La passion des séries
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La passion des séries

Ici, de nombreux fans partagent leur passion commune pour des séries telles que les frères scott ( OTH), prison break, Buffy-Angel, grey's anatomy Mutant-x, ...et bien d'autres encore!
 
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MessageSujet: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeMar 17 Juil - 0:45

Fanfiction traduite, elle ne m’appartient pas. Elle est toujours en cours d’écriture, donc il se peut que, de temps en temps, il faudra attendre longtemps avant d’avoir la suite (le temps que l’auteur la poste ^^)

Titre: 39, 23, 59
Auteur: Scorch
Traductrice: Aurélie (a.a.k)
Estimations: NC-18
Catégorie: Humour/Cochon
Contenu: C/Aus
Résumé: Et il croyait connaître l’éternité.
Spoilers: Btvs saison 2

---

Jour 41...

Ce n’était pas souvent que Spike se retrouvait face à une pouliche ligotée qu’il n’avait aucune intention de tuer ou blesser de quelque façon.

Ce n’était pas souvent que Spike se retrouvait devant un délai.

Ce n’était pas souvent que Spike se retrouvait prêt à payer la dite pouliche si elle exécutait ses demandes.

Ce n’était pas souvent que Spike se retrouvait à écrire des plans et prendre des notes.

"Arrête de bouillonner veux-tu, voilà une bonne fille."

Ce n’était pas souvent que Spike se retrouvait à réconforter la pouliche qu’il avait ligotée.

Hé bien, excusez-la si elle trouvait que la situation le demandait. Ca n’était pas comme si elle pouvait s’enfuir en hurlant, n’est-ce pas?

Il roula les yeux. De tous les singletons de Sunnydale, il avait été obligé de choisir celui-là. Comme s’il n’avait pas déjà assez sur la planche, il avait dû se torturer en choisissant la seule femme du pays qui avait la langue d’un serpent. Cela étant dit, son grand-père ne méritait pas moins. Surtout la machination de l’année dernière pour aspirer le monde en enfer.

Spike était sûr qu’il n’était pas le seul campeur à être heureux que ça n’ait pas fonctionné. Il railla. Comme si une statue allait venir à la vie et engloutir la Terre. Il y avait plus de chance pour une invasion Martienne que pour que cela se produit. Et l’idiot qu’était Angélus avait dû essayer de le faire.

Spike se demandait ce qui viendrait ensuite. Angélus recherchant l’Atlantide? Il secoua la tête. Il en croyait son grand-père capable. Il pouvait réellement voir Angélus flanqué d’une paire de bottes de randonnée, d’un anorak Gortex et une paire de gants, prêt à escalader l’Everest, ou peu importe où se trouvait l’Atlantide. Peut-être que s’il était vraiment chanceux, son grand-père porterait un bonnet.

Il secoua la tête à nouveau. Il y avait des choses plus importantes qu’Angélus, et c’était arriver à ce que le morceau appétissant devant lui accepte son plan. Pas qu’elle avait beaucoup le choix, bien entendu. Si elle n’acceptait pas, il la tuerait. Fin de l’histoire.

La regardant maintenant, elle semblait un tantinet stressée et, quand il était stressé, il fumait.

"T’en veux?" Spike tendit sa cigarette.

Elle le fixa comme s’il était cinglé.

"Je suppose que non. Ecoute."

De jolis yeux roulèrent.

Oh ouais. Le bâillon. "Ce n’est pas comme si tu pouvais faire grand chose d’autre. Bref," il prit une bouffée. "Toi et moi? On doit parler affaires."

De jolis yeux clignèrent. Affaires? De quoi pourrait-il avoir besoin avec elle? A moins qu’il ne voulait un avocat, dans quel cas, il devrait aller voir autre part. Son père ne s’était pas spécialisé en vampirisme.

"Toi et moi, on a quelque chose en commun."

Oh pitié. Si c’était à propos de Buffy, elle allait se tuer elle-même.

"Tu vois, Angélus et moi."

Oh mon Dieu. Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être à propos de Buffy?

"On a fait un pari." Il prit une autre bouffée et lui offrit encore une fois sa cigarette. Quand elle lui lança un regard noir, il haussa les épaules. "Si tu es sûre. Je tiens à gagner."

Gagner quoi? L’award de l’érudit maléfique le plus agaçant que le monde ait jamais connu?

"Ce n’est pas pour l’argent, tu sais. C’est plus important que ça. Imagine-toi ceci."

Oh Seigneur. Il allait partir sur le chemin des souvenirs. De l’aide. Que quelqu’un, n’importe qui, lui apporte de l’aide. Peut-être qu’elle allait être chanceuse et qu’il l’ennuierait à mort.

"Moi, dans trois cent ans."

Oh non. C’était pire que ce qu’elle pensait. Ce n’était pas sur le chemin des souvenirs qu’il l’emmenait. C’était sur ses plans futurs. S’il disait quoi que ce soit sur deux virgule quatre enfants et une barrière en piquets blancs, elle allait cannibaliser ses propres intestins et se manger à mort.

"A écouter sa voix geignante tu as perdu, tu as perdu, ha ha, tu as perdu."

Il la tenait. Trois cent ans à écouter ça la rendrait dingue. Elle sympathisait et lui aurait dit si elle n’avait pas été bâillonnée. A la place, elle acquiesça. Pauvre Spike.

"C’est déjà assez pénible d’entendre sa voix 30 minutes par jour, alors pendant 300 ans. C’est là que tu entres en jeu."

Il devait se tromper. Elle n’entrait nulle part.

"Ce pari. Il implique une femme."

Ouais, hé bien, elle n’était pas cette femme.

"Pas n’importe quelle femme, attention, mais une femme comme toi." Il prit une autre bouffée, prenant une seconde pour savourer la fumée avant de la recracher. "Tu connais le genre."

Le genre? Quelle sorte de chauviniste était-il?

"Des jambes jusque-là," ses mains s’agitèrent autour de son cou. "Un corps comme ça," ses mains firent une silhouette en sablier. "Et de satanés beaux nichons. Ils pourraient rendre un homme fou."

Qu’est-ce qu’elle n’aurait pas donné pour lui crier dessus. Comment osait-il dire qu’elle avait de beaux nichons? C’était tellement... tellement... Mâle. Argh. Il semblait que même les vampires étaient des hommes.

"Je parie que tu ferais un bon fantasme pour se satisfaire."

Oh mon Dieu! Qui croyait-il être au juste?

"Ma Dru en est un. Attention, elle n’est pas aussi costaude, mais bon. Elle ne sait pas la moitié de comment de satisfaire elle-même."

Oublier l’auto-cannibalisme. L’expression amoureuse était assez pour la faire s’étrangler sur son propre vomit.

"Elle et toi, vous vous entendriez bien."

Elle pouvait voir les cadeaux de Noël. Dru recevrait un chèque cadeau pour une valeur d’un an de thérapie, et elle recevrait un bras dans une boîte. La joie saisonnière l’envahissait déjà. Elle avait tellement hâte.

"Vous pourriez avoir des soirées thé et autre."

Que pensait-il qu’elles allaient faire? Organiser des soirées pyjamas où des combats d’oreillers mèneraient à des expérimentations féminines? Seigneur, la perversion n’était pas discriminée entre les morts et les vivants.
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeMar 17 Juil - 0:45

"Enfin bref."

Qu’est-ce qui était pire? Lui pensant à des sympathisassions féminines, ou la raison pour laquelle il l’avait ligotée et bâillonnée?

"Angélus et moi avons fait un pari. Il est un peu actif, dirons-nous. Il a beaucoup de temps à rattraper."

Maintenant elle était confuse.

"Le pauvre imbécile a eu une âme durant la moitié de son existence. C’est comme une laisse."

L’âme était plus une bénédiction en ce qui la concernait.

"Il se nourrissait de rats."

Elle n’allait pas se sentir désolée pour Angélus. Il méritait d’être maudit.

"Evidemment, ça ne fera pas de différence pour toi. Etant donné que tu es une femme forte, et tout ça."

La flatterie ne le mènerait nulle part.

"Il n’était pas lui-même. Embourber dans toute cette culpabilité, essayer de sauver tout le monde. Tomber amoureux d’une tueuse." Spike grimaça.

Elle était d’accord. Comment quelqu’un pouvait tomber amoureux d’une fille qui voulait ce qu’elle ne pouvait pas avoir, c’était écoeurant. Elle avait vu Buffy avoir une chance avec des hommes humains et la ruiner parce qu’ils étaient trop normaux, elle avait vu Buffy avoir une chance et la ruiner avec un homme qui n’était pas assez normal. C’était pathétique, vraiment.

"On va dire qu’il était malade. Pas lui-même. On sera tous les deux plus heureux si on pense de cette façon."

Elle aurait été plus heureuse si elle n’était pas ligotée et bâillonnée.

"Depuis qu’il a perdu cette âme, il fait son chemin dans le monde des démons en couchant. Il essaye de prouver qu’il est de retour et plus méchant que jamais. Tu sais, il essaye de prouver quelque chose et tout ça."

Oh charmant. Quelle façon d’attirer l’attention, Angel.

"J’ai eu quelques affaires la semaine dernière."

C’étaient les mêmes affaires qu’il voulait avec elle? Parce que si oui, alors il pouvait aller au diable.

"Et Angélus a ramené cette fille à la maison. C’était un sacré repas. Il n’a pas partagé, bien entendu. Embrasser et raconter, c’est plus son style. D’un autre côté, si j’avais une copine comme ça, j’embrasserais et raconterais aussi. Quoi qu’il en soit. J’étais là, essayant de mener mon affaire de façon professionnelle, quand il est devenu Mon Dieu, assez bruyamment si je me souviens bien. Ca a ruiné le moment. Tu peux te l’imaginer, j’en suis sûr."

Que trop bien.

"Ca m’amène à toi. Le pari est qu’il ne peut pas tenir quarante jours sans tirer un coup. Il dit qu’il peut, je dis que non."

Comment, exactement, est-ce que ça menait à elle?

"Si je connais bien mon vieux sire, il ira en enfer juste pour prouver que j’ai tord. Je ne peux pas laisser ça me passer au-dessus. Voilà où tu entres en jeu. Tu as le look, le corps et, comme je l’ai déjà dit, les nichons."

L’outrage était de retour à plein régime.

"Tout ce qu’on doit faire c’est t’astiquer un peu, te sortir des habits de pom-pom girl et t’enfiler quelque chose de décent. Te mettre sur son radar ne sera pas dur du tout. Pas avec ces nibards."

Elle aurait donné n’importe quoi pour l’étrangler à mort. Nibards? Nibards? Seigneur. Elle avait envie d’hurler pour toutes les femmes de cette maudite planète. Nibards? A quel point, au juste, un seul vampire pouvait-il être grossier? Elle aurait également donné n’importe quoi pour avoir la capacité de redescendre sa jupe.

La façon dont il la regardait lui donnait vraiment la chair de poule. Ses yeux n’arrêtaient pas de voyager des orteils à la taille et puis en sens inverse, s’éternisant là où la cuisse rencontrait le bassin. Argh. Quel pervers. De toute façon, c’était quoi tout ce truc du nous? La dernière fois qu’elle avait vérifié, c’était lui qui avait fait le pari.

"Comme je disais. On t’enfile un petit bout de miam, on te met dans un endroit où il le remarquera, et je gagne. Ca ressemble à un plan? Pour moi, oui."

Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être lui qui enfilait un petit bout de miam et pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être lui qui était mis dans un endroit où Angélus le remarquerait?

"Et si tu ne joues pas le jeu, je tuerai ta famille et je te ferai regarder."

Est-ce que ça n’amenait une toute nouvelle perspective sur les choses?

"Maintenant. Je vais être un bon petit gars et ôter ce bâillon. Quand je le ferais, tu vas dire oui. Compris?"

Elle acquiesça. Elle n’avait pas vraiment beaucoup le choix.

Spike se leva de la vieille chaise bancale sur laquelle il était et ôta le bâillon, lui tapotant le dos tandis qu’elle toussait.

"Là, là poussin. J’ai quelque chose pour aider cette gorge sèche."

Elle l’observa sortir une gourde argentée et l’agiter devant elle. Elle ne pouvait pas sentir le liquide à l’intérieur, mais elle l’entendit gicler à l’intérieur. Ca pouvait être n’importe quoi, de l’absinthe à la vodka. Peu importe ce que c’était, elle ne le buvait tellement pas.

"Humm. On va devoir faire quelque chose pour ton attitude de girl scout." Sa tête se pencha sur le côté. "Ou peut-être pas. Je vais te dire. Tu me laisses m’occuper des détails et tu te montres juste à l’heure, ok?"

Ouais. Elle ne pensait pas, non.

Il avait dû lire ses pensées. "Tu te souviens de ce truc où je tue tes parents et que je te fais regarder? Ce n’est pas une blague, poussin. Angélus est peut-être le grand méchant original, mais j’ai appris quelques petits tours. Ne l’oublie pas. J’avais un goût pour les pointes de chemin de fer. Ce sont de chouettes petits jouets. C’est comme ça que j’ai eu ce nom.”

Spike la regarda en clignant des yeux. “Tu as l’air un peu verte sur les bords. Tiens, ça va t’aider”

Elle ouvrit la bouche, entièrement prête à lui dire qu’il pouvait se le garder quand du liquide commença à dégouliner dans sa gorge. Ca brûlait. Ca brûlait vraiment, vraiment fort. Ses yeux se remplirent de larmes et sa tête se pencha sur le côté alors qu’elle s’étranglait sur le quoi-que-cela-puisse-être dégoûtant.

Seigneur, sa gorge était réellement engourdie. “Qu’est-ce que…?” Elle lança un regard noir et interrogateur au vampire.

Il rayonna, satisfait d’avoir son approbation. “Ma propre recette. Une peu du whisky brassé de chez Willie, deux doigts de cognac, et une goûte d’acide de batterie.”

Acide de batterie?

“C’est bon, pas vrai? Ca me garde bien au chaud durant les froides nuits d’hivers, ça je peux te le dire.”

Acide de batterie?

“Maintenant,” Spike prit une gorgée de sa boisson et elle observa avec ébahissement ses yeux rouler dans leurs orbites avec du pur régal.

Acide de batterie?

“On a un marché?”

Cordélia pouvait à peine parler avec la sensation de la peau et des tissus de sa gorge qui grésillaient, mais elle y parvint quand même. “J’ai le choix?”

Spike sourit. “C’est la beauté de tout ça, poussin. Aucun de vous ne l’a.”
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeMar 17 Juil - 19:11

Pas mal du tout cette fic, même si sans nul doute : Spike est un grand, grand trèèèès grand malade!!!
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeVen 20 Juil - 18:42

Tout à fait d'accord avec toi Spike est complètement dingue!!!

J'ai hâte de savoir ce qui va bien pouvoir se passer, j'ai comme l'impression que Cordélia ne va pas se laisser faire si facilement et que le plan de Spike est voué à l'échec (comme d'habitude quoi!!!)
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeMer 25 Juil - 19:34

Jour 40, le jeu commence...

Elle avait l’impression d’être une prostituée.

De la dentelle noire la couvrait des chevilles aux orteils, avec des tranches de peau nue là et là.

Elle fixa, abasourdie, dans le grand miroir, la robe qui ornait son corps. La dentelle était le plat de résistance avec du cuir noir allant du buste jusqu’à trois centimètres sous ses fesses, les brides venaient d’un soutien-gorge, et il y avait une fente qui montrait une partie de sa cuisse gauche. Ca s’accrochait à chacune de ses courbes d’une façon qui la faisait ressembler à un sablier avec des mains et des yeux.

Ensuite, il y avait le maquillage, que Spike avait fait personnellement.

Elle ne savait pas ce qui la surprenait le plus. Le fait qu’il savait appliquer du mascara sans qu’elle ne tressaille ou le fait que c’était un expert avec une brosse de fard à paupière. Un beige naturel couvrait l’entièreté de sa paupière tandis qu’un brun métallique suivait l’arc de son sourcil, et un gris fumé était sur la partie la plus basse de sa paupière.

Une couleur bronze légèrement dorée avait été saupoudrée sur ses pommettes, le bout de son menton et le milieu de son front, tandis que ses lèvres brillaient comme un fichu diamant. Ce qui l’effrayait le plus que la personne qui l’avait appliqué était la façon dont il l’avait appliqué. Il avait passé une demi-heure rien que sur l’eye-liner, le mettant jusque comme il fallait avait-il dit, et puis il avait passé une autre demi-heure sur le fard à paupière.

