois pour connaître mes répliques par coeur. "On a déjà pris ce chemin, Buffy. Je ne te ferais plus endurer ça."

Elle a ri, et c’était un son différent de tout ce que j’avais jamais entendu de sa part. Comme un verre qui se brise. "Tu crois que c’est une chose aussi horrible à endurer? Moi pas. Plus maintenant. Pas comparé à --" Buffy a secoué la tête. Après un moment, elle a dit, "Angel, le sexe – ça serait agréable, bien sûr, pourvoir juste – être dans ta peau. Ne pas devoir penser ou sentir. Mais c’est juste une fuite. Juste des corps. Ce que nous avions – c’est de ça que j’ai besoin."

Peut-être que c’est le fait qu’elle ait utilisé le passé -- "avions." Peut-être que c’est la façon dont elle avait dit "juste des corps" – J’ai pensé à notre seule nuit ensemble plus de fois que je ne peux les compter, et je n’y ai jamais pensé comme à quelque chose de purement physique. Quoi que c’était, je n’étais pas touché parce qu’elle avait dit. J’étais – mal à l’aise.

Buffy n’avait pas remarqué. Elle ne me regardait pas; elle regardait à travers moi, s’accrochant à mon bras avec toute sa force considérable. Je pouvais sentir ses ongles s’enfoncer dans ma chair. "Tu peux revenir avec moi, et, et – tu pourras vivre à la maison. La chambre de maman – enfin, elle est vide maintenant, mais tu pourrais y rester." Sa voix crépitait encore et encore, vide de toute pensée, vide de toute émotion sauf du besoin âpre. "On pourra aller patrouiller, et tu pourras m’aider à veiller sur Dawnie, et ça sera comme autrefois. Mais en mieux, parce qu’on ne devra pas se cacher, et le – le reste n’aura pas d’importance. Et je n’aurai plus à avoir peur, parce que tu seras avec moi."

"Buffy," ais-je dit, l’interrompant avant qu’elle n’ait pu en dire plus. "Ce qui te fait peur – je ne peux pas te protéger de ça. Personne ne peut."

Elle a secoué la tête. "Tu peux, Angel, je sais que tu peux --"

"Ce dont tu as besoin maintenant – ce n’est pas quelque chose que je peux te donner." Si seulement ça l’était. Je lui dois au moins ça; ne pensez pas que je ne m’en souviens pas. A mon point le plus bas, c’est Buffy qui m’a inspiré à remonter la pente. Mais ce qu’elle traverse – c’est différent. Je souhaiterais que ça ne le soit pas, mais ça l’est. "Ce dont tu as besoin doit venir de toi."

Et ç’a été la première fois que ses yeux se sont remplis de larmes. "Ca n’est pas en moi. Ce n’est plus là."

Je ne peux plus supporter d’y penser – pas tout de suite. Je me force à me concentrer sur la route alors que j’arrive sur la 5ème Sud, déjà bondée de trafic qui va ralentir au pas une fois que j’aurais atteint la maison.

La maison. L.A. est la maison maintenant. Je ne sais pas quand c’est arrivé, et je m’en fiche. Tout ce que je sais c’est que c’est bon de retourner là-bas, même si ça fait mal d’avoir laissé Buffy derrière. Quand je serais rentré à la maison, je pourrais manger et aller dans ma chambre, mes affaires. Si Cordy est là, peut-être qu’on pourra parler; si elle n’est pas là, je l’appellerais. Elle comprendra pourquoi j’ai fait ça. Je me sentirais mieux quand j’en aurais parlé avec quelqu’un qui comprend.
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MessageSujet: Re: La Série du Prisme - Gris   La Série du Prisme - Gris Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:28

"Cordy?" la voix de Buffy avait été tranchante. "Tu ne veux pas m’aider parce que tu es tellement inquiet pour Cordélia?"

"Ce n’est pas juste Cordélia," ais-je dit. On se disputait à ce moment-là, faisant les cent pas dans les confins de notre petite chambre d’hôtel. Le miroir était derrière elle; du reflet que je voyais là, on aurait dit qu’elle se disputait seulement avec elle-même. "Il y a Gunn, et Fred, et Wesley --" Buffy a fait un son grossier, et j’ai senti une montée rapide de colère avant de me rappeler – elle ne le connaît pas maintenant, elle ne se souvient que de comment il était, et tu ne l’aimais pas des masses non plus à l’époque. "On a une agence à faire tourner. Et les visions de Cordy – ce sont des missions, Buffy. Elles sont aussi importantes pour moi que ta mission de Tueuse l’est pour toi. Je ne peux pas m’en détourner et, sur le long terme, tu ne me respecterais pas si je le faisais."

"Le long terme? Depuis quand je peux penser au long terme?" Buffy a tendu ses mains; ses ongles étaient cassés à vif. "Dis ça à quelqu’un qui n’a pas été obligée de creuser pour sortir de sa propre tombe. Il n’y a pas de long terme, Angel. C’est l’erreur qu’on a faite. On a pris toutes ces décisions pour mon avenir? Je n’ai pas d’avenir. Je n’ai rien que je puisse tenir dans ces mains."

J’ai eu envie de dire, Quand on est immortel, si, il y a un long terme auquel il faut penser. Mais j’ai tenu ma langue. "Tu as un avenir, Buffy. Tu as cette toute nouvelle chance --"

"Il n’y a rien de nouveau à ça --"

"—et tu as un travail à faire." Elle est toujours une tueuse. Elle l’est jusqu’à la moelle des os, et je savais que même si elle avait oublié tout le reste dans sa terreur, elle ne pouvait pas avoir totalement perdu ça de vue. "J’ai un travail à faire. Les visions de Cordélia lui montrent – des meurtres, des viols, des agressions, des attaques, toutes horribles, mais on peut les empêcher. Je peux les empêcher --"

"Est-ce que Cordy a eu une vision de ma mort?"

Ca m’a frappé fort. Parce que je me suis demandé pourquoi non une centaine de fois, un millier de fois, et il n’y a jamais eu de réponse, jamais. Je n’ai pas eu à répondre à Buffy; elle a vu la vérité sur mon visage. Ses lèvres se sont tordues en un sourire amer alors qu’elle disait, "Tu crois que ça veut dire que j’étais censée rester morte?"

Je prends une profonde respiration de l’air de nuit qui file autour de moi dans la décapotable. L’oxygène ne peut rien faire pour moi – pas qu’il y ait beaucoup d’oxygène dans l’air, ici sur l’autoroute – mais la pression dans mes poumons semble néanmoins vaguement rassurante. Je me calme. Les mots de Buffy font toujours mal; j’imagine qu’ils le feront toujours. Mais le fait est que je me surprends à les retourner dans ma tête presque calmement, me demandant s’ils peuvent être vrais ou non.

Est-ce que Buffy était censée rester morte? Une partie de moi rejette ça, veut croire que chaque moment de Buffy ici sur cette terre est pour le meilleur. Mais une autre partie de moi sait – il y a des choses pires que de rester dans sa tombe. Je suis l’une d’elle. Est-ce que Buffy en endure une autre?

Si c’est le cas, est-ce que Cordélia n’aurait pas dû voir Willow arracher Buffy au paradis? Si elle l’avait vu – si les Puissances m’avaient dit que c’était ce que je devais empêcher – l’aurais-je fais?

Peut-être que c’est une autre question pour Cordélia plus tard. Ou peut-être que ce n’est pas une question que je devrais reposer à nouveau. Il est bien certain que je n’ai pas besoin de tout reposer sur Cordélia. Je n’avais pas réalisé à quel point c’était une habitude, jusqu’à ce que Buffy me le fasse remarquer.

"Cordélia a besoin de ci, Cordélia a besoin de ça, les visions de Cordélia font mal --" a chantonné Buffy, basculant la tête d’avant en arrière.