Ses cheveux avaient presque failli la tuer. Il avait voulu ajouter des mèches blondes ça et là. Pour ajouter de la chaleur, avait-il expliqué comme s’il était Nicky Clark, mais non. Du blond serait dans ses cheveux quand Satan achèterait des patins à glace.

Donc, un compromis avait été fait.

Ses magnifiques, magnifiques cheveux marrons, sa gloire suprême. Les mêmes cheveux pour lesquels elle avait été photographiée dans la rubrique mode du Sunnydale University étaient maintenant soulignés d’étranges mèches couleur miel. Il n’avait pas utilisé une marque de magasin. Il était réellement allé chez un grossiste de coiffure et beauté pour la vrai marchandise, incluant en plus du démêlant intense à appliquer dans quarante-huit heures.

Le fait qu’elle aimait bien les quelques mèches caramels lui fichait la trouille. La chair de poule n’en faisait pas partie.

Les morceaux de miel faisaient ressortir ses yeux, enfin c’est ce qu’il prétendait.

Elle avait l’impression d’être une prostituée.

"Alors, viens, chaton. Voyons voir ce que ça donne."

Les yeux du reflet de Cordélia roulèrent et ses mains firent un geste d’étranglement. Si seulement elle était Buffy, elle pourrait vraiment lui faire du mal. En parlant du loup. Comment est-ce que la tueuse important et toute intuitive n’avait pas remarqué que quelque chose n’allait pas chez elle aujourd’hui?

Pour l’amour de Dieu, elle avait secoué la tête quand elle avait que oui, elle allait bien, et elle avait harcelé Giles. Evidemment, ils avaient tous été trop affairés pour s’occuper de ses problèmes. Ils pensaient probablement que ses problèmes tournaient autour d’un ongle cassé ou d’une pointe fourchue.

Ongle cassé et pointes fourchues? Pitié. Qui pensaient-ils qu’elle était? Willow?

Elle entendit un soupir irrité. "Je n’ai pas toute la journée."

Marrant. Il avait juste une éternité.

Hé bien, quand il fallait, il fallait.

Cordélia tira ses cheveux derrière son oreille, tira la langue à son reflet, et puis sortit de derrière le rideau. Du silence l’accueilli et elle se demanda ce qui n’allait pas. Elle vérifia tout. Des plis sur la robe, un petit doigt vérifia le mascara sous ses cils, et sa langue chercha quelque chose entre ses dents.

Il n’y avait pas de plis, pas de mascara, et pas de morceau de nourriture égaré. Alors, qu’est-ce qui n’allait pas?

"Viens ici, poussin. Fais un tour sur toi-même." Il sourit à travers un nuage de fumée parfumée. "Pour porter chance, évidemment."

Elle fit ce qu’on lui demandait et tourna.

Des mains applaudirent lentement, aussi lentement que ses yeux errèrent sur elle. Elle avait envie d’ôter sa robe et de l’étrangler avec. Quel pervers.

"Ca c’est de la tentation où je ne m’y connais pas. Mon vieux sire va avoir une nuit difficile." Il inspira, il y eut une pause, et il expira. "J’ai moi-même un moment dur."

Son choc et ses joues rosées furent ignorés alors qu’il acquiesçait son approbation. "Tu feras l’affaire," commenta-t-il après un moment de silence sacré. "Tu ferais définitivement l’affaire."

Spike devait avouer qu’il s’était surpassé sur celle-ci, et il remercia mentalement toutes les fois où il avait joué aux Barbies avec Dru. La pom-pom girl n’avait pas l’air qu’à moitié jolie, et tout ça grâce à lui.

Les longues étaient nues juste au cas où son plan marchait et qu’il y avait des attouchements. Les bas collants avaient été considérés, mais puisque Angélus semblait passer par un fétiche peau-sur-peau, l’idée des bas avait été remise à un prochain rendez-vous. Ses longs cheveux avaient été arrangés pour que ses yeux de biche ne soient pas engloutis par le brun foncé.

En plus, le mélange fort d’ammoniaque et d’eau oxygénée aiderait à noyer son odeur.

Après un très long débat, la décision avait été prise de les laisser pendre de sorte que les ondulations naturelles puissent faire travailler leur magie naturelle. La robe n’avait pas coûté beaucoup. Pas un centime, en fait. Assez bon marché étant donné comme la vendeuse avait été délicieusement utile. Enfin, délicieuse en tout cas.

Au total, la nana s’astiquait bien.

Purée, merci. Cordélia se tenait sous le poids de son admiration, sa patience diminuant à chaque seconde. Et quoi si l’espérance de vie de sa famille était en jeu. Il y avait une limite à ce qu’elle accepterait et attendre son verdict était tellement plus que ce qu’elle pouvait supporter.

"Salut," elle agita une main devant son visage. "Tu te souviens de moi? Cordélia Chase? La fille que tu fais chanter?"

Elle eut son attention. Super. "Avant que tu ne dises quoi que ce soit, oui je sais, l’énorme nuage noir au-dessus de ma tête pourrait s’ouvrir, mais peut-on en finir, par pitié?" Elle voulait rentrer à la maison, se doucher, se doucher et se doucher encore, puis oublier que ceci était arrivé.

Malheureusement, une telle chance n’existait pas.

Des yeux bleus se levèrent de la direction générale de ses fesses et rencontrèrent des iris noisettes, et elle n’aima pas la lueur dans son regard. Ce n’était pas une lueur agréable et ça la mettait définitivement mal à l’aise. Elle remua sur ses pieds et sa peau picota alors qu’un frisson étrange lui parcourait l’épine dorsale.

Elle n’aimait vraiment pas cette lueur et ses yeux se posèrent inconsciemment sur la porte juste derrière lui.

"Tu serais morte avant d’avoir bouger d’un centimètre."

Son cerveau fit au revoir à la route d’évasion.

"Content qu’on se comprenne là-dessus. Venons-en au fait, tu veux?" Spike jeta le mégot de cigarette, soufflant le reste de la fumée en un souffle inutile.

Cordélia avait hâte.

"Angélus sera vautré dans un coin, sans aucun doute avec les bras autour d’un ou deux morceaux mignons et me taquinant avec une victoire facile." Il ne lui dit pas ce qu’Angélus ferait peut-être avec les dits morceaux mignons. "Il s’ennuiera à mourir. Il y a une limite de conversation avec une fille qu’un homme peut supporter avant qu’il ne pète un plomb."

"Pourquoi tu n’as pas pris l’un de ces morceaux mignons au lieu de moi?"

Il la fixa comme si elle était idiote. "Tu as déjà entendu une paire de nichons parler?"

"J’en écoute un en ce moment." Bien que la riposte était marmonnée, il l’entendit parfaitement.

Spike sourit. "Tu viens de répondre à ta question."

Elle lui envoya un regard aussi noir qu’elle osait. "Ecoute, je ne sais pas ce que tu veux de moi. Tu dis que c’est pour gagner un pari, mais je t’en prie. Toute cette peine pour que tu n’ais pas à l’entendre jubiler?" Elle secoua la tête. "Ca ne prend pas. Qu’est-ce que tu en retires?"

"Rien du tout." Sauf l’amusement de voir le grand et puissant tomber. Quand elle ne le cru pas "Honnêtement."

"Tu semblerais plus sincère sans le sourire narquois et le gloussement."

"Croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer."

"Tu iras déjà en enfer."

"Et tu es perspicace. Ecoute," une autre cigarette fut sortie du paquet. Elle l’ennuyait? Bien. C’était réciproque. "Angélus n’est pas ma personne préférée et je mettrais ma main au feu que ce n’est pas la tienne non plus. Tu suis les règles et on aura tous les deux des tonnes de rires à ses frais."

Et puis il y avait le bonus en plus de regarder son grand-père souffrir. Etre près d’une garce sexy comme ça et ne pouvoir rien faire devait être un enfer. Il n’y avait pas de meilleur endroit pour son vieux sire si vous vouliez son avis.

"Il s’attendra sans aucun doute à ce que tu fasses une scène." Devant son regard, "Tu sais, la routine du chapeau blanc."

Elle était toujours confuse. Routine du chapeau blanc? Spike soupira avec irritation, prit une pose féminine, et éleva la voix en une pauvre imitation de celle d’une femme. "Tu blesses qui que ce soit ici et je dirais à Buffy de te battre à mort avec tes propres bras." Sa voix revint à la normal. "Donc tu passes à côté de lui et tu l’ignores."

Le visage de Cordélia resta sans expression alors qu’elle écoutait ses instructions. C’était tout? Passer à côté d’Angélus et l’ignorer? "Et tu crois que quoi? J’aurais l’air tellement canon qu’il va accourir pour me violer?"

Bien vu. Spike considéra les options pendant une seconde. "Envoi-lui l’un de tes sourires à pleines dents."

Ok. Elle était censée passer à côté d’Angélus, l’ignorer pendant un petit moment, lui sourire, et puis l’ignorer encore un peu? "Tu es assez calé en flirt léger. Pourquoi est-ce que tu ne te mets pas sur ton trente et un pour le faire? Il a toujours donné l’impression d’être sexuellement ambigu."

Elle ne s’était pas attendue au petit rire. "Oh poussin, si seulement tu savais."

Elle grimaça. "C’était simplement bien trop d’informations."

Un sourcil levé fut la réponse. "Ca n’a pas d’importance d’où ça vient, tant que tu en as."

"Encore avec le trop d’informations. On peut ne pas parler de ça, s’il te plait? Ca me donne la chair de poule." Il lui donnait la chair de poule. En fait, ces dernières heures lui donnaient la chair de poule. Elle frissonna.

"Voyons voir, alors."

Ah. La confusion était de retour. "Voir quoi?"

"Un sourire."

Cordélia courba un coin de ses lèvres. Essayer de sourire quand il n’y avait aucune raison de sourire était beaucoup plus difficile qu’elle ne pensait.

Les yeux bleus de Spike roulèrent. "Non. Un sourire. Comme ça." Des crocs blanc nacré apparurent alors que ses lèvres se séparaient en sourire jusqu’aux oreilles.

Elle était sure qu’elle venait de signer pour une vie digne des cauchemars. A quel point un vampire pouvait-il être effrayant? Son sourire retomba dans son sourire narquois naturel et il attendit impatiemment pendant deux secondes. "Alors?"

Elle l’imita. Etirant ses lèvres autant que possible, et les laissa comme ça jusqu’à ce qu’on lui dise de faire autrement. Douleur au visage, prépare-toi à rencontrer Cordélia Chase.

Il secoua la tête. "Non. Un sourire plastique de marchera pas. Ca ne fera que le contrarier. Encore. Je veux un beau sourire. Un sourire qui me réchauffe le cœur."

Un sourire qui lui réchauffe le cœur? Bien, très bien. Cordélia prit une profonde inspiration et pensa à des pensées heureuses. Elle pensa à Keanu qui la demandait en mariage, elle pensa à un mariage géant qui ferait la couverture de Vanity Fair, elle pensa à la nichée de bébés Keanu qui était sûre de suivre. Peut-être trois, non quatre.

Un garçon d’abord. Keiran Reeve? Hum. Ca sonnait définitivement bien. Ensuite des jumelles. Gabriella et Elizabeth, puis un autre garçon, Tristan. Ils vivraient à Hollywood Hills, avec des villas à Monte Carlo et Dubai, et peut-être un petit endroit de lune de miel à la montagne.

Toutes les horribles, horribles pensées d’Angélus et Spike et de leur stupide pari furent bannies.

"Ca c’est un sourire et demi." Il se demanda à quoi elle pensait. Probablement à enfoncer un pieu dans son joli petit cœur. Ca serait amusant de la voir essayer. "Tu envois ça sur mon vieux sire et il fondra dans ses bottes trompeusement grandes."

Est-ce que ça ne venait pas juste de la ramener sur Terre avec un grand fracas? Cordélia résista à l’envie de lui grogner dessus. Au lieu de faire quelque chose qui pourrait résulter à sa mort prématurée, elle ravala la colère grandissante et força ce sourire et demi à rester en place.

"Maintenant, répète-moi exactement ce que tu vas faire. Finaliser les détails et tout ça."

"J’entre, je repère Angel..."

"Je ne l’appellerais pas comme ça si j’étais toi, poussin. Pas si tu veux que ta gorge reste intacte."

"J’entre, je repère Angélus, je passe à côté de lui en l’ignorant. J’attends quelques minutes avant de sourire, puis je recommence à l’ignorer."

Spike sourit. "Excellent."

Cordélia n’aimait pas ça du tout. "Ca ne semblera pas trop répété? Est-ce qu’il ne verra pas directement la supercherie? Je veux dire, s’il s’attend à une scène et qu’il obtient un sourire à la place, est-ce qu’il ne comprendra pas que c’est un piège?"

"Ne surestime pas son intelligence. Il a couché avec une tueuse après tout."

Elle dû sourire à ça. "Si je meurs, je te tue."

"Je tremble, poussin. On y va, d’accord? On ne voudrait pas le faire attendre."
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeMer 25 Juil - 19:37

*~*~*~*~*

L’endroit n’était pas du tout comme elle s’y attendait. Au lieu d’une musique de rock gothique, il y avait un piano agréable qui fournissait la bonne quantité de musique de fond ambiante. Juste assez pour remplir les pauses dans la conversation, mais assez calme pour que les gens s’entendent. C’était étrangement relaxant.

Le décor était tout aussi charmant, avec des fauteuils confortables qui pouvaient engloutir une personne et des tables assez larges pour donner un espace décent aux coudes. C’était agréable et propre, pas de crachas égarés sur le bois et des mégots de cigarette sur le sol. Il semblait également y avoir un code vestimentaire ou quelque chose du genre car toutes les personnes à l’intérieur semblaient porter leurs meilleurs habits du dimanche.

Ou peut-être qu’ils étaient juste stricts sur les personnes qu’ils laissaient rentrer. Quoi qu’il en soit, décida Cordélia, c’était définitivement son genre d’endroit.

Elle se tenait tout juste à l’intérieur des doubles portes, fixant l’immense salle, prenant note de chaque petit détail. Des petites lumières attractives du mur qui donnaient des teintes douces jusqu’aux petits bouts qui donnaient l’atmosphère à l’endroit. Il y avait des peintures, des miroirs décoratifs, l’étalage bizarre de cabinets remplis de parures.

Oh ouais. Elle pouvait se voir s’adapter plutôt bien ici.

Elle n’était qu’à la moitié du chemin quand elle commença à remarquer d’autres choses. Ce n’était pas le fait que les gens la fixaient, c’était comment ils la fixaient. Ce n’était pas des regards fixes évidents, c’était plus des regards sournois en coin qui erraient sur sa silhouette. C’était le fait que chaque personne semblait avoir un verre à vin rempli de vin rouge. Il y avait d’autres choses aussi. Comme les gros rideaux qui pendaient au-dessus des grandes fenêtres, et le pelotage dans tous les coins.

Son estomac commença à se soulever et sa chair fourmillait avec une réalisation qu’elle ne voulait pas avoir.

Oh Seigneur.

Spike l’avait envoyée dans un club de vampires, et l’endroit en était rempli. Famille ou non, elle devait sortir de là, pronto.

Cordélia essaya de rester calme alors qu’elle tournait les talons, ayant complètement l’intention de faire une sortie folle avant que l’un d’entre eux ne décident qu’elle ferait une chouette entrée. Elle alla aussi loin que les videurs quand un nuage de fumée tournoya autour de son visage, la faisant tousser et crachoter alors qu’elle s’arrêtait.

Des yeux bleus l’épinglèrent sur place tandis qu’un sourire suffisant l’irritait sans fin. Salopard.

"Quelque chose ne va pas?" Comme s’il s’en souciait.

Est-ce que quelque chose n’allait pas? Est-ce que quoi ce que soit allait bien? "Non," elle déglutit, n’aimant pas du tout comment il la regardait. "Pas de problème."

Il acquiesça. "Pendant une minute, j’ai cru que tu prenais la poudre d’escampette."

"Non, j’allais juste..." Faire exactement ça. "Prendre un peu l’air. Tu sais, me préparer pour des tonnes de rires au frais d’Angel."

Le sourire qu’il lui fit donnait peu de réconfort. "Ca c’est une bonne fille. C’aurait été dommage si avais voulu t’enfuir. Tu as fait une sacré impression." Spike fit un geste par dessus son épaule, vers les doubles portes.

Elle regarda derrière elle pour voir le petit rassemblement de vampires, à la fois masculins et féminins, qui la regardaient avec plus qu’un simple intérêt. Comme c’était flatteur. "Super," marmonna Cordélia alors qu’elle détournait les yeux. "Cordélia Chase, la saveur de la semaine des vampires." A quel point était-elle chanceuse?

"Vas-y alors. Ton public attend."

Bien sûr qu’il l’attendait, et sa propre tombe aussi. Elle prit une profonde respiration, lança à Spike un sourire similaire au sien, acquiesça une fois et retourna dans le club avec toute la dignité convenant à une Chase, prétendant tout le long de ne pas remarquer les regards affamés dirigés vers elle. Elle supposait qu’il était temps de trouver Angélus, l’ignorer, puis sourire, et ignorer.

Trouver, ignorer, sourire, et ignorer. Elle ne savait ce que Spike croyait exactement qu’il allait accomplir avec ces instructions particulières, mais peu importe. Ce n’était pas comme si elle pouvait faire une retraite rapide maintenant, surtout pas avec lui qui observait ses moindres mouvements.

Oh, bien. Quand il fallait, il fallait vraiment.

Les yeux noisettes se transformèrent en regard de faucon et elle balaya la partie de la salle qu’elle pouvait voir, mais il n’y avait pas d’Angélus. Il n’y avait que des personnes, ou des vampires plutôt, qui n’arrêtaient pas de se rapprocher d’elle. Cordélia essaya de garder sa panique au minimum et ses pas à une vitesse décontractée, sa tête tenue haut et elle fit un hochement de tête rapide aux personnes mortes occasionnelles.

Mon Dieu, ils devaient penser qu’elle avait des envies de mort.

C’était étrange parce qu’elle était ici, tout juste au milieu d’un groupe de démon qui la mangeraient au dîner, et elle se sentait bien. L’engourdissement en était probablement la cause, mais hey. L’engourdissement était mieux qu’hurler aidez-moi, aidez-moi, pour l’amour de Dieu, aidez-moi, ce pour quoi, soit on lui rirait au nez, soit on la mangerait.

Elle décida que c’était un choix dur et donc coupa la poire en deux. Peut-être qu’elle aurait de la chance et qu’ils riraient tellement que les crocs deviendraient inutiles. Ouais, et il y avait un cochon rose qui décollait de LAX toutes les vingt minutes.

Cordélia secoua la tête. Ce n’était pas le moment pour une dépression nerveuse. Elle devait faire du flirt léger. Oh, elle espérait vraiment que ses parents savaient ce qu’elle endurait pour qu’ils continuent de respirer.

Oh Seigneur. Il était là.

Sa cible pour la nuit, et il faisait exactement ce que Spike avait dit. Vautré sur une causeuse en coin, avec un bras drapé autour de l’épaule d’une superbe blonde à longues jambes, tandis que son autre bras était réchauffé par une magnifique rouquine à longues jambes.

Elle ricana avec un vrai dégoût. Elle pouvait voir la teinture d’ici. Oups. Une main se leva jusqu’à ses propres cheveux nouvellement teintés. Elle ne pouvait plus dire ça, même si tout ce qu’elle avait, c’était quatre ou cinq mèches bien placées. Au moins, ses cheveux n’étaient pas aussi secs que des poils de chiens et au moins ses jambes avaient une taille normale et ne ressemblait pas à une publicité aérographe pour des supports de tuyaux.

Cordélia détourna les yeux. Elle ne pouvait plus supporter de voir ça. Et quoi s’il était mort. Est-ce que ça signifiait des critères plus bas et moins de goût? Les mots de Spike à propos des tueuses et d’Angélus lui vinrent à l’esprit, et elle sourit. Son regard fit encore une fois le tour de la salle pour se poser sur le bar. Puisqu’elle était là, elle pouvait tout aussi bien se prendre un verre.

L’enfer savait qu’elle en avait besoin. Elle espérait juste qu’elle pourrait être servie. Pas qu’ils avaient la moindre raison de la rembarrer, pas quand la clientèle principale n’avait pas de pouls.

Elle lança un regard à Angélus par-dessus son épaule pour s’assurer qu’il était toujours là, heureusement, c’était le cas. C’était comme observer une araignée. Elle détestait leurs vues, mais devait toujours savoir où elles étaient. Si elle ne pouvait pas les voir, alors les petits insectes pouvaient être n’importe où. A l’intérieur des chaussures, des habits, rampant le long de votre pantalon, se déplaçant dans votre chaussette...

Beurk. Elle frissonna d’une façon qui fit chatouiller ses cheveux dans son cou, donc elle ôta les mèches, prenant une seconde pour admirer la petite teinte caramel. C’était vraiment joli. Huh. Si jamais Spike décidait d’abandonner ses mauvaises, mauvaises façons, il pourrait toujours prendre un fer à friser et il serait posé à vie.

Bien que l’idée de le voir travailler à mi-temps dans son salon préféré était assez pour lui donner des cauchemars, donc elle repoussa bien loin ces mauvaises pensées. Ouais. Un verre.

A quel point était-ce bizarre que les vampires s’écartent pour la laisser passer? Cordélia n’osa pas le questionner et continua d’un pas lent, se la jouant délibérément royale et confiante. Ce n’était pas un problème pour une actrice célèbre en préparation. Elle ignora le millier d’yeux sur elle alors qu’elle commandait son poison.

"Un verre du vin blanc de la maison, s’il vous plaît." Ses premiers mort sortirent un peu plus tremblants qu’elle n’aurait préféré, mais à quoi pouvait-on s’attendre? Déterminée à se rattraper, "Et ne le coupez pas à l’eau."

Le barman lui lança un regard qui la fit se sentir coupable d’avoir dit ça. Couper à l’eau dans cet endroit? Il y avait manifestement plus de chance de voir une invasion d’aliens. Il ne dit rien. "Excellent choix, madame, autre chose?"

"Non, merci. Je, euh," elle ne pouvait vraiment pas faire ça. "Je m’excuse pour le commentaire sur l’eau, c’est juste que je ne suis encore jamais venue ici."

"C’est assez compréhensible. Les humains ont tendance à ne pas fréquenter l’endroit sans avoir été inventé ou l’avoir choisi. C’est un petit peu surprenant, mais pas moins bienvenu."

Un vampire poli? Quelles étaient les chances? "Je ne suis pas là par choix non plus." Devant son regard, "Mais merci de me faire sentir bienvenue." Il la regardait d’une façon qui demandait silencieusement une explication.

Vite Cordy, pense à quelque chose. N’importe quoi.

Une voiture en panne était une piètre excuse et n’expliquerait pas sa robe. Elle prit le deuxième meilleur choix. "Mon rendez-vous m’a laissée au milieu de nulle part et la plupart des endroit réservent les facilités aux clients payants seulement." C’était fichtrement bon, si vous vouliez son avis.

"Alors c’est le téléphone que vous voulez utiliser. Ca fera sept..."

"Je vais payer le verre de la dame."
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeMer 25 Juil - 19:37

Cordélia haleta et gela sur place. Seigneur. Angélus était juste derrière elle. Elle pouvait le sentir la reluquer, remarquer sa tenue et pensant sans aucun doute qu’elle ressemblait à une prostituée. La partie cinglée de son cerveau se demanda combien il allait lui offrir pour une nuit de passion, tandis que la partie saine de son cerveau voulait demander une cuve d’eau bénite acide pour lui déverser sur la tête.

"Cordélia." Son nom fut étiré, sa voix remplie d’amusement. "C’est une surprise." Il lança un regard au barman une fois et elle regarda le dit barman s’éloigner, avec un peu de chance pour aller chercher sa boisson.

Il y eut une pause qui lui dit qu’il la reluquait à nouveau. "Une surprise agréable, je dois l’admettre. J’aime la tenue." Elle le sentit se pencher plus. "C’est très toi. Nouveau, pas vrai?"

Ca n’était pas dans la description de son travail. Spike n’avait jamais parlé de faire la conversation à Angélus. Elle ne répondit jamais. Principalement parce que ses cordes vocales semblaient être dans cette maison de Monte Carlo. Maudis soient-elles, et maudis soit son cerveau de déconner au moment où elle en avait le plus besoin.

Il rit doucement. "Tu sais, m’ignorer ne me fera pas partir."

N’était-ce pas simplement un défi attendant de se produire?

Son destin fut scellé à la seconde où elle se tourna pour lui faire face. Cordélia haussa les épaules avec une nonchalance qu’elle ne sentait certainement pas. "Si tu ne peux pas dire quelque chose de gentil... Enfin, tu connais le reste."

Les vampires assez près pour entendre stoppèrent immédiatement ce qu’ils faisaient et la fixèrent comme si une troisième tête lui était pousssé. Bien entendu, ils recommencèrent à se mêler de leurs affaires après un regard noir d’Angélus, ce pourquoi elle était contente. Encore plus de regards fixes et la paranoïa s’installerait.

Il la contourna pour se détendre contre le bar, étendant ses bras sur la surface en cuivre et soupirant profondément. "De tous les bars du monde, c’est dans le mien que tu es entrée. Ca doit être mon jour de chance."

Ouais, hé bien, ne vends pas la peau de l’ours. "Pourquoi ça?"

Elle reçu un sourire et un aperçu rapide de blanc nacré. "Ce n’est pas tous les jours qu’on peut parler à jolie dame."

"Tu sembles bien t’en sortir."

Angélus suivit son regard jusqu’où il avait été assis avec Darlène et Stacey. Stacey été très bien, mais Darlène avait laissé un goût amer dans sa bouche. Probablement des drogues, de la cocaïne ou de l’héroïne. N’ayant pas été à son goût, il avait donné la rouquine à Carmine, qui se fichait de se mouiller. "Tu m’observais? Je ne pensais pas que le voyeurisme était ton style."

"Ca ne l’est pas. Je me demandais simplement qui plaindre. Toi, ou elles."

"Alors, c’est quoi ton style?"

Cordélia reçut gracieusement son vin. "L’auto-préservation."

Il sembla y lire une signification plus profonde et acquiesça. "J’aime ton style." Ses yeux se plissèrent alors qu’il la regardait de plus près, plus intensément.

Maintenant la paranoïa s’installait vraiment. "Quoi?"

"Il y a quelque chose de différent chez toi. Je n’arrive pas encore à mettre le doigt dessus." Angélus se concentra complètement sur la brunette, faisant courir attentivement son regard du sommet de sa tête jusqu’au bout de son menton, observant chaque petit détail. Elle sursauta quand il claqua ses doigts avec victoire. "Tes cheveux."

"Qu’est-ce qu’ils ont?"

"C’est joli, mais je les préférais sans le miel. Tu changeras ça."

"Excuse-moi?"

"Tu vas te débarrasser des mèches."

Tout de même, il ne pouvait pas sérieusement lui dire comment arranger ses cheveux? Il le faisait. Il était mortellement sérieux. D’où est-ce qu’il venait à lui dire quoi faire avec ses cheveux, bon sang? C’était à elle. Elle pouvait les faire comme elle voulait. S’il voulait des cheveux marrons, alors il pouvait teindre les siens. Elle était presque prête à teindre le tout en miel, juste pour l’irriter.

"Non, je ne m’en débarrasserais pas. Je les aime bien." Ca faisait mal de l’admettre.

Contrairement à son sourire, "Tu as mal compris, Cordélia. C’était une suggestion, rien de plus."

Ca n’y ressemblait pas, mais elle n’allait pas discuter. Pas quand elle était clairement surpassée en nombre. Cette pensée la fit rire. Sans le club, elle serait toute même surpassée en nombre. Ca n’était pas du tout très réconfortant.

"Alors?" Angélus pencha la tête vers son verre.

Honnêtement? "C’est délicieux. Merci." Il n’y avait pas de goût amer comme dans beaucoup de vins, et ça donnait à sa bouche des fourmillements agréables. Rafraîchissant était le mot.

"Il n’y a pas de quoi." Il se détendu encore plus contre le bar, jetant des regards ça et là, comme s’il était un roi surveillant ses royaux sujets. "Tu veux me dire ce que tu fais ici? C’est un petit peu hors de tes limites. A moins que tu ne t’aventures souvent dans ces clubs."

"Pas spécialement." Cordélia prit une gorgée, et puis une autre. "Rendez-vous raté."

"Il t’a laissée en plan?" présuma Angélus. "Qu’est-ce que tu as fait... Ou est-ce un cas de qu’est-ce que tu n’as pas fait?"

Il lui tendait les réponses sur un plateau. Il était chouette. "Quelque chose comme ça."

Il eut l’air consterné par son camarade homme. "Je ne vois rien de plus choquant. Moi? Je ne laisserais jamais une femme en plan."

"Non, tu te contentes de les manger."

"De plus d’une façon."

"C’était simplement cru."

"Désolé. Je n’avais pas l’intention d’offension ta délicate sensibilité. Comment est-ce que tu rentres chez toi?"

De toutes les questions auxquelles elle s’attendait, celle-ci n’en faisait pas partie. Cordélia cligna des yeux et le verre s’arrêta à un centimètre de ses lèvres. "Pardon?"

Angélus sourit sereinement. "Comment est-ce que tu rentres chez toi? C’est assez loin de ta partie de Sunnydale et la marche ne serait pas suggérée. Qui sait quel monstre inqualifiable rôde dans la ville à cette heure de la nuit."

Pas tellement étant donné que la moitié de ces montres inqualifiables étaient actuellement hébergés ici. "En taxi."

"Oh non, non, non. Je ne peux pas laisser ça se produire. Tu permets..." Un petit claquement des doigts fit venir le barman en quelques secondes. "Mon invité a besoin d’un chauffeur."

"Faites-moi savoir quand vous serez prête, madame." Il partit avec un hochement de tête rapide.

Cordélia ne semblait pas pouvoir s’arrêter de cligner des yeux. Qu’est-ce qu’il manigançait avec le jeu du gentleman? Ca lui donnait la chair de poule.

Angélus rit doucement devant son expression. "Qu’est-ce qu’il y a?"

"Tu m’as inquiétée pendant une minute. J’ai cru que tu allais m’offrir de me raccompagner chez moi."

Il fit un sifflement de déception et secoua la tête, donnant l’impression d’être vraiment désolé de ne pouvoir prendre au mot cette douce petite offre. "Une autre fois peut-être." Définitivement une autre fois. "En attendant, pourquoi ne te joindrais-tu pas à moi pour un autre verre?"

Elle s’étrangla presque. "J’allais rentrer après celui-ci." Oui. Rentrer et vider sa carte de crédit pour un très long séjour à l’asile de Sunnydale.

Il fit un petit bruit désaprobateur. "Tu ne vas pas insulter ton hôte en ne te joignant pas à lui pour un verre et une conversation convenable?"

"Et de quoi exactement crois-tu qu’on pourrait discuter? De la politique et des affaires actuelles?" Elle ne discutait pas de ces choses par principe. En ce qui la concernait, la politique était l’une des raisons principales de la guerre.

Angélus sourit. "Que dirais-tu de l’intérêt humain? C’est ma spécialité."

Cordélia pariait que ça l’était.

"Un verre. Pas de mal, pas d’embrouille. On pourra apprendre à mieux se connaître. Qu’est-ce que t’en dis?"

Elle ne voulait pas le connaître du tout, mais il n’y avait manifestement aucune façon de se sortir de là, donc elle soupira avec résignation alors qu’elle se livrait à Satan. "Un verre."

Un et pas plus.
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeJeu 26 Juil - 0:10

Cette histoire est de plus en plus tordue, j'ai vraiment hâte de lire la suite, ça m'intrigue!!!
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeVen 3 Aoû - 22:47

je m'y perds un peu mais ça m'amsue beaucoup alors j'attends la suite avec impatience
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeDim 30 Sep - 22:47

Jour 39...

La première chose qu’elle sentit fut la douceur et la suivante fut une chaleur que seul un lit luxueux pouvait apporter. Peu après ça, fut une profonde douleur palpitante commençant au-dessus de son oeil gauche, et elle jura qu’elle entendit les os de ses doigts craquer quand elle essaya de bouger. Une quantité non révélée de temps passa avant qu’elle n’essaie d’ouvrir les deux yeux et elle fut si fichtrement désolée de l’avoir fait.