"Elles font mal," ais-je dit, luttant pour contrôler ma colère. "Elles lui font beaucoup de mal. Je m’inquiète pour elle. Si tu la voyais, tu t’inquièterais aussi."

"Excuse-moi, mais quand pense-tu que j’aurais le temps de m’inquiéter pour la pauvre petite Cordy? Après m’être occupée de ma soeur orpheline? Entre tuer des vampires et des démons? Peut-être que je pourrais programmer un peu d’inquiétude pour les migraines de Cordy entre mes morts répétitives."

"Ce ne sont pas des migraines!" ais-je hurlé. Je peux compter le nombre de fois où j’ai hurlé sur Buffy sur une main, mais là, je lui ai hurlé dessus. "Si elle voit une vision des yeux de quelqu’un se faire arracher, elle sent ses propres yeux se faire arracher. Si c’est quelqu’un qui se fait ébouillanter, elle est obligée de ressentir ce que ça fait. D’être ébouillantée. Elle ressent toute la douleur et toute la peur et toute l’agonie de chaque mort, à chaque fois. Cordy endure toutes ces morts. Je sais que ce n’est pas comparable à vraiment mourir mais – ce n’est pas rien, Buffy. N’en parle pas comme si ce n’était rien."

L’expression de Buffy ne s’était pas adoucie. "Tu t’inquiètes beaucoup pour elle."

"C’est à cause de moi qu’elle a les visions," ais-je répondu. Je ne suis pas sûr que ce soit vrai, mais ça semble vrai. "Et elles l’affectent de plus en plus. Elles sont pires qu’avant." Pour la première fois, j’ai dit tout haut, "J’ai peur pour elle. Pour ce que ça pourrait vouloir dire."

"Tu peux la protéger de ça? Faire qu’elles s’arrêtent?"

Si seulement je le pouvais. "Non."

"Alors tu ne peux pas l’aider plus en étant là," a dit Buffy. "Mais tu peux m’aider. Tu ne crois pas que j’ai autant besoin d’aide qu’elle?"

"Il n’est pas question de Cordélia."

"On dirait qu’il est question de Cordélia."

"Hé bien, ça ne l’est pas." Pas juste de Cordélia, en tout cas. "Il est question des gens qu’elle voit. Ceux que je dois sauver."

"Bien sûr," a dit Buffy. "Et elle ne m’a jamais vue."

Le panneau sur la route est marqué d’une lueur blanche dans le reflet de mes phares: Los Angeles, 15 miles. En ajoutant le trafic, je serais probablement à la maison dans une demi-heure. Je ressens la dernière chose que j’aurais imaginé ressentir quand j’ai quitté Buffy, il n’y a pas si longtemps – du soulagement.

Je rentre à la maison. A l’hôtel, à mes chambres, près de la petite Fred amusante et ses peintures sur les murs, près de Gunn et son comportement de soi-disant gros dur, près de Wesley avec des marques d’encre sur les doigts. Et près de Cordélia, qui écoutera tout ça et me dira ce qui est vrai. Ou peut-être qu’elle m’écoutera simplement. Ca sera peut-être aussi bien. Pour un type qui a passé la plus grande partie de sa non-vie à trouver des façons pour ne pas parler aux gens, j’apprends à aimer raconter à Cordélia ce qui me préoccupe.

Bizarre. Je n’ai jamais parlé à Buffy comme ça – ou quand je l’ai fait, c’est parce que j’y étais forcé, par des évènements ou par ses propres supplications désespérées. Et il semblait toujours que je l’accablais, la pesant avec mes propres problèmes.

Est-ce que je devrais me sentir coupable pour Cordy? Une brume inquiète de culpabilité s’installe sur ma détermination de lui parler de ça. Lui raconter ferait du bien – Dieu seul sait pourquoi, mais ça en ferait. Mais ça ne résoudrait rien. Et je sais comment Cordy réagira: Elle sera fâchée contre Buffy, et bouleversée pour moi, et troublée par mes questions sur les visions.