Ce qu’elle vit était une vive lumière blanche qui lui transperça le cerveau, s’étendit le long de ses bras et jusqu’à son estomac, le faisant s’agiter de façon écoeurante. Seigneur. Elle ne s’était sentie comme ça qu’une seule fois auparavant et c’était le jour où elle avait découvert les joies du brandy à la cerise de sa mère. Heureusement cette fois elle ne s’était pas endormie sur un paquet de chips à moitié entamé.

Un avait-il dit. Un verre pour honorer son hôte. Un et pas plus. Elle avait été d’accord pour un, pas...

Combien en avait-elle bu?

Des yeux troubles et un cerveau brumeux se souvenaient vaguement d’avoir vu six ou sept verres. Six ou sept verres n’étaient définitivement pas nécessaires pour honorer son hôte. Six ou sept verres n’étaient nécessaires que pour les occasions ennuyeuses, comme, durant un toast de mariage ou quand votre super tante Betty commençait à parler de l’époque où les enfants étaient vus et pas entendus.

Sa peau s’étira bien trop fort pour le bâillement, amenant des larmes à ses yeux, et elle se coucha prudemment sur le dos. Lentement, le monde autour d’elle se focalisa quelque peu. Le drap sous elle était du coton crépu et ça n’était pas nouveau, mais c’était le drap qui couvrait ses jambes. C’était de la soie, mais pas le genre de soie à laquelle elle était habituée. Cette soie était lisse et rugueuse avec des motifs, et elle pouvait voir du coin de son petit oeil douloureux qu’elle était d’une magnifique nuance de pourpre.

Elle pouvait dire à coups sûrs qu’elle ne possédait rien de tel. C’était dommage que cette pensée ne soit pas restée assez longtemps pour qu’elle la questionne.

Cordélia fit courir ses mains de haut en bas, extasiée de sentir les vêtements sur son corps. Une chose de plus pour laquelle être reconnaissante, supposa-t-elle. Sa tête se souleva de l’oreiller plus doux que doux, et le reste de son corps suivit bien vite.

Un son doux venant de sa droite la fit sursauter en remuant sa tête bien trop rapidement. "Oh mon Dieu." C’était amusant comme quelqu’un avec une gueule de bois se tenait toujours la tête comme si ça allait aider. De la vapeur vint d’une tasse en verre chinois et avec ça l’odeur délicieuse d’un fichu bon café.

"Tu es en vie. Je commençais à me poser des questions."

Hein? "Spike?" Elle parvint à ôter son regard envieux de la potion magique sur une chouette table de nuit. "Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre?"

Il ri doucement. "Tu es au manoir."

Oh. "Qu’est-ce que le manoir fait dans ma chambre?"

Il ri encore une fois et plaça deux petits comprimés à côté de la tasse, puis il sourit d’un sourire qui la glaça jusqu’à la moelle. Vous parlez d’une vue pour des yeux douloureux. "Tu as fait une sacré impression hier soir," dit-il. Même lui avait été impressionné par son petit spectacle.

Elle essaya de dissiper le reste de l’alcool causeur de coma en clignant des yeux. "Ma vie est complète."

Spike roula ses yeux bleus devant son ton rauque et sarcastique. "Soit une gentille fille et avale ces deux-là. Tu as de la compagne qui t’attend."

Le visage de Cordélia se plissa alors qu’elle comprenait enfin où elle était, de même que à qui était le lit dans lequel elle avait dormi. Elle était au manoir. Dans le lit d’Angel. Avec une gueule de bois et des cheveux sur lesquels elle avait dormi. Encore pire, des flashs de souvenirs commençaient à s’insinuer en elle. Il y avait le souvenir de ce seul verre menant à un autre et un autre, puis elle se souvint avoir ri si fort qu’elle avait pleuré. Et, Seigneur, avait-elle vraiment essuyé ses yeux sur la chemise d’Angélus?

Elle fit la seule chose qu’elle pouvait faire et passa une main sur son visage. Un petit déclic se fit entendre, puis un léger nuage gris flotta devant ses yeux. Un regard noir lancé dans sa direction lui dit plus que des mots ne le feraient jamais. "C’est dégoûtant."

"Ne critique pas tant que tu n’as pas essayé." Il inspira et expira à travers un sourire grandissant. "Tu n’as pas agité cet endroit qu’à moitié. Tu étais la vie et l’âme de cette fichue soirée. Tu as même réussi à faire sourire Karl une ou deux fois. Un sacré exploit. C’est un vieil abruti misérable."

Elle était confuse. "Karl?"

Sa cigarette s’arrêta à un centimètre de sa bouche. "Le barman dont tu as insulté le vin. Tu avais de la chance qu’Angélus était avec toi. Qui sait ce qui se serait passé si tu avais été toute seule. Plus d’alcool pour toi."

Ouais. Elle aurait été chez elle en ce moment, dans son propre lit, buvant son propre café dans sa propre tasse en céramique. Elle aurait également en train de se préparer pour sortir du lit et rencontrer les filles pour une amusante journée de shopping débilitante et agrandissant sa garde-robe. Ca ressemblait au paradis là tout de suite

Spike observa les nombreuses émotions et pensées qui traversèrent son visage. C’était irrésistible. "C’aurait pu être pire. Mon pari aurait pu ne pas exister. Tu devrais y penser." Ca obtient la réaction qu’il souhaitait.

Ces jolis yeux prirent la taille de soucoupes alors qu’elle le fixait. "Excuse-moi?"

"Le pari, chaton. C’est ce qui a gardé ta dignité intacte et, est-ce que j’ose le dire, ta vertu. C’est dommage. Tu ferais un doux ajout à nos réunions de famille."

Elle n’était pas vraiment en train d’entendre ça. Avant qu’elle ne puisse répondre à sa déclaration, il cracha un autre nuage de fumée. "Désolé de devoir partir, de ne pas pouvoir rester plus longtemps et tout ça. Tu te sentiras comme un charme après ce comprimé." Spike voulu se tourner, mais fit une pause. "Un petit conseil, chaton. Tu sais que tu l’appelles Angel?"

"Ouais. Et quoi?"

"Continue. Il a l’air de l’apprécier venant de ta bouche." Le regard qu’il lui lança dit tout. "Ce n’est pas vraiment surprenant. Pas avec ces lèvres suceuses. Dépêche-toi. Il vaut mieux ne pas faire attendre M. J’aime-les-giffles."

Cordélia le regarda quitter la pièce, du soulagement coulant dans ses veines quand il ne claqua pas la porte trop bruyamment. Un moment ou deux passèrent et le silence fit beaucoup pour calmer son cerveau surchargé. Malheureusement, ça n’aida pas la palpitation, mais peu importe à quel point sa tête faisait mal, il n’était pas question qu’elle touche à ces tablettes. L’enfer seul savait ce que c’était.

Elle fixa l’endroit où Spike s’était tenu jusqu’à ce qu’elle se sente assez courageuse pour regarder la pièce autour d’elle. Le soleil était évidemment caché derrière de lourds rideaux épais et donc la pièce était en fait assez sombre. Angélus n’avait probablement pas besoin de lumière, étant un vampire et tout. A part ça, c’était une chambre normale avec une armoire et des tiroirs, une lampe, et une ou deux choses ça et là. Pas de chaînes, d’instruments de torture ni quoi que ce soit suggérant que c’était l’espace privé d’un tueur fou.

Une personne saine d’esprit aurait été soulagée, mais elle devait admettre qu’elle était un peu déçue. Après tout le portrait de Buffy, elle s’attendait à ce qu’Angélus vive dans un donjon médiéval ou quelque chose comme ça, et découvrir autre chose? Hé bien, c’était comme découvrir que des pots d’or n’étaient pas posés au bout d’un arc-en-ciel.

La seule chose de la pièce qui trahissait un peu la personnalité du propriétaire était le lit. Il était large et double, les couvertures allaient avec les draps, et il était vraiment confortable. C’était une chouette combinaison décida-t-elle, très Edwardienne, ce qui n’était pas surprenant étant donné son âge. Avec désinvolture, elle se demanda ce qu’il pensait du chrome.

*~*~*~*~*

Ses chaussures étaient dans une main tandis que l’autre se tenait au mur pour l’équilibre. Elle n’entendait aucun bruit venant du bas des escaliers donc cela semblait assez sûr pour tout descendre. Chaque pas était pris avec attention et fait aussi silencieusement que possible. Ca n’était pas dans ses meilleurs intérêts de déranger l’homme de la maison, n’est-ce pas?

Bien sûr marcher sur la pointe des pieds sur du béton faisait mal, mais elle doutait qu’on pouvait être trop prudent dans une Maison de Vampires. Oh, que la porte vers la sécurité soit bénie. Encore environs dix mètres et elle pourrait partir.

"Bonjour, Cordélia."

La voix profonde et rauque était directement derrière elle et ça la déséquilibra. Des yeux noisettes s’écarquillèrent alors qu’elle sentait son pied glisser, des chaussures furent lâchées pour empêcher un dommage sérieux. Des mains saisirent le mur, des ongles le griffèrent douloureusement, et ce ne fut que lorsqu’elle ne bougea pas d’un centimètre qu’elle réalisa qu’il y avait un bras fort enroulé étroitement autour de sa taille.

"Fais attention. Ces marches sont raides. On ne voudrait pas que tu tombes."

Clignant des yeux, elle regarda par-dessus son épaule jusqu’à ce qu’elle rencontre une paire d’yeux bruns amusés. Sa respiration était devenue si lourde, si rapide à cause du choc, qu’elle était devenue légèrement étourdie. Ou peut-être que c’était juste le fait qu’il venait de la sauver d’un séjour torturant au Sunnydale Général.

Il sourit calmement. "Dis merci."

"Merci?"

Son gloussement vibra à travers son corps. "Redis-le sans la surprise ahurie."

Cordélia secoua la tête pour reprendre ses sens, ou plutôt essaya. "Merci." Il n’était pas un chevalier en cuir Italien.

Ce gloussement se transforma en rire. "Peut-on?" Il la poussa en avant, son bras ne bougeant jamais jusqu’à ce qu’il atteigne le pied des escaliers, et puis il se tint entre elle et la précieuse porte. Ses bras étaient croisés sur son torse, son visage portait un sourire sucré, et ses cheveux étaient décoiffés. On aurait dit qu’il venait de se lever.

"Désolée si je t’ai réveillée," dit-elle, ayant totalement l’intention de le persuader de retourner au lit pour qu’elle puisse partir avec tout son sang. Elle lui lança un rapide sourire et le contourna, pointant ses pieds nus vers la porte, mais une main sur son bras la stoppa dans son élan.

Voilà. C’était là qu’elle allait mourir et ça serait de la faute de Spike. Elle espérait qu’il était content.

"N’ais pas l’air si effrayée," Angélus ôta sa main. "Je te montrais simplement la sortie."

"Ca va. Je peux y aller toute seule..."

"Tu es mon invitée. Ca ne serait pas poli de faire autrement."

Elle ne pu empêcher le ton cassant. "N’es-tu pas Mr. Courtoisie."

Angélus sourit. "Le mauvais côté du mauvais lit peut être un enfer sur les manières d’un homme."

Peu importe. Cordélia roula les yeux alors qu’elle le dépassait, ôtant son bras d’un haussement d’épaules, et se dirigea une fois encore vers la porte. Elle y était presque quand sa voix résonna dans la pièce.

"Tu veux peut-être essayer d’aller dans l’autre sens."

"Quoi?"

"Cette porte mène au sous-sol. La sortie est derrière toi."

Elle n’eut pas le temps de se sentir stupide avant qu’il ne lui tienne encore le bras et qu’il ne la guide dans la bonne direction. "Tu n’étais encore jamais venue ici, donc c’est compréhensible. Dommage. Tu es de bonne compagnie."

Etait-ce un compliment ou une insulte? Non seulement il l’avait sauvée d’un cou brisé, mais maintenant il l’aidait à s’en sortir. Littéralement. Cordélia n’y pensa délibérément pas jusqu’à ce que la poignée de la porte ne soit dans sa main et qu’elle tourne.

"Une voiture t’attend au bout de la rue. Ne sois pas une étrangère, Cordélia. Tu es la bienvenue ici." Il fit une pause. "Plus que bienvenue."

"Je garderai ça à l’esprit. Merci pour la voiture, et de ne pas m’avoir tuée. Il ne faudra pas qu’on se refasse ça."

Angélus eut à peine le temps d’esquiver les rayons jaunes quand la porte fut ouverte et fermée plus vite qu’il ne pouvait cligner des yeux. Il secoua la tête avec un soupir inutile. Ca avait été une surprise agréable de la trouver dans son club hier soir, et les conséquences avaient été encore plus agréables.

Il était assez sûr qu’elle ne se souvenait pas de beaucoup plus que d’être entrée et de l’avoir rencontré, mais lui si. Il se souvenait que la moitié de son club lui avait mangé dans la main tandis que l’autre moitié avait eu envie de manger cette main. Ils ne l’avaient pas fait, bien évidemment. Ils n’auraient pas voulu fâcher le propriétaire en maltraitant son invitée personnelle. Il se souvenait également qu’elle avait ri de façon hystérique à la mention de cookies et de crème, puis qu’elle avait essuyé ses yeux sur sa chemise. Puis il y avait eu la promesse croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer, qu’elle reviendrait bientôt.

Le silence d’or fut brisé par le savoir qu’il n’était pas seul. "Qu’est-ce que tu veux, abruti?"

"C’est un morceau appétissant."

Angélus se tourna pour faire face au blond. "J’ai été un gentil garçon. Je me suis tenu aux règles." Si gentil en fait qu’il n’avait même pas chatouiller un orteil.

Spike lécha ses crocs d’une façon qui déclarait qu’il ne croyait pas un traître mot de ce que son grand-sire disait. "Et quelles sont les règles?"

"Pas de sexe pendant quarante jours."

"Et le reste."

Un sourcil sombre se souleva avec interrogation. "Le reste de quoi?"

"Le reste des règles. Duh. Pas de sexe ni rien de sexuel. Pas de masturbations, bisous, attouchements ou légers petits pelotages dans un coin sombre."

"Elles ne faisaient pas partie de l’accord initial."

"Changer les règles, mais pas l’objectif. Continue de les faire supposer. J’ai appris ça de toi. Je pense toujours que tu ne peux pas le faire. Pas avec ce morceau de peluche qui pendait à ton bras."

Angélus fut peu impressionné. "Donc, tu fais attention aux joies de la vie. Qu’est-ce que tu veux? Une étoile en or?" Il n’attendit pas sa réponse, il passa simplement à côté de Spike comme s’il n’était rien du tout. "Et elle ne pendait pas à mon bras." Se cramponnant pour ne pas tomber avec ces talons tueurs peut-être, mais elle n’y pendait pas.

Un gloussement se fit entendre. "Je t’en prie, mon vieux. Tout l’endroit jasait sur ton morceau. C’est le meilleur divertissement qu’ils ont eu de toute l’année. Te regarder jouer au gentleman. Amusant est le moins qu’on puisse dire."

"Amusant peut-être, mais je m’en suis tout de même tenu aux règles. Je ne l’ai même pas déshabillée." Bien sûr, il avait passé un moment agréable à bien regarder la belle au bois dormant, mais il n’avait pas touché. C’était un exploit en soi.

Il avait l’air tellement suffisant, tellement content de sa personne que ça rendait Spike malade. "Tu en avais envie."

"Non, je n’en avais réellement pas envie."

Le vampire plus jeune fixa son grand-sire comme s’il était devenu fou. "Tu es en train de me dire que ton petit zizi n’a pas du tout sortit son chapeau?"

Honnêtement? Si, mais quand Spike était concerné? "Nope." Ce seul mot fut un prélude pour qu’Angélus quitte le blond, se tenant là en le fixant avec un air inquiet sur le visage.
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeDim 30 Sep - 22:48

*~*~*~*~*

Cordélia avait passé une journée tellement bonne. D’abord, elle était parvenue à cacher avec brio sa gueule de bois à ses parents, ensuite les chaussures qu’elle avait commandées à Milan étaient arrivées, et cerise sur le gâteau, son père avait annoncé des plans pour construire un Jacuzzi dans le pool house. Elle espérait juste qu’il n’allait pas faire la construction lui-même. Sa mère ferait une crise de nerfs étant donné qu’il construisait une bibliothèque depuis deux ans.

La bonne journée devenue mauvaise s’était produit quand elle avait commencé à penser à hier soir et comment Angélus donnait l’impression d’être un type de bonne humeur, bien maniéré, tout américain. Il lui avait payé des boisons sans rien attendre en retour, lui avait fait de la place à sa table, l’avait escortée aux toilettes et avait ordonné une voiture pour elle. Peu importe ce qu’elle faisait ou à quel mannequin mâle canon elle se forçait à penser, elle n’arrivait à se sortir Angélus de la tête.

Sa journée devint pire environs deux ou trois heures après le coucher du soleil et qu’un coup sur la fenêtre de son balcon ne soit entendu. Elle savait qui c’était, donc elle ne fit aucun effort pour répondre. Elle était couchée sur son lit, lecteur MP3 en place, et Bowie assez fort pour faire saigner ses oreilles.

"Je ne réponds pas. Je ne réponds pas." Chanta-t-elle, puis elle força ses lèvres en un sourire provocant inventer par les morveux de quatre ans.

Les coups devinrent de plus en plus forts, déclarant muettement que si elle continuait de les ignorer, la fenêtre volerait en éclats.

"Ca va! Ca va!" Le lecteur MP3 fut ôté, les pieds furent balancés hors du lit et se dirigèrent vers le balcon, où un coup sec et brusque ouvrit le rideau et elle accueilli le petit insignifiant avec un regard irrité. "Quoi?"

Spike lui fit signe d’ouvrir la porte, ce qu’elle ne faisait tellement pas. "Oublie ça, ça J’ai fait ce que tu voulais, ça n’a pas marché. Je suis libre d’être à la maison."

Il n’approuva pas. Au lieu de discuter à travers la barricade, il se pencha contre la fenêtre et sortit une cigarette, son pouce continua de jouer avec le briquet en argent longtemps après qu’il l’ait allumée.

Les yeux de Cordélia suivirent le couvercle alors qu’il allait d’avant en arrière, ouvert et fermé. Elle déglutit, son cerveau voyant sa maison prendre feu et vivre dans les crasses humides du motel de Sunnydale jusqu’à ce qu’une nouvelle maison soit trouvée. Elle fit ce qu’il n’avait pas besoin de demander et ouvrit la porte.

"Nous avons un problème."

"Tu veux dire que tu as un problème. Il n’y a pas de nous dans tout ça."

"C’est là que tu trompes, chaton. Si tu n’arrives pas à exciter un vampire, alors tu dois t’inquiéter pour quelque chose."

Elle cligna des yeux et se demanda si elle avait correctement entendu. "Je te demande pardon?" Pourquoi diable voudrait-elle exciter un vampire? Plus précisément, pourquoi voudrait-elle exciter Angélus? Elle n’avait pas envie d’être près de lui et elle n’avait certainement pas envie de lui.

Spike expira. "Tu m’as entendu. S’il n’a pas envie de descendre ton pantalon, alors c’est autant ton problème que le mien. Tout d’abord, on doit travailler sur ton attitude."

Qu’est-ce qui clochait avec son attitude? Cordélia souleva un sourcil, elle en avait assez. "Dit le tueur fou qui noircit ma porte. Ecoute, si tu n’es pas content avec moi, alors trouve quelqu’un d’autre. Brûle ma maison, tue ma famille et moi-même si tu veux. Je refuse d’être le corps de ton chien."

"Je vais te dire," déclara-t-il calmement. "Que dirais-tu que j’aille voir Angélus, que je lui dise que tu étais là en mission de reconnaissance pour la tueuse hier soir ? Ce n’est pas de moi que tu devras t’inquiéter. Ca sera de lui. Tu crois que tu l’as vu au meilleur de sa forme?" Il secoua la tête. "Il ne te tuera pas, poussin. Il te détruira morceau par morceau, te prendra tout, te fera supplier pour la pitié qu’il n’a pas. Il te laissera en vie juste pour pouvoir te regarder souffrir."

Elle savait ce qu’Angélus ferait, l’avait vu le faire à Buffy, et elle avait été dans la première vague de l’équipe de nettoyage après ce qu’il avait fait à Mlle Calendar. "Je ne suis pas une traînée Spike. Pas la tienne et certainement pas la sienne. Tu veux gagner ton pari? Fais-le toi-même."

"Je n’ai pas dit que tu étais une traînée, chaton. Les filles comme toi ne pourraient pas être des traînées, même si vous essayiez."

"Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire?" Elle pouvait être une traînée si elle le voulait, et une vachement bonne en plus. Cordélia empêcha ces pensées de s’intensifier.

"Il faut une Porsche et une carte de crédit en or pour entrer dans tes bonnes grâces, et je ne parle même pas de ta culotte. Tu es trop bien pour de simples hommes." Sa tête se tourna sur le côté, le visage exprimant un million de songeries différentes. Un vampire était ce dont elle avait besoin, et un vampire avec assez de couilles pour la garder en place. C’était quelque chose sur quoi réfléchir.

"Peu importe," maugréa-t-elle et elle décida de ne plus perdre de temps à écouter à son bavardage insensé. Elle commença à fermer la porte, mais le déclic du briquet se fit entendre à nouveau. Elle grogna.

"Doucement tigresse," minauda Spike. "Maintenant, voilà le plan. On va bouger les mèches..."

Pas encore ses cheveux. "Non, on ne va vraiment pas les bouger. Je les aime bien. Elles cassent le monotone."

"Je les y ai mise, je peux les enlever."

Ouais, hé bien, il devrait d’abord l’attraper. "Tu l’as fait et ma réponse négative m’a presque valu la gorge arrachée. Si et quand je décide de m’en débarrasser, ça sera fait par un coiffeur professionnel."

"Tu dis que je n’ai pas fait un bon travail? Je te ferais savoir que ma Dru ne se plaint jamais."

Ca aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Cordélia ne le dit pas évidemment, Spike était à Sunnydale depuis assez longtemps pour que même elle sache à quel point il était protecteur avec la brunette. "Super. Va jouer avec elle."

Et tendre sa femme à son grand-sire sur un plateau? Non merci. "Tu as ton avis sur ma Dru, j’en suis sûre. Quel est-il?" La curiosité véritable dans sa voix était extrêmement déconcertante.

"Effroyablement cinglée," dit-elle sans un moment d'hésitation.

"Tu connais son créateur. Angel. Le même vampire qui se lamentait et mangeait ton amie. Il l’a rendue folle. Elle a des visions, elle savait ce qu’il allait lui faire à elle et à ses soeurs. Elle est allée dans un convent pour chercher le Salut et tout ça, donc il l’a suivie. Elle est allée voir le Père, lui a dit qu’elle voyait le diable. Elle a supplié pour être sauvée. Le Père lui a dit qu’elle ne pouvait pas être sauvée, que le mal qu’elle voyait était son propre reflet. Il lui disait ça chaque jour. Lui chuchotait toute la nuit."

Spike fit une pause pour laisser ses mots se faire comprendre, et puis continua. "Ca a marché sur elle comme un charme. Le pauvre enfant ne savait pas si elle arrivait ou si elle partait. Maintenant imagine ce qu’Angel te fera à toi, quelqu’un qu’il connaît. C’est bien plus amusant de jouer avec quelqu’un qui te faisait confiance, qui avait un petit béguin pour toi. Un mot de ma part et tu sombres. Réfléchis-y poussin, fais-moi savoir ce que tu décides."

Il se tourna et fut à quelques secondes de partir quand il entendit sa voix, aussi petite et douce qu’elle était. "Qu’est-ce que tu veux que je fasse?"

*~*~*~*~*

"Deux fois en deux jours," Angélus sourit alors qu’il s’approchait de la Corvette rouge cerise, sa propre voiture parquée à quelques mètres. "J’ai dû faire quelque chose de bien dans une vie antérieure pour mériter ce plaisir."

Les feux de détresse avaient été la première chose qui avait attiré son attention, puis ça avait été la marque et le modèle de la voiture. Il s’était dit qu’un repas rapide et une nouvelle voiture n’était pas un trop mauvais marché, et donc il avait ralenti pour offrir son aide personnelle. Malheureusement pour lui, le propriétaire s’était avéré être une femme et, comme ça avait été établi par Spike, rien d’agréable sexuellement ne pouvait arriver.

C’était vraiment dommage. Il était d’humeur pour un bon coup et un bon repas. Oh hé bien, il y aurait toujours la prochaine fois. Il lui fallu une seconde pour réaliser quelle femme au juste possédait la voiture sportive.

Cordélia lança un regard noir au vampire. "Bien est discutable." Depuis que Spike lui avait tout raconté sur la transformation de Dru, elle n’était plus capable de penser à Angélus de la même façon. Elle savait depuis Halloween dernier que c’était un vampire, mais elle n’avait jamais vraiment compris ce que ça signifiait, même après toutes les fois où elle avait servi d’appât pour les autres de son espèce.

Angélus s’arrêta et la fixa d’une façon qui la fit vérifier qu’elle n’avait pas de trous dans son âme. "Ah," dit-il avec un sourire qui se formait. "Spike a mentionné qu’il t’avait rencontré par hasard tout à l’heure. J’en conclu qu’il t’a raconté une petite histoire pour dormir. Tu as besoin que papa berce pour que tu t’endormes, ce soir?"

Elle fit un bruit dégoûté qui l’amusa simplement. "Tu es dégoûtant. Maintenant, si ça ne te dérange pas, je vais attendre quelqu’un avec des câbles de démarrage."

"Qu’est-ce qui te fait penser que je n’ai pas de câbles de démarrage?"

"Ta voiture tombe en panne, tu vas probablement tuer quelqu’un et lui prendre la sienne."

Il eut le culot d’avoir l’air choqué. "Et laisser mon bébé toute seule? Aucun homme digne de ce nom ne ferait une chose pareille. Qu’est-ce que Spike t’a dit d’autre?" Il avait besoin d’un bon rire pour couper l’envie de se la faire comme plat de résistance. C’était toutes ces vagues sombres flottant autour d’un cou crémeux. Extrêmement comestible, mais elle était le genre de repas qui devait être correctement savouré, et ça voudrait dire qu’il perdrait d’une façon spectaculaire.

Cordélia ne répondit pas, elle n’en eut pas le besoin alors qu’il gloussait et secouait la tête. "Laisse-moi deviner. Que j’allais te faire la même chose?"

"Tu sais ce qu’ils disent sur les léopards et les tâches."

Des yeux bruns brillèrent avec un amusement croissant. "Ce serait terrible de gâcher un bon esprit comme le tien. C’est l’histoire de malheurs préférée de l’abruti. J’ai fait d’autres choses aussi, tu sais. Je me suis enrôlé dans l’armée, j’ai fait le tour du monde plusieurs fois, j’ai appris plusieurs langues, dont quelques démoniaques. Et le plus important, je sais réparer une voiture."

Ces confessions la laissèrent un peu sans voix pendant toute une fraction de seconde. Ses accomplissements ne changeaient pas qui il était. "Ouais, tu es un vrai Superman."

Les femmes pouvaient être si exaspérantes parfois. "Jetons-y un oeil, tu veux?" Il se dirigea vers le capot de sa voiture sans attendre sa permission. Il était ouvert, et tout ce qu’elle vit fut Angélus se pencher en avant, éventant un nuage de vapeur qui menaçait de lui brûler le visage. Elle espéra que ça avait fait un peu mal.

Il la regarda, une expression de désespoir sur le visage. "Je ne pense pas que des câbles de démarrage suffiront."

Cordélia se dit qu’elle devait être une sorte de masochiste alors qu’elle était simplement obligée de voir ce que Spike avait fait à sa voiture. Non pas qu’elle avait la moindre idée de ce qu’elle cherchait. Elle se tint à côté du vampire et soupira à la vue de la vapeur s’élevant progressivement. "Comment se fait-il tu saches comment réparer une voiture?"

Angélus lui lança un regard de côté. "Savoir comment changer un pneu peut te sauver la vie." Il y eu un autre regard de côté, sauf que celui-ci parlait du bon sens. "Une jeune femme sur le bas côté d’une route tranquille demandant de l’aide est une cible facile. On ne sait jamais qui pourrai s’arrêter."

Elle l’épingla avec un regard plein de sous-entendus. "Ne m’en parle pas." Puis ils partagèrent un sourire durant quelques secondes jusqu’à ce qu’elle se souvienne avec qui elle partageait un sourire. Sympathiser avec lui n’était définitivement pas sur sa liste des choses à faire avant de mourir.
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeDim 30 Sep - 22:51

Il roula les yeux. "Les femmes humaines peuvent être tellement têtues. Tu veux de l’aide ou tu veux rester ici, dans la nuit froide et sombre, à attendre un chevalier en armure et une romance de conte de fée?"

Elle avait peu de choix étant donné la situation et donc donna une réponse qu’elle ne donnerait jamais autrement. Et puis, ce n’était pas comme s’il pouvait lui faire quoi que ce soit, pas vrai? Ca signifierait perdre contre Spike et elle supposait que perdre n’était pas dans son répertoire. "Très bien. Vas-y, aide-moi."

Angélus se contenta de sourire dans sa direction. "Tu n’as pas de manières, Cordélia?"

Ses dents craquèrent sous la pression de la tension croissante. "S’il-te-plait, est-ce que tu veux bien m’aider?" Seigneur, à quel point est-ce que ça avait fait mal?

"Avec plaisir. Tu as un téléphone?"

Hein? "Ouais, pourquoi?"

"Je peux te l’emprunter? Ce n’est pas une longue distance, donc ne t’inquiète pas." Il attrapa le téléphone qu’elle lui lança, l’ouvrit et composa un numéro. "C’est moi. Corvette, rouge, la plaque d’immatriculation dit Queen C, elle appartient à une amie à moi... Les travaux... A environ deux kilomètres de la ville, près du carrefour. Super merci... Je te le revaudrais."

Le téléphone ne lui fut pas rendu directement. Angélus le tourna dans tous les sens alors qu’il l’admirait. "Je dois me rappeler de m’en procurer un."

Cordélia cligna des yeux alors qu’elle le reprenait. "C’est ça ton aide?"

"Appeler une dépanneuse fait généralement partie du bon sens."

"On ne voudrait que tu te froisses quelque chose en la réparant toi-même."

"Ton moteur a surchauffé et a fait sauter un joint de culasse."

Elle allait tuer Spike, et elle voulait dire vraiment le tuer. Elle était très proche de raconter tout le plan à Angélus pour le faire échouer, mais ensuite elle se rappela de ce qu’on lui avait dit. S’il savait qu’elle était de mèche, alors les chances qu’il se fâche contre elle étaient très grandes. Spike allait tellement recevoir la facture pour ça.

"Ouais," Cordélia eut la décence d’avoir l’air un peu navrée. "Je le savais."

Angélus acquiesça, et commença la petite marche jusqu’à sa voiture. "Bien sûr que tu le savais. Tu viens?"

"Excuse-moi?"

"Ta voiture est morte, soit tu restes là soit tu as besoin qu’on te ramène. A moins que tu ne projettes de rentrer à pieds."

Il ne lui fallu pas longtemps pour choisir. Rester ici ou n’importe qui ou n’importe quoi pouvait s’en prendre à elle, marcher plus de deux kilomètres jusqu’à la maison, ou se faire ramener par un tueur fou qui avait un penchant pour les blondes. "Je veux bien que tu me ramènes."

Elle détestait vraiment les vampires et que l’un d’eux soit son chauffeur était au-delà du méprisable, surtout parce qu’il avait déjà ouvert la porte du côté passager pour elle. Des talons cliquetant l’accompagnèrent jusqu’à sa voiture, où elle cligna des yeux devant l’intérieur en cuir. C’était comme sa chambre dans le sens où c’était d’une propreté irréprochable et sans bric-à-brac. Au total, le véhicule était bien entretenu, de manière presque obsessive.

"Joli," marmonna Cordélia, sursautant quand une main froide toucha son avant-bras.

Angélus sourit innocemment. "Je t’aidais juste à monter, rien de plus."

La volonté de le remercier n’existait pas vraiment, mais elle le dit quand même. "Merci."

Elle monta dans la voiture de la façon convenable. Pliée à la taille, s’asseyant doucement et puis glissant les deux jambes à l’intérieur. Elle pouvait être fichtrement maniaque quand elle voulait. "A l’aise?"

"Oui, merci."