En d’autres mots, Cordy se sentirait plus mal, pour que je puisse me sentir mieux. Peut-être que je devrais commencer à garder un peu plus de choses plus moi. Ou, en tout cas, garder ça pour moi. Peu importe à quel point ça fait mal.

"J’ai une mission aussi, tu sais," a dit Buffy. La colère et l’amertume avaient disparu de sa voix; elle suppliait à présent, et c’était un millier de fois plus douloureux que son courroux. "Je dois être une tueuse. Je dois protéger Sunnydale. Et je sais plus comment je peux le faire, Angel. J’ai besoin d’aide. J’ai besoin de toi."

Elle a tendu ses mains, implorant. Ses yeux débordaient de larmes, et ses larmes m’ont toujours fait fondre. J’ai regardé son visage pâle, sans couleur, et si j’avais vu ne serait-ce qu’une ombre de l’amour que nous éprouvions autrefois – de l’amour qui n’arrêtera jamais d’avoir du pouvoir sur moi, même si nous traversons un millier de jours comme aujourd’hui – j’aurais craqué. Je lui aurais dit oui, je serais retourné à Sunnydale, aurais abandonné ma maison et ma mission et tout le reste, pour l’amour de ce que nous avions été. Je lui dois tellement, et ça serait la meilleure partie de mon expiation si je pouvais rembourser un peu de ça, et j’avais tellement envie de le faire que j’avais l’impression que ça me déchirait de l’intérieur. Et si Buffy m’avait toujours aimé, j’aurais peut-être eu une chance de l’aider. Je l’ai regardée ensuite, parce que je voulais voir cet amour, voulais savoir que j’avais le pouvoir de la ramener des ténèbres.

Mais ce ne fut pas le cas. Le visage de Buffy ne montrait rien d’autre que de la peur.

"Tu n’as pas besoin de moi, Buffy," ais-je dit doucement. "Si je pouvais t’aider – te donner ce dont tu as besoin – je viendrais. Mais je ne peux pas. Et au fond de toi, tu le sais."

Elle n’a pas discuté sur ce point. A la place, elle a dit, "Tu ne veux pas revenir vers moi? Tu n’as vraiment plus envie de moi?"

J’ai essayé de me poser la question. Je ne pouvais pas. Je lui ai répondu différemment. "Tu es désespérée," ais-je dit. "Si je profitais de ton désespoir, tu me détesterais pour ça un jour."

"Tu crois que je ne te déteste pas pour ça, maintenant?" Sa voix était lugubre et monotone. Je n’ai pas entendu de haine; j’aurais souhaité avoir entendu quoi que ce soit d’aussi vivant que de la haine.

Ma voiture est au coeur du labyrinthe du trafic de L.A., un écheveau interminable d’asphalte sinueuse. Mais ça semble presque rafraîchissant de le traverser, de trouver le chemin qu’il me faut pour rentrer à la maison. Je devrais me sentir pire que je ne me sens. Je devrais ressentir – quelque chose. Quelque chose pour moi-même.

Mais la peur que j’ai, la douleur, n’est pas pour moi. C’est pour elle. Je sais que l’angoisse qu’elle ressent ne pourra pas durer éternellement. Ce que je ne sais pas c’est – qu’est-ce qui restera, quand elle aura fini d’avoir peur?

Ca pourrait être quelque chose de très sombre. Je le sais de ma propre expérience. Mais dans mon cœur, je dois croire qu’il y a quelque chose de mieux à venir pour Buffy. Pour elle, j’espère qu’elle le trouvera vite.

Pour moi, il n’y a rien ressemblant à de la peur. Il n’y a qu’un sentiment de gratitude alors que je roule vers l’Hypérion. Je m’imagine passer les portes et les voir tous, voir le sourire de Cordélia. Et je ne peux que penser à quel point ça sera bon d’être de retour à la maison.
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