Quelques secondes plus tard il était assis à sa droite, démarrant le moteur, et offrant l’utilisation de la stéréo. Honnêtement, de la musique et une rescousse seraient de trop là tout de suite. "Je préfère le silence quand je conduis," répondit Cordélia, attentive à garder ses yeux bien loin de lui.

"Ce n’est pas toi qui conduis. C’est moi."

"Je n’aime quand même pas la musique dans une voiture."

"Moi si."

"C’est ta voiture, tu fais ce que tu veux dedans."

"J’essaye d’être un gentleman en tenant compte de tes sentiments." Déclara Angélus avec un visage parfaitement neutre.

"Dommage que tu n’ais pas tenu compte de mes sentiments quand tu essayais de me tuer." Les mots sortirent de sa bouche avant qu’elle n’ait une chance de les arrêter. Un halètement brûla ses poumons alors que Cordélia se préparait à sentir la punition qu’il pensait convenable de lui donner. Tout ce qu’elle eut fut un long soupir étiré.

"Tu es encore là-dessus? Un type fait quelque chose de mal et il est condamné pour l’éternité."

"Quelque chose de mal? Tu as essayé de me tuer!" Cria-t-elle à moitié, se tournant vers lui avec des yeux écarquillés par l’incrédulité. "Comment peux-tu être aussi... Heh à propos de ça."

Un grand sourire couvrit son visage. "Comment je peux être aussi heh? Dis-moi ce que heh veut dire et je ferais de mon mieux pour te répondre."

"Tu sais," Sa main s’agita en l’air, le frappant presque par la même occasion. "C’est comme si tu avais renversé du lait ou laissé sortir les vaches."

Angélus n’avait plus autant ri depuis très longtemps. Depuis combien d’années ne s’était-il plus engagé dans des préliminaires verbaux? Trop semblait-il, tandis que l’agacer était simplement irrésistible. "Prend-le comme un compliment."

Sa bouche s’ouvrit adorablement. "Un compliment? En fait, ne répond pas à ça. Je crois que je ne veux pas savoir, si c’est identique pour toi." Il n’y avait que lui qui pouvait dire qu’une tentative de meurtre était un compliment et en rire. "Tu m’as écrasé les côtes."

"Je n’arrête pas d’oublier à quel point vous êtes fragiles les humains. Je suppose que je devrais faire plus attention à l’avenir."

"Essaye d’être plus gentil."

"Tu aurais dû venir me voir. Je les aurais soulagées d’un baiser."

Ok, c’était bon. "Arrête la voiture." Elle voulait sortir et elle voulait sortir à cette seconde même.

"On n’est encore nulle part."

"Je me fiche de si on est sur la lune. Arrête la voiture. Je vais rentrer à pieds."

"Ne sois pas stupide, Cordélia..."

"Stupide? Je suis stupide? Excuse-moi si je trouve qu’être dans une voiture avec le grand et puissant Angélus est un tout petit peu intimidant. Donc ouais, peut-être que je suis stupide d’être montée ici en premier lieu." Le temps que son petit éclat soit fini, la voiture roulait toujours, et il était silencieux mais portait toujours un sourire.

"Je t’effraie?" Demanda-t-il, son ton tout aussi amusé.

"Evidemment que tu m’effraies."

Des yeux bruns se tournèrent pour rencontrer momentanément des yeux noisettes. "Je n’ai pas été dans les parages pour pouvoir t’effrayer."

C’était stupéfiant comme un commentaire pouvait faire qu’une femme se sente totalement idiote. "Tu n’as pas besoin d’être dans mes parages. Tu es la raison pour laquelle je garde mes fenêtres verrouillées et que je ne nage pas la nuit."

Angélus riait encore une fois. "Tu as beaucoup pensé à moi, hein? Là, ça c’est un compliment." Elle était amusante, absolument amusante.

Il était impossible. Avant que Cordélia n’ait le temps de répliquer, il dit. "Je vais te dire, princesse. Tu peux ouvrir tes fenêtres et aller nager la nuit, je ne toucherais pas à un seul de tes cheveux. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer."

"Pardonne-moi si je ne te crois pas. Tu auras peut-être l’envie de passer une nuit pour me faire un autre compliment."

Le vampire se grata la tête, puis passa une main sur son visage pour essayer d’arrêter de sourire. Ce fichu truc lui donnait mal aux joues. "Que dirais-tu d’un meilleur marché? Je t’accompagnerai une nuit, comme ça tu pourras garder un œil sur moi. T’assurer que je ne fasse rien de flatteur, ni à toi ni à personne d’autre."

"Tu m’effraies quand tu n’es pas là. Je ne vais sûrement pas être volontairement dans tes parages, aller nager avec toi, juste pour m’assurer que tu ne me fasses pas le coup de Mortelle St-Valentin. Ca n’a absolument aucun sens."

"Ca a parfaitement du sens pour moi. Tu pourras apprendre à me connaître, peut-être que tu réaliseras que je ne suis pas si méchant. Enfin," il y avait ce sourire à nouveau. "A moins que tu ne me mettes en rogne. Tu projettes de me mettre en rogne?"

La tromperie n’avait jamais été l’un de ses hobbys préférés et d’ailleurs, elle ne l’avait jamais pratiquée. Elle se détourna pour cacher son froncement de sourcils tandis qu’elle mentait entre ses dents. "Non," dit-elle, sa voix lui semblant étrangement distante. "Non je ne le projettes pas"

"Alors tu es libre d’ouvrir tes fenêtres et d’aller nager."

Que pouvait-elle dire? "Merci."
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeLun 1 Oct - 10:07

J'adore, l'histoire est à la fois étrange et intrigante et c'est vraiment bien écrit, j'ai hâte de lire la suite. J'ai l'impression qu'on n'est pas au bout de nos surprises!!!
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeLun 26 Nov - 23:34

Razz



Jour 38...

Elle se demanda si elle voyait correctement, donc elle ferma les yeux cinq secondes et puis les rouvrit pour fixer un peu plus. Sa magnifique, magnifique Corvette se tenait dans son allée ressemblant à la Cindy Crawford du monde des voitures. D’accord, la couleur rouge avait été un peu terne et poussiéreuse, mais c’était une teinte rubis sombre qui brillait comme un diamant.

Une inspection de plus près montra de nouveaux pneus et essuies glasses, des fenêtres lavées et un intérieur si beau qu’elle eut envie de pleurer. Les sièges et housses standard avaient disparus, son troll aux cheveux roses avait disparu, les miettes de chips et les emballages de chocolat et les cannettes vides de sodas avaient disparu. La seule chose qui restait, était la stéréo et elle semblait relativement intacte.

Cordélia pouvait à peine respirer alors qu’elle essayait de deviner combien un service comme ça allait lui coûter. Bien sûr, elle pouvait se l’offrir, mais ces derniers temps elle essayait de freiner ses dépenses. Elle n’allait pas vivre avec ses parents pour toujours et elle ne pourrait pas non plus vivre à leur crochet pour toujours. Elle s’en sortait bien à ça, elle avait même été jusqu’à vérifier les petites annonces pour un travail dans le journal.

Une main tremblante ouvrit la porte et elle entra, passant une main sur le tableau de bord poli et puis ouvrit la boîte à gant "Bonjour Mme Facture," murmura-t-elle à la vue d’une enveloppe couleur crème grésillante avec son nom écrit dessus. Ce n’était pas du tout ce qu’elle pensait.

Cordélia,

La calligraphie était excellente, les lignes étaient régulières et pas débordantes, et le papier n’était pas crème mais pas blanc non plus. A part ça, ce fut le sceau en cire sur l’enveloppe qui attira son attention. Elle traça doucement le contour de sorte qu’il n’y ait pas de transfert, et secoua la tête en sentant un A orné. Où avait-il trouvé ce truc?

J’ai pris la liberté de livrer personnellement ta voiture. J’espère que ça te satisfait. Inutile de me remercier.

A.


S’il pensait qu’elle allait accepter tout ce qui avait été fait à sa voiture et ne pas le rembourser, il se trompait lourdement. Elle ne voulait rien devoir à personne, encore moins à lui. Ce n’était pas juste qu’il ait fait ça, c’était le fait que Spike allait l’apprendre d’une façon ou d’une autre, et c’était la dernière chose qu’elle voulait voir arriver. Enfin, à part se faire prendre dans une guerre vampire-contre-vampire.

La note fut repliée en suivant les plis et elle avait tellement envie de la froisser pour qu’elle devienne méconnaissable, et c’était irritant qu’elle ne puisse pas. Cordélia frotta son visage, sa vue passa à travers les doigts qui tenaient toujours l’enveloppe. Elle supposait qu’elle avait une visite à faire.

*~*~*~*~*

Angélus s’était amusé immensément. Regarder Spike jouer à la dînette avec Dru était indubitablement le plus divertissant de ses hobbys. Malheureusement, un vampire de son statut avait des endroits où se rendre et des choses à faire. A savoir, sortir pendant que ces deux-là y allaient comme des lapins.

Il était sûr que Spike avait délibérément des séances de sexe à tout heure pour enfoncer le couteau dans la plaie. Il ne savait pas ce qui était pire. Tomber sur Mlle Chase ou ne pouvoir rien y faire. Il ne pouvait pas séduire, mordre, toucher... Rien, pas même un minable fichu baiser. Comment en était-ce arrivé là, nom d’un chien?

Cette chose qui venait avant une chute. Qu’est-ce que c’était déjà? Ah, voilà. La fierté, et la fierté le poussait à refuser de perdre. Et puis, ce n’était que quarante jours et puisque deux jours étaient déjà passés, sans état de manque, il ne restait plus que trente huit jours à attendre. Ce n’était pas un problème, vraiment. Pas quand Sunnydale semblait ne pas être remplie d’action stimulante ces derniers jours.

Si ce n’était pour cette Chase qui se montrait aux moments les plus étranges, il se sentirait assez confiant qu’il gagnerait haut la main. Il irait peut-être même jusqu’à quarante jours de plus, juste pour prouver quelque chose.

Ce fut cette pensée exacte qui le poussa à prendre sa veste et ses clés de voiture. Une bonne promenade était précisément ce dont il avait besoin. S’il ne pouvait pas assouvir un appétit de mâle, il en assouvirait un autre.

Angélus ne vit Cordélia que quand il l’entendit glapir à ses pieds, et il baissa les yeux pour la trouver sur son derrière.

"Ca t’arrive de regarder où tu vas?" Mince mais le gravier pouvait être douloureux quand il était collé à la peau. Elle frotta ses mains pour ôter les petites pierres pointues et fit un bruit sifflant quand elles s’enfoncèrent un peu plus dans sa chaire. "J’ai reçu ton message."

Il était sur le point de répondre quand un grognement se fit entendre de quelque part derrière lui. Il observa ses jolies yeux s’écarquiller et jeter un regard derrière lui, avant de se lever rapidement vers lui. Son silence fut tout ce dont elle avait besoin.

"Ne me dis rien," Cordélia frissonna. "Je ne veux pas savoir. Je suis venue pour dire merci d’avoir ramener ma voiture..."

Angélus ferma la porte au moment où un autre grognement, cette fois féminin, interrompit. "Et tu as décidé d’ignorer ce que j’ai dit." Pourquoi aurait-il dû être surpris? C’était une femme et une humaine avec ça. Un pouls venait manifestement avec une ignorance sélective.

"Je veux savoir combien je te dois."

"Rien."

"Sérieusement Angel, combien?"

Ses lèvres se courbèrent. "Sérieusement Cordélia, rien."

"La peinture refaite, de nouveaux pneus et enjoliveurs, des housses de sièges, etc ne coûtent rien?" Oh mon Dieu, et s’il avait mangé le mécanicien?

Sa panique grandissante avait dû se montrer tandis que ses épaules commencèrent à être secouées par un rire. "Elle a survécu pour raconter l’histoire, et non, pas un centime. Tu as demandé de l’aide et je l’ai donnée."

"Je n’ai pas demandé tout ça."

"Je sais. Viens." Angélus tendit sa main et elle la prit sans hésitation, puis il la souleva du sol comme si elle était plus légère qu’une plume.

"Alors pourquoi?" Cordélia frotta le gravier de l’arrière de ses jambes, tendant le cou pour voir les dégâts et grimaçant à la vue d’égratignures rouges. Elles allaient tellement faire mal plus tard. "Y en a encore ?"

Il n’eut pas la chance de répondre avant qu’elle ne se tourne pour lui montrer ses cuisses. Un éclair de peau bronzée était tout simplement ce dont il avait besoin là tout de suite. Non. Comment était-il censé se tenir là, à fixer une paire de jambes écraseuses de cou et ne rien faire? Réponse facile, vraiment. Il ne pouvait pas.

Après tout, aider une demoiselle en détresse ne pouvait être classé comme la toucher sexuellement, n’est-ce pas? Bien sûr que non. Quel genre de vampire serait-il s’il la laissait souffrir?

"Viens ici..." Son sourire affecté fut inaperçu alors qu’il se baissait pour ôter des pierres imaginaires, prenant le temps d’inhaler son parfum et de voler un toucher rapide à l’arrière de son genou. Oh, c’était agréable. Agréable et doux et délicieusement parfumé. Dommage que sa robe était assez longue pour couvrir ses sous-vêtements.

"Et voilà," dit Angélus alors qu’il se redressait, prenant soin d’ôter le sourire de son visage avant qu’elle ne le voit. "Ce sont de laides éraflures. Tu devrais les faire examiner."

Elle allait simplement le faire. "Hé bien, j’ai dit mon merci. Donc, encore merci. Je m’en vais maintenant."

Sa tête se pencha lentement sur le côté pour avoir une meilleure vue des fesses fermes cachées par une simple robe verte, mais quand elle le regarda, sa tête fut où elle le devait, de même que ses yeux. Elle fronça les sourcils, presque certaine qu’il avait été en train de la fixer.

Cordélia mit ça sur le compte de la paranoïa. Peu importe. "Salut," marmonna-t-elle, bien trop pressée de sortir de cette situation de plus en plus gênante.

"Salut."

*~*~*~*~*

Il était assez tard quand elle rentra du Bronze et elle était sur le point de se glisser sous ses draps magnifiquement propres quand son téléphone sonna. Normalement, elle ne répondait pas aux coups de fil anonymes, mais son instinct lui dit qu’elle devait le faire.

"Yabba dabba doo?" Avec un peu d’espoir, la personne à l’autre bout du fil comprendrait le fait qu’elle ne pouvait pas être dérangée pour se plaindre à minuit moins quart.

"La rumeur court dans la rue quand mon vieux sire a une nouvelle chérie. Tu veux bien me dire comment ça se fait?"

Cordélia ne savait pas ce qui était plus choquant. Que Spike connaisse son numéro de téléphone, le fait qu’il l’appelait, ou la question qu’il posait. "Comment quoi se fait?"

Il y eut un son d’une main qui frappe un front. "Le fait qu’il ait réparé ton joli petit numéro sans sourciller."

Duh. "Tu l’as fait tomber en panne où il m’a accidentellement trouvée, tu te souviens?" Pose une question stupide, pensa-t-elle en levant les yeux au ciel.

Un silence d’or vint de l’autre bout du fil et elle espéra qu’une des deux choses soient arrivées. Soit son téléphone était à plat, soit il avait cogné sa tête contre un mur assez fort et s’était décapité. Malheureusement, la chance n’était pas de son côté.

"Oh ouais. J’avais oublié. Met ça sur le dos de Dru, poussin. C’est elle qui m’a monté à m’en faire perdre la tête tout à l’heure."

Cordélia tendit à bout de bras et le fixa avec dégoût. Elle secoua la tête, replaçant le gadget argenté près de son oreille quand Spike reprit la conversation.

"Ca n’explique toujours pas comment ton eau d’insolence s’est retrouvée sur lui. Explique."

"Je suis tombée et il m’a aidée à me relever. Tout était parfaitement innocent."

"Il n’y a rien d’innocent quand ça concerne ton Angel."

"Ce n’est pas mon Angel et oui, c’était innocent. Il a ôté quelques pierres de moi, ce qui n’est que justice puisqu’il m’avait faite tomber. Encore."

Spike ri doucement et elle su qu’il avait un sourire affecté plaqué sur le visage. "Crois-moi là-dessus, amour. Toute innocence s’en va quand lui et du toucher sont concernés. Je parie que le petit malin a eu le pantalon heureux avec ça. Maintenant, en route vers la prochaine escale."

Elle l’entendit allumer un briquet et dû demander. "Combien tu en fumes?"

Il ricana en réponse. Le nombre de fois où il l’avait entendue celle-là. "Assez pour garder un sourire aux lèvres. J’ai remarqué que tes fenêtres sont grandes ouvertes."

Cordélia était contente que ses rideaux étaient fermés de sorte qu’il ne puisse pas voir sa surprise. "Il te l’a raconté?" Qu’est-ce qu’Angélus lui avait raconté d’autre?

"Raconté quoi?"

Elle détestait la maladie des pieds dans le plat. "Rien. Tu commentais mes fenêtres?"

Cette fois ce fut Spike qui fixa le téléphone et ce fut avec confusion. "Des conversations privées, hein? Ca se passe encore mieux que prévu. Tu devrais garder tes fenêtres fermées, poussin. N’importe quoi pourrait rentrer."

"Ton inquiétude est touchante." Elle fit un faux soupir et se tapota le coeur.

"Je fais juste attention à mes intérêts, c’est tout."

"Ouais, j’en suis sûre. Il y a une raison à cette conversation? Si oui, viens-en au fait. Je suis fatiguée et je suis de mauvaise humeur quand je suis fatiguée."

"Tu n’as pas vu de mauvaise humeur tant que tu n’as pas vu Angélus le matin. C’est un ours avec une migraine."

"J’imagine," et avec chance, elle n’en serait pas témoin.

"Il a mangé un représentant la semaine dernière. Ne lui en veux pas. Ce sont d’ennuyants petits salauds."

Cordélia dû sourire à ça. Bien sûr tuer était mal, mais il y avait toujours des exceptions à la règle. "Tu m’étonnes," marmonna-t-elle et puis elle se força à virer le sourire de son visage, prétendant qu’elle n’avait pas pensé affectueusement aux manières maléfiques d’Angélus. Sa tête avait sérieusement besoin d’être examinée.

"Ouais, maintenant au travail. Raconte à oncle Spike tout ce qui s’est passé durant le retour en voiture."

"Je ne peux pas."

"C’était bon au point de te rendre muette, hein ?"

"Non, il n’y a rien à raconter." Il y eut un silence et elle n’aimait pas ça. "Allô?"

"Désolé, amour. Ca m’a pris par surprise. Il a gardé son caquet fermé pour une fois?"

"On a parlé, mais rien qui puisse laisser une assemblée stupéfaite."

"Donc il y a quelque chose à raconter. Vas-y alors, je ne suis pas un homme à faire attendre."

"Tu n’es pas un homme."

"Très vrai. Maintenant, raconte-moi."

Seigneur, il était comme un chien avec un os. Non, en fait, il était pire qu’un chien avec un os. "D’accord, d’accord," grogna-t-elle, sentant sa fatigue lui dire aurevoir. "En gros, il a dit que je devrais apprendre à réparer une voiture pour ne pas me mettre en position de cible facile. Satisfait?"

"C’est tout?"

L’incrédulité dans sa voix la fit presque lâcher un rire ou deux. "Oui. Tu croyais qu’on allait parler de quoi? L’intérêt humain?" Après tout, c’était la spécialité d’Angélus. Génial. Maintenant, elle citait. Non pas qu’il y avait quoi que ce soit de mal à citer ni à admettre qu’elle avait passé un bon moment.

Elle détestait les deux vampires. Maudits soient-ils.

"Vous n’avez pas discuté d’amis communs ou du temps passé?"

"Non." Ils avaient parlé de l’année dernière, mais il était hors de question que Cordélia le raconte à Spike. Ca semblait privé ou quelque chose comme ça, et si ça n’était pas effrayant, elle ne savait pas ce que c’était.

"Hein."

"Je ne sais pas ce que tu espérais qu’il arrive en un voyage en voiture de vingt minutes. Il y a quelque chose d’autre, parce que je voudrais vraiment aller au lit..."

"Le plan de demain est que tu..."

"Je ne peux pas," dit-elle. "J’ai un match demain soir. C’est la belle et ça fait une éternité qu’on travaille une nouvelle chorégraphie. On a besoin de moi."

"Un groupe de jeunes pouliches nubiles qui sautillent dans des t-shirts minuscules et des ceintures recyclées en jupes? Miam. Mon vieux sire aura un bon moment dur avec ça. Tu me laisses les détails. Fais de beaux rêves et tout le tralala."

Spike raccrocha avant que Cordélia n’ait la chance de répondre. Elle ferma le téléphone en secouant la tête, n’arrivant toujours pas à croire qu’il venait de l’appeler au milieu de la nuit. Elle se frotta les yeux et soupira. Elle était trop occupée à s’inquiéter de ce que demain amènerait pour s’embêter à être fatiguée. De beaux rêves en effet.

Son regard se posa sur le tiroir hébergeant son bikini. "Pourquoi pas?" demanda-t-elle à la pièce vide et elle s’en approcha.
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeLun 26 Nov - 23:34

*~*~*~*~*

L’eau était délicieusement chaude et pétillante, la chatouillant de la tête au pied. Elle se détendit contre le bord du jacuzzi, permettant à ses cheveux de pendre sur le côté, tendant ses jambes et ses pieds, appréciant pleinement la pure douceur de la luxueuse relaxation. Diable, même le bas vrombissement de jacuzzi était apaisant.

Ca lui avait manqué. Venir ici à une heure du matin quand le reste du monde humain dormait avait toujours été un hobby pour elle. Ca lui donnait la chance de rassembler ses idées sans interruptions ni quelqu’un qui voulait quelque chose ou qu’elle les amène quelque part. Il faisait calme, et calme était le plus gros euphémisme du siècle. La seule chose qui manquait, c’était un verre de vin.

Cordélia laissa ses yeux se fermer.

"Tu ne devrais pas dormir dans l’eau. Tu pourrais te noyer."

Elle se redressait avec un couinement, ses mains se levant naturellement pour couvrir sa poitrine, comme si elle était nue. Assis en face se trouvait Angélus et il avait un sourire sérieusement irritant sur le visage. "Qu’est-ce que tu fiches, ici?" Souffla-t-elle, s’enfonçant un peu dans l’eau pour qu’il voie aussi peu d’elle que possible.

"Je parie que tu ne pensais pas que je maintiendrais la fin du marché. Tu veux boire?" Il tendit un magnifique verre en cristal rempli de vin blanc. Il ri doucement quand elle ne fit aucun mouvement pour le prendre. "Il n’est pas empoisonné si c’est ce que tu penses. J’ai apporté quelque chose de spécial."

Des iris noisettes suivirent de doigts fins alors qu’ils tapotaient son verre à lui. "J’aime ton maillot," dit-il puis il grimaça. "Comme je suis flatteur. Oops. On va dire que c’était un lapsus." Comme pour prouver ses dires, Angélus lécha lentement ses lèvres. "Prends le verre, Cordélia. Ces choses deviennent lourdes après un moment."

Elle obéit et son sourire s’élargit. "Maintenant, dis merci, Angel."

Comment se faisait-il qu’elle ait l’impression d’être un perroquet? "Merci, Angel." Cordélia sentit l’intensité alors qu’il l’observait prendre une longue, longue gorgée et avaler. Tout comme la première fois, le vin était délicieusement rafraîchissant donc elle en prit une autre. "Agréable."

"N’est-ce pas?"

Elle ne dit rien pendant un moment, fixant simplement le vampire pendant qu’il se mettait assez à l’aide dans son jacuzzi. Elle pouvait voir ses bras et épaules, tandis que la plus grande partie de son torse et que le reste de son corps était distordu par les bulles, faisant que la seule partie de lui à être sèche était ses cheveux. Ils ne semblaient pas être coiffés de la façon habituelle en pique, c’était inhabituel pour lui. Sa peau était pâle, mais aussi pas pâle qu’elle l’aurait cru. Ses ongles étaient propres et soignés, pas salis par de la boue ni rien du genre, et il n’y avait pas de partie calleuse. Enfin, elle n’en voyait pas en tout cas.

Il prenait manifestement soin de lui, ce qui était bizarre pour un homme. Elle le respectait pour ça.

Le silence s’étira en longueur jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus le supporter. "Comment tu savais que je serais ici?"

Angélus sourit. "Qu’est-ce que je peux dire? J’ai eu de la chance."

"Tu portes un maillot?"

"C’est une question pour toi. Je veux dire, c’est ton fantasme."

*~*~*~*~*

Dire que Cordélia était à cran était un euphémisme. Devoir constamment regarder par-dessus son épaule toutes les dix secondes faisait ça à une personne. Surtout quand cette personne vérifiait chaque coin, recoin et crevasse sombres à la recherche de vampires.

Faire attention aux vampires était un job qui revenait à une tueuse, pas à une pom-pom girl. Seigneur, toute cette situation craignait. Elle avait l’impression d’être une fichue poupée avec un nez grandissant constamment, des membres en bois et des ficelles. Mais le pire avait été ce stupide fantasme pathétique d’Angélus apparaissant de nulle part dans son jacuzzi. L’insomnie avait suivi ce petit voyage dans la folie.

Elle n’avait pas aimé le fantasme et elle n’avait certainement pas aimé ne pas pouvoir oublier ses malheurs en s’enterrant profondément dans les bras forts de Mr. Reeves. Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir un héros, hein? Est-ce qu’elle n’en méritait pas un après tout ce qu’elle supportait? Elle souhaitait vraiment que quelqu’un ouvre les yeux et voit ce qu’il se passait, voit comment elle était contrôlée par une pauvre imitation de Billy Idol, mais non.

Elle n’était pas Buffy ni Willow ni Alex, donc n’importe lequel des problèmes qu’elle pouvait avoir devait être superficiel. Une part d’elle voulait aller voir Angélus et tout lui raconter, puis courir comme le vent avant qu’il ne lui brise le cou, mais ça ne marcherait pas. Connaissant sa chance, Spike l’attraperait d’abord et alors elle serait dans de beaux draps. Ca ou il irait voir Angélus en premier et tourner les choses pour que ce soit elle le méchant.

Peu importe comment elle regardait la pagaille dans laquelle elle se trouvait, il n’y avait qu’une façon de s’en sortir, et c’était de jouer le jeu et espérer pour le mieux. Au moins, la remise des diplômes était dans quelques semaines et elle pourrait se faire la malle avant que les choses ne deviennent sanglantes.

Cordélia se disait qu’elle pourrait au moins s’éloigner de quelques kilomètres de la ville avant que l’un des deux ne la rattrape. Le truc marrant était que plus elle réfléchissait à la pagaille, moins ça semblait dangereux, mais la réalité était tellement différente, et oui, elle était terrifiée.

"Cordy?"

"Seigneur, Harmony!" Elle sauta au plafond quand une main s’enroula autour de son bras.

"Désolée," la blonde regarda Cordélia comme si elle était devenue folle, ce qui était probablement le cas. "La partie va commencer."

Partie? Oh ouais, la partie de football. Excellent. "Je fais ça depuis plus longtemps que toi," cassa-t-elle. "Je pense que je sais comment gérer le temps." Harmony n’avait pas mérité ça et elle se sentait terrible à cause de ça, mais ce n’était pas comme si elle pouvait pleurnicher sur les causes de ses problèmes actuels de colère.

"Désoléeeee. Purée Louise, qu’est-ce qui te prends?"

Rien, avec espoir. Cordélia prit un moment et une bonne et longue profonde inspiration et expira lentement. "Rien. Désolée de t’avoir parlé comme ça. C’est l’un de ces jours."

La blonde acquiesça avec de la compréhension sympathique. "J’ai du Midol dans mon casier si tu veux?"

Oh quelle saleté. Elle avait oublié qu’on lui en avait prescrit, mais malheureusement elle ne pouvait pas prendre du Midol. Ca lui donnait des migraines qui faisaient ressembler les règles à une promenade de santé. "Non, mais merci quand même. Je vais juste aller marcher un peu." Pitié, ne laissez pas Spike lui donner quelque chose de stupide à faire ce soir, elle ne serait vraiment pas en état de le faire. L’effet dortoir ne cessait jamais de l’épater.

"Pas de problème." Harmony tapota la brunette sur l’épaule. "Prête?"

Elle ne l’était pas, mais bon. Des activités comme des grands écarts en l’air et des sommets de pyramides alors qu’on voulait se mettre en boule et mourir, venaient avec la position d’être capitaine. C’était comme les publicités pour Tampax. Ils montraient toujours des tops modèles toutes en jambes qui faisaient du roller, mais jamais une femme posant des sacs de courses dans une voiture en ayant l’air d’une épave. Enfin, c’est quelque chose comme ça en tout cas.

Le spectacle devait continuer comme on disait. Phrase stupide, vraiment. La personne qui l’avait inventé devait être tuée. Peut-être qu’elle pourrait s’arranger pour qu’Angel les trouve et les morde à mort.

"Déride-toi Cor," Harmony gloussa devant la blague. "Peut-être que tu obtiendras un rendez-vous avec Danny après la partie. Ca fait des mois que tu t’es faites larguée par Alex, donc je suis sûre que tout le monde l’a oublié maintenant."

Le regard noir de Cordélia passa inaperçu. "Merci pour le discours d’encouragement, Harm."

"Y a pas de quoi. Allons-y."

Donc la partie fut jouée et gagnée par les “skin of the Razorbacks teeth”, et à sa grande surprise, il n’y avait eu aucun signe d’Angélus ni Spike, chose à laquelle elle était très reconnaissante. Tout comme Harmony l’avait prédit, la fatigue et les crampes s’étaient accrues au point où Cordélia était devenue pâle et se retrouva à marcher jusqu’à sa voiture avec une main contre son ventre souffrant.

Elle se hâta quand elle sentit quelqu’un derrière elle et avait presque ses clés dans la serrure quand une voix familière de façon écoeurant prononça son nom. Elle se tourna pour faire face à Spike.

"C’est un sacré spectacle que vous nous avez monté."

Il avait été là et elle n’avait pas été capable de le voir, et merde si ça n’était pas une pensée flippante. "Il y a un mot pour les crétins dans ton genre."

Il sourit simplement. "Moi qui pensais que tout ce que vous faisiez c’était remuer un pompon ou deux. Des sauts arrières et toutes sortes de tours et de coups de pieds. Impressionnant."

"Contente que tu ais aimé."

"Oh ça oui, chaton. Et Angélus aussi."

Cordélia cligna des yeux, regardant involontairement autour d’elle pour chercher Angélus. "Comment ça se fait que je ne vous ai pas vus?" Le fait qu’ils avaient été là tous les deux avait vraiment un impact sur sa santé mentale.

Un nuage de fumée grise s’échappa quand il ri doucement. "Un magicien ne révèle jamais ses secrets. C’est une occasion parfaite pour que tu montres tes talents."

Montrer ses quoi? Elle ne pensait vraiment pas non, et était prête à le lui dire.

"Hé bien? Qu’est-ce que tu attends?"

"Que tu dégages."

Pour la deuxième fois en trois heures, Cordélia sursauta quand la voix d’Angélus les interrompit. Elle le regarda s’approcher du blond et s’attendit à voir de l’action vampire-sur-vampire. La déception fut presque de trop.

Des yeux bruns pétillants atterrirent sur elle et elle fut un peu flippée de voir un sourire dedans. Il avait probablement fait quelque chose de pas très bien dans une allée ou quelque chose comme ça. Avec un peu de chance, il avait mangé le Principal Snyder ou Mme Gomer, la prof de math.

"Comment vas-tu, Cordélia?"

"Bien," murmura-t-elle, sa voix aussi distante que le fantasme du jacuzzi, qui n’était pas du tout aussi distant que ça. "Je vais bien. En route vers la maison." Comprend l’allusion, voulu-t-elle dire, mais elle se dégonfla.

"Tu as l’air pâle. Dure journée au bureau, mon chou?" Des crocs blancs nacrés apparurent un moment. Angélus dépassa Spike et elle sourit presque quand son épaule heurta accidentellement-exprès le blond. "Laisse-moi faire."

Cordélia gela sur place quand ses doigts touchèrent les siens alors qu’il prenait ses clés de voiture et elle l’entendit inhaler. Est-ce qu’il la reniflait? Il avait dû voir l’expression sur son visage tandis que son sourire fendit son visage.

"Je suis né à l’époque où les hommes prenaient soin de leur femme." Le son du verrouillage central se fit entendre et les verrous des deux portes se levèrent. "Monte de l’autre côté. Je vais te ramener."

Elle ne savait pas ce qui était le plus embarrassant. Que Spike soit témoin de ça, qu’Angélus la renifle ou l’offre de la ramener. "Non merci. Je vais bien."

Il n’allait pas accepter non comme réponse. "Conduire quand on est fatigué peut être dangereux, surtout quand on est pas à cent pour cent."

"Je ne suis pas fatiguée et je suis à cent pour cent." Cordélia n’osa pas regarder Spike par peur de ce qu’elle verrait. Il y avait quelque chose de si fichtrement humiliant dans le fait d’être observée pendant qu’elle discutait avec Angélus pour pouvoir conduire sa propre voiture.

Il souleva simplement un sourcil, ses yeux se baissant vers où elle frottait son estomac. "Monte dans la voiture."

"Non."

"Je peux soit t’y mettre moi-même ou l’Abruti là-bas peut le faire. Tu choisis." Quand il n’eut pas de réponse, il eut réellement le culot d’essayer de l’attraper.

"Ne me touche pas." Cordélia fut à peine capable d’esquiver et parvient à peine à échapper au fait d’être balancée par-dessus une épaule. "D’accord, très bien. Tu peux conduire. Qu’est-ce qui te prends avec l’héroïtude d’homme des cavernes macho? Seigneur."

Angélus sourit simplement à nouveau. "Qu’est-ce qui te prends avec ton obstination féministe des années soixante?"

Il y eu un rire amusé de Spike, qui semblait avoir été oublié. "Elle est humaine, mon ami. Il ne faut pas s’attendre à grand chose d’autre."

Il fut ignoré en faveur d’un regard fixe entre le vampire ancien et la pom-pom girl. "Monte dans la voiture avant d’attraper la mort."

"C’est ça les femmes, Spike." Dit Spike avec un terrible accent Américain.

"Si ça peut te faire taire." Cordélia contourna la voiture d’un pas lourd, son irritation se dissipant à chaque pas. Elle ne pouvait vraiment pas s’embêter à être contrariée. Elle voulait juste rentrer à la maison, prendre un bain chaud et aller directement au lit.

"Tu prêches un converti là," la voix du blond revint à son cockney normal.

"En fait, je veux m’éloigner le plus possible de ses conversations avec les voix dans sa tête. Ca pourrait être contagieux."

Elle fit une pause assez longue pour envoyer un sourire involontaire et amusé de l’autre côté de la voiture. "A Dieu ne plaise," puis elle s’arrêta. Deux rencontres arrangées par un psychopathe ne les faisaient pas meilleurs amis.

Angélus sembla avoir soudainement développer un talent pour la perception extra sensorielle, ou une puce électronique qui lui permettait de capter les ondes de son cerveau. "Je comprends. On y va?"

C’était étrange comme deux personnes très différentes pouvaient avoir un but principal en commun qu’ils feraient n’importe quoi pour atteindre et, dans ce cas-ci, ce but était laisser Spike aux corbeaux.

Le vampire en question n’eut d’autre choix que de regarder son grand-sire fermer la porte, agiter les doigts et s’en aller. Ses yeux ne quittèrent pas l’endroit vide pendant un moment et ses pensées commencèrent à travailler, ses oreilles répétant encore la réunion bizarre entre son grand-sire et la jeune femme. Manifestement, Angélus savait quelque chose que lui non et ça ne lui allait pas.

Spike joua avec son briquet pendant quelques secondes, respirant le faible parfum de la pom-pom girl quand il comprit ce que la tapette avait voulu dire par rapport au fait qu’elle n’était pas à cent pour cent. Comment avait-il pu le manquer?

Son gloussement commença petit et bas, puis escalada de plus en plus jusqu’au rire. La jolie chose avait ses règles. Vous parlez d’un timing parfait. Il n’y avait aucune chance que son grand-sire refuse l’opportunité d’en avoir un bout. Tout ce qu’il devait faire, c’était attendre l’inévitable et il gagnerait haut la main.
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeLun 26 Nov - 23:35

*~*~*~*~*

Angélus lança le paquet argenté en l’air quelques fois pendant qu’il choisissait entre frapper ou l’appeler. Il n’aurait pas dû être sur son balcon et faire ceci comme c’était techniquement contre les stupides règles. Rien de sexuellement agréable de n’importe quelle façon, mais il ne pouvait pas laisser la dame souffrir comme ça, même si c’était une tentation dont il n’avait pas besoin. Et puis, il devait prendre son pied d’une façon ou d’une autre.

Il imita Spike d’une voix aigue. "Pas de masturbations, bisous, attouchements ou légers petits pelotages dans un coin sombre." Sa voix revint à la normale. "Quel con." Deux minutes passèrent et il prit la décision de frapper. Il n’y eu pas de réponse et donc il frappa encore, un peu plus fort.

Il entendit des draps se froisser, suivis par des pieds se traîner et finalement, un visage pâle apparu autour des rideaux du balcon. La porte était plus lourde que la normale pour elle et il lui fallu deux tentatives pour l’ouvrir. Ce ne fut que lorsqu’elle se tint devant lui qu’il remarqua à quel point elle devait être malade, et merde s’il n’avait pas l’impression d’être un salaud pour l’avoir réveillée à la pointe de l’aube.

Elle avait des cernes sous les yeux, ses cheveux étaient emmêlés et trop brillants, un fait qu’il mettait sur le compte des hormones.

Angélus appuya une épaule contre le mur et sourit de façon affectée. "C’est dans des moments comme ça que je suis heureux d’être un homme." Probablement pas la meilleure chose à dire étant donné les circonstances et définitivement pas la plus géniale des excuses pour l’avoir réveillée mais, comme il l’avait dit. Il était un homme.

"Qu’est-ce que tu veux?" demanda Cordélia, sa voix douce et chuchotante avec le sommeil.

"De mon temps, les femmes utilisaient des cailloux pour compter leurs visites. Puisqu’il n’y avait pas de pilules, elles corsaient leur thé avec toutes sortes d’herbes pour aider."

"Excuse-moi?" Il l’avait sortie du lit pour parler de visites et de cailloux et de thé et d’herbes?

"Tu as tes règles..." Il fit une pause pour prendre une inspiration. "Ou presque en tout cas."

Ca l’a pris efficacement par surprise et tout ce qu’elle pu faire, fut de le fixer avec un choc total.

"Tu ne devrais pas utiliser des tampons tout le temps, et surtout pas la nuit. Réfléchis-y. Un mois de sang est conservé dans ton corps. Pour moi, ça ne peut vouloir dire que des ennuis."

Cordélia cligna des yeux, n’étant pas sûre de si c’était un autre fantasme plus flippant, ou si elle rêvait simplement. Donc, elle fit la seule chose qu’elle pouvait faire et continua de fixer.

"Tu gardes de l’eau près de ton lit?" Angélus dû regarder dans sa chambre pour avoir la réponse puisqu’elle semblait avoir perdu sa langue. Il vit un verre et hocha la tête avec approbation. "C’est pour toi. Va prendre une boisson et reviens."

Des pieds engourdis l’amenèrent à la boisson, une main engourdie la souleva, et ces pieds engourdis la ramenèrent où des mains engourdies se tendirent vers le paquet argenté et des yeux clignant le fixèrent comme si c’était un petit homme vert de Mars.

"Assied-toi," il fut attentif à ne pas accrocher sa robe de chambre alors qu’il la faisait sortir pour l’asseoir sur une chaise, et puis lui tapota la tête. "Nous y voilà."

Elle ne pu penser qu’à une chose à dire. "Pourquoi tu fais ça?"

"Fais quoi?"

"Parler à la troisième personne."

"Honnêtement, je n’en ai aucune idée. C’est quelque chose que j’ai toujours fait. Ca t’embête?"

"Ca aurait de l’importance si c’était le cas?"

Angélus fit une pause. "Je suppose que non. Tu sais ce qu’on dit sur l’habitude étant une seconde nature. Probablement encore plus après 245 ans."

"Tu as 245 ans?" Cordélia n’arrivait pas trop à se faire au fait que le type en face d’elle était âgé de deux siècles et demi, mais en paraissait à peine trente. C’était stupéfiant.

"A une année près." Ses lèvres se courbèrent aux coins. "Dire que tes grands-parents n’étaient pas un scintillement quand j’étais un enfant."

Elle préférait ne pas y penser. "Ouais, bizarre." Un bâillement s’échappa et amena des larmes dans ses yeux déjà fatigués.

"Prends une pillule, Cordélia. Tu me remercieras plus tard." Des iris brumeuses se baissèrent sur le verre et le paquet argenté, puis se relèvent pour le voir soupirer avec exaspération. "Les femmes," grogna-t-il en secouant la tête. Elles étaient bien trop têtues pour leur bien.

Angélus prit le paquet, fit péter l’une des bulles, mais fit une pause avant de lui donner la petite pilule blanche. "Tu n’as pas de projets pour demain matin, n’est-ce pas?"

"Non. Ca contient de l’Hyocine? Si oui, je ne peux pas en prendre." Pas qu’elle allait en prendre de toute façon. Cette pilule pouvait être n’importe quoi.

Son sourire lui donna assez de raison pour suspecter du poison. "Ce n’est pas un calmant ordinaire. Tiens." Le comprimé n’avait pas l’air plus gros qu’un flocon de neige dans sa main.

Cordélia le fixa comme si c’était la mort personnifiée. Elle détestait, détestait vraiment, prendre des comprimés. Rien que leur vue semblait faire sa gorge se serrer et lui donnait des haut-le-coeur. "Je ne crois pas que je peux." Elle pouvait déjà le sentir se dissoudre sur sa langue. C’était comme une petite version de l’enfer.

Le vampire observa son expression aller de la détresse au léger dégoût à la terreur abjecte. Il l’avait déjà dit et le redirait encore. "Les femmes." Ca le stupéfiait comme quelque chose d’aussi petit pouvait exercer tant de pouvoir. Même lui n’était pas parvenu à garder cette bouche fermée par la peur. Des actions drastiques étaient nécessaires, semblait-il.

Angélus ferma la main et l’ôta de sa vue assez longtemps pour pousser le comprimé sur le bout de ses doigts, puis il se pencha vers la brunette, s’assurant de fixer l’endroit où son peignoir était étroitement enroulé autour de son ample poitrine. "Cette étagère est terrible."

La seconde où il l’entendit se préparer à le remettre à sa place, fut la seconde où il lança littéralement la pilule dans sa bouche. Il ne perdit pas de temps pour lui prendre le verre des mains et le lui verser dans la gorge. "Dans le mille. Avale, voilà une bonne fille."

Quelque chose pour laquelle elle n’avait pas le choix. Cordélia couvrit sa bouche quand elle sentit son oesophage se rebeller, ses yeux devinrent vitreux alors qu’elle avait des haut-le-coeur et se tournait pour tousser l’excès d’eau. Une large paume lui tapotant doucement le dos lui fit lancer un regard noir à l’abruti à côté d’elle.

La gifle fut moins qu’une piqûre de moustique pour lui et bien plus agréable. Du sang, une jolie femme habillée pour aller au lit, et une gifle. Il n’avait sérieusement pas besoin de ce genre de préliminaires. "Ca n’était pas si horrible, n’est-ce pas?"

"T’es cinglé? J’aurais pu m’étrangler!" Hurla-t-elle, utilisant la ceinture de son peignoir pour essuyer ses yeux. "Imbécile."

Angélus était exceptionnellement fier de lui, et ça se voyait dans le sourire suffisant plaqué sur son visage. "Je suis déçu. Je ne m’attendais à ce que tu sois aussi poule mouillée."

"C’est vrai, il y a une différence," grogna presque Cordélia. "Angel n’aurait pas fait ça."

Bla bla bla. "Si j’avais eu mon âme, je t’aurais dorlotée. Laissée pleurer un peu sur mon épaule et donné toute la sympathie qu’un type peut donner. Tu veux vraiment un gars qui soit plus fille que toi?"

"Quelle fille ne veut pas un gars sensible?"

"La sensibilité et être une grosse tapette sont deux choses différentes. Je l’ai fait pour ton bien."

Elle fit un bruit de dégoût et détourna le regard.

Il prit le temps de l’étudier pendant qu’elle était silencieuse, observant le doux détail de ses traits. Des lèvres pleines et joliment formées, des joues hautes, de longs cils et des cheveux qui sentaient légèrement l’arbre du thé. Ses jambes étaient bien formées, ce qui n’était pas surprenant étant donné son affichage de forme physique, plus tôt dans la soirée. Elle pouvait probablement écraser le cou d’un homme avec ses cuisses et il n’avait définitivement pas besoin de penser à des choses comme ça. Enfin, pas pendant quelques semaines en tout cas.

Alors qu’il continuait de la fixer, il observa la couleur pâle revenir lentement et l’expression pincée de douleur se transformer en une de soulagement. Ca lui allait tellement mieux que le froncement de sourcils permanent.

Cordélia pinça les lèvres, gardant son visage détourné en étant déterminée à ne pas lui donner la satisfaction de savoir que son petit présent marchait. Ses ongles tapotèrent l’accoudoir de la chaise, son pied commença à rebondir et ses orteils à s’agiter. Tout ça, à son plus grand amusement.

"Non, je ne pense pas que tu le voudrais." Déclara Angélus avec un sourire facile.

"Que je voudrais quoi?"

"Avoir une dame comme petit ami. Tu es un femme d’homme."

"Je..." Une femme d’homme? "Quoi?"

"Allez, Cordélia. Ne fais pas la timide avec moi. Tu sais exactement ce que je veux dire."

"J’aime un homme qui sait comment traiter une femme. Et quoi?" Elle finit avec un souffle.

"Et rien. C’est une bonne chose. Sauf pour trouver un tel homme. De ce que j’ai entendu, ce sont des créatures assez insaisissables. Regarde tes antécédents." Angélus fit un sourire qui signifiait ennui. "Alex Harris, qui a été derrière ton dos avec Willow. Ca a dû être dur. Etre celle qu’on laisse dans l’ombre d’une autre."

"Merci de me le rappeler." Dit-elle, son ton sarcastique et acide. "Tu es un vrai bon ami."

"Tout ce que je dis, c’est que peut-être un homme n’est pas pour toi. Pas assez et bien trop normal. Un homme t’ennuierait à mort en une semaine."

"Et toi non?" Le visage de Cordélia se fendit d’un léger sourire.

Angélus dû l’admettre. "Je t’ai tendu la perche, et non. Je ne t’ennuierais pas en une semaine."

"Non, il en faudrait juste deux."

Il attendit qu’elle réalise que la pilule avait marché comme un charme, et quand elle resta silencieuse avec la main sur son ventre détendu, elle se tourna vers lui avec les sourcils levés et un sourire qui se formait. "Impressionnant."

"J’essaie. Va au lit et repose-toi." Angélus se leva de sa chaise. "N’oublie pas ce que j’ai dit sur les Tampax."

"Je ne vais même pas demander comment ou pourquoi tu sais ces choses." La plupart des types qu’elle connaissait ne rêveraient pas de parler de ces périodes par peur de mourir d’embarras ou quelque chose comme ça. D’un autre côté, comme elle le savait, il n’était pas un type ordinaire.

"C’est naturel et ça te donne un bonne odeur, toute féminine, pour ainsi dire." Comme pour prouver que ses mots étaient vrais, il prit une longue et profonde inspiration et expira avec un soupir qui voulait dire délicieux. "Prête pour la récolte."

Ce fut dur de prétendre qu’il n’avait pas fait ça, mais elle y parvint. A peine. "Bonne nuit, Angel." Cordélia s’avança pour retourner dans sa chambre, mais s’arrêta. "Merci pour les pilules. Tu pourras m’en ramener le mois prochain?"

Il n’y eut pas de réponse et quand elle jeta un oeil par-dessus son épaule pour voir pourquoi, il n’était plus là. Le seul signe prouvant qu’il ait été là était les pilules dans sa main et le verre sur la table. Elle secoua la tête.

"Bizarre."
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitimeMer 28 Nov - 13:28

J'ai comme l'impression que cette histoire prend une tournure particulière. Cordélia est en train de se faire prendre à son propre jeu si je peux dire. En tout cas j'ai vraiment hâte de lire la suite ça m'intrigue de plus en plus Very Happy
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MessageSujet: Re: 39, 23, 59 (C/Aus)   39, 23, 59 (C/Aus) Icon_minitime

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